Erik Helgeson, 42 ans, est vice-président du Syndicat des dockers suédois (Svenska hamnarbetarförbundet). En février de cette année, il a pris la tête d’un blocus symbolique de 20 ports suédois de six jours contre des cargaisons militaires destinées à Israël. Son employeur, DFDS, a réagi en le licenciant, au motif qu’il avait enfreint la loi sur la protection de la sécurité de la Suède. La loi, adoptée en 2018, vise à protéger les « activités critiques pour la sécurité contre l’espionnage, le sabotage [et] les infractions terroristes ». Le syndicat des dockers suédois a une longue tradition de solidarité internationale remontant à la guerre du Vietnam et au coup d’État au Chili de 1973. En 2010, il a participé au chargement de la flottille de la liberté qui avait tenté de briser le blocus israélien de la bande de Gaza. Des soldats israéliens sont montés à bord de la mission humanitaire et ont tué neuf des activistes désarmés qui s’y trouvaient.

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La filiale au Panama du géant américain de la banane Chiquita a annoncé jeudi le licenciement de ses travailleurs journaliers, après près d’un mois de grève sur fond de lutte contre la réforme des retraites adoptée par le Congrès, une délégation gouvernementale continue de négocier avec les syndicats, qui demandent le rétablissement d’un règlement antérieur lequel, selon eux, leur assurait de meilleures pensions et de meilleurs services de santé. Chiquita Panama, qui emploie environ 7000 personnes, a informé avoir procédé au licenciement de tous ses travailleurs journaliers pour «abandon injustifié du travail». La grève aurait conduit à «au moins 75 millions de dollars de pertes.

Le président de droite du Panama, José Raul Mulino, avait averti quelques heures plus tôt que des milliers d’emplois seraient perdus si la grève «illégale», commencée le 28 avril, se poursuivait. Le chef de l’Etat avait lancé cet avertissement quatre jours après qu’un tribunal panaméen eut déclaré «illégale» la grève des travailleurs de l’usine Chiquita de Changuinola, près de la frontière avec le Costa Rica. Le dirigeant syndical des travailleurs de bananeraies, Francisco Smith, a toutefois réaffirmé jeudi que la grève se poursuivrait de façon «indéfinie».

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La grève des professionnels de santé entame sa deuxième semaine en Éthiopie. Les autorités ont répliqué avec des intimidations, des arrestations arbitraires, des descentes de police nocturnes et des expulsions forcées de personnel médical dans plusieurs villes, notamment Addis-Abeba, Hawassa, Jimma, Bahir Dar et Gondar. Les personnes visées incluent des internes, des stagiaires et d’autres agents de santé mobilisés pour revendiquer de meilleures conditions de travail. Le personnel hospitalier aurait également été contraint de quitter ses logements dans des résidences universitaires ou des campus médicaux.

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En Grèce, les syndicats dénoncent une offensive sans précédent du gouvernement, qui multiplie les mesures répressives pour faire passer en force la réforme de l’évaluation. Parmi les cas emblématiques, celui de Chrysa Chotzoglou, membre du syndicat des enseignant·es du Pirée, suspendue pour avoir appliqué des décisions prises collectivement par les syndicats nationaux et locaux contre le système d’évaluation. Un autre enseignant, Dimitris Chartzoulakis, également membre du bureau syndical du Pirée, lui aussi menacé de révocation pour des raisons similaires. Les syndicats alertent sur une escalade des pressions, menaces et procédures disciplinaires, tant dans le primaire que dans le secondaire.

Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a récemment reconnu l’échec du gouvernement à imposer ce système d’évaluation dans les écoles. Il a même suggéré que les enseignant·es opposé.es à l’évaluation pourraient être licencié·es. Les syndicats mobilisent et accusent le gouvernement de vouloir imposer un modèle éducatif autoritaire, où enseignant·es, élèves et personnels seraient réduits au silence, soumis·es et privé·es de leurs droits. Ils dénoncent aussi une série de réformes éducatives qui, selon eux, creusent les inégalités et sapent l’école publique : création d’établissements d’élite, reconnaissance des universités privées, marchandisation de la formation professionnelle, généralisation des examens standardisés.

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Contre l’occupation d’un bâtiment par des syndicalistes étudiants de l’UNEF en 2022, les services de sécurité de l’Université Paris-Nanterre ont acheté des caméras espions, fait suivre des étudiants et même envisagé de poser des micros. En particulier, le média indépendant Streetpress révèle que dans le cadre d’une commission budgétaire de mars 2024, la direction a fourni par inadvertance un bilan comptable aux élus étudiants de l’UNEF. Celui-ci révèle l’achat de « deux nano caméras » et des dossiers sur des leaders syndicaux facturés par un prestataire inconnu. Le média a également recueilli les témoignages de vigiles de la fac qui racontent qu’ils devaient systématiquement prendre en photo ou en vidéo avec leurs smartphones les membres du syndicat pour informer la directrice de tous leurs déplacements.

Une section syndicale de Solidaires Informatique est créée à Solutec en janvier 2019. Les difficultés commencent dès la nomination d’un représentant. À plusieurs reprises, Solidaires Informatique a demandé à la direction une liste des adresses e-mail professionnelles des salarié·es afin de pouvoir communiquer et remplir son rôle de représentation et d’information. Cette demande s’est heurtée à un refus catégorique de l’entreprise. Depuis septembre 2022, la pression s’accentue sur les élu·es du personnel. Yanis C., délégué syndical Solidaires Informatique, est accusé d’avoir « préparé des post-its sur lesquels était inscrit son numéro de téléphone qu’il a distribué aux salariés (…) en indiquant qu’en cas de problèmes, ils pouvaient l’appeler ». Ce prétexte sert de base à 4 tentatives de licenciement. Le 20 novembre 2023, Solutec porte plainte, l’entreprise reproche à Solidaires Informatique l’envoi d’un mail aux salarié·es dans le cadre des élections professionnelles fin 2023.

