Mardi 26 septembre, Alexis Antonioli (au centre sur la photo), secrétaire de la CGT Total à la raffinerie de Normandie, près du Havre, reçoit une convocation pour un entretien disciplinaire. Le syndicaliste, au cœur des grèves de l’an dernier, qui ont vu la raffinerie être arrêtée à deux reprises, d’abord pour des augmentations de salaire à l’automne, puis contre la réforme des retraites en mars, était menacé de sanctions disciplinaires. La réponse de ses collègues a été immédiate : dès 21h, à la prise de quart des salariés de nuit, 70% des salariés de la raffinerie et de l’usine pétrochimique se sont mis en grève, menaçant la direction de cinq jours de grève, dont 48h immédiatement. Après quatre heures de grève, vers minuit, le directeur de la plateforme a dû s’excuser auprès du secrétaire du syndicat et abandonner la procédure disciplinaire à son encontre. La raffinerie, dans le contexte d’inflation du prix des carburants, est extrêmement rentable. Le seul secteur essence, où travaille Alexis Antonioli, aurait dégagé 88 millions d’euros de bénéfices le mois dernier. Dans ce contexte, la seule menace d’une grève a poussé la direction centrale à désavouer le directeur local, nommé suite aux grèves de l’automne.

Mercredi 6 septembre, des centaines de militants se sont rassemblés devant la gendarmerie de Montmorency (Val-d’Oise) où a été entendu pendant environ trois heures Sébastien Ménesplier, dirigeant de la CGT des électriciens et gaziers, pour des coupures de courant menées contre la réforme des retraites. Il avait été convoqué dans le cadre d’une enquête diligentée par le parquet de Privas (voir notre article). Elle fait suite, selon la CGT-Energie, à une coupure de courant opérée le 8 mars, dans la lutte contre la réforme des retraites. La ville d’Annonay (Ardèche), fief du ministre du Travail Olivier Dussopt, avait entre autre été ciblée.

A-t-il a mené les actions? Qui les a commandité les actions ? Est-ce qu’il sait qui les a faites ? Etaient-elles programmées à l’avance ? figuraient parmi les questions posées. Le procès-verbal doit être envoyé au procureur de la république de Privas (Ardèche), qui doit décider s’il souhaite le réentendre et d’éventuelles suites judiciaires. Ces actions, « je les revendique, je les assume », a réitéré Sébastien Ménesplier, même s’il n’était pas présent sur place, indiquant que les coupures ont été décidées localement, lors d’une assemblée générale interprofessionnelle et intersyndicale des grévistes.

Le secrétaire général de la fédération  CGT Mines-Énergies, Sébastien Menesplier, a été convoqué à la gendarmerie de Montmorency. Il est « soupçonné d’avoir commis ou tenté de commettre l’infraction de « mise en danger d’autrui par personne par violation manifestement délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence ». Cette convocation s’ajoute à une liste d’attaques à l’encontre des travailleurs de l’énergie : à Marseille, treize énergéticiens avaient été interpellés après une action symbolique devant la préfecture tandis qu’à Bordeaux, cinq syndicalistes avaient été arrêtés chez eux, placés en garde-à-vue, et pour certains déférés au tribunal.

Dans le cadre de la lutte contre la loi des retraites,  la CGT a revendiqué plusieurs coupures de l’électricité visant des cibles symboliques comme le Stade de France, le chantier du village olympique mais également des centres commerciaux, des data center et des plates-formes logistiques. La CGT Mines-Énergie a appelé à la grève et à un rassemblement national le 6 septembre à 8h30 à Montmorency, pour soutenir Sebastien Menesplier et s’opposer aux tentatives d’intimidations du gouvernement.

 

 

La tension régnait jeudi dans le port d’Adani Gangavaram à Visakhapatnam. Les syndicats de travailleurs ayant appelé à un Bandh (grève et blocage) portuaire, exigeant la réintégration des travailleurs évincés et un salaire mensuel minimum de 36.000 roupies. Un grand nombre de travailleurs, de dirigeants syndicaux, de résidents touchés par la pollution et d’activistes politiques se sont rassemblés à l’entrée principale du port. En vue du bandh, d’importantes forces de police avaient été déployées dans le port. Les travailleurs, accompagnés de leurs familles, ont tenté d’assiéger le port pour faire valoir leurs revendications. La confrontation entre les manifestants et la police a donné lieu à de violents affrontements qui ont fait plusieurs blessés.

 

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Selon la Confédération syndicale internationale, la Turquie est en queue de classement des pays les plus respectueux des droits des travailleurs, pour se retrouver dans les dix dernières places, au même titre que le Bangladesh, le Myanmar ou l’Egypte. Les licenciements de salariés ayant tenté de s’organiser en syndicat sont devenu monnaie courante dans le secteur privé, où le taux de syndicalisation reste très faible (7%). Et ce alors qu’une très forte inflation a entraîné ces dernières années une chute du pouvoir d’achat des travailleurs turcs.

