La « Manifestation pour l’Anarchie » a eu lieu pour la deuxième année consécutive hier samedi dans la banlieue nord d’Amsterdam (d’un squat à un autre à travers les quartiers populaires). Un groupe de policiers est intervenu très violemment à l’intersection de la Schoorlstraat avec Werengouw. Un manifestant a été blessé et plusieurs autres ont essuyé des coups de matraques. Les policiers ont essayé de s’emparer d’une banderole « ACAB » . La police s’est justifiée en évoquant des tags et des stickers collés sur le parcours… Aucune arrestation n’a eu lieu et la manifestation a poursuivi un parcours décidé au fur et à mesure…

Dossier(s): Reste de l'Europe

Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange risque bien d’être envoyé aux Etats-Unis. La ministre britannique de l’Intérieur Priti Patel a finalement signé ce vendredi son décret d’extradition. « En vertu de la loi de 2003 sur l’extradition, la ministre d’État doit signer une ordonnance d’extradition s’il n’y a aucun motif d’interdire l’ordonnance », a détaillé un porte-parole du ministère de l’Intérieur. L’Australien de 50 ans peut faire appel dans un délai de 14 jours. Assange est réclamé par la justice américaine qui veut le juger pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Il risque 175 ans de prison.

Rassemblement pour Assange à Bruxelles (archives)

 

Deux dissidents israéliens qui avaient été arrêtés après avoir occupé le siège d’ une entreprise d’armement israélienne basée en Grande-Bretagne ont été libérés sous caution après avoir passé 31 jours derrière les barreaux. Ronnie Barkan et Stavit Sinai, qui ont tous deux quitté Israël en raison de leurs convictions antisionistes et vivent désormais en Europe, ont été libérés sous caution mercredi matin à la Bristol Crown Court. Une présence solidaire se tenait devant le tribunal. Ils avaient été arrêtés avec sept autres militants le mois dernier après avoir occupé le siège régional d’Elbit Systems UK – une filiale de la plus grande entreprise privée d’armement d’Israël – et placés en détention provisoire sous les accusations de dommages criminels et de cambriolage. Le tribunal a également levé les conditions restrictives imposées aux sept militants libérés sous caution le mois dernier. Le procès des neuf militants a été fixé au mois d’avril 2023.

Dossier(s): Reste de l'Europe

Ecevit Piroğlu est un révolutionnaire de Turquie qui a participé au mouvement de résistance de Gezi, à Istambul, en 2013, et à la lutte contre le Daesh au Rojava. Il a été arrêté en Serbie en juin 2021, sur base d’un mandat d’arrêt international lancé par la Turquie, entre autres, pour son rôle dans le soulèvement de Gezi. Rien que pour cela, il risque 30 ans de prison. En outre, son engagement au Rojava lmui vaut des poursuites supplémentaires pour « appartenance à une organisation terroriste armée. » C’est après-demain, le 17 juin, qu’un tribunal serbe décidera de la demande d’extradition de la Turquie. Contre cette extradition, des manifestations sont organisées devant les représentations serbes dans plusieurs pays européens. De tels rassemblement ont eu lieu en autre à Paris, Athènes, Zurich et La Haye.

Rassemblement à Bruxelles demain jeudi, à 16H, devant le consulat de Serbie, 53 boulevard du Régent (métro Madou)

La résistance contre la guerre se poursuit en Russie. Une attaque incendiaire a été menée contre le bureau de la Garde Nationale, à Komsomolsk-sur-l’Amour (photo). Le partisan a été arrêté. Son nom est Vladimir Zolotorev et il a 50 ans. A Vladivostok, au petit matin du 6 juin, un autre bureau de conscription et de recrutement de l’armée a été incendié. Les témoins ont aperçu deux personnes qui ont pu s’échapper. Il s’agit du 18ème incendie criminel d’un bureau d’engagement militaire a avoir eu lieu ces derniers temps. Ce nombre ne tient même pas compte des attaques incendiaires contre d’autres installations militaires et industrielles, que les autorités essayent de faire passer pour des accidents.

