Depuis 2020 et la proclamation de la loi sur la sécurité nationale, tout acte, même minime, de dissidence, est contrôlé de près par les autorités de Pékin.. Dans un jeu taïwanais, les joueurs pouvaient renverser le pouvoir de Pékin. Le jeu vidéo Reversed Front ( Front renversé ) met en scène tout ce qui déplait au pouvoir central, le joueur peut choisir son camp et toutes les régions ou presque qui contestent l’hégémonie de Pékin sont représentées. Taïwan, le Tibet, les Kazakhs, Ouïghours, Hong Kong ou encore la Mongolie permettent de mener une armée qui doit renverser le pouvoir du parti communiste chinois. Il est toutefois aussi possible de choisir l’Armée populaire de libération pour vaincre tous les ennemis. La police hongkongaise considère que toute personne qui télécharge ou achète le jeu, dans l’application, est en possession de matériel séditieux et/ou finance des activités subversives et s’expose à des poursuites judiciaires. Le jeu a disparu mercredi du magasin App Store à Hong Kong, où il était encore disponible la veille et ne figurait plus sur Google Play dès mardi.

Des arrestations massives ont eu lieu les 5 et 6 juin à Lomé, lors de manifestations dispersées par la police, tenues pour protester contre le régime. Le président Faure Gnassingbé a récemment consolidé son pouvoir grâce à une réforme constitutionnelle, ce qui a entraîné des manifestations des partis politiques de l’opposition et des membres de la société civiles. Faure Gnassingbé est arrivé à la tête de l’Etat en 2005, succédant à son père resté au pouvoir pendant près de 38 ans. Il a ensuite été réélu dans des scrutins toujours contestés par l’opposition. Au Togo, les manifestations de rues sont interdites depuis 2022, après une attaque au grand marché de Lomé au cours de laquelle un gendarme a été tué au couteau.

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La maire de la ville, Karen Bass, a décrété ce mardi 10 juin un couvre-feu entre 20 heures et 6 heures locales sur une zone d’un kilomètre carré dans le centre-ville. Depuis vendredi, la ville est le théâtre de heurts entre protestataires dénonçant des raids de la police fédérale de l’immigration (ICE) contre les sans-papiers et des forces de l’ordre en tenue anti-émeutes ( notre article ici ). Donald Trump a menacé de recourir à l’Insurrection Act, régime d’état d’urgence qui confère au président le pouvoir d’utiliser les forces armées dans des missions de maintien de l’ordre sur le territoire américain. 700 Marines, un corps d’élite normalement utilisé comme force de projection extérieure, doivent rejoindre 4 000 militaires réservistes de la Garde nationale déjà mobilisés par Donald Trump, auquel il est reproché d’avoir pris des mesures disproportionnées. 

Jeudi 12 juin, cinq postiers syndicalistes des Hauts-de-Seine passent en procès pour leur participation à une grève en 2014, pour des accusations de « violation de domicile professionnel » et des violences présumées sur une responsable d’une sécurité privée. La grève avait duré 170 jours et avait contesté la politique de précarisation et de suppression d’emploi à la Poste qui avait répondu par une forte répression. Alors que les cinq inculpés risquent cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende, leurs nombreux soutiens appellent à se rassembler le jour du procès devant le tribunal judiciaire de Paris à partir de 12h.

Albert Ojwang a été arrêté ce samedi 7 juin, en cause une publication sur X, il aurait insulté un officier de police. Il a été conduit à Nairobi, où il a passé la nuit en détention. C’est lorsque son père vient lui rendre visite dimanche qu’il apprend le décès. La police évoque des blessures « auto-infligées ». Une version officielle remise en question par les défenseurs des droits humains et l’avocat de la famille Julius Juma: « S’il a été arrêté pour les raisons invoquées, pourquoi a-t-il été placé en isolement ? Pourquoi nous dit-on qu’il se serait cogné la tête contre le mur ? Son corps présentait de nombreuses blessures : à la tête, aux mains, aux épaules. Sa tête est complètement enflée ». La police affirme qu’Albert Ojwang s’est blessé après s’être cogné la tête contre le mur dans sa cellule, il a été déclaré mort à son arrivée à l’hôpital. Une version officielle qui n’a pas convaincu l’opinion publique. Alors que les forces de l’ordre sont régulièrement accusées de tueries extrajudiciaires, en ligne, les Kényans dénoncent une tentative d’étouffer l’affaire sous le hashtag #JusticeForAlbertOjwang.

