Erik Helgeson, 42 ans, est vice-président du Syndicat des dockers suédois (Svenska hamnarbetarförbundet). En février de cette année, il a pris la tête d’un blocus symbolique de 20 ports suédois de six jours contre des cargaisons militaires destinées à Israël. Son employeur, DFDS, a réagi en le licenciant, au motif qu’il avait enfreint la loi sur la protection de la sécurité de la Suède. La loi, adoptée en 2018, vise à protéger les « activités critiques pour la sécurité contre l’espionnage, le sabotage [et] les infractions terroristes ». Le syndicat des dockers suédois a une longue tradition de solidarité internationale remontant à la guerre du Vietnam et au coup d’État au Chili de 1973. En 2010, il a participé au chargement de la flottille de la liberté qui avait tenté de briser le blocus israélien de la bande de Gaza. Des soldats israéliens sont montés à bord de la mission humanitaire et ont tué neuf des activistes désarmés qui s’y trouvaient.

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Alexey Rozhkov avait mené la troisième attaque incendiaire connue contre un bureau de recrutement de l’armée, après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Il a réalisé ce geste le 11 mars 2022 : « J’ai juste compris que je ne pouvais pas rester indifférent. (…) Chaque guerre signifie la mort, pour les gens ordinaires et simples. La guerre, au 21e siècle, me semble quelque chose de complètement étranger. Surtout avec des raisons si absurdes [que celles qu’ils ont données. » 

Jusqu’à l’automne 2022, de tels incendies n’étaient pas toujours classés comme du terrorisme. C’est pourquoi, après six mois de détention préventive, Rozhkov a été libéré, avec une interdiction de sortir du pays, car au début il avait été accusé d’un délit de gravité moyenne, une dégradation de la propriété d’autrui. Alexey a réussi à s’échapper au Kirghizistan, espérant aller dans un pays de l’Union européenne. Mais après six mois, le FSB et les autorités kirghizes ont organisé une opération secrète pour enlever Rozhkov, le ramener en Russie, le torturer et le renvoyer en détention préventive. Le chef d’accusation a été re-classifié comme « terrorisme ». Rozhkov a été accusé aussi d’ »apologie de terrorisme » et de diffuser des « fausses informations » sur l’armée russe, en raison d’une interview qu’il a donnée. La sentence : seize ans.

Alexey Rozhkov

Le 21 mai a été décrété par l’opposition biélorusse Journée des prisonniers politiques. C’est un 21 mai, en 2021, que le premier prisonnier politique est mort en prison en Biélorussie. Il s’appelait Vitold Ashurak. La mort d’un 8ᵉ prisonnier politique en prison en Biélorussie a été confirmée ce 21 mai. Il s’appelait Valiantsin Shtermer (photo) et avait été condamné à 5 ans de prison en 2023 pour l’article 368 du Code pénal (Insulte au président de la République de Biélorussie), l’article 361-1 (Création d’une formation extrémiste ou participation à celle-ci), et l’article 130 (incitation à la haine) ; en fait pour avoir critiqué l’agression de la Russie contre l’Ukraine. 5 ans après l’élection présidentielle frauduleuse et les manifestations réprimées dans la violence, il y a encore 1.200 prisonniers d’opinion dans les prisons de Biélorussie. Ils subissent en détention des tortures psychologiques et physiques.

Le gouvernement n’envisage pas de libérer les prisonniers politiques républicains irlandais des dissidences de l’IRA, pour obtenir un cessez-le-feu, a déclaré le secrétaire d’État pour l’Irlande du Nord. Il répondait à une question posée lors d’une séance de questions à la Chambre des communes lorsqu’un représentant du Democratic Unionist Party (DUP, droite pro-britannique) avait posé la question aux membres de la commission des affaires d’Irlande du Nord. Un député conservateur (tory), David Davis, a en outre dénoncé les procès « à motivation politique » dirigés contre les militaires qui ont commis des crimes lors du conflit en Irlande du Nord, les qualifiant « d’hommes courageux… [qui] ont servi leur pays avec honneur, patriotisme et intégrité. »

Des dizaines de manifestants antifascistes se sont rassemblés ce samedi 17 mai à Bristol pour une contre-manifestation en opposition à une marche d' »expulsions massives » organisée par le Parti de l’indépendance du Royaume-Uni. Le parti avait, sur les médias sociaux, exhorté les gens à se joindre à la marche. Les organisateurs de la contre-manifestation de Bristol « Against Hate » ont déclaré : « Les racistes d’extrême droite n’ont pas appris leur leçon ». Ils ont également déclaré : « Il est temps pour nous de nous présenter à nouveau et de montrer que le racisme n’est pas le bienvenu dans nos rues ». Quatre personnes ont été arrêtées pendant les manifestations. 167 officiers ont été déployés, y compris des unités spécialisées avec des drones, des chiens, des chevaux et des équipes cyclistes.

