Dans un entretien accordé à la chaîne libanaise Al Mayadeen, le communiste Georges Abdallah revient sur le procès politique qui l’a condamné, ses plus de 40 années passées en détention et son engagement d’hier et d’aujourd’hui dans la lutte contre l’impérialisme et le sionisme.
Suite à la libération de Georges Abdallah et son arrivée au Liban le 25 juillet dernier, plusieurs prisonniers révolutionnaires détenus en Grèce ont salué cette annonce qui intervient après plus de 40 ans d’emprisonnement en France. Le prisonnier anarchiste Nikos Maziotis (à gauche sur la photo) a rédigé une déclaration le 2 août dernier pour célébrer cette nouvelle.
[…] « Ta sortie de prison est une des plus grandes bonnes nouvelles et a une signification énorme pour nous toutes et tous qui font partie du mouvement international anticapitaliste, anti-étatique et anti-autoritaire. Car les bonnes nouvelles pour l’un sont des bonnes nouvelles pour toutes et tous, elles sont bonnes pour les mouvements, les peuples en lutte, les pauvres, le prolétariat et les militant·es incarcéré·es dans les prisons, comme c’est bien sûr le cas inverse pour les mauvaises nouvelles. Et le fait que tu sois sorti inébranlable de prison, sans aucune remise en cause de ta lutte, est une immense victoire politique et morale pour nous tous. »
De la même manière, l’ancien membre de l’Organisation révolutionnaire du 17-Novembre et prisonnier marxiste Dimitris Koufontinas a fait parvenir un message après l’annonce de la libération du communiste arabe.
[…] « Aujourd’hui est un jour de joie immense. La belle nouvelle de ta libération a traversé nos cellules. Je ne parlerai pas de libération. Tu as toujours été libre d’esprit, d’âme, de cœur, comme le sont ceux qui résistent. C’est seulement maintenant qu’ils ont été contraints de libérer ton corps, de rejoindre tes frères dans la lutte pour un Liban debout, dans une Palestine libérée. Les archi-terroristes, les assassins, les colonialistes, les archi-spoliateurs des peuples n’ont pas réussi à te calomnier en te qualifiant de terroriste ou de criminel. Ton seul crime a été d’être et de toujours être un révolutionnaire, de ne pas avoir cédé, de ne pas avoir déserté un seul instant ta grande responsabilité. »
Depuis son village natal de Kobayat au Liban, le communiste arabe Georges Abdallah salue le Secours Rouge International et les nombreuses personnes et organisations qui se sont mobilisées durant des décennies pour sa libération.
Depuis sa libération des prisons françaises après plus de 40 ans de détention, le communiste libanais Georges Abdallah a reçu de nombreuses délégations venues le saluer dans sa maison familiale située à Kobayat au nord du Liban (voir notre article). Dimanche 27 juillet, deux anciens prisonniers libanais et une ancienne prisonnière palestinienne lui ont rendu visite. À leur arrivée, ils ont été chaleureusement accueillis par des applaudissements de la famille et des camarades présents.
Mohammad Ramadan est originaire du village de Beit Yahoun, au sud du Liban. Militant communiste, il rejoint Jammoul — le Front de la résistance nationale libanaise en 1985. Il participe à de nombreuses opérations armées. Le 9 novembre 1989, il est arrêté et sera libéré le 1er mars 1996.
Soha Bechara est originaire de Deir Mimas, au sud du Liban. Militante communiste du PCL, elle a tenté d’assassiner le commandant de l’Armée du Sud-Liban (milice supplétive d’Israël), Antoine Lahad, alors qu’elle avait 20 ans. Elle a passé dix ans à la prison de Khiam, dont six à l’isolement. Elle a été libérée le 3 septembre 1998, après d’intenses campagnes libanaises, européennes et internationales en sa faveur.
Kifah Afifi est une réfugiée palestinienne et survivante du massacre de Sabra et Chatila de septembre 1982. Originaire d’Haïfa, elle a été arrêtée lors d’une opération armée en 1988 et libérée en 1998. Elle était la plus jeune détenue du centre de détention de Khiam (plus d’infos sur cette prison ici).
