Ce jeudi 17 juillet, le Parlement russe a voté un projet de loi qui puni la simple recherche en ligne de contenus classés “extrémistes” (LGBTQIA+, Navalny, communisme, etc) élargissant la répression numérique contre les opposants au régime de Poutine. Ce projet de loi prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à 5.000 roubles (environ 55 euros) pour les personnes qui recherchent en ligne des contenus interdits. Il sanctionne aussi jusqu’à 500.000 roubles (environ 5.500 euros) le fait de transmettre une carte SIM de téléphone à une autre personne ou de faire la promotion des VPN. Le texte risque d’entraîner des amendes pour “40% de la population”, soit la majorité des personnes qui utilisent un VPN pour contourner le blocage des réseaux sociaux tels que Facebook et Instagram, interdits en Russie pour extrémisme depuis mars 2022.

Laila Soueif a mis fin à une grève de la faim qu’elle observait depuis dix mois pour réclamer la libération de son fils, Alaa Abdel-Fattah, militant égypto-britannique emprisonné (nos articles ici et ici). Elle avait commencé sa grève le 29 septembre 2024 lorsque son fils avait été maintenu en prison alors qu’il devait être libéré après avoir purgé cinq ans d’emprisonnement. Sa fille Mona Seif a déclaré que Laila Soueif était hospitalisée pour commencer à se réalimenter sous surveillance médicale. Dimanche, elle a mangé des morceaux de sucre pour marquer symboliquement sa décision. Alaa Abdel-Fattah, figure emblématique du soulèvement de 2011 en Égypte a passé la majeure partie de la dernière décennie derrière les barreaux. Arrêté pour la dernière fois en septembre 2019, le célèbre blogueur pro-démocratie de 43 ans avait été arrêté après avoir partagé un texte sur la torture dans les geôles égyptiennes et avait protesté contre son incarcération par une grève de la faim en 2022 (voir notre article). En mars de cette année, il a commencé une grève de la faim partielle par solidarité avec sa mère, alors hospitalisée, et consomme toujours à ce jour seulement des tisanes, du café et des sels de réhydratation.

Après presque 6 semaines, Maja a mis un terme à sa grève de la faim. Maja est très affaiblie. La fréquence cardiaque était parfois tombée à 30. On pouvait craindre l’arrêt cardiaque et des dommages irréversibles aux organes. Jusqu’à la fin, les autorités hongroises ont ignoré sa demande de rapatriement. Un transfert en résidence surveillée a également été rejeté. Même à l’hôpital de détention, Maja était complètement isolée 24 heures sur 24. La vague de solidarité n’a pas faibli ces derniers jours, avec des manifestations sauvages comme à Hambourg, ou autorisées, comme à Leipzig, et plusieurs initiatives hors d’Allemagne, comme à Zurich, Bruxelles et à Toulouse (photo).

Samedi 13 juillet à Londres, 41 personnes ont été arrêtées après avoir participé à un rassemblement pour dénoncer la récente interdiction de Palestine Action en vertu des lois antiterroristes (voir notre article). Ils ont brandi des pancartes blanches sur lesquelles était inscrit : « Je m’oppose au génocide. Je soutiens Palestine Action ». Déjà la semaine dernière, 29 personnes avaient été arrêtées pour avoir participé à une manifestation similaire (voir notre article).

Le Parlement européen a voté le 9 juillet en faveur de l’introduction du nouveau système d’entrée/sortie, un outil conçu pour renforcer le contrôle des frontières de l’Union Européenne. Ce nouveau système, que la Commission prévoit de lancer en octobre, recueillera des données biométriques (telles que les empreintes digitales et les scans faciaux) et des informations sur les voyages des citoyens non européens visitant l’UE pour de courts séjours. Il remplacera l’ancien système d’apposition de tampons sur les passeports et permettra également de détecter les fraudes à l’identité, de suivre les dépassements de séjour. En raison des inquiétudes liées au lancement d’un système aussi complexe, la Commission a proposé un déploiement progressif sur 180 jours. Cela permettrait aux États membres de mettre en œuvre le système progressivement.

