Le procès de Daniela devant le tribunal régional de Verden porte principalement sur 13 attaques à mains armées, notamment contre des transporteurs de fonds. Le tribunal a abandonné le 10 juillet l’accusation de tentative de meurtre contre les convoyeurs de fonds. Initialement, le procès s’était déroulé à Celle, dans la salle de sûreté du tribunal régional supérieur, pour des raisons de sécurité. Depuis fin mai, le procès se poursuit dans le district d’Eitze, à Verden, après la transformation d’un ancien manège en forteresse hautement sécurisée pour 3,6 millions d’euros.

Deux audiences ont eu lieu mardi 12 et mercredi 13 août. Les débats tournent autour de l’éventuelle présence de Daniela à chacune des attaques, avec audition de témoins etc. Les suivantes sont prévues pour les 19 et 20 août avant une nouvelle pause estivale de deux semaines. Une manifestation de solidarité a lieu aujourd’hui à proximité du tribunal. D’autres activités solidaires sont prévues comme un rassemblement devant le commissariat de police à Berlin-Kreuzberg le 15 août et devant la prison de Vechta le 23 août. Cinq personnes sont toujours interdites de visite à Daniela. Deux d’entre elles, Ariane et Susanne, militantes du mouvement de solidarité, ont reçu en août de nouvelles convocations du Bureau fédéral de police criminelle (BKA), émises par le parquet fédéral de Karlsruhe (voir notre article).

Le nouveau site de la solidarité avec Daniela 

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Paddy Gallagher est membre de l’organisation de la gauche revolutionnaire irlandaise Saoradh. Il a été détenu à son retour de vacances en famille à l’aéroport international de Belfast le jeudi 31 juillet, en vertu de l’annexe 7 de la loi britannique sur le terrorisme. Gallagher a été arrêté au contrôle des passeports par quatre agents en civil, tandis que six autres membres du personnel en uniforme l’ont escorté jusqu’à une pièce latérale isolée. Les agents ont également fouillé ses affaires personnelles et celles de sa famille. Au cours de cette détention, il a été interrogé sur sa vie personnelle et familiale, sa situation financière, ses opinions politiques et sur ses opinions sur le génocide en cours du peuple palestinien ou sur des actions armées revendiquées récemment par l’IRA. Il y a trois semaines, un autre membre de cette organisation a été détenu alors qu’il rentrait chez lui via l’aéroport international de Belfast.

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Un total de 466 partisans de l’organisation Palestine Action ont été arrêtés ce samedi 9 août à Londres lors d’une manifestation de soutien au réseau propalestinien interdit début juillet par les autorités et classé « organisation terroriste » (voir notre article ici). C’est l’un des plus grands nombres d’interpellations pendant une seule manifestation dans la capitale britannique – pour « soutien à une organisation interdite ». La police a arrêté toutes les personnes ayant brandi la pancarte « Je m’oppose au génocide, je soutiens Palestine Action » et « Agir contre le génocide n’est pas un crime » ou « Free Palestine ». De nombreux drapeaux palestiniens étaient visibles dans la foule, à quelques pas de laquelle étaient alignés des voitures de police.

ÉDIT : C’est au total 522 personnes qui ont été arrêtés pour avoir affiché leur soutien à l’organisation Palestine Action. « La grande majorité des arrestations ont eu lieu pour avoir affiché un objet (dans ce cas une pancarte) en soutien à une organisation proscrite (dans ce cas Palestine Action), en violation de l’article 13 de la loi antiterroriste de 2000 », écrit la police londonienne.

Au festival Sziget de Budapest, un rendez-vous musical qui rassemble chaque été plus de 400 000 personnes, le groupe nord-irlandais Kneecap, qui défend la cause palestinienne, devait s’y produire lundi 4 août mais il a été interdit d’entrée en Hongrie par le gouvernement de Viktor Orban. Un autre concert du groupe de rap, prévu pour le 1er septembre à Vienne en Autriche, a lui aussi été annulé ce vendredi,  les autorités  prétextant des « problèmes de sécurité », selon un communiqué des organisateurs, après que le parti d’extrême droite Freiheitliche Partei Österreichs (FPÖ) ait protesté contre leur venue. Le trio a dénoncé sur le réseau social X « une nouvelle manœuvre politique visant à détourner l’attention et à réduire au silence ceux qui dénoncent le génocide du peuple palestinien ».

