Le Réseau égyptien pour les droits de l’homme (ENHR) a déclaré qu’Ayman Sabry Abdel Wahab, un étudiant de 21 ans, est décédé ce vendredi  25 juillet alors qu’il était en détention au poste de police de Belqas dans le gouvernorat de Dakhalia, au nord-est du Caire. Des émeutes ont éclaté à la suite de son arrestation, des manifestants ont affronté les forces de sécurité devant le tribunal. Arrêté le 19 juillet, il a été emmené au poste de police de Belqas et détenu pendant plusieurs jours. Il a été soumis à de graves tortures qui ont entraîné une « grave détérioration de sa santé ». Ayman Sabry Abdel Wahab s’est effondré devant les gardiens de prison lors d’une visite le vendredi. Malgré son état, il n’a pas été transféré à l’hôpital pour un traitement médical, aucun médecin n’a été appelé pour l’examiner. Selon l’ENHR, la police affirme que Sabry a subi un arrêt cardiaque. Mais lorsque sa famille est allée identifier son corps à l’hôpital, il portait les signes de coups et de chocs électriques. La mort de Sabry survient au milieu d’une augmentation du nombre de décès de détenus dans les prisons et les postes de police égyptiens dans un contexte de détérioration rapide des conditions et d’abus en spirale. le Comité pour la justice (CFJ) a rapporté qu’en 2025, 15 prisonniers étaient morts sous la garde égyptienne, la plupart d’entre eux en raison de négligence médicale.

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Ce lundi 21 juillet, un tribunal égyptien a ordonné le retrait du militant égypto-britannique Alaa Abdel-Fattah de la liste nationale des personnes accusées de terrorisme. Ce retrait a lieu un peu plus d’une semaine après que sa mère a mis fin à une grève de la faim réclamant sa libération (notre articles ici). Il n’est cependant pas possible de savoir si cette décision pourrait déboucher sur la libération de ce militant de 43 ans qui a passé la majeure partie de la dernière décennie en détention. Figure emblématique du soulèvement de 2011 en Égypte, Alaa Abdel-Fattah avait été arrêté pour la dernière fois en 2019 et condamné à cinq ans de prison pour avoir publié sur Facebook un message évoquant des violences policières (notre article ici). La cour pénale du Caire estime que les services de sécurité ne disposent plus d’éléments établissant un lien entre Abdel-Fattah et les activités des Frères musulmans, organisation interdite dans le pays. Ce jugement entraîne la levée de plusieurs restrictions : le gel des avoirs et l’interdiction de voyager.

Laila Soueif a mis fin à une grève de la faim qu’elle observait depuis dix mois pour réclamer la libération de son fils, Alaa Abdel-Fattah, militant égypto-britannique emprisonné (nos articles ici et ici). Elle avait commencé sa grève le 29 septembre 2024 lorsque son fils avait été maintenu en prison alors qu’il devait être libéré après avoir purgé cinq ans d’emprisonnement. Sa fille Mona Seif a déclaré que Laila Soueif était hospitalisée pour commencer à se réalimenter sous surveillance médicale. Dimanche, elle a mangé des morceaux de sucre pour marquer symboliquement sa décision. Alaa Abdel-Fattah, figure emblématique du soulèvement de 2011 en Égypte a passé la majeure partie de la dernière décennie derrière les barreaux. Arrêté pour la dernière fois en septembre 2019, le célèbre blogueur pro-démocratie de 43 ans avait été arrêté après avoir partagé un texte sur la torture dans les geôles égyptiennes et avait protesté contre son incarcération par une grève de la faim en 2022 (voir notre article). En mars de cette année, il a commencé une grève de la faim partielle par solidarité avec sa mère, alors hospitalisée, et consomme toujours à ce jour seulement des tisanes, du café et des sels de réhydratation.

À la mi-juin, des centaines de militants internationaux s’étaient donné rendez-vous au Caire (photo), avec l’objectif de former une caravane vers le désert du Sinaï, jusqu’à la frontière avec l’enclave palestinienne, pour tenter de briser le blocus israélien en place depuis mars. Mais l’initiative a tourné court : les autorités égyptiennes ont refusé de donner leur feu vert. De nombreux étrangers ont été expulsés dès leur arrivée sur le sol égyptien (voir notre article). Plus grave, sept sympathisants égyptiens ont été arrêtés (voir notre article) et sont à ce jour toujours détenus.

Ils sont accusés d’appartenance à groupe terroriste, propagation de fausses informations nuisant à la sureté nationale et financement du terrorisme. Bien sûr, ce sont de fausses accusations. Le gouvernement égyptien et le pouvoir judiciaire utilisent ces accusations sur la base des lois antiterroristes pour étouffer toute opposition.

Parmi les sept détenus, au moins l’un d’entre eux, un infirmier de 25 ans, aurait été victime de mauvais traitements. Son nom est Mohamad Gamal. Il a été torturé pendant sa détention dans les locaux de la sûreté d’État pour s’être mis en liaison avec des activistes du monde entier ou pour avoir songé à se joindre à leur marche pour Gaza. Environ une centaine d’autres militants égyptiens sont toujours détenus depuis près d’un an et demi sur les mêmes chefs d’accusation et toujours pour avoir manifesté en solidarité avec la cause palestinienne.