Lundi 30 juin, le tribunal d’instance d’Offenburg a condamné plusieurs antifascistes. Une militante antifasciste a été jugée, condamnée à une amende de 220 euros pour résistance aux agents lors de son arrestation et pour avoir dissimulé son visage par le port d’une cagoule lors d’une manifestation contre l’AfD en mars 2023. Max, condamné à deux ans et six mois de prison, accusé d’avoir utilisé un extincteur comme arme lors de la même manifestation. Ce jour-là, 1200 manifestants s’étaient rassemblés contre le congrès du parti de l’AfD dans l’Oberrheinhalle d’Offenburg. La police était intervenue avec force et violence. De nombreux manifestants avaient été blessés et environ 400 personnes avaient été arrêtées, maintenues pendant des heures dans le froid. Lors de cette manifestation, Max a été arrêté et accusé d’avoir occasionné des lésions corporelles graves, selon la défense, il aurait fait usage de la mousse de l’extincteur pour protéger les manifestants antifascistes des assauts des forces de l’ordre. Ses nombreux soutiens étaient présents dans la salle du tribunal, à l’annonce du verdict, il y a eu un déploiement massif de la police et la salle d’audience a été évacuée.

La Crown Court de Belfast, un tribunal sans jury, a déclaré que deux militants républicains irlandais étaient coupables d’infractions terroristes. Mien Duffy, 55 ans, de Westclare Court à Dungannon, et Shea Reynolds, 31 ans, de Kilwilkie Road à Lurgan, étaient accusés de six infractions conjointes commises entre le 3 et le 21 septembre 2016. La juge les a déclarés coupables de deux chefs d’accusation de préparation d’actes terroristes, de deux chefs de possession d’articles destinés à être utilisés à des fins terroristes et de deux chefs de tentative de collecte ou d’enregistrement d’informations susceptibles d’être utiles à une personne commettant ou préparant un acte terroriste.

Les accusations portent sur le déploiement d’une caméra de surveillance de la faune sauvage installée par les accusés dans le but de « recueillir des informations à des fins terroristes » visant un policier à la retraite. Le soir du 4 septembre 2016, les deux hommes auraient participé au déploiement de la caméra sur Annaghone Road, à Coalisland. La caméra est restée sur place jusqu’au 8 septembre 2016, date à laquelle les deux hommes sont revenus la récupérer.

 

Le 5 juillet 2025, des mauvaises nouvelles sont arrivées sur l’état de santé de Maja toujours en grève de la faim, Maja pèse seulement 65 kg et a donc perdu environ 13 kg, le foie et les reins ne sont plus en très bon état. Le premier janvier, les vitres du consulat d’Allemagne à Zürich ont été brisées et sa façade taguée en solidarité avec Maja. Toujours en Suisse, un rassemblement a eu lieu devant l’ambassade d’Allemagne à Berne. Il y a eu samedi 5 et dimanche 6  des manifestations à Berlin, Dresde, Pforzheim, Chemnitz, Karlsruhe, Hambourg (plus de 600 manifestants, photo), Leipzig, Halle et ailleurs. Des tags et accrochages de banderoles ont eu lieu un peu partout et le siège du parti politique CDU à Hambourg a été caillassé la nuit du 2 au 3.

Depuis la manifestation massive du 28 juin, qui avait réuni 140 000 personnes contre la corruption et exiger des élections législatives anticipées du président Aleksandar Vucic (voir article ici), étudiants et manifestants organisent des centaines de blocages et de barrages pour la sixième journée consécutive dans tout le pays. Des méthodes pacifiques, un groupe de personnes traverse la rue en boucle, forçant les automobilistes à s’arrêter. À d’autres endroits, des habitants déplacent les conteneurs à ordures, au milieu de grands carrefours, formant une barricade improvisée. Ces blocages sont interrompus par d’importantes forces de police anti-émeute. Les protestataires se retirent aussitôt pour aller bloquer un autre carrefour. La répression policière durcit. Lors des blocages nocturnes, les forces de l’ordre se montrent très violentes. De nombreux manifestants ont été hospitalisés pour des coups ou des fractures, on dénombre plus d’une centaine d’arrestations à Belgrade, 

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Samedi 5 juillet à Londres, la police a interpellé des dizaines de manifestants qui brandissaient des affiches en soutien au groupe Palestine Action, une organisation interdite le 4 juillet dernier en vertu des lois antiterroristes (voir notre article). Les autorités avaient prévenu qu’exprimer son soutien à Palestine Action constituerait une infraction pénale après l’entrée en vigueur de l’interdiction à minuit. Cela inclut les chants, le port de vêtements ou l’affichage d’articles tels que drapeaux, panneaux ou logos.