La Ville de Gand utilise des technologies de surveillance de trois entreprises israéliennes, malgré sa propre politique de boycott à l’encontre des fournisseurs impliqués dans l’occupation des territoires palestiniens Les technologies de Cellebrite, BriefCam et Radwin sont ainsi utilisées par la police gantoise, le service de l’environnement et le service mobilité. Bien que le boycott soit entré en vigueur le 28 mars 2024, le conseil communal a, le même jour, approuvé le renouvellement d’une licence avec Cellebrite. Les contrats avec BriefCam et Radwin ont également été reconduits en janvier 2025.

L’utilisation de Cellebrite s’effectue dans le cadre d’un contrat avec la zone de police d’Anvers et les contrats avec BriefCam et Radwin s’inscrivent dans un accord-cadre avec une entreprise belge. Gand aurait déjà dépensé plus de 1,18 million d’euros pour les trois entreprises depuis le début des contrats. Il a été révélé précédemment que la ville d’Anvers avait également acheté des technologies auprès de fournisseurs israéliens. Depuis 2021, plus de 2 millions d’euros ont été investis dans des équipements de surveillance similaires.

Ce jeudi 24 juillet 2025, la commission de l’Intérieur s’est réunie pour discuter de l’accord conclu entre les partis de la coalition Arizona lors du KERN (conseil des ministres restreint) du 21 juillet. Le Premier ministre, Bart De Wever, est notamment revenu sur le projet de loi porté par Bernard Quintin visant la dissolution d’organisations radicales (Nous en avions parlé ici).

Voici ce qu’il a déclaré : « Des organisations telles que Samidoun glorifient les groupes terroristes et leurs atrocités, tout en prenant soin de ne jamais se rendre coupables d’une incitation explicite à la violence. Elles exploitent nos libertés fondamentales pour diffuser des comportements inacceptables, sans nécessairement commettre d’infractions pénales. Nous voulons mettre un terme aux activités de ces organisations, quelle que soit leur forme juridique. […] Il s’agit d’empêcher la diffusion de leurs idées extrémistes. Le projet de loi ne sanctionne ni les opinions ni les idées, aussi controversées soient-elles, mais uniquement les comportements concrets portant atteinte à la sécurité nationale et à l’ordre démocratique et constitutionnel. »

Lors de cette intervention, d’autres éléments du projet de loi ont été précisés. La mesure de dissolution prendra la forme d’un arrêté de dissolution administrative, susceptible de recours devant le Conseil d’État, seule juridiction compétente en matière de contentieux des actes administratifs en Belgique. Le texte prévoit explicitement que les partis politiques et les cultes reconnus par l’État ne pourront faire l’objet d’une telle dissolution. Ce projet de loi va plus loin que les propositions antérieures, notamment celle portée par Denis Ducarme, qui avait dû restreindre sa portée en excluant les associations de fait et les partis politiques du champ d’application, à la suite d’un avis du Conseil d’État. Celui-ci avait en effet estimé que la version initiale constituait une atteinte disproportionnée aux libertés fondamentales.

La Journée internationale de solidarité avec les prisonniers antifascistes a lieu le 25 juillet. Elle a vu le jour en 2014 en solidarité avec un Australien purgeant une peine de 20 ans en Bulgarie pour avoir défendu deux hommes roms d’une attaque de fascistes (voir ici). Le 25 juillet est donc l’occasion de multiplier les initiatives solidaires. Tenez-en Antifa International informée! En savoir plus

Hier à Bruxelles, des membres de l’Action antifasciste Bruxelles et du Secours Rouge ont accroché une banderole « FREE MAJA » juste face au bureau de l’ambassadeur d’Allemagne.

Le gouvernement Arizona s’accorde sur l’avant-projet de loi sur les visites domiciliaires, mis au placard en 2018 suite à une décision négative du Conseil d’état. La police accompagnée de l’Office des étrangers, avec l’autorisation d’un juge d’instruction, pourra pénétrer dans des logements entre 5 h du matin et 21 h pour traquer et arrêter une personne sous ordre de quitter le territoire (OQT) afin de pouvoir l’expulser de Belgique. En 2024, 25.982 personnes étaient soumises à un OQT. Jusqu’ici, ni les agents de l’Office des étrangers ni la police ne pouvaient procéder à ce type d’interpellations. Une fois de plus, les prétextes de « refus systématique de coopérer et menace pour l’ordre public ou la sécurité nationale » sont mis en avant. Anneleen Van Bossuyt (N­VA) à la Migration et Annelies Verlinden à la Justice (CD&V) détaillent : « des condamnations pénales ou des indices sérieux de comportement criminel ; des troubles répétés à l’ordre public, même sans condamnation ; des fraudes dans les demandes de séjour ou les documents d’identité ; une radicalisation ou une implication dans des réseaux extrémistes permettront ces expulsions ».

Des rassemblements de joie spontanés ont eu lieu à l’annonce de la libération de Georges Abdallah (voir notre article), place de la République à Paris, Marseille, Toulouse, Strasbourg, Bordeaux mais aussi à Zürich et à Bruxelles où plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées au « carré Moscou » de Saint-Gilles, y ont allumé des feux de joie et scandés des slogans comme « Georges Abdallah, tes camarades sont là » et « From the river to the sea Palestine will be free ». Des feux d’artifices ont également été tirés (photo).