 

 

Dossier(s): Reste de l'Europe

Vendredi, des élus communistes de la région du Primorié, (l’Extrême-Orient russe dont la capitale est Vladivostok), ont exigé l’arrêt de l’offensive en Ukraine et le retrait immédiat des troupes lors d’une réunion de l’Assemblée régionale. « Nous exigeons le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine. Nous exigeons la fin de l’action militaire », a déclaré Leonid Vasyukevich , membre du Parti communiste. Cette intervention qui leur a valu un avertissement et qui les a privés du droit de vote.

 

Ces prisonniers ont été emprisonnés en raison de leurs protestations ou opinions anti-guerre.

Anastasiya Levashova est une étudiante qui, le premier jour de la guerre, le 24 février, a rejoint la manifestation anti-guerre et a lancé un cocktail Molotov contre la police. Elle a été condamnée à deux ans de prison pour usage de la violence contre des représentants de l’État.
Vladimir Sergeev a été arrêté lors d’une action anti-guerre le 6 mars 2022. Des cocktails Molotov ont été découverts dans son sac à dos. Lors de son arrestation, Vladimir a fait une tentative de suicide. Il s’est rétabli après avoir passé plusieurs jours dans le coma. Il est été accusé de « préparation au terrorisme » et pourrait être condamné à une peine de 10 ans de prison. Il se trouve actuellement dans la tristement célèbre prison de Butyrka, à Moscou.
Anton Zhuchkov est un ami de Vladimir Sergeev, ils ont été arrêtés ensemble lors de l’action anti-guerre du 6 mars. Lors de son arrestation, Anton a fait aussi fait une tentative de suicide et s’est rétabli après avoir passé plusieurs jours dans le coma. Il est aussi accusé de  « préparation au terrorisme » et pourrait être condamné à une peine de 10 ans de prison. Anton n’a pas de famille, et il a grandi dans des institutions.

Zakhar Tatuyko a été condamné à 1 an et 4 mois dans une colonie pénitentiaire pour avoir empoigné un représentant des forces de l’ordre lors d’un rassemblement anti-guerre à Saint-Pétersbourg.
Valeriy Valerevich Dubenyuk a été accusé d’avoir poussé un officier de police lors d’une action anti-guerre à Saint-Pétersbourg, et condamné à un an de colonie pénitentiaire.
Igor Aleksandrovich Maltsev est accusé d’avoir participé à une action au cours de laquelle un soldat factice a été brûlé à Saint-Pétersbourg.
Les prisonniers et prisonnière suivant(e)s sont accusé(e)s de « Diffusion de fausses informations sur l’utilisation des forces armées russes », une nouvelle loi interdisant de parler de la guerre en Russie: Vladimir Kara-Murza ; Alexei Gorinov ; Richard Rouz ; Aleksandra Skochilenko ; Mariya Ponomarenko ; Mikhail Afanasev ; Altan Ochipov ; Aleksandr Nozdrinov ; Sergey Mikhaylov ; Bulat Saylaevich Shumekov ; Olga Smirnova ; Viktoriya Petrova ; Boris Romanov;

Vadim Aleksandrovich Ignashov est un marin ukrainien qui a été enlevé par le service de sécurité russe FSB à bord d’un navire battant pavillon portugais dans le port de Vladivostok. Est accusé d' »appels à des activités extrémistes ».
Kirill Martyushev est accusé d’avoir maintenu un canal Telegram avec une évaluation négative de « l’opération militaire spéciale » en Ukraine, et a appelé les habitants de Tyumen à descendre dans la rue. Est accusé d' »appels à des activités extrémistes ».
Andrey Boyarshinov est accusé d' »appels à des activités terroristes » dans le canal Telegram « Protesting Kazan ».
Aleksey Rozhkov est accusé d’avoir lancé un cocktail molotov dans un centre d’appel militaire dans la banlieue de Yekaterinburg, et inculpé de « tentative de meurtre ».
Aleksey Nechushkin est accusé d’avoir écrasé une voiture contre la barrière de police lors d’une manifestation anti-guerre le 27 février, puis d’avoir mis le feu à la voiture. La voiture était peinte des mots « Peuple, soulève-toi » et « C’est la guerre ». Il est accusé de « hooliganisme ».
Mikhail Markovich Kavun voyageait en Ukraine avant la guerre avec une moto et faisait des dons aux organisations locales de défense des droits de l’homme.
Vitali Koltsov est accusé d’avoir lancé un cocktail molotov en direction d’une voiture de police et est inculpé de « tentative d’atteinte à la vie d’un agent des forces de l’ordre ».

