Arrêtée le 21 septembre 2001, l’Américaine Ana Montes qui travaillait comme analyste à la DIA, l’agence du renseignement de la défense (Defense Intelligence Agency), a été accusée d’espionnage pour le gouvernement cubain. Elle travaillait pour Cuba pour des raisons idéologiques, en raison de son opposition à la politique étrangère américaine. Elle a plaidé coupable et a été condamnée en 2002 à une peine de prison de 25 ans suivie de cinq ans de probation. Officiellement, Ana Montes aurait travaillé comme agente double à partir de 1992 jusqu’à son arrestation en 2001, mais le FBI la soupçonne d’avoir commencé dès 1985. Ana Montes était considérée comme la meilleure analyste cubaine de la DIA et était connue dans toute la communauté du renseignement américain pour son expertise. Personne ne savait qu’elle divulguait des informations militaires américaines classifiées ni à quel point elle manipulait les opinions du gouvernement US sur Cuba.

Son rôle d’agent double, qui fonctionnait grâce à des ordres reçus par radio et à l’envoi des messages sur des disques cryptés, est mis à mal en 1996 après une dénonciation par l’un de ses collègues. Il se terminera complètement en 2001, lors de son arrestation puis de sa condamnation l’année suivante. Ana Montes a été condamnée pour avoir communiqué à Cuba l’identité de quatre espions américains, mais aussi d’autres informations classifiées. Après 20 ans passés derrière les barreaux d’une prison au Texas, l’Américaine Ana Montes a été libérée ce dimanche 8 janvier, a annoncé l’agence pénitentiaire américaine. Désormais âgée de 65 ans, elle va être placée sous le régime de résidence surveillée pendant cinq ans et a interdiction… de travailler à nouveau pour le gouvernement américain.

Les subventions destinées à aider les villes à se préparer à des attaques terroristes sont dépensées en technologies de surveillance pour les services de police américains. Le Homeland Security Grant Program, géré par l’Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA), a distribué au moins 28 milliards de dollars aux agences étatiques et locales depuis 2002. Cet argent est destiné à la lutte contre le terrorisme et lié au financement de la préparation aux situations d’urgence dont dépendent de nombreuses villes. Mais ce programme fédéral a en fait financé des achats massifs de technologies de surveillance. Par exemple, le département de police de Los Angeles a utilisé les fonds du programme pour acheter des lecteurs automatiques de plaques d’immatriculation d’une valeur d’au moins 1,27 million de dollars, des équipements radio d’une valeur supérieure à 24 millions de dollars, des plateformes de fusion de données Palantir (souvent utilisées pour la police prédictive), des logiciels de surveillance des médias sociaux, des simulateurs de sites cellulaires évalués à plus de 600 000 dollars et des équipements du SWAT.

Les « récits antiterroristes » sont utilisés par les agences gouvernementales depuis le 11 septembre pour justifier la création d’une force de police militarisée et l’explosion de la surveillance publique. En 2022, l’UASI, l’Initiative pour la sécurité des zones urbaines, qui aide les villes et leurs environs à lutter contre le terrorisme, a fourni 615 millions de dollars à des agences locales et étatiques pour des activités antiterroristes. L’UASI est le plus grand programme du Homeland Security Grant Program (qui fait lui-même partie de la FEMA), qui comprend également l’opération Stonegarden, un programme de gestion des frontières, et le State Homeland Security Program, une initiative en matière de technologies de sécurité. Le fait que ces subventions soient financées par le gouvernement fédéral signifie que les achats peuvent rester hors de la vue du public. En effet, alors que la plupart des fonds destinés à la police proviennent de l’argent des contribuables et doivent être comptabilisés, les subventions fédérales n’exigent pas autant de transparence et de surveillance de la part du public.

