Après une extradition illégale de l’Allemagne vers la Hongrie et près d’un an d’isolement à Budapest, la militante antifasciste non-binaire Maja a entamé une grève de la faim le 5 juin 2025 (voir notre article). Maja demande à être renvoyée en Allemagne. Elle a été arrêtée dans le cadre des enquêtes sur différents affrontements contre des néonazis pendant une manifestation d’extrême droite à Budapest en 2023. Alors qu’elle a déjà perdu 7kg et que la prison hongroise commence à alléger les conditions de sa détention, ses soutiens appellent à des journées d’action internationales du 20 au 22 juin (plus d’infos ici).
Samedi le 14 Juin, plus de 6 000 personnes se sont rassemblées à Iéna pour manifester leur solidarité avec les antifascistes emprisonnés et persécutés. L’attention était principalement portée sur l’antifasciste Maja, en grève de la faim à l’isolement depuis le 5 juin en Hongrie . Elle fait partie des militants antifascistes arrêtés dans l’affaire des « antifas de Budapest » (voir notre article). Lina E., une autre militante de l’affaire des antifas de Budapest, a également adressé des salutations de son emprisonnement de solidarité à l’égard de Maja. Maja se retrouve dans une situation bien plus difficile que ses camarades emprisonnés en Allemagne, puisqu’elle est emprisonnée en Hongrie où les conditions sont bien pires. Le père de Maja était présent à la manifestation et a prononcé un discours sur les conditions de vie de Maja en prison, malgré la chaleur intense. Les manifestants ont également demandé la libération des prisonniers antifascistes et socialistes en Turquie (voir notre article).
Il y a près de trois ans – entre le 30 août et le 1er septembre 2022 – six anarchistes et antifascistes ont été arrêtés à Surgut, à Iekaterinbourg et à Tioumen, villes situées entre l’Oural et la Sibérie Occidentale. Tous ont été soumis à des graves tortures, y compris des décharges électriques, du waterboarding, des tabassages et des menaces de violences sexuelles. Leurs aveux, obtenus sous la contrainte, ont ensuite été utilisés pour les inculper de « création et participation à une organisation terroriste ». Les accusations ont été aggravées par la suite. Nikita, Danil, Roman (photo), Yuri et Deniz ne se reconnaissent pas coupables. Le sixième accusé, Kirill Brik, purge déjà sa peine. Il y a un an, il a été condamné à huit ans de prison, dans le cadre d’un accord préalable au procès. Il a témoigné contre lui-même et ses compagnons, ce qui l’exclu des campagnes solidaires de défense.
Actuellement, la procédure judiciaire est en cours, au Tribunal militaire du district central d’Iekaterinbourg. Depuis plus de six mois, le tribunal interroge les témoins à charge (pour les comptes rendus des audiences, voir ici). Un appel pressant a été lancé pour aider à payer les avocats (2800 euros restent à trouver). Versements solidaires :
Visa/Mastercard: 4714 2400 6071 9631
Titulaire : Vorozhko Nikita Alexandrovich
Numéro du compte : 1242080003805236
SWIFT : BAKAKG22
Devise : USD
Après plusieurs mois dans la clandestinité, Maja T. a été arrêtée en décembre 2023 et placée en détention provisoire en Allemagne. Elle été transférée de la prison de Dresde aux autorités hongroises à l’été 2024. Elle est accusée d’agressions contre des participants présumés et réels à la « Journée d’honneur » d’extrême droite, qu’elle aurait commises avec d’autres personnes en février 2023 à Budapest.
Le tribunal ayant reporté au 20 juin sa décision de convertir sa détention provisoire en assignation à résidence, Maja T. a annoncé qu’elle entamait une grève de la faim avec effet immédiat le 4 juin 2025.
En grève de la faim depuis 247 jours, la mère d’Alaa Abdel Fattah appelle le gouvernement britannique à faire libérer immédiatement son fils détenu illégalement en Égypte depuis 2019 (nos articles ici et ici). La sexagénaire, hospitalisée, refuse tout traitement tant que le gouvernement britannique n’aura pas fait preuve de fermeté vis-à-vis du Caire. Laila Soueif a débuté une grève de la faim en septembre dernier. Hospitalisée depuis trois jours sous perfusion de protéines, Laila Soueif risque de décéder à tout instant. Épuisée, elle s’est dite prête à mourir. Ce mardi, son état s’est légèrement amélioré mais elle ne recommencera à se nourrir que quand son fils sera libéré. Il aurait dû quitter les prisons du Caire en septembre dernier.