Le conseil des ministres restreint (Kern) a approuvé aujourd’hui vendredi l’avant-projet de loi donné par le ministre de l’Intérieur, Bernard Quintin (MR), pour la fusion des zones de police de Bruxelles. Les six zones de police doivent donc s’attendre à une fusion pour n’avoir plus qu’une seule unité de commandement et un seul collège de police. Avec cette nouvelle loi, le gouvernement entend appliquer une nouvelle organisation pour « mobiliser davantage d’agents plus rapidement et plus efficacement, quel que soit le quartier ». « Elle permettra aussi un échange d’informations direct entre l’ensemble des forces de l’ordre bruxelloises », ajoute le cabinet du ministre.

Cette réforme sera accompagnée d’un soutien financier conséquent : 55 millions d’euros seront alloués sur cinq ans pour accompagner la mise en place de la zone unique. Des incitants sont également prévus pour les autres zones de police du pays qui souhaiteraient s’engager dans une fusion avant décembre 2029. Avec cet ajout, il compte aussi sur une économie de 2 millions d’euros par an avec la réforme prévoit la suppression des conseils de police dans l’ensemble du pays. L’avant-projet de loi se heurte à l’opposition des bourgmestres.

Mis en cause lors de son audition devant la Commission de l’Intérieur de la Chambre le 17 juin dernier, le chef de la police fédérale, Eric Snoeck, vient de répondre aux critiques par une lettre de 66 pages. Il était question des résultats désastreux d’une enquête menée en 2023 sur la satisfaction du personnel de la police fédérale, et surtout de l’occultation par Snoeck des problèmes que cette enquête mettait à jour (voir notre article). Celui-ci nie l’intention de dissimulation, mais reconnait que les résultats de cette enquête ont mis du temps à être traités, ce qu’il explique « par un manque de ressources humaines ». Pas dans son cabinet en tout cas, puisque les députés s’interrogeaient également sur les recrutements qui y avaient été faits en quantité et en qualité – un cabinet ironiquement surnommé « la cour royale ». Snoeck qu’avec 58 personnes (contre 43 au 1er janvier 2023), il reste sous le plafond autorisé. À la question de savoir s’il avait bien recruté sa propre partenaire dans son cabinet, Snoeck répond que « certaines affirmations relèvent de la sphère privée. »

Parmi les sujets sensibles : l’utilisation d’une BMW comme voiture de fonction, alors qu’elle avait été achetée par et pour la Direction des unités spéciales, et cela à l’encontre d’un avis négatif de l’Inspecteur général des Finances. Snoeck assure et qu’il ne s’agissait pas d’un usage abusif parce qu’« Il n’est pas déraisonnable de supposer que je puisse être une cible potentielle pour des organisations criminelles ». La BMW avait été intégrée à son dispositif de sécurité en septembre 2023, qui comprenait déjà une Volvo. Snoeck est attendu à nouveau en commission en septembre. La demande de faire ouvrir une enquête par le Comité P sur d’éventuelles violations de l’intégrité a été rejetée par la commission.

 

Membre de la Plateforme Charleroi Palestine et animateur socio-culturel au PAC Charleroi, Mohammed M fait l’objet d’une campagne de harcèlement et de menaces dans la presse et sur les réseaux sociaux. En particulier, le député MR Denis Ducarme  appelle à son licenciement. Ce qui est en cause, c’est son engagement pro-palestinien en général et son intervention lors du conseil communal du 23 juin dernier où il dénonçait la coopération de la ville belge avec Beer Sheva.

Suite à plusieurs polémiques montées de toute pièce par les partisans d’Israël en Belgique (voir ici), le président du MR a annoncé que le ministre de la Sécurité et de l’Intérieur Bernard Quintin allait présenter dans les prochains jours un texte visant à interdire certaines associations. Dans ce cadre, il a précisé que le réseau de soutien aux prisonniers palestiniens Samidoun faisait l’objet d’une analyse prioritaire.

Le 26 octobre dernier, trois juristes ont été mandatées par la Ligue des droits humains pour observer l’action de désobéissance civile Code rouge au port d’Anvers, sans y prendre part. Elles avaient pour mission de rendre compte du respect des libertés publiques, notamment dans le cadre des interventions des forces de l’ordre, et leur protection est consacrée par le droit international et européen depuis plusieurs années, contextualise la LDH. Les trois observatrices étaient vêtues chacune d’une chasuble jaune avec la mention « legal observer ». Elles s’étaient placées à l’écart des activistes et en dehors de la zone d’action, présentant d’initiative leurs cartes d’identité aux forces de l’ordre et leur faisant part de leur mission. Elles ont cependant été arrêtées illégalement plus tard durant la journée par la police fédérale, menottées, détenues pendant près de six heures sans motif à Etterbeek, puis libérées à Louvain peu avant minuit, dénonce la Ligue des droits humains.

« Tant leur arrestation, illégale, que leur menottage à l’aide de colsons, ainsi que la technique du “dropping” – c’est-à-dire le fait d’emmener les personnes loin du lieu de l’action comme de la détention – contreviennent aux lois en vigueur et constituent des fautes dans le chef de l’Etat », accuse la LDH. En tout, 270 personnes avaient été interpellées dans le cadre de cette action Code Rouge, dont deux journalistes et sept avocats. Soutenues par la Ligue des droits humains, les trois observatrices assignent l’Etat belge en responsabilité devant le tribunal de première instance de Bruxelles.