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Des journalistes du Washington Post, du New York Times ou encore de CNN ont vu, hier jeudi, leurs comptes suspendus par Twitter. Ces journalistes, qui couvraient le réseau social ainsi que son nouveau propriétaire Elon Musk, avaient tweeté à propos de la décision prise mercredi par Twitter de suspendre un compte qui rendait publics les trajets du jet privé d’Elon Musk.
Mise à jour (17/12): Suite à un sondage sur Twitter, Musk a annoncé qu’il rétablirait les comptes des journalistes

Les forces solidaires de Mumia luttent depuis des décennies pour réviser son procès, entaché de graves entorses sur le plan de la procédure (notamment dans le choix des jurés à l’époque : tous ceux qui étaient noirs ont été refusés par la justice). Le 26 octobre, la juge Clemons a rejeté la demande de révision du procès. Lors de cette audience, des centaines de militants étaient réunies devant le tribunal de Philadelphie. La juge a examiné de nouvelles preuves trouvées dans le bureau du procureur qui prouvaient la corruption, les atteintes diverses au système judiciaire. Mais, elle a annoncé qu’elle ne tiendra pas compte de ces nouvelles preuves. Les avocats de Mumia ont désormais 20 jours pour répondre aux arguments de la juge. L’audience est fixée au 16 décembre. Si la révision du procès de Mumia ne peut avoir lieu et il pourrait mourir en prison. Seuls pourrait l’empêcher l’État de Pennsylvanie ou la cour Suprême, mais depuis la présidence de Trump, celle-ci a été modifiée dans le sens le plus réactionnaire…

voir notre dossier sur Mumia Abu Jamal

L’immigrant cubain Christian Torres Perez, 30 ans, a été arrêté lundi à Marathon, dans les Florida Keys, après s’être emparé d’un bateau de pêche commerciale d’une valeur de 60 000 dollars qui appartenait à son patron. Le propriétaire du bateau a prévenu la police après avoir reçu un message indiquant que l’alerte d’urgence du bateau était activée, déclarant en outre qu’un de ses travailleurs avait démissionné quelques instants auparavant et avait déclaré qu’il retournait à Cuba parce qu’il n’aimait pas vivre aux États-Unis. L’alerte d’urgence a permis aux autorités de localiser le suspect en mer. Les garde-côtes qui ont survolé la zone en hélicoptère ont trouvé Perez à environ 80 km au sud de Key West. Son moteur était tombé en panne. Le Cubain est en garde à vue et fait face à des accusations de vol et de vol qualifié.

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Les responsables du gouvernement américain, par le biais des services de douane, copient chaque année des données provenant de 10.000 appareils électroniques de voyageurs, smartphones ou tablettes, dans les aéroports et aux frontières des Etats-Unis. La possibilité de copier le contenu des appareils des voyageurs n’est pas nouvelle mais l’expansion rapide de la base de données et la possibilité pour les 2700 agents d’y accéder sans mandat commence à poser problème. Dans les faits, un agent peut accéder à n’importe quel appareil même s’il ne soupçonne pas le voyageur. Il a la possibilité de regarder les listes de contacts, les entrées de calendrier, les messages, les photos et les vidéos. Si les agents soupçonnent le voyageur de poser un problème de sécurité nationale, ils peuvent effectuer une fouille avancée, en connectant le téléphone à un appareil qui copie son contenu. Ces données sont ensuite stockées dans un système de ciblage automatisé, consultable à tout moment. Les données sont conservées pendant 15 ans. Selon les données de l’agence des douanes, environ 37.000 fouilles ont été effectués au cours de la période de 12 mois alors que plus de 179 millions de personnes ont voyagé sur cette période. Les forces de l’ordre doivent persuader un juge d’approuver un mandat de perquisition avant de fouiller les téléphones des Américains. Mais les tribunaux ont depuis longtemps accordé une exception aux autorités frontalières et les autorisent à fouiller des appareils sans mandat ni soupçon d’infraction.

