Les Belges et les européens n’avaient pas besoin d’un visa pour se rendre au Royaume-Uni pour des séjours de courte durée (6 mois maximum), ils auront besoin d’une autorisation de voyage électronique (ETA) à partir du 2 avril. La demande du document sera possible dès le 5 mars. Dans la majorité des cas, l’autorisation sera validée en quelques minutes via l’application UK ETA mais il est conseillé de s’y prendre trois jours (ouvrables) avant le départ. Elle sera délivrée contre 10 livres sterling (un peu plus de 12 euros) et sera valable pour plusieurs séjours de maximum 6 mois et pendant une période de deux ans ou jusqu’à l’expiration du passeport. Les détenteurs de la double nationalité britannique ou irlandaise sont dispensés de celle-ci. Elle ne sera pas nécessaire pour transiter par le Royaume-Uni, sauf en cas de passage par le contrôle aux frontières. Ce système est mis en place pour centraliser numériquement les données relatives à l’immigration, ce n’est ni plus ni moins qu’un nouveau fichage et une nouvelle atteinte à la liberté de circulation des personnes.

Le quotidien The Guardian et le diffuseur ITV révèlent, dans une enquête, les agissements d’au moins 25 infiltrés dans les groupes politiques depuis la fin des années 1970 jusqu’aux années 2010. Ces hommes, dont la plupart des identités ont été révélées auraient noué des relations intimes et sexuelles avec plusieurs dizaines de femmes pour obtenir des informations. On estime à 50 le nombre de victimes, mais ce chiffre est sans doute plus élevé. Quatre individus auraient eu un, voire plusieurs enfants, avec des femmes qu’ils ont séduit sous leurs fausses identités. Certaines femmes ont réussi à découvrir la vérité. Au total, environ 139 agents infiltrés ont espionné plus de 1 000 groupes politiques, des dizaines de milliers de militants, principalement de gauche et progressistes, ont été placés sous surveillance.

Il y a 49 ans, le 3 mars 1976, la police franquiste ouvrait le feu sur des grévistes à Vitoria-Gasteiz, tuant cinq ouvriers et en blessant plus d’une centaine. Leur crime ? Ils avaient occupé une église pour exiger de meilleures conditions de travail. Orchestré par un régime aux abois, le massacre reste une plaie ouverte dans la mémoire ouvrière basque. Ce dimanche 2 mars, un millier de personnes sont descendues dans les rues sous la bannière « s’organiser contre le fascisme et défendre les droits sociaux » pour rendre hommage aux victimes et dénoncer l’impunité des assassins en uniforme. Les forces de l’ordre ont dispersé la manifestation dans la violence, charges, matraques, gaz lacrymogènes ont été utilisés, les manifestants ont riposté par des jets de bouteilles et des jets de pierres. Aucune arrestation ou identification n’a été enregistrée.

25 membres de Rouvikonas, un collectif anarchiste, ont été arrêtés à Athènes ce vendredi lors de la grève générale de 24h ( voir article ici ). Alors qu’ils étaient présentés au  tribunal en comparution directe ce samedi, le procès a été ajourné. C’est sans précédent, les militants seront maintenus en prison jusqu’à mardi, date à laquelle le procès se poursuivra. Vendredi, alors que toutes les polices surveillaient la marée humaine dans la capitale, le collectif est monté ou au sommet de l’immeuble de « Hellas train », une compagnie de train privatisée qui cherche à faire le maximum de profits au détriment de la sécurité des voyageurs. Ils ont déployé sur la façade de l’édifice deux banderoles en lien avec la catastrophe ferroviaire du 28 février 2023 ayant fait 57 morts, l’une mentionnait « Assassins » et la seconde « On ira jusqu’au bout Koulis » (Koulis est le diminutif du premier ministre Mitsotakis). Après avoir entendu la décision du tribunal, la foule venue les soutenir s’est bruyamment révoltée et a aussitôt été chargée par la police anti-émeutes.

Vendredi, la Grèce a commémoré la collision ferroviaire du 28 février 2023 sur fond de colère à l’égard du gouvernement Mitsotakis. Ce jeudi, un rapport accablant de l’agence grecque de sécurité de l’aviation et des chemins de fer a révélé la destruction de preuves cruciales dans les jours qui ont suivi l’accident. Ce rapport pèse lourd sur la colère des grecs. A Athènes, plus de 180.000 personnes se sont rassemblées devant le Parlement. Les forces de l’ordre déployées en masse ont attaqué la foule tentant de réprimer la colère de celle-ci. Des pierres et des cocktails Molotov ont été jetés sur la police qui a répondu en lançant des gaz lacrymogènes et des jets d’eau. Trente personnes ont été blessées au cours de ces violences et 27 ont été arrêtées.

