Le gouvernement travailliste a lancé, lundi 21 juillet, une enquête pour établir les responsabilités de la police et du gouvernement Thatcher dans la brutale répression de la grande grève des mineurs de 1984. Cette grève et sa répression reste encore, plus de quarante ans plus tard, ancrée dans la mémoire britannique. Elle dura de mars 1984 à mars 1985, quand l’Union Nationale des Mineurs s’opposa au projet soutenu par le gouvernement de Margaret Thatcher de fermer des charbonnages. L’enjeu était surtout de briser la puissance des syndicats britanniques et la répression a été féroce: 11 000 mineurs grévistes furent arrêtés, 5 653 poursuivis en justice, 200 emprisonnés parfois de nombreuses années. Près d’un millier ont été licenciés, six sont morts sur les piquets de grève et des centaines ont été blessés par la police.

Fatou (nom d’emprunt), une Bruxelloise présente en marge du défilé de la Fête nationale, s’est vue sommée de retirer son foulard palestinien. Après qu’elle ait refusé, son identité a été contrôlée durant près de dix minutes. Les faits se sont déroulés alors que démarrait le défilé et que diverses activités se tenaient dans le parc Royal. Fatou tente de s’éloigner de la foule, c’est à ce moment-là qu’elle est interpellée par une policière en civil qui lui demande de retirer son keffieh et sans qu’une justification valable lui soit donnée. Pour toute réponse à sa question « Pourquoi ? », il lui sera répondu : « Parce que c’est comme ça ».

Fatou se met alors à filmer la policière de la zone de police Polbru qui l’interpelle, un échange commence. Fatou cède sa carte d’identité, elle a été photographiée sans son consentement, en cachette, touchée sans avertissement, sa carte d’identité concernée durant 10 minutes. Elle a ensuite interpellée les personnes aux alentours pour leur demander de bien vouloir filmer si les choses devaient dégénérer. Elle finit par récupérer son document, après l’avoir demandé à plusieurs reprises.

Deux jours plus tard, la Bruxelloise se dit encore effarée par les événements. « Je semblais gérer sur place mais je suis très choquée et ne peux m’empêcher de penser que c’est peut être cela qui attend toutes les femmes courageuses qui osent marcher dans l’espace publique, en foulard ou en solidarité avec les plus opprimés. Je suis femme, je suis noire, j’avais un foulard et je soutiens la Palestine »,

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Au début de l’année 2024, le ministère russe de la Justice a ajouté la fédération américaine de l’Anarchist Black Cross à sa liste des « organisations indésirables ». À l’époque, l’ABC de Moscou a déclaré publiquement qu’elle n’avait aucun lien organisationnel avec la fédération américaine : les groupes de l’ABC dans le monde sont autonomes et les groupes russes n’ont jamais fait partie de la fédération américaine. Mais il est vite devenu clair que les autorités russes ne visaient pas seulement la fédération américaine, mais tous les groupes de l’ABC. Ainsi, au printemps 2025, deux librairies ont été poursuivies en vertu de l’article sur la participation aux activités d’une « organisation indésirable ». La base des accusations ? L’existence d’un post-scriptum de l’ABC Bélarus dans un livre qu’elles vendaient.

Donc, le simple fait de relayer des infos, de faire un don ou de publier du contenu comportant des symboles de l’ABC ou de l’un de ses groupes peut constituer un motif de poursuite, en Russie. Cela peut relever de l’infraction de « Participation à l’activité d’une organisation indésirable » (en vertu du droit administratif), ou du délit (jusqu’à quatre ans de prison pour la participation, cinq ans pour le financement et six ans pour l’organisation de telles activités).

Cette semaine en Tunisie, neuf personnes ont été arrêtées à Tunis et cinq à Djerba. Une vague d’arrestations violentes suivies d’incarcération. La Tunisie puni encore par la loi l’homosexualité dans le pays. En mars 2025, un rapport publié par l’association tunisienne « Intersections » révélait que la répression contre les personnes LGBTQIA+ et les associations qui les soutiennent était en augmentation. L’ONG Amnesty International confirme et dénonce la vague d’arrestations dont ont été victimes 84 personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre entre décembre 2024 et janvier 2025.

Au cours des semaines qui ont suivi la guerre de 12 jours entre l’Iran et Israël (du 13 au 25 juin 2025), le régime iranien a recentré son attention sur l’intérieur du pays. Depuis le 26 juin, entre 700 et 1 000 civils ont été arrêtés, accusés de crimes vagues tels que « propagande » ou liens avec des puissances étrangères. Militants, étudiants, syndicalistes et minorités ethniques sont visés. Au Kurdistan iranien, les partis kurdes font état de plus de 150 arrestations. D’autres minorités, telles que les Arabes ahwazis et les Azerbaïdjanais, ont également été la cible d’attaques.