C’est hier vers 20H (heure locale) que le convoi de Georges Abdallah est arrivé dans sa ville natale de Kobayat, au nord du Liban. Après l’accueil officiel dans le salon d’honneur de l’aéroport et le bain de foule parmi les centaines de sympathisants venus l’accueillir (voir notre précédent article), le convoi de Georges s’est rendu dans la banlieue sud de Beyrouth (la partie la plus populaire de la ville) où il a fait un discours appelant à lutter pour la Palestine.
Le convoi s’est mis ensuite en route vers le Nord, traversant en plusieurs endroits des rassemblements organisés pour saluer la libération de Georges. Un grand rassemblement était organisé à son arrivée, à Kobayat. Ce matin, c’est un incessant défilé de délégations et de personnalités venant saluer Georges (photo).
Georges Abdallah a été libéré de la prison de Lannemezan à 3h30 devant laquelle, la veille, avait eu lieu une dernière manifestation de soutien. Il a pris place dans un avion à destination du Liban. Georges arrivera à Beyrouth à 14h20 (13h20 heure de Paris/Bruxelles). Nous actualiserons cet article au fur et à mesure.
15h20 heure locale : Georges est à l’aéroport de Beyrouth et parle actuellement aux médias. Plusieurs centaines de personnes sont rassemblées devant l’aéroport de Beyrouth pour l’accueillir dont des délégations du FPLP, du Parti Démocratique du Peuple, du Parti communiste Libanais, du Parti social national syrien, du Secours Rouge international, etc.
15h30 heure locale : Georges est sorti de l’aéroport, un keffieh autour du coup et poing levé. Il a salué la foule et a appelé à poursuivre la mobilisation pour la Palestine.
16h30 heure locale : Le convoi de Georges poursuit son chemin vers le Nord du Liban, vers Kobayat où il va y avoir une réception. Le convoi fait plusieurs étapes où, à chaque fois, Georges est salué et accueilli.
Pour célébrer ensemble cette libération à Bruxelles
Après plus de 20 ans de mobilisation, le moment que nous attendions est arrivé. Pour célébrer la libération de Georges, nous nous réunirons demain samedi 26 juillet, à partir de 14h, pour un pique-nique au Parc Pierre Paulus à Saint-Gilles. Entrée par la rue de l’Hôtel des Monnaies au niveau de la place Marie Janson (Carrée Moscou).
Des rassemblements de joie spontanés ont eu lieu à l’annonce de la libération de Georges Abdallah (voir notre article), place de la République à Paris, Marseille, Toulouse, Strasbourg, Bordeaux mais aussi à Zürich et à Bruxelles où plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées au « carré Moscou » de Saint-Gilles, y ont allumé des feux de joie et scandés des slogans comme « Georges Abdallah, tes camarades sont là » et « From the river to the sea Palestine will be free ». Des feux d’artifices ont également été tirés (photo).
La libération de Georges Abdallah a été décidée ce jeudi 17 et doit intervenir concrètement le 25 juillet. Georges pourra rentrer au Liban, à Kobayat, où l’on se prépare déjà à l’accueillir. Voici le communiqué du Secours rouge international à cette occasion :
Merci pour tout, Georges !
La libération de Georges Abdallah a été décidée ce 17 juillet, après plus 40 ans de détention. Et même si nous ne serons tout à fait soulagés que lorsque Georges arrivera dans son Liban natal, l’événement nous arrache quelques mots.
En lançant la campagne pour la libération de Georges Abdallah, il y a plus de 20 ans, les diverses structures du Secours Rouge International n’imaginaient pas la durée d’une lutte qui allait être pour nous structurante, bien qu’elle n’ait commencé que par quelques modestes activités visant simplement à faire connaître Georges et son combat.