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Quelque 700 Marines et 2000 réservistes supplémentaires ont été déployés à Los Angeles ce lundi 9 juin, après trois jours de violents affrontements entre des manifestants opposés à la politique migratoire de Donald Trump et les forces de l’ordre. L’opération en cours à Los Angeles porte le nom de Task Force 51, regroupe environ 2 100 gardes nationaux et 700 Marines d’active. Le déploiement de militaires d’active sur le territoire américain est une décision exceptionnelle, qui inquiète les défenseurs des droits civiques. Les manifestations ont débuté vendredi 6 juin à Los Angeles où réside une importante population hispanique, des personnes se sont interposées face aux arrestations musclées d’immigrés menées par la police fédérale de l’immigration (ICE) (notre article ici). Au matin du lundi 9 juin, plusieurs carcasses de voitures incendiées la veille sont visibles dans une artère de la ville, de nombreux messages hostiles à l’ICE, à la police et au président ont été tagués sur des bâtiments fédéraux. Les forces de l’ordre montent la garde à des carrefours et patrouillent dans le centre-ville déserté, elles ont déclaré un couvre-feu, interdisant les rassemblements pendant la nuit après des affrontements la veille au soir.

L’université du Michigan aurait recours à des enquêteurs privés infiltrés pour surveiller les étudiants pro-palestiniens. Ils affirment que ces détectives privés, engagés par l’université située à Ann Arbor, les suivent sur et en dehors du campus, les filment et écoutent leurs conversations. Plusieurs dizaines de ces enquêteurs auraient été identifiés par les étudiants. La surveillance aurait augmenté après des descentes menées récemment contre les étudiants soutenant le peuple palestinien, des preuves collectées par ces enquêteurs auraient déjà été utilisées dans des procédures disciplinaires internes. Les manifestations estudiantines et les occupations contre la guerre à Gaza se sont étendues à de nombreux campus à travers les États-Unis. Des centaines d’étudiants et d’enseignants ont été suspendus pour leur participation à ces protestations.

Vendredi 6 juin, la police de l’immigration (ICE) a effectué des raids dans la ville de Los Angeles. Plus de 40 personnes ont été interpellées pour s’être opposées à ces policiers. Les agents s’étaient rassemblés samedi matin à Paramount, banlieue hispanique de Los Angeles, Des manifestants anti-expulsions se sont regrouper, ont lancé des projectiles en direction de voitures de police et tenté d’empêcher un car de quitter les lieux. Les agents les ont repoussés à l’aide de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes. En fin d’après-midi, les rues étaient jonchées de débris et de caddies renversés. Donald Trump a annoncé le déploiement de 2 000 gardes nationaux à Los Angeles. C’est la deuxième opération d’ampleur en Californie en moins d’une semaine, après une descente dans un restaurant de San Diego, qui a tourné court grâce à la mobilisation citoyenne.

Les autorités marocaines ont empêché l’entrée à Tanger des membres de la « Marche pour la liberté des prisonniers politiques sahraouis », menée par Claude Mangin, militante des droits du peuple sahraoui et épouse d’un prisonnier politique. Cette marche, partie de France (photo : la Marche à Perpignan) et traversant l’Espagne, visait à sensibiliser sur les conditions inhumaines des prisonniers sahraouis détenus arbitrairement au Maroc, et devait se finir par une visite aux prisonniers politiques sahraouis incarcérés à la prison marocaine de Kénitra. L’interdiction d’entrée a été marquée par des violences et la confiscation des données d’une journaliste.

Hier 28 mai, François Burgat a été relaxé à Aix-en-Provence des faits « d’apologie du terrorisme », pour lesquels il était poursuivi. Il s’agit d’une victoire importante pour le mouvement de solidarité avec la Palestine dans un contexte marqué par la répression. Ancien directeur de recherche au CNRS et connu pour ses travaux sur l’islam politique, était poursuivi pour « apologie du terrorisme » après avoir publié plusieurs tweets en réaction à la situation en Palestine. C’est l’Organisation Juive Européenne (OJE) qui était à l’origine des plaintes, ensuite rejointe par la Licra et Avocats Sans Frontières (ASF) qui se sont portées parties civiles. Le tribunal a finalement estimé que « l’infraction n’était pas caractérisée » et a relaxé le chercheur. Selon son avocat toutefois : « C’est fortement possible que le parquet fasse appel de la décision comme c’est systématiquement le cas. »