À l’aube du mercredi 25 juin à Massarosa (dans la province de Lucca), il y a eu une perquisition chez un anarchiste, en relation avec l’enquête menée par le parquet de Bologne pour l’incendie de deux voitures de la police ferroviaire, qui a eu lieu à Rimini le 20 avril 2023 (voir ici). Cette action avait été menée en solidarité avec les anarchistes chiliens Monica et Francisco, qui allaient bientôt être jugés pour plusieurs attentats à l’explosif à Santiago du Chili, et avec Alfredo Cospito, qui venait de mettre fin à une grève de la faim de six mois.

Les chefs d’inculpations sont les articles 423 (incendie), 270 bis par. 1 (association subversive avec finalité de terrorisme), 110 (participation à un crime ou délit) et 635 (dégradations). Quinze anarchistes, originaires de différentes régions d’Italie, sont sous enquête. Le lendemain, les policiers se sont présentés, toujours à l’aube, chez un autre anarchiste pour une perquisition en relation avec quelques tags qui étaient apparus dans le tribunal de Massa pendant l’une des audiences du procès Scripta Scelera en vertu de l’art. 639 du code pénal (dégradations légères et souillures).

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Hridindu Roychowdhury est un anarchiste qui a été condamné en 2022 à une peine de 7,5 ans pour le vandalisme et l’incendie d’un bureau anti-avortement nationaliste chrétien d’extrême droite dans le cadre du mouvement Jane’s Revenge qui revendique plusieurs actions directes contre des institutions anti-avortements aux États-Unis. En mai 2025, il a été transféré pour comparaître devant un grand jury. Il a refusé de coopérer lors d’une audience. Suite à cela, le juge l’a reconnu coupable d’outrage pour avoir refusé de répondre aux questions du grand jury. Il est incarcéré dans une prison du comté, sa peine fédérale est donc suspendue j. squ’à ce que l’outrage soit purgé.

Pour lui écrire : Hridindu Roychowdhury / Columbia County Jail / 403 Jackson Street / Portage, WI 53901 / USA.

Instructions d’envoi : inclure une adresse de retour complète ; utiliser uniquement des enveloppes n°10 ; les colis ne sont pas acceptés ; tout le courrier est copié en noir et blanc – les détenus reçoivent des photocopies.

Des personnes solidaires organisent un concert de soutien à Nikos Maziotis, prisonnier politique en Grèce et militant anarchiste de Lutte Révolutionnaire, suite au rejet de sa demande de libération et à la prolongation de sa détention. Pour la sixième fois, la justice a refusé sa demande de libération conditionnelle (voir notre article), bien qu’il ait dépassé les 3/5 de sa peine depuis 2022, comme le prévoit les « lois » pour tous les détenus·es. En Grèce, il est le seul prisonnier politique avec une peine fusionnée de 20 ans — donc pas à perpétuité — à vivre cette situation, simplement parce qu’il n’a pas montré de « repentir » ni de « réforme morale ». Ancienne prisonnière politique et cofondatrice de Lutte Révolutionnaire, Pola Roupa interviendra par téléphone lors de cette soirée.

Rendez-vous le samedi 28 juin dès 20H30 au bar Les Clameurs (23 Rue d’Aguesseau, 69007 Lyon)

Chaque année depuis 2010, le 11 juin est une Journée internationale de soutien à Marius Mason et aux prisonniers anarchistes de longue durée (voir notre article). À cette occasion, de nombreuses initiatives ont eu lieu dans le monde, notamment des soirées de solidarité (Philadelphie, Cincinnati, Santiago, Valparaíso, Blue Ridge, Rivanna, New-York, Saint-Amoux, etc.) mais aussi des actions de sabotage comme devant une prison en Indonésie (voir le site dédié).

A Toulouse, le Secours Rouge a participé à l’émission de radio de L’Envolée (à écouter ici), réalisé une fresque (voir ici) et organisé une soirée de solidarité le 11 juin au Chat Noir. Après la projection d’un film sur la lutte d’Alfredo Cospito, nous avons poursuivi la soirée par un atelier d’écriture à Marius Mason, Alfredo Cospito, Nikos Maziotis ou encore Michael Kimble. Nous avons souligné l’importance de soutenir les prisonniers anarchistes en tant que protagoniste de la lutte révolutionnaire contre le capitalisme et toutes les oppressions. De la même manière, nous avons rappelé la nécessité de soutenir la prisonnière antifasciste Maja détenue en Hongrie tout comme le militant anarchiste Paolo Todde qui sont actuellement en grève de la faim contre leur condition de détention (voir nos articles ici et ici).

Militant anarchiste détenu dans une prison de Sardaigne, Paolo Todde est en grève de la faim depuis le 25 avril dernier pour dénoncer les conditions de détention particulièrement dures de la prison sarde d’Uta. Durant une semaine, différents prisonniers ont organisé une grève de la faim solidaire. Il a déclaré vouloir en faire une grève forte comme le fut celle d’Alfredo Cospito durant 180 jours contre le régime d’isolement 41bis (voir notre article). Alors qu’il est aujourd’hui à son 40e jour de grève de la faim, la mobilisation solidaire est plus que jamais nécessaire. Pour lui écrire :

Paolo Todde
CC E. Scalas
Zona industriale Macchiareddu, 19
09010 Uta (CA)
Sardegna (Italia)

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Comme chaque année, une journée de solidarité avec le militant éco-anarchiste Marius Mason et les prisonniers anarchistes de longue durée est organisée le 11 juin prochain (voir notre article). Dans son appel, la solidarité avec plusieurs prisonnier·es anarchistes est mise en avant comme Nikos Maziotis, Alfredo Cospito ou encore Mónica Caballero. En France, plusieurs initiatives sont organisées comme à Toulouse et à Saint-Auban.

