Des représentants de la CGT se sont réunis en nombre ce vendredi 24 janvier 2025 devant la gendarmerie de Bayeux (Calvados). Pour cause, deux des leurs, Yves Fernandez et Cédric Surire y sont convoqués suite à la manifestation du 15 mars 2023, à l’époque du mouvement contre la réforme des retraites. Les gendarmes ont abordé la question des tags qui ont été réalisés devant la permanence de Bertrand Bouyx, député (Horizons) du Calvados – considérées comme « dommages légers ». Ces types d’infractions sont passibles d’une amende de 3 750€ et de travaux d’intérêt général.  Il y avait eu des manifestations historiques sur Bayeux en 2023, on n’avait pas vu autant de monde dans les rues de la ville depuis mai 1968.

Ce jeudi 16 janvier, La FGTB et son président Thierry Bodson ont été déboutés par la Cour Européenne des droits humains, ils contestaient leur condamnation au pénal pour entrave méchante à la circulation, dans le cadre d’une grève générale en octobre 2015 (notre article ici). Lors de leur condamnation en novembre 2020 ( voir article ici ) La FGTB estime que la justice porte atteinte à la liberté d’expression, de réunion et d’association. Pour la Cour Européenne des droits humains, le droit de grève n’inclut pas un droit de blocage des routes.

Kamel Brahmi, secrétaire général de l’union départementale de Seine-Saint-Denis , membre de la direction nationale de la CGT a été arrêté le 13 janvier lors d’une mobilisation pour la réouverture de la clinique Vauban. À la mairie de Livry-Gargan, une réunion avait lieu mais une nouvelle fois la CGT n’y était pas invitée, alors qu’elle porte un projet concret de reprise d’activité. Les manifestants ont tenté de pénétrer dans le bâtiment, alors qu’il maintenait les portes ouvertes, le syndicaliste a été brutalement interpellé par la police municipale. Mis au sol par une balayette, menotté, il a été emmené au commissariat. Les manifestants se sont immédiatement dirigés vers le lieu de détention pour soutenir le syndicaliste. Kamel Brahim a été libéré dans la soirée, une plainte à son encontre a été déposée par un policier municipal.

Ancien délégué CGT de l’entreprise Toray-CFE à Abidos (Pyrénées-Atlantiques), le militant syndical Timothée Esprit, Secrétaire fédéral de la FNIC-CGT, a appris son licenciement au printemps dernier. En cause ? Son soutien pour la Palestine. Officiellement licencié pour avoir publié une photo du logo du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) sur son compte Facebook personnel, le délégué syndical a saisi le tribunal des prud’hommes afin de le contester. Le tribunal a écarté la compétence du juge des référés, le 28 juin dernier, et a ainsi refusé les demandes légitimes du délégué syndical. Un nouveau procès se tenait le mercredi 8 janvier devant la Cour d’appel de Pau pour réexaminer le référé contre ce licenciement abusif chez le premier fabricant mondial de fibres de carbone.  Plus de 500 syndicalistes de la CGT ont manifesté ce 8 janvier devant le tribunal en solidarité avec Timothée Esprit.

Les syndicats avaient mené plusieurs actions au printemps 2023 pour contester le plan de franchisation des magasins Delhaize. Plusieurs centres de distribution avaient été bloqués et des piquets de grève installés devant des magasins dans tout le pays. Pour lever les blocages, Delhaize a déposé des requêtes unilatérales auprès de différents arrondissements judiciaires, notamment pour plusieurs magasins à Gand. Le patronat a demandé et obtenu en avril 2023 une interdiction des piquets de grève empêchant l’accès au personnel, aux fournisseurs ou aux clients.
Des responsables syndicaux avaient contesté cette décision en tierce opposition et le tribunal de première instance avait suivi leurs arguments (voir notre article). Cependant, la cour d’appel donne désormais raison à Delhaize. Elle estime que la condition d’urgence était remplie et considère que les mesures de la chaîne de supermarchés n’ont pas violé le droit de grève. “Ce droit de grève, y compris l’installation de piquets de grève, est absolu”, explique la cour d’appel. “Toutefois, le droit à d’autres actions collectives que la grève n’est pas illimité. (…) La conduite d’actions collectives, autres que la grève, ne peut porter atteinte à l’exercice de ces droits fondamentaux de Delhaize et Delhome. Le blocage de l’entrée des magasins pour les visiteurs (clients) et ceux désireux de travailler, ainsi que le blocage d’un dépôt qui empêche l’approvisionnement et l’achat, portent atteinte de manière manifeste et disproportionnée à l’exercice de ces droits fondamentaux.”

