La police new-yorkaise a procédé, ce mercredi 7 mai, à au moins 70 arrestations lors d’une manifestation pro-palestinienne à l’université de Columbia. Les manifestants réclamaient la libération de la Palestine et la libération de Mahmoud Khalil, meneur du mouvement étudiant pro-palestinien. L’ex-étudiant a été interpellé le 8 mars et placé en détention à Jena, en Louisiane, où il est menacé d’expulsion ( nos articles ici et ici). Les autorités américaines le soupçonnent d’avoir des liens avec le mouvement palestinien Hamas. Depuis son arrestation pour son rôle de porte-parole de la contestation contre la guerre à Gaza, Mahmoud Khalil est devenu le symbole de la volonté du président américain de museler ce mouvement étudiant.

Un groupe d’étudiants pro palestiniens se nommant « Students United for Palestinian Equality and Return ( SUPER) » ont occupé une partie du campus de l’université de Washington ce lundi 5 mai. Le bâtiment occupé est consacré à l’ingénierie, l’université avait reçu pour sa construction une dotation de 10 millions de dollars de la part de Boeing, les étudiants ont appelé l’UW  à couper ses liens avec l’avionneur accusé de fabriquer des armes utilisées à Gaza. Les forces de l’ordre en tenue anti-émeutes ont violemment évacué le bâtiment aux alentours de 23 heures et procédé à 30 arrestations musclées. Les personnes interpellées, mises en garde à vue, sont accusées d’intrusion, destruction de propriété, désobéissance et association de malfaiteurs.

Bruxelles lundi soir, plusieurs appels à manifester contre le racisme et la violence de certains supporters du Club de Bruges avaient été lancés sur les réseaux sociaux. La veille, en marge de la finale de la Coupe de Belgique de football, des hordes de brugeois racistes, gangrenés par l’extrême droite avaient attaqué plusieurs commerces de Molenbeek-Saint-Jean, de Jette et agressé des habitants. 80 personnes avaient du être prises en charge par les secours dont 9 ont dû être emmenés dans les hôpitaux. Plus de 500 personnes se sont rassemblées à la Bourse pour dénoncer les ratonnades de la veille. Un cortège s’est ensuite formé pour emprunter le boulevard en direction de la gare du Midi. Différents groupes de jeunes manifestants ont alors jouer au chat et à la souris avec les forces de l’ordre. La police est intervenue pour les disperser, faisant usage de gaz lacrymogènes. Ils ont aussi utilisé des canons à eau, les jeunes en colère avaient allumé des feux, notamment sur le boulevard du Midi et Porte d’Anderlecht. Une source officielle évoquait d’abord une cinquantaine d’arrestations, finalement, la police bruxelloise a procédé à l’interpellations d’une vingtaine de jeunes mineurs qui jetaient des projectiles vers les forces de l’ordre et 12 arrestations administratives.

 

 

Rong Chhun, une figure populaire de l’opposition cambodgienne a été condamnée, par un tribunal à 4 ans de prison ce lundi 5 mai, pour incitation aux troubles sociaux. Ex-syndicaliste et conseiller du parti Pouvoir du peuple, il a été reconnu coupable d’incitation à perturber la stabilité sociale, une accusation fréquemment utilisée contre les militants de l’opposition. Il n’a pas été précisé s’il serait immédiatement arrêté. Des poursuites avaient été lancées l’année dernière après sa rencontre avec des paysans victimes de litiges fonciers. Il avait déjà été condamné en août 2021 à 2 ans de prison, pour avoir dénoncé des « irrégularités » du gouvernement lors de la redéfinition de la frontière orientale du pays ( voir notre article ).

« Aujourd’hui j’ordonne au Bureau des prisons, ainsi qu’au ministère de la Justice, au FBI et au ministère de l’Intérieur de rouvrir, agrandir substanciellement et reconstruire Alcatraz pour enfermer les criminels les plus dangereux et violents » a écrit le président Trump sur Truth Social, estimant que la remise en fonction de l’établissement fermé en 1963 sera un « symbole de loi, d’ordre et de justice ». Forteresse transformée en prison fédérale de haute sécurité en 1934, le pénitencier Alcatraz a plutôt été le symbole de l’inhumanité du système carcéral américain. Fermée en 1963, elle avait été occupée par des militants amérindiens de 1969 à 1971.