Une 24ᵉ personne a été inculpée et placée en détention provisoire dans le cadre de l’affaire Filton, portant à 24 le nombre total de personnes incarcérées. L’arrestation a eu lieu récemment à l’aéroport lors de son retour au Royaume-Uni. Initialement 18, les 24 personnes sont poursuivies pour avoir mené une action contre le site du principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems à Filton en avril 2024. Cette mobilisation était revendiquée par Palestine Action, interdit en juillet dernier (voir notre article). Elles sont accusées d’avoir détruit des quadricoptères destinés à être utilisés dans le génocide de Gaza.

Ce samedi 2 août, des affrontements ont éclaté à Manchester et Londres lors de manifestations anti-immigration organisées par le mouvement d’extrême droite « Britain First »(La Grande-Bretagne d’abord). Des groupes antiracistes et antifascistes se sont mobilisés pour contre-manifester, la police a procédé à plusieurs arrestations. Environ 400 militants antiracistes et antifascistes se sont aussi rassemblés à l’appel de « Stand Up To Racism » dans le centre de Manchester pour contrer une marche organisée par la même formation d’extrême droite « Britain First » qui appelaient à une « remigration » massive. Les deux groupes se sont brièvement affrontés au début de la manifestation avant que la police ne les sépare. À Londres, des heurts similaires ont éclaté devant un hôtel du quartier du Barbican où sont logés des migrants, avant que la police n’intervienne. Les forces de l’ordre ont procédé à 9 arrestations.

À Berlin, samedi 2 août, la police a violemment dispersé une manifestation en soutien au peuple palestinien, procédant à de nombreuses arrestations. Le rassemblement, qui a eu lieu près de la très fréquentée Breitscheidplatz, visait à dénoncer le siège imposé par Israël à Gaza et la famine imposée par l’Etat sioniste. Munis de casseroles et de cuillères, les manifestants ont fait du vacarme pour attirer l’attention sur la crise humanitaire et condamner le blocage de l’aide par Israël. Des slogans contre le génocide en cours à Gaza ont été scandés. Les autorités allemandes ont choisi de les réduire au silence par la force. La police a procédé à l’interpellation musclée d’une cinquantaine de manifestants.

Samedi 26 juillet, lors d’une manifestation pro-palestinienne qui a réuni près de 10.000 militants organisée à Berlin, la police a arrêté 57 manifestants. Les militants se sont rassemblés en marge de la Marche des Fiertés à l’appel du mouvement dénommé « la fierté Queer internationaliste pour la libération » qui  revendique une lutte anti-impérialiste, anticoloniale et antisioniste. Tentant de disperser le cortège, les forces de l’ordre ont dû faire face à des actes de résistance tel que des jets de bouteilles et des coups, 17 policiers ont été blessés. La marche des fiertés qui se déroulait dans un autres quartier à elle aussi donné lieu à 64 interpellations pour « insultes, coups, blessures envers les forces de l’ordre ».

Le groupe d’action directe Palestine Action pourra contester devant les tribunaux le fait que le ministère de l’Intérieur l’ait récemment désigné comme organisation terroriste et interdit dans le pays, a décidé un juge. L’interdiction est entrée en vigueur début juillet (voir notre article), faisant du soutien à Palestine Action une infraction pénale, l’appartenance ou l’expression d’un soutien au groupe étant passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 14 ans de prison. Depuis, plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées et poursuivies pour leur soutien (voir notre article).

Stephen Murney, président national de Saoradh, a été arrêté par la RUC (gendarmerie britannique pour l’Irlande du Nord) à son domicile à 1h du matin jeudi 24 juillet. Saoradh (en gaélique « Libération ») est un parti de la gauche révolutionnaire fondés en 2016 par des républicains irlandais déconçant les Accords de paix comme une capitulation. Stephen Murney est accusé d’avoir participé à un piquet de grève en soutien aux prisonniers républicains organisé par l’IRPWA et qualifié de défilé illégal.