« Cela fait longtemps qu’en Turquie, le gouvernement et les employeurs partagent une vision hostile du syndicalisme », confirme Adnan Serdaroglu, secrétaire général de Disk, l’une des principales confédérations syndicales turques. Les efforts pour recruter de nouveaux membres sont ainsi menés en cachette : « Quand on recrute un nouveau membre, par exemple, on est obligé de lui dire de n’en parler à personne, pas même à sa famille, avant que l’adhésion soit finalisée. Sinon, il risque d’être licencié avant. Par ailleurs, après avoir informé le ministère qu’on a syndiqué assez de travailleurs pour négocier une convention collective, on s’aperçoit souvent que le ministère a prévenu l’employeur. Et c’est comme ça qu’on se retrouve avec des licenciements collectifs. » La Cour constitutionnelle rappelle régulièrement les entreprises et l’État à l’ordre : dans un arrêt en début d’année, elle estimait par exemple que l’adhésion à un syndicat ne pouvait être assimilée à une appartenance à une organisation terroriste…

 

Lundi se tenait le conseil d’entreprise de Delhaize. Des syndicalistes ont voulu entrer dans le siège mais ont été bloqués (photo). Un des manifestants, un syndicaliste delhaizien,  a donné des coups de pieds dans une vitre, puis a posé sa main sur la vitre, qui est tombée après avoir été déboitée. La direction l’a licencié le jour même pour « mise en danger de la vie d’autrui”. Ses collègues du Delhaize Westland, à Anderlecht, ont aussitôt débrayés.  Jeudi, une vingtaine de syndicalistes ont bloqué le centre de distribution de Delhaize à Zellik. La direction a immédiatement fait appel à la police locale et à un huissier de justice, qui ont mis fin à l’action. Ce vendredi matin, quatorze des 128 magasins intégrés Delhaize étaient fermés ou bloqués, 12 à Bruxelles et deux à Liège. Delhaize a aussitôt envoyé des huissiers. Pour les magasins de Bruxelles, la direction de Delhaize dispose d’une ordonnance de justice, les huissiers feront donc rouvrir les enseignes. Concernant les deux magasins de Liège, les huissiers établiront les faits sur place.

 

La répression anti-syndicale en Corée s’est aggravée quand le gouvernement a effectué des descentes dans les bureaux des syndicats, conduisant à l’arrestation et à l’inculpation de nombreux syndicalistes. Cette répression a tragiquement abouti à l’auto-immolation du syndicaliste Yang Hoe-Dong. Depuis, la protestation le Syndicat coréen des métallurgistes (KMWU) contre la répression syndicale en Corée a pris de l’ampleur.

Plus de 100.000 travailleurs ont participé à une vague nationale de grèves pendant une douzaine de jours en juillet. Ils réclamaient notamment la réforme de la loi sur l’ajustement des relations syndicales et professionnelles et des augmentations de salaire pour tous les travailleurs et travailleuses, en commençant par une augmentation du salaire minimum. Il est en outre demandé le rejet du projet de semaine de travail de 69 heures, et l’arrêt de la répression syndicale par le gouvernement.

A Ibague, capitale du département du Tolima, le syndicat des chauffeurs de bus manifeste pour rejeter l’accord signé par la municipalité avec l’entreprise INFOTEC SA. Les chauffeurs en grève bloquent les carrefours, provoquant la paralysie de la ville: 90 % des commerces ont été fermés, ceux qui ont ouvert leurs boutiques restent sans clients, et les écoles ont annulé leurs activités. Tandis que les chauffeurs affirment que la grève est indéfinie, les autorités ont ordonné le déblocage de certains carrefours stratégiques. Cela a entraîné des heurts entre les chauffeurs et les policiers anti-émeutes (ESMAD). Dans la nuit du mardi 25 juillet, des chauffeurs de bus ont même renversés à bord de leurs véhicules des membres de l’ESMAD.

Des manifestants ont affronté la police et obstrué temporairement l’autoroute Chilpancingo-Acapulco le 10 juillet. Des milliers de manifestants s’étaient rassemblés sur la pour protester contre l’arrestation récente d’au moins un responsable des transports publics. Certains manifestants ont jeté des pierres sur la police qui, pour sa part, a tiré des gaz lacrymogènes. Les affrontements ont fait plusieurs blessés.

Trois mois presque jour pour jour après la manifestation contre la réforme des retraites du 23 mars, trois manifestants ont été placé en garde hier jeudi à Vannes. Le 23 mars, en fin de mobilisation, des heurts avaient éclaté entre des manifestants et les forces de l’ordre. Les manifestants avaient caillassé la police et forcé un barrage pour atteindre et bloquer une route nationale (photo). Manuel Caramante, responsable de l’union locale de la CGT, est parmi les personnes visées. On lui reproche de n’avoir pas obéi aux sommation, d’avoir eu l’intention de blesser un policier, de ne pas avoir respecté le parcours de la manifestation et d’avoir entravé la circulation. Le 13 avril dernier, ce syndicaliste avait déjà été entendu pour la manifestation qui s’était déroulée ce même jour. Il est convoqué pour cette première affaire au tribunal le 17 novembre.