La campagne de mobilisation a semblé suivre le schéma habituel. S’étendant d’abord dans les milieux révolutionnaires, elle a fini par toucher des forces plus larges de la gauche réformiste et démocratique. Cette extension, qui s’est traduite en des centaines de manifestations et des milliers d’initiatives, s’explique par trois éléments :
– D’abord par le caractère évidement politique de la détention de Georges. Nous ne reviendrons pas sur tous les épisodes par lesquels la justice française a foulé toutes les valeurs, règles et principes dont elle se réclame – à commencer par la séparation des pouvoirs, pour prolonger ainsi cette détention dans le cadre de la complicité de l’Etat français avec les agressions sionistes et impérialistes.
– Ensuite, précisément, par ces agressions sionistes et impérialistes, ces massacres incessants dont le génocide en cours à Gaza n’est que le dernier exemple. Ce chapelet de tragédies venait sans cesse, au fil des années, rappeler combien était légitime l’action de la résistance palestinienne à laquelle appartient Georges.
– Enfin par la résistance de Georges elle-même, par la manière dont il a repoussé tous les chantages au repentir, dont il a surmonté toutes les épreuves d’une interminable détention, pour la manière dont il a fait vivre les propositions historiques de la gauche révolutionnaire arabe : celle d’une Palestine libre, laïque, démocratique de la mer au Jourdain. Plus encore, il a toujours défendu la libération de la Palestine comme partie intégrante du combat pour la perspective communiste et internationaliste.
Ce courage et cette détermination n’ont pas seulement été un encouragement pour le mouvement revendiquant sa libération. Georges a offert à plusieurs générations de militants un immense exemple de résistance, et une résistance vivante, une résistance de tous les jours, qui non seulement tenait ferme ses positions, mais savait aussi les connecter aux luttes qui ont émergé après son arrestation.
Pendant toutes ces années, Georges a ainsi nourri et inspiré nos luttes. Alors pour tout cela, de tout notre cœur, merci Georges Abdallah, merci et bon retour chez toi.
Secours Rouge International, Secrétariat International,
17 juillet 2025
Après plus de 40 ans de détention, la Cour d’Appel rendra son verdict le 17 juillet à propos de la dernière demande de libération du communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah. Alors qu’en première instance la justice a donné un avis favorable, ses soutiens espèrent une issue positive pour celui qui est devenu l’un des plus anciens prisonniers politiques d’Europe. Dans ce cadre, de nombreux rassemblements sont organisés le 16 avril à Paris, Lille, Marseille, Amiens, Arles, Annecy, Lyon, Montpellier, Nantes, Barcelone, Strasbourg, Caen, Beyrouth, Valence. A Bruxelles, le rendez-vous est donné ce mercredi 16 juillet dès 19H à Bourse. De la même manière, des initiatives ont également lieu le 17 comme à Brest, Bordeaux et Grenoble (voir la liste des initiatives).
Parallèlement, plusieurs actions ont été organisées le 14 juillet, en particulier à Vancouver et à Tunis. À Toulouse et à l’appel d’une trentaine d’organisations, près de 150 personnes se sont rassemblées ce même jour en soutien au combattant de la résistance palestinienne embastillé.
Plusieurs dizaines d’organisations toulousaines appellent à se rassembler ce lundi 14 juillet à 19H à la sortie du métro Jeanne d’Arc à Toulouse en soutien à Georges Abdallah (lire l’appel). Communiste libanais et combattant de la résistance palestinienne, il est emprisonné en France depuis plus de 40 ans alors qu’il est libérable depuis 1999. Devenu le plus ancien prisonnier politique d’Europe, il est la cible d’un acharnement politico-judiciaire alors même qu’il refuse de céder au chantage au reniement et demeure fidèle à son engagement révolutionnaire.
Cette mobilisation intervient alors que la décision sera rendue le 17 juillet à propos de sa dernière demande de libération. Dans ce cadre, la Campagne unitaire pour la libération de Georges Abdallah appelle à se mobiliser, notamment le mercredi 16 juillet à la veille du rendu.