Environ 1 100 personnes s’étaient rassemblées à Berlin-Kreuzberg pour commémorer la Nakba, plus de 50 personnes ont été arrêtées. Fin d’après-midi, des affrontements très brutaux ont eu lieu avec les forces d’intervention. Les assauts musclés des policiers ont déclenché la riposte des militants présents. Des bouteilles, des canettes de boisson, de la peinture rouge et d’autres objets ont été lancés sur des policiers. Un mouvement de foule a entrainé la chute de plusieurs agents qui ont été piétinés, une dizaine d’entre eux ont été blessés, dont au moins un grièvement. 600 agents étaient affectés au maintien de l’ordre. Initialement, les militants pro palestiniens devaient se déplacer en cortège, mais ce dernier a été interdit par les autorités. C’est en voulant franchir le cordon de sécurité qu’un groupe de manifestants a fait chuter les policiers. Une auto-pompe était présente, mais n’a pas été employée. Les participants ont scandé à plusieurs reprises des slogans tels que « Israël tueur d’enfants », « Yallah, yallah Intifada » et « From the river to the sea ». En Allemagne, ce dernier slogan est interdit depuis novembre 2023 et est considéré comme un appel à l’anéantissement de l’État israélien, passible d’amendes et de peines de prison (voir article ici). Le gouvernement fédéral allemand a également été pris à partie pour ses livraisons d’armes à Israël.

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Thomas Joseph Moore, de Farren Park, un agent de sécurité de 35 ans est accusé d’avoir dirigé les militants en uniformes lors de la commémoration effectuée par les républicain dissident, proches de la Nouvelle IRA, à Derry le lundi de Pâques (photo). Les chefs d’accusation sont: avoir organisé un défilé en soutien à une organisation interdite, l’IRA, le 21 avril, avoir aidé et encouragé le port de tenues militaires en soutien à une organisation interdite et avoir aidé et encouragé la violation des dispositions de la Commission des défilés. Il devait être remis en liberté sous caution par les magistrats mais suite à un appel du parquet, sa libération a été suspendue, le temps que la police complète l’enquête.

 

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Genève, depuis des années, la police recueille et dispose de façon illicite d’informations personnelles, parfois sensibles, sur des personnes, en particulier des activistes sans antécédent judiciaire et qui apparaissent dans les rapports de police. Des numéros de téléphones, même si l’abonnement est au nom de tiers, des adresses, même s’il ne s’agit pas du domicile officiel, la participation à des manifestations, même pacifiques, les cotisations versées à des associations tel que Greenpeace, Terre des Hommes, Wikimedia, etc.., des activités sur les réseaux sociaux, ces données sont mentionnées dans des rapports établis par la Police judiciaire, puis communiqués au Ministère public et parfois exploités pour ordonner une perquisition ou obtenir une mise sur écoute. De très nombreuses personnes semblent être fichées pour le simple fait d’être actives dans des mouvements sociaux ou des associations genevoises, une confusion inacceptable entre prévention du crime et surveillance de l’opposition politique. S’engager pour le droit au logement, pour l’environnement, pour l’accès à la culture ou contre le racisme et la violence institutionnelle peut conduire à retrouver son nom, sa photo, son adresse ou son numéro de téléphone dans un fichier de police. Les informations issues du fichage politique peuvent ensuite être exploitées dans des procédures pénales.

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Accusé d’avoir incité à la violence contre des élus et d’avoir exprimé un soutien au Hamas, le trio de rappeurs nord-irlandais Kneecap est, en ce 1er mai, sous le coup d’une enquête de la police antiterroriste britannique. 2 vidéos filmées lors de concerts sont à l’origine de la procédure. En 2023, à Londres, on peut entendre l’un des rappeurs scander : « Debout le Hamas, debout le Hezbollah ! », 2 organisations considérées comme terroristes par le Royaume-Uni. Dans une autre vidéo, datée de novembre, un membre du groupe aurait lancé : « Le seul bon politique conservateur, c’est un conservateur mort. Tuez votre député local ». En avril, aux Etats-Unis, Kneecap avait projeté sur scène des messages dénonçant le soutien des États-Unis à Israël et évoquait le génocide en Palestine. Plusieurs personnalités américaines avaient alors demandé la révocation de leurs visas de travail. La cheffe du Parti conservateur, Kemi Badenoch, a réclamé l’exclusion de Kneecap du festival de Glastonbury, l’un des plus grands rendez-vous musicaux d’Europe où les rappeurs étaient  programmés en juin. Depuis, plusieurs concerts ont été déprogrammés au Royaume-Uni et 3 dates de concert en septembre ont été supprimées en Allemagne.

Nouvelles inquiétantes de la colonie pénitentiaire IK-10 de Krasnokamensk, où est incarcéré Alexandr Snezhkov, l’un des accusé.es dans l’affaire des « anarchistes de Tchita », condamné à  des peines de prison en avril 2024 avec Lyubov Lysunova pour des tags anti régime et avoir administré des canaux anarchistes sur Telegram ( notre article ici ). Depuis plus de 58 jours, il est détenu en isolement en SHIZO, un quartier d’isolement punitif. Durant les premières semaines, Alexandr a été maintenu en isolement complet, ensuite, un autre détenu l’a rejoint. De faux rapports sur des « violations » présumées du règlement maintiendrait l’anarchiste en isolement, l’administration pénitentiaire souhaite faire transférer Alexander au SUS, sous conditions de détention strictes, c’est le régime le plus sévère d’une colonie à régime général.

Pour lui écrire ( en russe obligatoirement ):
Snezhkov Aleksandr Evgenevich (né en 2003) [Снежков Александр Евгеньевич (2003 г.р.)]
FCU IK-10 UFSIN [Service pénitentiaire fédéral] de Russie [ФКУ ИК-10 УФСИН России]
674673, Krasnokamensk, kraï de Transbaïkalie [г. Краснокаменск, Забайкальский край] (Russie)