Les négociations ont tourné court ce mercredi après-midi chez Audi Brussels. La tournure des discussions autour du plan social entre syndicat et direction n’a pas plu aux travailleurs qui sont montés vers la salle de réunion. La direction promettait « des cacahuètes » en guise d’indemnité, a commenté le représentant syndical CNE. Dans ce contexte la direction a prétendu mettre fin aux négociations, ce que les travailleurs n’ont pas accepté. La délégation patronale a alors été séquestrée. La police s’est rendue sur place, a chargé les grévistes à coups de matraque et de gaz lacrymogène. Finalement la direction est revenue à la table des négociations tandis que les travailleurs restaient toujours devant le site. Un permanent syndical a été légèrement blessé et conduit à l’hôpital.

Des dizaines de membres du syndicat grec de dockers PAME  ( Front Militant de Tous les Travailleurs ) ont bloqué en signe de protestation contre la guerre de Gaza, le chargement d’un conteneur de munitions destiné à Israël. Ce conteneur, arrivé jeudi au port grec du Pirée, contenait 21 tonnes de munitions. « Il est temps de crier haut et fort que nous ne permettrons pas au port du Pirée de devenir un tremplin pour la guerre », peut-on lire dans leur déclaration mise en ligne sur Facebook, ainsi que « Nous nous battons pour la paix… Non à la participation de la Grèce à la guerre ! ». Le navire devait être chargé pour le port de Haïfa en Israël. Les syndicalistes ont scandés des slogans et tagués le container : « Le sang du peuple ne tachera pas nos mains ».

Cinq militants de la CGT ont été jugés ce mercredi 16 octobre devant le tribunal correctionnel de Bourges pour dégradations et entrave à la circulation lors d’une manifestation contre la réforme des retraites en mars 2023. Seul l’un d’eux a été condamné, il devra s’acquitter d’une amende de 300 € avec sursis et à 2.300 € de dommages et intérêts, les quatre autres ont été relaxés de toutes les accusations.

Lors d’une manifestation contre la réforme des retraites à Saint-Florent-sur-Cher, les militants avaient allumé des palettes et des pneus sur un rond-point, un geste qui avait endommagé la chaussée de la RN151, le goudron avait fondu à un endroit. La Direction interdépartementale des routes Centre Ouest (la DIRCO) avait porté plainte. La CGT dénonce un acharnement contre des faits militants, elle a vivement critiqué ce jugement, le syndicat envisage de faire appel.

Un rassemblement de soutien à Mourad et Benjamin a eu lieu hier lundi à Marseille. Ces deux délégués syndicaux CGT de l’Urssaf ont été convoqués à un entretien disciplinaire au siège de l’organisme à Marseille. Il s’agit d’un nouveau cas de répression syndicale. Le syndicat visé avait déjà assigné la direction au tribunal lorsqu’il avait estimé qu’elle entravait la liberté de circulation des délégués syndicaux. La direction les poursuits pour accès à des données confidentielles. La situation des deux délégués, qui doit encore faire l’objet d’une consultation extraordinaire du comité social et économique de l’entreprise (CSE), puis d’une validation par l’inspection du travail en cas de licenciement.

 

A la suite des jeux paralympiques, la direction de la SNCF a mené une offensive anti-syndicale importante : Vincent Pinot, membre du bureau fédéral de SUD-Rail, a écopé de 5 jours de mise à pied et Christophe Achoub, secrétaire du CSE centrale de SNCF Réseau et dirigeant de la CGT Cheminots, a lui écopé de 12 jours de mise à pied. Depuis une semaine, les deux fédérations cheminotes multiplient les coups de fil pour s’organiser face à cette offensive, avec en ligne de mire un rassemblement conjoint le 7 octobre prochain à 13h devant le siège du groupe SNCF.

Depuis le début de l’année. SUD-Rail et la CGT Cheminots ont connu, comme dans d’autres entreprises, une forte répression post réforme des retraites, avec une instrumentalisation accrue des questions dites d’éthique. Cette répression arrive d’ailleurs à un moment charnière à la SNCF entre ouverture à la concurrence pour le transport de voyageurs dans différentes régions, plan social massif au sein de FRET SNCF visant à supprimer 20% de la masse salariale ou encore les NAO (négociations annuelles obligatoires) 2024 à la fin de cette année.