Relaxés en janvier, Alexandre et Christophe, les deux représentants syndicaux de la CGT Énergie 33 viennent d’être condamnés par la cour d’appel de Bordeaux à 9 mois de prison avec sursis et 5000 euros d’amende à verser à l’hôpital Saint-André pour leurs actions Robin des Bois durant la réforme des retraites. L’action s’était déroulée le 23 mars 2023. Ce jour-là, l’hôpital Saint-André avait brièvement été touché par erreur par une coupure de courant organisée par des énergéticiens et avait été privé d’électricité pendant quelques minutes, le générateur de secours n’avait pas joué son rôle, il était défectueux et avait nécessité dix minutes pour se mettre en marche.

Cette condamnation illustre l’esprit revanchard de l’État et du patronat envers les syndicalistes qui ont lutté contre une réforme des retraites largement rejetée par la population. Il y a quelques mois, les deux syndicalistes avaient été traînés devant un conseil de discipline par Enedis et sanctionnés d’une semaine de mise à pied.

A Bordeaux, la CGT Énergie a annoncé à la sortie du délibéré son intention de déposer un pourvoi auprès de la Cour de cassation.

Ce jeudi 5 décembre, alors que de nombreux travailleurs de la fonction publique se sont mobilisés contre la casse austéritaire dans toute la France, la grève à la Martinique a été particulièrement marquée par la dénonciation de la répression de Rodrigue Petitot, leader du RPPRAC et de la mobilisation contre la vie chère (voir notre article). Ce même jour, il est apparu en audience pour encore une autre affaire, et a été placé en détention et restera écroué jusqu’au 21 janvier.

A la veille de l’audience, l’intersyndicale des dockers du port de Fort-de-France a annoncé la suspension toute réception et livraison de conteneurs dans un acte de solidarité. Dans leur communiqué, les dockers ont dénoncé la répression coloniale : « Face à une justice à deux vitesses, servile aux intérêts coloniaux et gangrenée par des décisions arbitraires, nous refusons de rester inactifs. »

 

Les négociations ont tourné court ce mercredi après-midi chez Audi Brussels. La tournure des discussions autour du plan social entre syndicat et direction n’a pas plu aux travailleurs qui sont montés vers la salle de réunion. La direction promettait « des cacahuètes » en guise d’indemnité, a commenté le représentant syndical CNE. Dans ce contexte la direction a prétendu mettre fin aux négociations, ce que les travailleurs n’ont pas accepté. La délégation patronale a alors été séquestrée. La police s’est rendue sur place, a chargé les grévistes à coups de matraque et de gaz lacrymogène. Finalement la direction est revenue à la table des négociations tandis que les travailleurs restaient toujours devant le site. Un permanent syndical a été légèrement blessé et conduit à l’hôpital.

Des dizaines de membres du syndicat grec de dockers PAME  ( Front Militant de Tous les Travailleurs ) ont bloqué en signe de protestation contre la guerre de Gaza, le chargement d’un conteneur de munitions destiné à Israël. Ce conteneur, arrivé jeudi au port grec du Pirée, contenait 21 tonnes de munitions. « Il est temps de crier haut et fort que nous ne permettrons pas au port du Pirée de devenir un tremplin pour la guerre », peut-on lire dans leur déclaration mise en ligne sur Facebook, ainsi que « Nous nous battons pour la paix… Non à la participation de la Grèce à la guerre ! ». Le navire devait être chargé pour le port de Haïfa en Israël. Les syndicalistes ont scandés des slogans et tagués le container : « Le sang du peuple ne tachera pas nos mains ».

Cinq militants de la CGT ont été jugés ce mercredi 16 octobre devant le tribunal correctionnel de Bourges pour dégradations et entrave à la circulation lors d’une manifestation contre la réforme des retraites en mars 2023. Seul l’un d’eux a été condamné, il devra s’acquitter d’une amende de 300 € avec sursis et à 2.300 € de dommages et intérêts, les quatre autres ont été relaxés de toutes les accusations.

Lors d’une manifestation contre la réforme des retraites à Saint-Florent-sur-Cher, les militants avaient allumé des palettes et des pneus sur un rond-point, un geste qui avait endommagé la chaussée de la RN151, le goudron avait fondu à un endroit. La Direction interdépartementale des routes Centre Ouest (la DIRCO) avait porté plainte. La CGT dénonce un acharnement contre des faits militants, elle a vivement critiqué ce jugement, le syndicat envisage de faire appel.