Sur l’ensemble du territoire, plus de 325.000 personnes se sont rassemblées, cela dépasse largement les manifestations qui ont eu lieu après l’accident ferroviaire du 28 février 2023 dans lequel 57 personnes ont perdu la vie et les manifestations suivantes toutes réprimées par les forces de l’ordre ( voir article ici ). En cette journée de grève générale de 24h très suivie, les transports ont été à l’arrêt, les écoles, les universités et les administrations sont restées fermées. Dans le centre d’Athènes, la plupart des magasins et cafés ont baissé leur rideau en signe de solidarité.

Le gouvernement hongrois a proposé, ce jeudi 27 février, des changements de lois pour empêcher la tenue de la Marche annuelle des fiertés sous sa « forme publique ». Le gouvernement a restreint les droits des personnes LGBTQI+ ces dernières années dans le but de « protéger les enfants » annonce-t-il, mais la « Pride » attire toujours des milliers de personnes. Les organisateurs de la Marche des fiertés préparent activement la 30e Budapest Pride prévue le 28 juin.

La police danoise a arrêté 22 activistes pour avoir protesté contre le transfert de matériel militaire au régime israélien. Elle a utilisé matraques et gaz lacrymogènes pour disperser la foule qui s’était rassemblée devant la société de transport maritime Maersk à Copenhague ce lundi 24 février. Parmi les manifestants qui ont scandé des slogans et brandi des banderoles où on pouvait lire: « Maersk profite du génocide à Gaza » et « L’attaque contre un est une attaque contre tous », la militante climatique suédoise Greta Thunberg. Ils s’étaient rassemblés pour exiger que Maersk arrête tous transports de cargaison d’armes et composants vers Israël qui mène un génocide des Palestiniens à Gaza depuis octobre 2023.

Le 28 janvier, le Service de sécurité d’Ukraine (SBU) a arrêté cinq militants marxistes-léninistes du Front des Travailleurs d’Ukraine ( FRU ). Ils ont été interpellés sous le motif de: possession de matériaux communistes, possession de « littérature communiste illégale » (selon la loi), dont des documents de la Fondation Rosa Luxemburg (proche de Die Linke et du Parti de la Gauche Européenne ), appel à la résistance contre la conscription de la jeunesse ukrainienne et pour la fin de la guerre. En vertu de la loi qui interdit la propagande contre la guerre en Ukraine, ils risquent jusqu’à 15 ans de prison. Le Parti Communiste d’Ukraine est interdit depuis décembre 2015, ses dirigeants sont en exil ou en prison.

31 octobre 2024, l’anarchiste Marianna M a été gravement blessée lors de l’explosion d’un appartement à Ampelokipi, Athènes ( voir notre article ici ). Pendant les deux semaines où Marianna M. est restée hospitalisée, elle a été surveillée aux soins intensifs par la police antiterroriste 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, la privant de toute intimité et de son droit d’être traitée en patiente alors qu’elle n’était pas encore en état d’arrestation.

Alors qu’elle était inconsciente donc non consentante, la police a ordonné la prise d’empreintes digitales et d’un échantillon de sang pour des tests ADN. Le 15 novembre, encore blessée, son hospitalisation a été interrompue et elle a été emmenée à la prison de Korydallos. Marianna y a été transférée sans soin hospitalier et sans aucun traitement médical. Dès les premiers jours, elle n’a pas reçu les fournitures nécessaires à ses soins et a été incarcérée dans une cellule insalubre.

Aujourd’hui, après trois mois, les tests de diagnostic requis par les médecins de l’hôpital n’ont pas été réalisés. Les blessures à la tête de l’anarchiste nécessitent un scanner refusé par le médecin de la prison. Marianna souffre de vertiges, de lésions du système nerveux et de problèmes neurologiques qui provoquent un dysfonctionnement de son œil. Des soins et une aide quotidienne sont fournis par Dimitra Z. incarcérée pour la même affaire et détenue dans la même cellule.

Ce dimanche 23 février, environ 80 à 120 personnes s’étaient rassemblées l’après-midi pour manifester devant le bureau fédéral de l’AfD ( Alternative für Deutschland) à Berlin. Alors que les premiers résultats des élections indiquaient que l’AFD avait environ 20% du scrutin, les manifestants ont allumé des haut-parleurs de 100 watts et fait fonctionner des sirènes installés sur le toit du véhicule. Le niveau sonore aurait été jusqu’à 109 décibels. Le bus avait été verrouillé de l’intérieur et embrumé par un système technique. Des policiers ont alors cassé la vitre du côté passager et ont pris d’assaut le véhicule. Trois personnes ont été arrêtées. Les occupants du bus et l’équipage ont reçu une interdiction de manifestation, elle était valable jusqu’à ce lundi 8 heures. Selon les manifestants issus du Centre pour la Beauté Politique, la sirène devait être un avertissement contre le fascisme au vu des résultats de l’AfD.