L’anarchiste Ruslan Sidiki était jugé pour avoir attaqué une base aérienne militaire avec un drone (et l’aide logistique des services secrets ukrainiens) et fait exploser un train de marchandises dans la région de Riazan, à l’ouest de la Russie, C’est vendredi 23 mai que le juge du Deuxième tribunal militaire du District ouest, lors d’une audience hors site au tribunal militaire de la garnison de Riazan, a condamné Sidiki, de 37 ans, à 29 ans de détention dans une colonie pénitentiaire de haute sécurité. Il purgera les neuf premières années en prison, ensuite il sera transféré dans une colonie à régime strict. Dans sa déclaration finale, Sidiki a une fois de plus affirmé qu’il avait été torturé après son arrestation et il a précisé que son but était de mettre hors d’usage l’infrastructure militaire russe. Le procureur avait requis une condamnation à trente ans, dans une colonie à régime strict.
Erik Helgeson, 42 ans, est vice-président du Syndicat des dockers suédois (Svenska hamnarbetarförbundet). En février de cette année, il a pris la tête d’un blocus symbolique de 20 ports suédois de six jours contre des cargaisons militaires destinées à Israël. Son employeur, DFDS, a réagi en le licenciant, au motif qu’il avait enfreint la loi sur la protection de la sécurité de la Suède. La loi, adoptée en 2018, vise à protéger les « activités critiques pour la sécurité contre l’espionnage, le sabotage [et] les infractions terroristes ». Le syndicat des dockers suédois a une longue tradition de solidarité internationale remontant à la guerre du Vietnam et au coup d’État au Chili de 1973. En 2010, il a participé au chargement de la flottille de la liberté qui avait tenté de briser le blocus israélien de la bande de Gaza. Des soldats israéliens sont montés à bord de la mission humanitaire et ont tué neuf des activistes désarmés qui s’y trouvaient.
Alexey Rozhkov avait mené la troisième attaque incendiaire connue contre un bureau de recrutement de l’armée, après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Il a réalisé ce geste le 11 mars 2022 : « J’ai juste compris que je ne pouvais pas rester indifférent. (…) Chaque guerre signifie la mort, pour les gens ordinaires et simples. La guerre, au 21e siècle, me semble quelque chose de complètement étranger. Surtout avec des raisons si absurdes [que celles qu’ils ont données. »
Jusqu’à l’automne 2022, de tels incendies n’étaient pas toujours classés comme du terrorisme. C’est pourquoi, après six mois de détention préventive, Rozhkov a été libéré, avec une interdiction de sortir du pays, car au début il avait été accusé d’un délit de gravité moyenne, une dégradation de la propriété d’autrui. Alexey a réussi à s’échapper au Kirghizistan, espérant aller dans un pays de l’Union européenne. Mais après six mois, le FSB et les autorités kirghizes ont organisé une opération secrète pour enlever Rozhkov, le ramener en Russie, le torturer et le renvoyer en détention préventive. Le chef d’accusation a été re-classifié comme « terrorisme ». Rozhkov a été accusé aussi d’ »apologie de terrorisme » et de diffuser des « fausses informations » sur l’armée russe, en raison d’une interview qu’il a donnée. La sentence : seize ans.
Le 21 mai a été décrété par l’opposition biélorusse Journée des prisonniers politiques. C’est un 21 mai, en 2021, que le premier prisonnier politique est mort en prison en Biélorussie. Il s’appelait Vitold Ashurak. La mort d’un 8ᵉ prisonnier politique en prison en Biélorussie a été confirmée ce 21 mai. Il s’appelait Valiantsin Shtermer (photo) et avait été condamné à 5 ans de prison en 2023 pour l’article 368 du Code pénal (Insulte au président de la République de Biélorussie), l’article 361-1 (Création d’une formation extrémiste ou participation à celle-ci), et l’article 130 (incitation à la haine) ; en fait pour avoir critiqué l’agression de la Russie contre l’Ukraine. 5 ans après l’élection présidentielle frauduleuse et les manifestations réprimées dans la violence, il y a encore 1.200 prisonniers d’opinion dans les prisons de Biélorussie. Ils subissent en détention des tortures psychologiques et physiques.
Le gouvernement n’envisage pas de libérer les prisonniers politiques républicains irlandais des dissidences de l’IRA, pour obtenir un cessez-le-feu, a déclaré le secrétaire d’État pour l’Irlande du Nord. Il répondait à une question posée lors d’une séance de questions à la Chambre des communes lorsqu’un représentant du Democratic Unionist Party (DUP, droite pro-britannique) avait posé la question aux membres de la commission des affaires d’Irlande du Nord. Un député conservateur (tory), David Davis, a en outre dénoncé les procès « à motivation politique » dirigés contre les militaires qui ont commis des crimes lors du conflit en Irlande du Nord, les qualifiant « d’hommes courageux… [qui] ont servi leur pays avec honneur, patriotisme et intégrité. »