Plus d’information (adresses des lieux de détention, moyen de soutenis les prisonniers, etc.)

 

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La Biélorussie a introduit la peine de mort pour « tentative d’acte de terrorisme », selon un décret publié mercredi 18 mai. Jusqu’à présent seuls ceux qui avaient commis un tel acte étaient passibles d’exécution. La cible exacte de cette mesure reste peu claire (à moins qu’elle ne vise les oppositions tous azimuts). Depuis le vaste mouvement de contestation de 2020 contre la réélection de Loukachenko, de nombreux opposants ont été inculpés et arrêtés pour tentative ou préparation d’acte de terrorisme (voir notre article). En mars 2021, le parquet biélorusse avait annoncé que la cheffe de l’opposition pro-occidentale, Svetlana Tikhanovskaïa, en exil depuis 2020, faisait l’objet d’une enquête pour « préparation d’acte de terrorisme en bande organisée ». La scène anarchiste a aussi été ciblée à de nombreuses reprises par les forces de sécurité biélorusses (voir ici ou ici).  Enfin, plusieurs actes de sabotages ont ciblé le trafic militaire russe passant par la Biélorussie et se dirigeant l’Ukraine: la nouvelle loi pourraient en viser les auteurs de ces sabotages, dont plusieurs ont déjà été capturés.

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Les candidatures de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, consécutive à l’invasion de l ‘Ukraine par la Russie, donne à la Turquie la possibilité de poser des exigences envers ces deux pays concernant les asiles politiques accordés aux réfugiés politiquex turcs et kurdes. En effet, un pays ne peut être admis au sein de l’Otan qu’à la condition qu’aucun pays déjà membre ne s’y oppose. La semaine passé, Erdogan, avait affirmé que l’adhésion de la Suède et de la Finlande était une « mauvaise idée »: « Comment allons-nous leur faire confiance? La Suède est la pépinière des organisations terroristes […] Nous ne céderons pas sur l’adhésion à l’ Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie ». Les deux pays n’ont jamais répondu favorablement aux demandes d’extradition adressées par Ankara au sujet de membres présumés du PKK et de l’organisation  Gülen et ont imposé un embargo sur les armes après son offensive lancée en 2019 contre le Rojava. Le 19 mai, Erdogan a encore haussé le ton. « Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l’Otan et nous persisterons dans cette voie. […] Cette Suède et cette Finlande sont les pays qui hébergent les terroristes chez eux, le PKK et l’YPG ».

Maria Aliokhina, 33 ans est la chanteuse des Pussy Riot, un collectif féministe punk depuis dix ans dans le collimateur des autorités russes. Ses prises de position contre le pouvoir lui valent régulièrement arrestations et séjours en prison. Maria Aliokhina a déjà purgé une peine de deux ans pour avoir joué une « prière punk » dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou en 2012. Suite à l’intensification de la répression consécutive à la guerre en Ukraine, les autorités lui avaient annoncé que que son assignation à résidence (pour avoir appelé à manifester pour la libération des prisonniers politiques) allait être changé en une détention dans une colonie pénitentiaire. C’est ce qui l’a déterminé à s’évader .

Après avoir laissé son téléphone portable, et elle sortie vêtue de l’uniforme du Delivery Club (un équivalent d’Uber Eats en Russie), qu’une amie a réussi à lui faire passer. Blouson à capuche qui dissimule son visage, gros sac carré réfrigéré dans le dos. Un complice la conduit ensuite en voiture jusqu’à la frontière avec la Biélorussie, à six heures de route. Il a fallu trois tentatives pour passer la frontière de la Lituanie.  Maria Aliokhina est à Vilnius, elle y a retrouvé des membres de son groupe dont sa petite amie, Lucy Shtein, qui eux aussi se sont enfuis.

 

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