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Le Parquet suprême de la sécurité de l’État a ordonné la détention de six Égyptiens pendant 15 jours après avoir été interrogés sur leur soutien à la Marche mondiale vers Gaza. Les six personnes ont été arrêtées à la mi-juin, au moment même où les autorités réprimaient les ressortissants étrangers qui entraient en Égypte pour rejoindre la Marche mondiale vers Gaza (voir notre article). Cette initiative avortée en raison de la sévère répression avait pour ambition de faire venir des volontaires internationaux en Égypte pour qu’ils se rendent en masse à la frontière avec la bande de Gaza pour briser le siège israélien sur les Palestiniens.

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Hier mardi 17 juin, pendant que l’armée israélienne ouvrait une nouvelle fois le feu sur des Palestiniens venus chercher le peu d’aide humanitaire entrant sur le territoire, tuant près de 50 personnes, le régime égyptien a lancé une vaste opération militaro-policière contre les manifestants venus du monde entier pour la Global March to Gaza (Marche mondiale vers Gaza). Des dizaines de délégations ont été expulsées d’Égypte dès leur arrivée. D’autres délégations qui parvenaient à sortir de l’aéroport ont été arrêtées au premier checkpoint, puis parquées dans des bus par la police égyptienne avant d’être détenues puis expulsées.

Les manifestants sont traqués partout, que ce soit dans les hôtels, les cafés, les magasins ou dans la rue. Le 16 juin, trois personnes ont ainsi été enlevées par les renseignements égyptiens dans un café du Caire, avant d’être violemment battues alors qu’elles avaient les yeux bandés et les mains attachées. Certains manifestants sont par ailleurs coupés de toute communication et enfermés dans des lieux inconnus, à l’image de Saif Abukeshek, militant du mouvement palestinien de l’État espagnol et membre du comité d’organisation de la marche.

Mais cette répression, bien que généralisée, a surtout visé les organisateurs de la marche comme Manuel Tapial et le docteur Hicham El Ghaoui, qui ont été enlevés et enfermés, avant d’être finalement déportés. Les organisateurs ont mis à l’arrêt la grande marche internationaliste contre le génocide à Gaza le 15 juin avant d’appeler, le lendemain, les participants à rentrer chez eux et à poursuivre la lutte par d’autres moyens.

La Global March to Gaza (Marche mondiale vers Gaza) a été contrecarrée par les autorités égyptiennes qui ont bloqué le convoi à la sortie du Caire pendant plusieurs heures, procédant à de nombreuses arestations. Plusieurs groupes avaient quitté le Caire en voiture vendredi pour se diriger vers la ville d’Ismaïlia, première étape vers la bande de Gaza, leur destination finale. Ils ont été interceptés et bloqués, passeports confisqués, parfois molestés, avant d’être embarqués de force dans des bus. La Global March comptait traverser en bus le Sinaï, une région désertique sous haute surveillance militaire, pour rallier la ville d’al-Arich, à quelque 350 km à l’ouest du Caire, puis marcher sur les 50 derniers kilomètres jusqu’à la partie égyptienne de Rafah.

Alors que des milliers de citoyens venus de 52 pays s’apprêtent à entamer une marche pacifique de 48 km vers la bande de Gaza pour réclamer un couloir humanitaire, des dizaines de participants sont  retenus, expulsés ou interrogés au Caire. Hier jeudi 12 juin, ils avaient rendez-vous au Caire pour poursuivre vers Gaza. Mais à la veille du départ, des dizaines de membres des délégations étrangères, ont été actuellement retenus à l’aéroport du Caire – voire expulsés manu militari. Au moins une dizaine de Français et 34 Algériens auraient déjà été expulsés ainsi que des Marocains, des Turcs et de Jordaniens.

Une descente de police a également eu lieu dans un hôtel du centre-ville de la capitale égyptienne, le Down Town, où séjournaient des membres de la délégation française. Une seconde intervention aurait eu lieu dans un autre établissement. Les agissements des autorités égyptiennes montrent la vieille complicité l’Égypte avec Israël et les États-Unis contre la résistance palestinienne. Les prochaines 24 heures seront décisives.

En grève de la faim depuis 247 jours, la mère d’Alaa Abdel Fattah appelle le gouvernement britannique à faire libérer immédiatement son fils détenu illégalement en Égypte depuis 2019 (nos articles ici et ici). La sexagénaire, hospitalisée, refuse tout traitement tant que le gouvernement britannique n’aura pas fait preuve de fermeté vis-à-vis du Caire. Laila Soueif a débuté une grève de la faim en septembre dernier. Hospitalisée depuis trois jours sous perfusion de protéines, Laila Soueif risque de décéder à tout instant. Épuisée, elle s’est dite prête à mourir. Ce mardi, son état s’est légèrement amélioré mais elle ne recommencera à se nourrir que quand son fils sera libéré. Il aurait dû quitter les prisons du Caire en septembre dernier.

Mardi 7 janvier, Laila Soueif, la mère de l’activiste égypto-britannique Alaa Abdel Fattah, a entamé son centième jour de grève de la faim pour protester contre l’emprisonnement prolongé de son fils. Elle a exhorté le gouvernement britannique à agir davantage pour obtenir la libération de ce dernier.

En septembre 2019, le célèbre blogueur prodémocratie de 43 ans avait été arrêté après avoir partagé un texte sur la torture dans les geôles égyptiennes et avait protesté contre son incarcération par une grève de la faim en 2022 (voir article ici

La famille de Mme Soueif affirme que depuis le 29 septembre 2024, elle survit avec «seulement du café noir, de la tisane et trois paquets de sels de réhydratation par jour». Alaa Abdel Fattah devait être libéré ce jour-là après avoir purgé sa peine de cinq ans. Mais les deux années passées en détention provisoire n’ont pas été prises en compte, et Abdel Fattah est resté en prison depuis.