De par la nature de leur position, les prisonniers anarchistes renforcent le mouvement dans son ensemble en éclairant son analyse, ses méthodes et ses priorités. En les incluant dans l’espace anarchiste, nous démystifions l’incarcération et nous nous enseignons mutuellement les meilleures pratiques et les techniques de survie. En retour, cela permet aux autres de prendre les risques nécessaires, sachant qu’ils ne sont pas seuls. Notre engagement à soutenir nos prisonniers nous permet de rester fidèles à notre valeur de confrontation avec le pouvoir de l’État, même là où il est le plus puissant.

Lire l’appel à la journée du 11 juin 2025

Le 3 mai, à 5 heures du matin, Snizana Paraskevaidou a perdu la vie à cause de la détonation prématurée d’un engin explosif qu’elle était en train de placer devant une agence de la Banque nationale de Grèce, à Thessalonique. Cette mort tragique a été suivie,  jusqu’à maintenant, de deux arrestations et à la perquisition de la cellule du prisonnier anarchiste Fotis Tziotzis. Fotis avait été arrêté en 2015, accusé de braquage et de tentative d’homicide sur des policiers. Après sept ans de prison, il n’est pas rentré d’une permission, mais avait été rattrapé peu après. La police l’accuse absurdement d’avoir « commandité » l’attentat. La police affirme avoir trouvé les empreintes d’une des personnes arrêtées sur un sac trouvé sur le lieu de l’explosion. D’origine géorgienne et issue des quartiers populaires de Thessalonique, Snizana était une révolutionnaire connue et appréciée. Elle avait participé à de nombreuses luttes, occupation et émeutes, et avait été arrêtée pour détention d’une Kalashnikov. En savoir plus

 

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L’anarchiste Ruslan Sidiki était jugé pour avoir attaqué une base aérienne militaire avec un drone (et l’aide logistique des services secrets ukrainiens) et fait exploser un train de marchandises dans la région de Riazan, à l’ouest de la Russie, C’est vendredi 23 mai que le juge du Deuxième tribunal militaire du District ouest, lors d’une audience hors site au tribunal militaire de la garnison de Riazan, a condamné Sidiki, de 37 ans, à 29 ans de détention dans une colonie pénitentiaire de haute sécurité. Il purgera les neuf premières années en prison, ensuite il sera transféré dans une colonie à régime strict. Dans sa déclaration finale, Sidiki a une fois de plus affirmé qu’il avait été torturé après son arrestation et il a précisé que son but était de mettre hors d’usage l’infrastructure militaire russe. Le procureur avait requis une condamnation à trente ans, dans une colonie à régime strict.

En savoir plus et lire la déclaration finale de Sidiki devant la cour

Alexey Rozhkov avait mené la troisième attaque incendiaire connue contre un bureau de recrutement de l’armée, après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Il a réalisé ce geste le 11 mars 2022 : « J’ai juste compris que je ne pouvais pas rester indifférent. (…) Chaque guerre signifie la mort, pour les gens ordinaires et simples. La guerre, au 21e siècle, me semble quelque chose de complètement étranger. Surtout avec des raisons si absurdes [que celles qu’ils ont données. » 

Jusqu’à l’automne 2022, de tels incendies n’étaient pas toujours classés comme du terrorisme. C’est pourquoi, après six mois de détention préventive, Rozhkov a été libéré, avec une interdiction de sortir du pays, car au début il avait été accusé d’un délit de gravité moyenne, une dégradation de la propriété d’autrui. Alexey a réussi à s’échapper au Kirghizistan, espérant aller dans un pays de l’Union européenne. Mais après six mois, le FSB et les autorités kirghizes ont organisé une opération secrète pour enlever Rozhkov, le ramener en Russie, le torturer et le renvoyer en détention préventive. Le chef d’accusation a été re-classifié comme « terrorisme ». Rozhkov a été accusé aussi d’ »apologie de terrorisme » et de diffuser des « fausses informations » sur l’armée russe, en raison d’une interview qu’il a donnée. La sentence : seize ans.

Condamné à 22 ans de prison en 2009, Marius Mason est un prisonnier politique écologiste et anarchiste. À l’occasion de l’appel annuel pour la Journée internationale de solidarité avec Marius Mason et toustes les prisonnier·es anarchistes de longue durée (voir ici), qui a lieu chaque année le 11 juin, le militant a publié une déclaration (lire en intégralité).

[…] L’année a été intense pour toutes les communautés de résistance, qu’il s’agisse de la guerre contre Gaza ou de la guerre contre les immigrés. Nous avons eu du mal à apporter notre soutien à ceux d’entre nous qui ont souffert des attaques croissantes contre les femmes, les immigrés, les trans et les personnes queers. Les six derniers mois ont été une marche militaire en arrière dans l’évolution humaine, car même les accords sociaux les plus fondamentaux sur les droits des individus dans une société ont été violés à maintes reprises. Les droits garantis lors de la signature de la Magna Carta — droits qui étaient au cœur du conflit entre l’Angleterre et les anciennes colonies — sont systématiquement éventrés. Il a été dit que si nous ne tirons pas les leçons de l’histoire, nous sommes condamnés à la répéter. Nous avons déjà vu les prémices du fascisme et nous devrions les reconnaître aujourd’hui. Ces temps sont donc un défi pour tous ceux qui aspirent à une véritable liberté, qui épousent passionnément la justice, qui honorent et respectent la dignité humaine et qui persistent à croire que nous sommes responsables les uns des autres, les uns envers les autres et envers notre maison commune, cette Terre. La force de relever ce défi viendra de la solidarité… c’est toujours notre arme secrète contre les brutalités vénales du fascisme. […]