26 décembre, 13 membres du « Front Marocain de soutien à la Palestine et de lutte contre la normalisation » ont été condamnés par le tribunal de Salé à 6 mois de prison avec sursis et 2000 dirhams d’amende ( +/- 190 euros )  pour « participation à une manifestation non autorisée », un rassemblement avait eu lieu devant un magasin Carrefour le 25 novembre 2023 dans le cadre de la campagne internationale de boycott de la multinationale en raison de sa complicité avec le génocide en cours en Palestine. Ces nouvelles condamnations ne sont pas isolées, début décembre, la justice marocaine condamnait Ismaïl Lghazaoui, ingénieur agronome et membre actif de BDS Maroc, à un an de prison ferme et 5000 dirhams d’amende ( +/-475 .euros ) en raison de sa participation aux mobilisations contre la normalisation entre le régime marocain et l’Etat d’Israël. ( voir article ici )

Évasion massive d’une prison de haute sécurité située à une quinzaine de kilomètres de la capitale, Maputo. 1 534 détenus se sont évadés, des vidéos circulaient depuis l’après-midi du 25 décembre montrant une foule se presser hors du bâtiment, puis s’éparpiller en courant dans les rues avoisinantes où de nombreux coups de feu ont été entendus, certains emmenant les armes des gardiens dans leur fuite. Les détenus ont profité de la confusion, née de la présence de manifestants aux abords du pénitencier, pour faire tomber un mur de l’enceinte. Seuls 150 fugitifs ont été repris. Le bilan est de 33 tués et de 15 blessés lors d’affrontements avec le personnel pénitentiaire et la police.

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24 décembre, la police de Hong Kong va offrir des récompenses pour toute information pouvant conduire à l’arrestation de six militants pro-démocratie en exil. L’exécutif pro-Pékin est également accusé d’annulé le passeport de certains militants exilés, c’est la troisième fois que les autorités ont recours à une telle mesure. Les récompenses offertes, d’un million de dollars hongkongais – soit près de 125 000 euros – visent cinq personnes accusées d’« incitation à la sécession » et de « collusion » avec un pays étranger, ainsi que le YouTubeur Victor Ho Leung-mau inculpé pour « subversion ». Les autorités de Hong Kong ont également annulé le passeport de sept autres militants pour lesquels des récompenses sont déjà offertes.

Un certain nombre de figures des manifestations de 2019 se sont exilées ou ont été emprisonnées. La justice hongkongaise a condamné, fin novembre, 45 d’entres eux à des peines allant jusqu’à dix ans de prison (voir article ici)

Jeudi 19 décembre, 22h, des militants kurdes ont mené une action de désobéissance civique à l’aéroport de Roissy contre les attaques de l’État turc et de ses supplétifs du SNA au nord et l’est de la Syrie. Les manifestants brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Defend Rojava (Défendons le Rojava) », une photo du leader Abdullah Öcalan, mais aussi drapeaux des YPG et des YPJ ( unités de protection du peuple) , en scandant des slogans contre l’État turc et en faveur de la résistance du Rojava. Lors de cette action, les militants ont été provoqués par des ressortissants turcs qui débarquaient d’un avion de ligne en provenance de la Turquie, plusieurs personnes ont asséné des coups de pied et des coups de poing, pendant la lutte des cris fusent, des slogans aussi , notamment : « Erdogan terroriste ». Aucun blessé n’est à déplorer. La police, arrivée sur les lieux de l’action, a placé 4 manifestants kurdes en garde à vue.

Match de basket européen classé « sensible ». La rencontre entre Nanterre 92 et l’Hapoël Holon ( équipe israélienne ) au palais des sports de Nanterre, mercredi soir, s’est finalement soldée par sept interpellations de militants pro-palestiniens. A 21 heures, des militants ont déployé des drapeaux palestiniens et sont montés sur le terrain pour dénoncer le génocide à Gaza,  après cette brève interruption de match , ils ont regagné les tribunes. Plusieurs supporters de l’équipe israélienne les ont alors attaqués. Les CRS présents ont mis fin aux affrontements et ont procédé aux interpellations des militants pro-palestiniens. 6 arrestations pour « trouble au déroulement de la compétition » et une pour « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique ».

7 arrestations-7 gardes à vue -7 déferrements au tribunal de Nanterre dont deux en comparution immédiate.

Une magistrate du tribunal de Paris a autorisé, ce 19 décembre, l’exploitation du matériel informatique, du carnet de notes et du téléphone du journaliste Philippe Miller, matériel saisi après son arrestation le 4 décembre et sa garde à vue de 48h. Cette décision sans précédent bafoue la liberté de la presse et le secret des sources. Une enquête a été ouverte pour « vol » et « violation du secret professionnel », à la suite d’une plainte du cabinet d’avocats Ziegler et associés au cœur des investigations du journaliste. Lors du dépôt de plainte, le cabinet d’avocats avait obtenu la mise sous surveillance par la BRDP (brigade de répression de la délinquance à la personne) du journaliste et de sa source,  une ancienne stagiaire accusée du vol de données afin  d’alerter sur les méthodes troubles du cabinet.

