Philip O’Keeffe a été arrêté par la police britannique alors qu’il transitait par l’aéroport d’Heathrow à Londres pour se rendre en Irlande. Il s’y rendait pour assister la famille d’un autre internationaliste, l’irlandais Finbar Cafferkey, qui a été tué récemment en Ukraine.  Philip O’Keeffe et Finbar Cafferkey se connaissaient bien, ils avaient combattu ensemble contre l’État islamique en Syrie dans les rangs des YPG. C’est pour cet engagement avec les Kurdes que Philip a été détenu pendant environ six heures en vertu de l’article 7 de la loi de 2000 sur le terrorisme, une loi qui permet à la police d’interroger les voyageurs jusqu’à six heures sans motif pour déterminer s’ils peuvent être un terroriste. En vertu de la loi, les détenus n’ont pas le droit de garder le silence et sont tenus de répondre aux questions. Ils sont également tenus de remettre les éventuels mots de passe de leurs appareils électroniques.

Philip a refusé de remettre les mots de passe de ses appareils, ce qui a conduit la police à l’accuser d’entrave à la justice et à prolonger sa détention du jour au lendemain. Il a ensuite été libéré sous caution avant une audience à Londres la semaine prochaine où il apprendra s’il sera poursuivi. La police métropolitaine a conservé le téléphone et d’autres appareils de M. O’Keeffe. L’avocat de M. O’Keeffe  a déclaré que son client avait été interrogé lors de sa détention initiale sans aucune représentation légale, la police ayant déclaré ne pas pouvoir trouver d’avocat. L’article 7 a fait l’objet de critiques répétées, notamment pour son utilisation contre des militants de gauche. Le mois dernier, la police métropolitaine a utilisé la loi pour arrêter un éditeur français, Ernest Moret, alors qu’il arrivait à Londres avant de le détenir lorsqu’il refusait de remettre ses mots de passe. Ernest Moret aurait été arrêté pour son implication dans les manifestations contre la loi sur l’âge de la retraite en France.

Le 17 octobre au petit matin, Morgan Trowland et Marcus Decker avaient grimpé sur une des tours du Queen Elizabeth II Bridge, un pont emprunté par environ 160.000 véhicules par jour à l’est de Londres, afin de demander au gouvernement de mettre fin à l’exploitation des hydrocarbures dans le pays. Le trafic avait dû être interrompu à partir de 04H00 du matin jusqu’au lendemain 21H00. Les deux militants de Just Stop Oil ont été condamnés à trois ans de prison pour l’un, et deux ans et sept mois de prison pour l’autre. Il s’agit de la plus lourde condamnation pour une action pacifique sur le climat au Royaume-Uni. “Vous avez été punis pour le chaos que vous avez causé et pour dissuader d’autres de vous copier”, a déclaré le juge Shane Collery, du tribunal de Southend, dans l’est de l’Angleterre. Il a souligné que l’action avait affecté “plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont certaines de manière significative”. Morgan Trowland, 40 ans, a déjà été condamné six fois pour de précédentes manifestations. Marcus Decker, 34 ans, a lui déjà été condamné une fois. Depuis que Just Stop Oil a commencé ses actions, en avril 2022, il y a eu plus de 2.000 arrestations et 138 personnes ont été emprisonnées.

Deux hommes, un ancien militaire et un ex-secouriste, Roman Nasryev et Alexeï Nouriev, qui travaillaient alors dans la Garde Nationale et au ministère des Situations d’urgence, avaient cassé à la mi-octobre, pendant la nuit, une vitre au rez-de-chaussée de la mairie de Bakal, une petite ville de la région de Tcheliabinsk. Ils avaient ensuite jeté plusieurs cocktails Molotov dans ce bâtiment qui abritait un bureau de recensement militaire. Plus de 4 000 dossiers de personnes mobilisées auraient été brûlés dans l’incendie. Les deux hommes (des amis qui jouaient dans le même groupe de rock) ont été condamnés lundi à 19 ans de prison par un tribunal militaire d’Ekaterinbourg (Oural), notamment pour « acte de terrorisme » en bande organisée. Ils n’ont pas nié les faits, mais ont rejeté tout acte de terrorisme en affirmant avoir voulu dénoncer la campagne militaire en Ukraine. «Je voulais seulement montrer que dans notre ville il y a des gens contre la mobilisation et « l’opération militaire spéciale »» en Ukraine, a expliqué Alexeï Nouriev pendant le procès. Des dizaines d’attaques similaires antiguerre, contre des bâtiments publics, ont été signalées en Russie depuis le début de l’offensive en Ukraine, mais les chefs d’inculpation et peines prononcées ont été jusqu’à présent moins sévères. Voir ici les récentes affaires

 

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La visite de Macron aux Pays-Bas se révèle mouvementée avec trois incidents en deux jours. Il avait été interrompu hier mardi à la Haye par des manifestants alors qu’il s’apprêtait à prononcer un discours sur l’avenir de l’Europe, “Où est la démocratie française?”, “La convention sur le climat n’est pas respectée”, ont hurlé des manifestants depuis les tribunes en déroulant une banderole sur laquelle était écrit en anglais “Président de la violence et de l’hypocrisie”.
Ce mercredi, au deuxième jour de la visite, l’arrivée du président français sur un campus scientifique de l’université d’Amsterdam a été troublée par l’irruption de deux manifestants néerlandais, un homme et une femme qui se sont dirigés vers Macron avec une banderole. , ont été interpellés pour «trouble à l’ordre public et menace»  tandis qu’ils se dirigeaient vers Emmanuel Macron avez une banderole. L’homme a été projeté par terre, puis maîtrisé,  juste après que le président français soit sorti d’une limousine avec le roi des Pays-Bas, Willem-Alexander, et a été accueilli par la maire d’Amsterdam Femke Halsema. Après leur arrestation, ils ont été immédiatement emmenés au bureau de police alors qu’ils chantaient: «Même si Macron ne veut pas, nous, on est là»,  le chant des gilets jaunes. Et ce n’était pas fini puisqu’à sa sortie de l’établissement, Macron était attendu par une quarantaine de personnes qui brandissaient des pancartes et deux banderoles, dont une le qualifiant à nouveau de «Président de la violence et de l’hypocrisie».