Ce vendredi 2 mai, 2 activistes du mouvement Extinction Rebellion ont été condamnés à verser 150 € d’amende chacun, pour avoir tagué un pont de la SNCF. Valérie, 54 ans et  Martin, 47 ans, tous deux militants écologistes ont été jugés devant le tribunal de Carcassonne, pour répondre aux accusations de « dégradation d’un ouvrage d’art de la SNCF », « dégradation ou détérioration légère d’un bien par inscription, signe ou dessin, commise en réunion » à Carcassonne en février 2024, lors des actions menées pour dénoncer la construction de l’A69 entre Castres et Toulouse . Un combat qui a mené à l’arrêt du chantier ( voir article ici

1er mai à Montréal, 20h00, une manifestation organisée par la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) s’est soldée par sept arrestations. Le rassemblement avait pour but de dénoncer le capitalisme et le fascisme, à l’heure où « les discours réactionnaires et violents se multiplient » au Canada comme ailleurs dans le monde. Avant même que les premiers discours aient commencé, de nombreux agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) avaient encercler les quelques dizaines de manifestants, qui scandaient des slogans dénigrant le corps policier. Après quelques altercations avec les forces de l’ordre, le cortège a commencé à défiler dans les rues avoisinantes, banderoles déployées, escortés par plusieurs dizaines d’agents. 20h30, les policiers ont ciblé un des manifestants dans la foule pour l’arrêter, en riposte, les manifestants ont lancé quelques projectiles et fait usage d’engins pyrotechniques. La police a alors diffusé du gaz irritant vers le cortège et dispersé la foule. Un policier a été blessé, il n’a pas été possible de confirmer auprès d’Urgence Santé si d’autres personnes présentes ont été blessées. Les manifestants arrêtés sont accusés de voies de fait, de menaces, d’entrave au travail des policiers et d’agression.

300 000 personnes ont défilé en France selon la CGT, dont 100 000 à Paris en direction de la place de la Nation. La présence policière est plutôt forte. 2 000 membres des forces de l’ordre ont été mobilisées pour encadrer cette manifestation. Le stand que le Parti socialiste avait installé sur le parcours a été attaqué (banderole arrachée, politicien bousculé), provoquant l’intervention des gendarmes. Au final, 54 personnes sont en gardes à vue suite à la manifestation, dont une personne suspectée d’avoir participé à l’attaque du stand du PS. Les 53 autres personnes sont en garde à vue « principalement pour des infractions de participation à un attroupement en vue de commettre des violences ou dégradations lors de manifestation sur la voie publique et dissimulation volontaire du visage lors d’une manifestation accompagnée de troubles à l’ordre public », selon le parquet.

En Turquie, les célébrations du 1er-Mai se tenaient cette année dans un contexte de crise politique à laquelle s’ajoute une crise économique marquée par l’inflation et la chute du pouvoir d’achat des salariés. À Istanbul, la plupart des syndicats et des partis politiques s’étaient donné rendez-vous sur la rive asiatique, mais d’autres manifestants ont tenté de marcher vers la célèbre place Taksim interdite. Près de 400 manifestants ont été arrêtés. Un total de 52.656 policiers étaient déployés et avaient paralysé une partie de la ville depuis la veille pour empêcher tout rassemblement sur l’emblématique place et les quartiers avoisinants. Les forces de l’ordre avaient procédé à une centaine d’arrestations préventives parmi les personnes ayant appelé à manifester sur la place ( notre article ici ).

Jeudi, plusieurs centaines de manifestants révolutionnaires ont défilé en trois petits groupes dans le 4e arrondissement de Zurich. Peu après 15 heures, ils se sont soudainement rassemblés pour former une manifestation. Avec l’appui d’un hélicoptère,  la police de la ville de Zurich a bloqué le cortège dans la Kasernenstrasse. Des pierres, des bouteilles et des feux d’artifice ont été lancés sur la police qui a tiré des balles en caoutchouc et  pulvérisé des gaz lacrymogènes. La police a nassé un groupe de manifestants, mais la majorité des autres a pu éviter l’encerclement (certain traversant même la rivière Sihl).

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