Ana Belén Montes était une analyste du Pentagone engagée par la Defense Intelligence Agency. L’une de ses premières missions de cette Porto-ricaine a été de se rendre à Cuba pour étudier l’armée cubaine. Dans le cadre de son travail, elle a eu accès à presque tout ce que les services de renseignement possédaient sur Cuba, y compris ceux de la CIA et du département d’État. Pendant 16 ans, elle aurait partagé ces informations … avec Cuba. En 2001, Ana Belén Montes a été arrêtée par le FBI et accusée de « conspiration d’espionnage » en faveur de Cuba. Elle a été condamnée à 25 ans de prison sans possibilité de libération conditionnelle et envoyée dans une prison de la base navale du Texas. La date de sa libération est prévue pour le 1er juillet 2023. Lors de son procès, Ana Belén Montes a témoigné : « Je me suis engagée dans cette activité (…) parce que j’ai obéi à ma conscience plutôt qu’à la loi. Je crois que la politique de notre gouvernement à l’égard de Cuba est cruelle et injuste (…) et je me sentais (…) obligée d’aider l’île à se défendre contre nos efforts pour imposer nos valeurs et notre système politique. »

Nina Alejandra Droz Franco a été arrêtée à San Juan, à Porto Rico, après avoir bloqué une ligne de policiers anti-émeute lors d’une grande manifestation et rébellion le 1er mai 2017. Elle a été accusée d’avoir tenté de mettre le feu au bâtiment du Banco Popular, cible de la manifestation. Les banques, en collusion avec le Fiscal Control Board imposé en 2016, ont réduit Porto Rico à la misère. Nina a été condamnée à 37 mois de prison et à trois ans de probation. Il est possible qu’elle soit transférée dans une prison américaine.

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Les membres de la National Straight Pride Coalition, une organisation ouvertement raciste, avait organisé une manifestation devant ne clinique d’avortement à Modesto, en Californie, pour faire interdire l’IVG. Rejoint par les fascistes de Proud Boys, ils se sont cependant heurtés à des contre-manifestants nettement plus nombreux. La police s’est interposée et s’est affrontée aux contre-manifestants, tirant des « pepper balls » (des capsules de plastique qui cassent l’impact, dégageant un nuage de poivre en poudre) et des « bean bags » (sorte de balles en caoutchouc). Trois personnes ont été arrêtées pour « non-dispersion », deux fascistes et un antifa. L’année passée, le même rassemblement avait entrainé les mêmes affrontements.

Une série d’articles du site Citizenlab, associé à l’Université de Toronto, avait rapporté dès 2016 l’existence d’un logiciel espion israélien nommé Pegasus, et susceptible d’être utilisé dans 45 pays dont le Canada. Le Comité [parlementaire] permanent de l’accès à l’information, de la protection des renseignements personnels et de l’éthique a lancé lundi l’examen de l’utilisation d’un logiciel espion par la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Le ministre de la Sécurité publique du Canada, Marco Mendicino, a assuré que les agents fédéraux n’utilisent pas Pegasus, mais bien un autre logiciel capable de soutirer des données aux téléphones intelligents des suspects qui font l’objet d’une enquête, et dans le respect du cadre légal.

Des responsables du corps policier ont confirmé être en mesure de recueillir à distance et secrètement les données des téléphones de suspects — des messages textes, des photos, les images de la caméra, des enregistrements de communications privées, les sons à portée du micro, les notes et les entrées du calendrier de l’appareil, par exemple. La GRC doit demander un mandat à un juge pour utiliser ce logiciel, qualifié d’ »outil d’enquête ». Ni le ministre ni la GRC n’ont souhaité dévoiler le nom de la technologie utilisé depuis au moins 2012. Selon la GRC, ce logiciel aurait été utilisé pour 32 enquêtes, infectant un total de 49 appareils, depuis 2017. Des responsables de la GRC ont estimé qu’à peine un enquêteur sur dix qui fait la demande de cette technique en reçoit l’autorisation.