Des cocktails Molotov et d’autres projectiles ont été lancés sur des policiers lors d’un défilé républicain illégal lundi, dans le quartier de Creggan à Derry. Le cortège de plusieurs centaines de personnes, ouvert par un groupe de militants républicains en tenue paramilitaire, s’est terminé au cimetière de Derry’s City  par un événement pour commémorer l’anniversaire de l’Insurrection de Pâques de 1916. Il a eu lieu à la veille de la visite du président américain Joe Biden à  Belfast où il doit prononcer un discours dans le cadre de la commémoration du 25e anniversaire de l’accord de paix du Vendredi Saint.

Le chantage qu’Erdogan exercé envers la Finlande et la Suède via son véto à leur adhésion à l’OTANt  porte ses fruit. L’année passée, la Finlande avait signé un mémorandum lors d’un sommet de l’Otan à Madrid afin de répondre aux demandes de la Turquie « en ce qui concerne les exportations d’armes et la lutte contre le terrorisme ». Depuis, la Finlande a multiplié les gestes envers le fascisme turc et ce tournant se passe aussi dans les rues. A Helsinki, des manifestants ont marché vers l’ambassade de Turquie pour montrer « leur solidarité avec le mouvement kurde contre les attaques de l’État fasciste turc et demander l’arrêt du commerce d’armes entre la Finlande et la Turquie, ainsi que la condamnation des attaques contre la liberté d’expression par la police finlandaise ». La police anti-émeute est intervenue lors du spectacle contre le gouvernement turc en saisissant la marionnette représentant Erdogan. Il y a quatre mois déjà, la police finlandaise était intervenue pour forcer des manifestants à enlever les drapeaux du PKK, des YPG et des YPJ.

Mikhail Abdalkine, député russe du Parti Communiste au parlement régional de Samara, avait diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux le montrant suivre avec sérieux et attention le discours sur l’état de la nation de Vladimir Poutine avec des nouilles sur les oreilles. En Russe, l’expression « accrocher des nouilles aux oreilles de quelqu’un » signifie que quelqu’un ment (« n’accroche pas de nouilles à mes oreilles ! » signifiant « ne me mens pas »). Suite à cela, Mikhail Abdalkine a été appelé à comparaître devant un tribunal pour avoir « discrédité l’armée russe ».

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La semaine passée, une responsable de la police avait été gravement blessé de plusieurs balles en Irlande. Six personnes avaient été arrêtée suite à cette opération (voir notre article). Depuis, l’IRA a revendiqué la responsabilité de cette opération. Un tribunal de Belfast a prolongé la détention de de deux des six personnes arrêtées, un homme de 47 ans et un autre de 71 ans. Les quatre autres ont été libérés après avoir été interrogés. Aujourd’hui, deux autres personnes ont été ciblées par la police: un homme de 33 ans et un homme de 57 ans ont été arrêtés, le premier à Omagh et le second à Belfast.

Le policier ciblé par l’IRA, le Detective Chief Inspector John Caldwell

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Un responsable de la police a été blessé de plusieurs balles par deux hommes dans un complexe sportif à Omagh, dans le comté de Tyrone, peu avant 20 heures mercredi. Trois hommes – âgés de 38, 45 et 47 ans – ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire à Omagh et Coalisland, également dans le comté de Tyrone. Ils restent en détention. Lez policier est dans un état critique. L’enquête se dirige vers le mouvement républicain, en particulier avec la Nouvelle IRA.

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La Cour d’appel de Lituanie a confirmé la décision d’un tribunal de première instance d’abandonner les accusations de « terrorisme » contre Liam Campbell en raison de l’expiration du délai de prescription. Ce militant républicain connu avait été extradé d’Irlande vers la Lituanie en mai dernier pour faire face à des accusations liées à la contrebande d’armes pour l’IRA véritable, après plus de dix ans de contestations judiciaires. Le tribunal de district de Vilnius a mis fin aux poursuites pénales à son encontre en septembre après avoir accepté les arguments de la défense selon lesquels le délai de prescription avait expiré en janvier 2018 (voir notre article). Le délai de prescription de l’infraction était passé de 10 à 15 ans dans la période qui s’est écoulée depuis que le crime a été commis. Les procureurs ont fait valoir que le délai de prescription aurait dû être de 15 ans et ont fait appel de la décision devant la cour d’appel. Campbell, qui avait été autorisé à rentrer en Irlande après le verdict du tribunal de district, s’est rendu en Lituanie pour la décision de la cour d’appel vendredi dernier. La cour d’appel a approuvé la décision du tribunal de première instance selon laquelle le délai de prescription était de 10 ans et avait expiré en 2018.