L’avocat Salah Hamouri devait participer ce mercredi 18 décembre à Lyon, à une conférence intitulée « Les espaces de résistance palestinienne entre occupation, prison et exil », un évènement organisé par le collectif Urgence Palestine et devant rassembler une soixantaine de personnes. La préfecture du Rhône a interdit cette conférence pour « risque de trouble à l’ordre public » et « risque sérieux » que « des propos antisémites » y soient tenus, aussi « que surviennent des confrontations violentes entre les pro-palestiniens et la communauté juive ». La préfecture avait déjà interdit, pour les mêmes motifs, une conférence de Salah Hamouri sur le même thème qui devait se tenir le 18 novembre à Décines (Rhône).

Plusieurs milliers de personnes ont bloqué une manifestation d’extrême droite ce samedi 14 décembre à Berlin. 60 fascistes du nouveau groupe d’extrême droite « Aktionsbündnis Berlin » ( Alliance d’Action Berlin) s’étaient rassemblés sous la bannière: « Pour la loi et l’ordre : contre tout extrémisme de gauche ».  30 antifascistes ont bloqué la rue en faisant un sit-in, la police est intervenue pour dégager violemment le parcours des nazillons, ces derniers ont alors repris leur marche accompagnées des forces de l’ordre. 2 500 à 3 000 contre-manifestants se sont rassemblés dans les rues adjacentes pour faire front. Des pierres et des engins de pyrotechnie ont été lancés, des voitures de police garées ont été détruites. Les policiers postés derrière des barrières ont répondu avec du gaz poivré, des barricades ont été construites à partir de poubelles et d’autres meubles de rue pour couper les itinéraires alternatifs aux militants d’extrême droite. Au bout de la Gürtelstraße, plus de 1 000 antifascistes ont fait blocus. La police accompagnée de brigades canines s’étaient déployées et ont interpellées 120 personnes . Pour les militants d’extrême droite, c’était la fin du parcours, ils ont été conduits dans un espace vert et ont été tenus d’y rester. La police a dissout la manifestation avant la fin du parcours prévu. 

Vendredi 13/12, des affrontements nocturnes ont eut lieu à Limassol, Larnaca et Nicosie, menant à des dizaines d’arrestations. Des heurts entre jeunes et forces de l’ordre ont conduit à des destructions de véhicules de police, de décorations de Noël, à des incendies de pneus et de poubelles. Les affrontements ont commencé vendredi soir, des jeunes ont lancé des pétards et des feux d’artifice pour fêter le 13 décembre, une date associée au numéro « 1312 » et à l’acronyme « ACAB », qui signifie « All Cops Are Bastards » ( voir article ici ) Des policiers qui tentaient de rétablir l’ordre ont été repoussés par des jets de pierres, des jets de fusées éclairantes et des lancés de matériel de pyrotechnie. Des unités anti-émeutes ont été déployées dans les zones de Prodromos, Feneromeni, Drosia et Agii Anargiri pour tenter de contrôler la situation.

Au total, 23 personnes ont été interpellées, 10 à Larnaca, 9 à Nicosie et 4 à Limassol. Samedi, le tribunal de Larnaca a placé en détention provisoire huit personnes, ils ont été relâchés après 48 heures d’enfermement. A Nicosie, cinq jeunes ont été inculpés, deux d’entres eux étaient en possession de pétards. La police de Larnaca examine les images de vidéosurveillance, et d’autres arrestations pourraient être effectuées au fur et à mesure que l’enquête se poursuit.

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Parastoo Ahmadii, chanteuse iranienne populaire, a été arrêtée pour avoir, selon le régime islamiste: « enfreint plusieurs règles strictes du code de l’habillement des femmes ». Elle s’est présentée sur scène tête nue et portant une robe sans manche en signe de protestation contre le régime iranien durant un concert en ligne. En Iran, les chanteuses sont confrontées à des restrictions sur leur performance devant un public mixte. Compte tenu de ces lois, Ahmadi pourrait faire face à des accusations liées à l’indécence publique, à la violation du code vestimentaire du pays et même à la mise en danger de l’ordre public. Deux autres membres du groupe ont été arrêtés dans leur studio à Téhéran. Le lieu de détention des 3 personnes n’est pas connu, ils semblent n’avoir aucun contact avec l’extérieur.

ÉDIT: La chanteuse et ses deux musiciens ont finalement été relâchés au bout de quelques heures de détention.

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