Un homme de 19 ans a été arrêté alors qu’il tentait d’incendier, au moyen de deux cocktails Molotov, le siège du Comité républicain du comté de Dickinson, samedi 12. Les autorités ont indiqué que l’attaque était due « au mécontentement envers l’administration actuelle. » Le comté de Dickinson (Michigan) compte environ 26 000 habitants et est situé à la frontière avec le Wisconsin.
Des affrontements ont éclaté jeudi matin dans deux exploitations agricoles du sud de la Californie, à Carpinteria (comté de Santa Barbara) et Camarillo (comté de Ventura), après des descentes menées dans des exploitations agricoles par les services américains de l’immigration (ICE), appuyés par des unités de la Garde nationale. Des centaines de militants pour les droits des migrants ont convergé en voiture vers la zone, entraînant des affrontements avec les agents fédéraux sur les routes. Les agents ont eu recours à des gaz lacrymogènes. Dans plusieurs zones, la circulation a été coupée, tandis que des véhicules militaires patrouillaient sur place, appuyés par un hélicoptère. Environ 200 travailleurs agricoles ont été arrêtés. L’un d’eux a fait une chute et il est décédé des suites de ses blessures. Quatre manifestants ont été arrêtés.
Le premier procès du vaste dossier ouvert en Géorgie contre des militants opposés au centre de formation à la sécurité publique d’Atlanta, la fameuse « Cop city », a commencé le 7 juillet. Le procès intenté par l’État de Géorgie contre Ayla King, 19 ans, pourrait donner un aperçu de la manière dont la Géorgie traitera les plus de 60 affaires en cours de la campagne « Stop Cop City » et façonner l’avenir du droit des manifestations et du droit pénal dans l’État.
Ayla King, résidente du Massachusetts, est accusé d’avoir pris d’assaut le chantier du comté de DeKalb en mars 2023 avec plus de 20 autres militants masqués après un concert de protestation à proximité. Ayla King, qui risque une peine de cinq à 20 ans de prison, a demandé un procès accéléré fin 2023, peu après leur inculpation, aux côtés de 60 autres personnes accusées de terrorisme intérieur, de racket, de blanchiment d’argent et autres (loi RICO). La procédure a traîné en longueur en raison d’un débat procédural sur la question de savoir si le procès a débuté dans les délais impartis. Les sympathisants et les défenseurs de la liberté d’expression dénoncent les inculpations, ainsi que les nouvelles lois de l’État durcissant les sanctions pour les personnes commettant des « actes de vandalisme » lors des manifestations.
Dans la nuit du 4 juillet, les autorités locales ont arrêté 10 personnes suite à une mobilisation devant le centre de détention de Prairieland au Texas contre ICE, la police de l’immigration déployée par Donald Trump. Le 5 juillet, une autre personne a été arrêtée en lien avec cette affaire. Elles font actuellement face à de lourdes accusations, tant au niveau de l’État que du gouvernement fédéral, dans le cadre de la criminalisation des manifestations contre cette agence fédérale (voir notre article). Les autorités locales ont fixé la caution à 10 millions de dollars par personne. Ceux-ci sont maintenant en prison et leurs soutiens appellent à la solidarité financière (voir ici). Il s’agit d’une collecte de fonds visant à réunir au moins 20 000 $ pour couvrir les frais juridiques et les frais de subsistance de toutes les personnes confrontées à la répression liée à la manifestation au centre de détention de Prairieland.
Le 7 mai 2025, le Palestinien Tarek Bazrouk, âgé de 20 ans, a été pris pour cible, arrêté et détenu par le FBI. Les agents fédéraux ont perquisitionné son domicile pendant plus de huit heures avant de l’inculper de délits fédéraux de « crime de haine ». Ces accusations font suite à sa participation aux manifestations de 2024 contre le génocide en cours à Gaza. Bazrouk risque maintenant jusqu’à 5 ans de prison fédérale. Depuis son arrestation, Bazrouk a fait l’objet d’une diffamation acharnée, de doxxing et de calomnies. Malgré son absence de casier judiciaire et ses liens étroits avec la ville de New York, Bazrouk s’est vu refuser une libération sous caution et reste détenu au Metropolitan Detention Center de Brooklyn. Il est actuellement dans l’attente de son procès, prévu pour le mois d’octobre.