Le régime a paralysé les communications numériques en coupant l’internet et en désactivant les systèmes GPS dans les principales villes. La surveillance s’est considérablement renforcée, avec l’enregistrement des téléphones portables aux postes de contrôle et l’activité sur les réseaux sociaux utilisée comme preuve de « trahison ». Plus de 600 000 migrants afghans ont été expulsés depuis la guerre. Les médias d’État iraniens ont attisé les sentiments xénophobes afin de détourner la colère interne, et les enfants représentent près d’un quart des personnes déportées.

Après des condamnations à mort de militants baloutches (voir notre article) et kurdes (voir notre article), trois prisonniers politiques supplémentaires — Farshad Etemadi-Far, Masoud Jamei et Alireza Mardasi — ont été condamnés à mort le 13 juillet, après deux ans de torture et d’isolement cellulaire. Ces verdicts ont été rendus par la section 1 du tribunal révolutionnaire d’Ahvaz pour des chefs d’accusation incluant « l’ennemi de Dieu » et l’affiliation présumée à la principale opposition, l’Organisation des Moudjahidine du peuple iranien.

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Ce jeudi 17 juillet, le Parlement russe a voté un projet de loi qui puni la simple recherche en ligne de contenus classés “extrémistes” (LGBTQIA+, Navalny, communisme, etc) élargissant la répression numérique contre les opposants au régime de Poutine. Ce projet de loi prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à 5.000 roubles (environ 55 euros) pour les personnes qui recherchent en ligne des contenus interdits. Il sanctionne aussi jusqu’à 500.000 roubles (environ 5.500 euros) le fait de transmettre une carte SIM de téléphone à une autre personne ou de faire la promotion des VPN. Le texte risque d’entraîner des amendes pour “40% de la population”, soit la majorité des personnes qui utilisent un VPN pour contourner le blocage des réseaux sociaux tels que Facebook et Instagram, interdits en Russie pour extrémisme depuis mars 2022.

Le 12 juillet, deux nantais ont été arrêtés et placés en garde à vue pour une simple pancarte le long du tour de France. Ils ont eu l’impolitesse de brandir une pancarte avec le slogan : «Retailleau au Air Fryer», sur le passage du Tour de France, dans la ville de Laval. En 2025, il n’y a apparemment plus de place pour la satire, et encore moins pour la critique des dirigeants. Lors de l’étape cycliste, Bruno Retailleau était présent, et il n’a pas apprécié ce trait d’humour. Le procureur de Laval a annoncé une ordonnance pénale délictuelle pour outrage aggravé, accompagnée d’une amende dont le montant n’a pas été communiqué. L’organisation du Tour de France interdit «les messages jugés politiques ou offensants», les forces de l’ordre patrouillent avant le passage du peloton pour y veiller. Ce sont donc des milliers de kilomètres de courses qui sont privatisés et fliqués pour empêcher que la moindre expression critique ne puisse entrer dans le champ des caméras de télévision. Les drapeaux palestiniens et banderoles en ont aussi fait les frais, lors de plusieurs étapes, ils ont été confisqués, voir détruits (voir notre article).

Le ministre togolais de la Sécurité, le colonel Calixte Madjoulba (au centre, cravate bleue) a annoncé lors d’une conférence de presse à Lomé, mercredi 9 juillet, le lancement par le gouvernement de mandats d’arrêt contre plusieurs membres de la société civile qui vivent aujourd’hui à l’étranger. L’objectif est de retrouver tous ceux qui appellent aux manifestations contre le président Faure Gnassingbé depuis le 6 juin. Bien qu’interdites par les autorités togolaises qui les considèrent comme « une tentative de déstabilisation de la sous-région », il y en a eu à quatre reprises le mois dernier, les 6 (voir notre article), 26, 27 et 28 juin (voir notre article). Violemment réprimées, elles se sont soldées par la mort de cinq personnes selon un bilan officiel – sept selon les organisations de la société civile.

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Lundi 30 juin, le tribunal d’instance d’Offenburg a condamné plusieurs antifascistes. Une militante antifasciste a été jugée, condamnée à une amende de 220 euros pour résistance aux agents lors de son arrestation et pour avoir dissimulé son visage par le port d’une cagoule lors d’une manifestation contre l’AfD en mars 2023. Max, condamné à deux ans et six mois de prison, accusé d’avoir utilisé un extincteur comme arme lors de la même manifestation. Ce jour-là, 1200 manifestants s’étaient rassemblés contre le congrès du parti de l’AfD dans l’Oberrheinhalle d’Offenburg. La police était intervenue avec force et violence. De nombreux manifestants avaient été blessés et environ 400 personnes avaient été arrêtées, maintenues pendant des heures dans le froid. Lors de cette manifestation, Max a été arrêté et accusé d’avoir occasionné des lésions corporelles graves, selon la défense, il aurait fait usage de la mousse de l’extincteur pour protéger les manifestants antifascistes des assauts des forces de l’ordre. Ses nombreux soutiens étaient présents dans la salle du tribunal, à l’annonce du verdict, il y a eu un déploiement massif de la police et la salle d’audience a été évacuée.