Un rassemblement avait lieu dimanche 14 devant la prison de Vechta où est détenue à l’isolement Daniela Klette (photo). A pris la parole à ce rassemblement Ariane Müller, une syndicaliste active depuis des années et déléguée du personnel à la clinique Mitte de Brême, qui a été mise à pied par son employeur pour avoir participé à une manifestation de solidarité avec Daniela. En appui à ce rassemblement, le Secours rouge international avait lancé » un appel à des initiatives solidaires avec Daniela mais aussi avec les deux militants de la RAF et les antifas recherchés en Allemagne (voir notre article). Voir les initiatives solidaires

L’arrestation de Daniela Klette après une clandestinité de plusieurs décennies (voir notre article), dans un état dont la police, qui a tant de moyens, faisait de ce dossier une priorité, est un exploit. Une telle clandestinité fait, par procuration, la fierté de tout le mouvement révolutionnaire, et lui donne une leçon d’intelligence, de méthode et de détermination. Le nombre de manifestation de sympathie avec Daniela, Ernst-Volker et Burkhard (les deux autres membres de la RAF encore recherchés) montre que ce sentiment est largement partagé, ce qui rend d’autant plus enragé les représentants du régime. Le fait que Daniela ait été placée immédiatement à l’isolement total est une nouvelle marque de cet rage, tout comme de licenciement d’une infirmière qui avait participé à une manifestation solidaire.

Au delà des clandestins de la RAF, nombre d’autres camarades ont fait le choix difficile et courageux de la clandestinité, plutôt que de se soumettre à la justice de classe ou de négocier avec elle. C’est le cas de nombreux antifascistes poursuivis pour différentes affaires (Antifa Ost, Budapest). Les structures du régime (politique, policière, judiciaire et médiatique) veulent briser cette dynamique antifasciste comme toute dynamique de résistance, car c’est dans la résistance que se forge la perspective révolutionnaire. Le Secours rouge international appelle à soutenir ce toutes les manière les camarades recherchés, et à donner une démonstration de cet engagement en participant à une journée internationale d’action le 14 avril, jour d’une manifestation de solidarité avec Daniela Klette devant la prison de Vechta.

voir le texte complet de l’appel

Manifestation à Berlin en solidarité avec les personnes recherchées

 

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La police a arrêté aujourd’hui dimanche 3 mars deux personnes dans le cadre de son enquête pour retrouver les anciens membres recherchés de la Fraction Armée Rouge (RAF). L’opération de police est intervenue en matinée dans un quartier de l’est de Berlin, Friedrichshain, avec des forces spéciales d’intervention. Il y a eu des coups de feu tirés par la police pour ouvrir une porte, qui n’ont pas fait de blessé. La police n’a pas confirmé que les personnes arrêtées Burkhard Garweg et Ernst-Volker Staub, les deux derniers membres de la RAF en cavale après l’arrestation il y a quelques jours de Danela Klette (voir notre article). Depuis l’arrestation de Daniela Klette, les perquisitions menées à son domicile berlinois et dans les environs, ont permis de découvrir plusieurs diverses munitions, des armes à feu, dont une kalachnikov, un pistolet mitrailleur et une arme de poing, ou encore une roquette.

Daniela Klette vivait depuis une vingtaine d’années, sous un faux nom, Claudia Ivone, avec un passeport italien, dans son appartement du quartier berlinois de Kreuzberg, avec un partenaire et un chien. Interpellée lundi sans résistance, elle est restée jusqu’ici silencieuse face aux enquêteurs.

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Daniela Klette, 65 ans et membre de la Fraction Armée rouge (RAF), a été arrêtée par la police à Berlin ce 27 février. Elle était une des personnes les plus recherchées du pays. Elle est accusée d’avoir participé à plusieurs actions réalisées par la RAF entre 1984 et 1993 (année de l’auto-dissolution de l’organisation). Daniela Klette, Ernst-Volker Staub et Burkhard Garweg faisaient l’objet d’une enquête du parquet de Verden pour plusieurs hold-up, entre les années 1999 et 2016 (voir nos articles). Elle a été interpellée dans un appartement du quartier de Kreuzberg, dans le centre de la capitale.

Voir notre dossier sur l’histoire de la RAF

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L’Office fédéral de police criminelle (BKA) a demandé et obtenu que les photos de Ernst-Volker Staub, Burkhard Garweg et Daniela Klette soient à nouveau affichées dans toute l’Allemagne, et notamment sur les panneaux d’affichages numériques dans les gares et transport publics. En outre, des perquisitions ont eu lieu chez des proches dans l’espoir que la police scientifique trouve des traces du passage du trio.  Les trois militants sont recherchés pour la dernière action revendiquée par la RAF en mars 1993 : l’explosion d’une énorme charge d’explosif avait dévasté la prison en construction de Weiterstadt, près de Darmstadt. Aucune personne n’avait été blessé mais les dommages causés à la prison s’étaient élevés à 90 millions de marks (première photo). Une récompense allant jusqu’à 80 000 euros a été offerte pour leur arrestation, mais voilà 30 ans que le groupe se maintient dans une clandestinité  financée par des hold-up (sur la photo: deux membres du trio lors d’un hold-up, 2016 voir aussi ici).