A l’occasion de la fête nationale des États-Unis, des manifestations ont eu lieu dans de nom breuses villes (sur la photo: dans le centre-ville de Los Angeles) pour protester contre les récentes opérations de ratissage des services fédéraux d’immigration. Une des manifestations a eu lieu dans le Michigan pour dénoncer l’ouverture, à Baldwin, du North Lake Correctional Facility, un centre de détention pour immigrants situé. Avec une capacité de 1 800 places, il s’agit du plus grand centre de détention du Midwest.Les manifestantsd dénonçaient le groupe GEO, l’entreprise privée sous contrat fédéral qui gère le centre pénitentiaire de North Lake, et qui est le principal opérateur pénitentiaire du pays
GEO est dénoncé pour son influence sur les politiques d’immigration et de justice pénale, favorisant ainsi l’incarcération à des fins lucratives. Pendant le cycle électoral de 2024, GEO et ses filiales ont fait don de près d’un million de dollars à des candidats politiques, dont environ 90 % à des candidats républicains. GEO s’est étroitement associé au président Trump. Au cours de son premier mandat, 237 nouveaux contrats ont été signés entre GEO et le gouvernement fédéral. De plus, près de 71 % du financement du groupe GEO provient de l’ICE. L’accent mis par l’administration Trump sur la détention de masse ne profite qu’au groupe GEO. Le projet de loi budgétaire de l’administration Trump a alloué 170 milliards de dollars à la lutte contre l’immigration et à la détention, dont 45 milliards destinés aux centres de détention.
En juin dernier, le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du département du Trésor des États-Unis a désigné Addameer Prisoner Support and Human Rights Association et d’autres organisations comme « Terroristes mondiaux spécialement désignés » (SDGT). Cette désignation fait écho à celle déjà imposée contre Samidoun, ainsi que contre l’écrivain et militant palestinien Khaled Barakat (voir notre article). Dans un communiqué publié le 2 juillet, Addameer souligne que « ce ciblage fait partie d’une attaque plus large contre la société civile palestinienne et les défenseurs des droits de l’homme, en particulier ceux qui ont passé des décennies à documenter les graves violations contre les prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes, à dénoncer les pratiques de torture et de traitements cruels et inhumains, et à œuvrer pour que l’État occupant soit tenu responsable de ses crimes en cours. »
Pour apporter un soutien administratif et logistique aux raids anti-migrants de la police fédérale de l’immigration (ICE), l’administration Trump déploie 200 marines en Floride dès le jeudi 3 juin. Ce déploiement est le premier d’une série après celui du mois de juin à Los Angeles (voir notre article) pour aider l’ICE à mettre en œuvre la politique du président Donald Trump en matière de lutte contre l’immigration. “Les membres des forces armées participant à cette mission réaliseront des tâches strictement autres que celles relatives au maintien de l’ordre”, “ils auront l’interdiction spécifique d’entrer en contact direct avec les individus placés en détention provisoire par l’ICE”, déclare le commandement Nord des États-Unis. Ces marines resteront par ailleurs “dans les locaux de l’ICE”.
En août 2023, le procureur général de Géorgie a déposé un acte d’accusation sans précédent contre 61 personnes, ouvrant ainsi le plus grand procès politique RICO de l’histoire des États-Unis. Loi fédérale aux Etats-Unis, RICO (Racketeer Influenced and Corrupt Organizations) vise habituellement des organisations motivées par le racket et la corruption, et prévoit des sanctions pénales étendues pour les délits commis dans le cadre des activités d’une « organisation criminelle ». Cette mesure radicale vise des militants associés au mouvement Stop Cop City qui s’oppose à un centre d’entraînement policier militarisé prévu dans la forêt de Weelaunee à Atlanta.
Parmi les personnes inculpées figure Priscilla Grim, travailleuse culturelle et militante de longue date. Priscilla a été arrêtée lors d’un festival de musique dans la forêt de Weelaunee en 2023 pour avoir organisé une méditation et s’être opposée à Cop City. Elle a été emprisonnée pendant plus d’un mois pour des accusations de terrorisme et a été privée de libération sous caution à deux reprises. Aujourd’hui, deux ans plus tard, l’État poursuit sa procédure en vertu de la loi RICO contre elle et des dizaines d’autres personnes. Toutes les personnes, y compris Priscilla, ont dû retourner en prison pendant plus de 24 heures dans le comté de Fulton pour la mise en accusation. En juin 2025, les audiences étaient en cours et les requêtes étaient examinées. Les accusations sont graves.
Le 4 juillet 1982, l’ancien membre du Black Panther Party et journaliste Mumia Abu Jamal était condamné à mort (voir notre dossier). Récemment, la plus haute juridiction de Pennsylvanie a refusé d’examiner les ultimes recours de sa défense prouvant la partialité et l’inconduite des magistrats lors de son procès grâce à la découverte d’archives ces dernières années (voir notre article). Cette décision condamne Mumia Abu Jamal à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle.
Pour commémorer l’anniversaire de sa condamnation injuste en 1982 et exiger sa libération immédiate, plusieurs initiatives sont organisées ce samedi 5 juillet, parmi lesquelles une marche à Philadelphie ainsi qu’un rassemblement place de la Concorde à Paris dès 18H.