Le 8 août 2024, à 8h du matin, Yanis C. est interpellé chez ses parents par 8 policiers avec armes et gilets pare-balles, mis en garde à vue, son domicile est perquisitionné, les données de son ordinateur et téléphone contrôlées. Il a été interrogé durant plusieurs heures avant d’être libéré en fin de journée. Solutec s’entête et ne veut pas clore l’affaire, le délégué syndical Solidaires Informatique est toujours inquiété et sera traduit en justice au mois de juin. Le syndicat et les salarié·es restent mobilisé·es malgré les multiples pressions. Solidaires Informatique réclame l’abandon des poursuites judiciaires et que cesse l’acharnement contre les représentants et les salarié·es de Solutec.

En soutien à Yanis C., Solidaire lance un appel à la grève le 20 juin et à un rassemblement dès 12h devant le tribunal judiciaire de Lyon avant l’audience à 14h.

Mobilisé·e·s sous la bannière de la Confédération des enseignant·e·s du Népal (Confederation of Nepalese Teachers, CNT), les enseignant·e·s organisent des manifestations en continu depuis le 9 mars. Alors que ces manifestations se déroulaient pacifiquement depuis 27 jours, le gouvernement népalais a choisi de répondre par la violence. La police népalaise s’en est pris violemment à des enseignant·e·s à l’occasion d’une manifestation organisée à Katmandou, faisant plus de 60 blessé·e·s. Un accord en six points promettant une action législative immédiate, conclu en 2023 entre le gouvernement et la CNT, énonçait des dispositions telles que la sécurité de l’emploi, des salaires équitables, une réforme de l’éducation etc. Cependant, trois sessions parlementaires ont eu lieu depuis sans qu’aucun progrès ne soit enregistré, ce qui a conduit les enseignant·e·s à reprendre les manifestations.

Un étudiant membre du SCUM – Syndicat de Combat Université de Montpellier est actuellement la cible d’une nouvelle procédure disciplinaire visant à le faire exclure de l’université. Il s’agit de la seconde en moins d’un an.  Lors de la première procédure, il avait été exclu de l’université et interdit d’inscription dans tout l’enseignement supérieur français pendant 3 ans suite à sa dénonciation du racisme dans son Master. Une décision annulée par le Tribunal Administratif. Cette fois-ci, il lui est reproché d’avoir accompagné une étudiante refusée en Master pour qu’elle obtienne un rendez-vous avec une responsable. Il lui est aussi reproché d’avoir critiqué les prises de position d’un enseignant élu au Conseil d’Administration.

Saisi en référé, le tribunal d’Ajaccio a condamné cinq salariés pour « entrave à la liberté de travail » dans de la cadre de l’action sur le site de la poste d’Afa-Baleone. Le tribunal a décidé : « leur expulsion immédiate, et celle de toute personne bloquant l’accès à l’entrée et à la sortie de la plateforme de distribution du courrier, à l’ensemble des camions devant livrer du courrier et des colis à la plateforme, et des camions des facteurs devant sortir de l’enceinte pour effectuer leur tournée de livraison ». 1000 euros d’amende seront à payer sous forme d’astreinte par heure de non exécution de la décision. L’avocat des postiers avait montré que rien n’empêchait les non grévistes de venir prendre le courrier pour effectuer les tournées. Les salariés condamnés doivent donc retirer tables, chaises et autres palettes installés sur le parking de la plateforme de distribution de courrier (photo). La grève, qui porte sur la fin d’une mesure de compensation de 300€ à 500€ pour le surplus d’activité de livraison de colis, qui dure depuis plus de cinq semaines, se poursuit.

Une salariée et syndiquée CGT de l’entreprise Magellium Artal est menacée de licenciement par une direction qui lui reproche une « insuffisance professionnelle » sur base d’un dossier sans fondement. « Ce que la direction vise réellement, c’est une salariée engagée, qui a osé parler, résister, s’organiser » dénonce le communiqué de la CGT Magellium-Artal. Pour justifier sa menace de licenciement, la direction s’appuie sur des témoignages que la travailleuse avait donnés en tant que victime lors d’une enquête interne menée suite à l’alerte donnée par les salariés sur des conditions de travail extrêmement dégradées : surcharge chronique de travail, altercations répétées avec le responsable d’unité, humiliations, encadrement défaillant, etc.

Six mois auparavant, la direction avait aussi tenté, en vain, de licencier un membre de cette même unité qui avait lancé l’alerte avec elle et 14 autres salariés. Ainsi, la CGT dénonce une répression qui vise « à faire un exemple, à briser un syndicat combatif, et à dissuader toute dynamique collective ». Face à cette situation, une soixantaine de travailleurs se sont réunis en assemblée générale solidaire avant l’entretien disciplinaire. Cette répression antisyndicale se comprend à la lumière du rachat de l’entreprise par le fonds d’investissement Eiréné de Weinberg Capital Partners, lié à l’industrie de défense. Un rassemblement solidaire aura lieu mercredi 30 avril à 12h30 devant le site de Magellium Artal à Ramonville Saint-Agne (1 rue Ariane) appelé par de nombreuses organisations, dont le Secours Rouge Toulouse.