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Trois anciens membres de la RAF sont soupçonnés d’avoir participé à l’attaque d’un fourgon blindé l’été dernier. Le parquet de Verden a affirmé ce mardi avoir relevé sur le lieu de l’attaque, survenue le 6 juin dernier, des empreintes ADN correspondant à celles de trois membres toujours recherchés de la RAF, autodissoute en 1998. L’attaque, qui s’était déroulée dans la banlieue de Brême, un commando armé de Kalashnikovs et d’un lance-grenades, avait échoué. Les trois personnes recherchées sont Daniela Klette, 57 ans, Ernst-Volker Wilhem Staub, 58 ans, et Burkhard Garweg (âge inconnu). Des mandats d’arrêt pour « tentative d’assassinat et tentative de vol aggravé » ont été lancés à la demande du parquet de Verden.

Depuis le début des années 90, le parquet général fédéral enquête sur ces trois personnes en raison, entre autres, de leur participation supposée à la RAF, et particulièrement pour l’attaque à la bombe contre la centre de détention de Weiterstadt le 27 mars 1993. La police les soupçonne aussi d’une autre attaque de fourgon survenue le 30 juillet 1999 à Duisburg-Rheinhausen, qui avait rapporté plus d’un million de mark.

Voir notre dossier Histoire de la Fraction Armée Rouge

La camionette qui a servi au commando à bloquer le fourgon blindé

La camionette qui a servi au commando à bloquer le fourgon blindé

La décision d’emprisonner Christa Eckes, ancienne militante de la RAF, pour son refus de témoigner à un procès contre d’autres anciens militants de la RAF a été définitivement levée par la Haute-Cour de Karlsruhe qui justifie ainsi sa décision:  » C’est pourquoi prévaut le principe que la vérité ne peut être recherchée à tout prix – et ici au prix d’une très forte mise en danger de la vie d’un témoin gravement malade. »

Lire la lettre de remerciement de Christa sur le blog de l’Inter

Plus de cent cinquante personnes ont manifesté à Karlsruhe ce samedi pour que l’Etat allemand renonce à l’emprisonnement de Christa Eckes. Comme les autres militants de la Fraction armée rouge cités, Christa refuse de témoigner dans un procès contre la RAF. Ce refus fait encourir une peine de six mois d’emprisonnement dans le but, comme son nom même l’indique (Beugehaft) de faire céder, de faire plier ceux qui refusent leur collaboration. Commencée devant le tribunal constitutionnel, la manifestation a traversé le centre-ville très fréquenté. Cette mesure était d’autant plus extrême que Christa Eckes est atteinte d’une leucémie, qu’elle est en chimiotherapie et qu’elle entame dans les prochains jours une nouvelle phase d’un traitement très lourd.

Dans les prochains jours, la décision du Tribunal constitutionnel par rapport à son droit de refuser de témoigner sera connue. Dans tous les cas, les expertises médicales concernant l’incompatibilité de son état de santé avec la détention ont déjà été présentées.

Allemagne: Manifestation pour Christa Eckes

Depuis plusieurs mois, trente-trois ans après les faits, se tient en Allemagne un procès contre Verena Becker pour participation à l’action de la RAF contre le procureur général de l’époque, Siegfried Buback, que la RAF tenait pour responsable direct de la mort d’Ulrike Meinhof. L’Etat allemand veut contraindre les anciens militants de la RAF à témoigner. Ces militants ont publié un texte commun affirmant leur refus (lire ici ce texte).

Face à ce refus, l’Etat allemand utilise depuis des mois la menace de l’emprisonnement grâce à la disposition juridique du Beugehaft, (« astreinte par corps »), un arti­cle du code de pro­cé­dure pénale qui permet d’envoyer en prison pour six mois une per­sonne qui refuse de témoi­gner devant la jus­tice. Mais pour la première fois il met cette menace à exécution. Christa Eckes s’est vue notifier une décision d’incarcération; elle devrait sous quinze jours être emprisonnée dans un hôpital pénitentiaire. Un hôpital. Car Christa Eckes est actuellement en chimiothérapie, avec un pronostic vital de 50% selon ses médecins. Alors que cet état de santé permettrait normalement à un détenu de sortir de prison pour raisons de santé, c’est l’inverse qui se passe pour Christa Eckes, qui avait été arrêtée en 1974, à l’age de 24 ans, et qui a purgé deux longues peines de prison dans les années 70-80-90 (elle était d’ailleurs en prison en 1977, au moment de l’action contre Buback).

Jusqu’il y a deux jours, Birgit Hogefeld était le dernière militante de la RAF derrière les barreaux depuis la libération de Christian Klar en 2008. Elle avait été arrêtée à la gare de Bad Kleinen en juin 1993 lors d’une opération au cours de laquelle le militant Wolfgang Grams avait été tué par la police. En 1996, elle avait été condamnée à la prison à perpétuité pour plusieurs actions, dont celle visant la base militaire de Francfort en 1985. Début juin, la cour d’appel de Francfort avait donné son feu vert à sa libération alors que jusqu’à présent, toutes ses demandes avaient été rejetées au motif de ‘circonstances aggravantes’. Finalement, le reste de sa peine a été commué en cinq ans de mise à l’épreuve et Birgit Hogefeld, qui s’était dissociée de son engagement dans la RAF, a quitté la prison pour femmes de Francfort-Premgesheim ce lundi matin.

Birgit Hogefeld

Birgit Hogefeld