 

Alors qu’à la seule échelle de la CGT, plus de 1000 militants qui subissent une répression patronale en raison de leur militantisme syndical, deux récentes décisions ont vu procédures anti-syndicales être annulées. Jordan Robichon, travailleur à GRDF et militant CGT ciblé par une procédure de licenciement depuis 1 an et demi, à titre de sanction pour son activité syndicale, a d’obtenu l’annulation de toute la procédure d’abord par l’inspection du travail en novembre 2023, puis tout dernièrement par le ministère. Après plusieurs défaites juridiques pour InVivo, la nouvelle tentative de licenciement du délégué CGT Christian Porta par le géant de l’agrobusiness a été sévèrement sanctionnée par le conseil des Prud’hommes de Forbach et le tribunal judiciaire de Sarreguemines. InVivo condamné à réintégrer le délégué CGT Christian Porta et à verser 500 000€.

En grève depuis le 24 mai, les femmes de chambre de l’entreprise Acqua à Marseille (sous-traitant pour des hôtels de luxe) ont tenu pendant plus de 60 jours. Les revendications portaient sur le 13e mois de salaire, les échelons et la réduction de la charge de travail, une limitation dans la clause de mobilité qui permettait à l’employeur d’envoyer, en dernière minutes, les femmes de chambres dans d’autres hôtels gérés par Acqua.

La grève a eu pour principale forme de lutte l’organisation de piquets devant les hôtels Radisson Blue et NH. Le mardi 30 juillet, les travailleur.euses et le syndicat à l’origine de la mobilisation (CNT-SO) ont trouvé un accord avec la direction d’Acqua. Moins d’un jour plus tard, la direction de l’un des hôtels concernés par la mobilisation (Radisson Blue) a porté plainte à la police pour « dégradations ». Plusieurs travailleuses ont été convoquées jeudi et vendredi. La direction de l’hôtel avait obtenu les noms et les adresses des travailleuses directement par la société Aqua.

En Italie ont débuté les discussions à la chambre du projet de loi nommé DDL n°1660 Nordio-Piantedosi-Crosetto. Il s’agit du dernier « paquets de sécurité » lancés par le gouvernement Meloni fondés sur l’introduction de nouveaux types de délits et sur le durcissement des sanctions pour celles qui existent déjà. Sont spécifiquement ciblées toutes les formes de lutte qui caractérisent les mouvements de dernières années et actuels. Les piquets de grève ouvrière pourront être condamnés à 4 ans de prison, le blocage des routes et des chemins de fer (jusqu’à 2 ans), l’occupation d’immeubles – pour des logements ou pour la création d’espaces organisés – (jusqu’à 8 ans) avec le risque d’inculpation pour délits associatifs (jusqu’à la finalité de terrorisme), l’abolition des abus de pouvoir pour les agents publics, la prise en charge des frais de justice pour les agents des forces de l’ordre qui commettre des « abus en uniforme »… Un point concerne les actions (manifestations ou sabotages) d’infrastructures publiques définies d’ « intérêt stratégique nationale » comme par exemple la ligne TAV Turin-Lyon et similaires. Dans ce cadre, les condamnations pourraient aller jusqu’à 25 ans de prison. Et ce n’est pas que l’acharnement vis-à-vis d’un mouvement irréductible et puissant, c’est aussi un reflet de la militarisation sociale pour le croissant engagement de guerre.

Face à cette loi en discussion au parlement, une assemblée nationale en ligne s’est tenue le dimanche 21 juillet pour organiser le mouvement d’opposition et les mobilisations futures en Italie. Cette première assemblée a réuni une centaine de personnes, représentants et représentantes de groupes, organisations politiques et de luttes.

Sharifeh Mohammadi a été arrêtée le 5 décembre 2023, chez elle, à Rasht, la capitale de la province de Guilan au nord-ouest de l’Iran. Militante syndicale depuis 10 ans dans un syndicat légal en Iran, s’étant opposée à la torture et aux exécutions dans les prisons du régime, le tribunal l’a condamnée à la peine de mort, qualifiant ses positions et son travail syndicale de « participation à une rébellion armée contre le régime ».

Depuis son arrestation, Sharifeh Mohammadi a subi des tortures mentales et physiques en prison. Elle a également été en isolement cellulaire pendant plus de trois mois et toute visite ou appel téléphonique ont été interdit, sauf plusieurs courts appels téléphoniques avec son fils de 12 ans. Le 11 juin 2024, son mari a également été arrêté.

En début de semaine, l’inspection du travail française rendait public sa décision de refuser l’autorisation de licenciement du représentant syndical de l’usine Neuhauser de Fürst, Christian Porta. Cependant, l’entreprise du groupe InVivo a, dans un complet déni du droit, décidé de licencier malgré tout le syndicaliste. Dans ce contexte, de très nombreux soutiens régionaux et nationaux du syndicaliste se sont mobilisés ce jeudi pour témoigner de leur solidarité avec le syndicaliste et pour dénoncer la direction de Neuhauser. Un rassemblement de 300 personnes s’est tenu jeudi matin devant le portail du site de Fürst.