Des tirs de gaz lacrymogène ont résonné ce mardi à l’Université de Lomé (UL), lors de la répression par les forces de l’ordre des étudiants qui y tenaient une Assemblée générale (AG). Regroupés en masse le matin à l’appel du Mouvement pour l’épanouissement des étudiants Togolais (MEET), les étudiants ont été dispersés à coups de matraques par la police sollicitée par l’administration qui a déclaré que l’espace occupé par les étudiants n’était pas celui convenu.

Policiers sur le campus de Lome

Policiers sur le campus de Lome

Samedi 19 août, deux manifestants ont été tués par des tirs des forces de l’ordre et une soixantaine de personnes arrêtées lors des manifestations organisées par le Parti national panafricain (PNP). Le PNP avait appelé à manifester sous le mot d’ordre : « 50 ans, ça suffit » réclamant le retour à la Constitution de 1992, pour protester contre le système actuel qui permet au président Faure Gnassingbé de se présenter de façon illimitée à des élections présidentielles. D’autres manifestations avaient été réprimées dans le passé (voir notre article ici). Des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes togolaise (Lomé, Anié, Kara et Sokodé) qui ont toutes été violemment dispersées. La répression a été la plus brutale à Sokodé, ville située à plus de 300 km de la capitale, et bastion du PNP où les deux manifestants ont été tués. La police et la gendarmerie en charge de la sécurité lors des manifestations ont reçu du renfort de l’armée. Les forces de l’ordre ont utilisé des balles en caoutchouc et selon des témoins, il y aurait eu des tirs à balles réelles. Lors des affrontements, le commissariat de Sodoké a été incendié ainsi que deux véhicules de police et du matériel dont des munitions auraient été volées.
Au Gabon, un rassemblement de ressortissants togolais avait eu lieu le même jour devant l’ ambassade du Togo à Libreville. La manifestation a également été réprimé et le représentant du PNP au Gabon arrêté et relâché le soir même. CAP 2015 (rassemblement de partis de l’opposition) et le PNP ont appelé à une journée de recueillement le vendredi 25 août en hommage aux victimes et appellent à « cesser toute activité professionnelle et économique toute la journée du vendredi 25 août 2017 de 6 heures à 18 heures » pour exiger notamment la libération des personnes arrêtées lors des dernières manifestations.

Manifestation à Lomé le 19/08/2017

Manifestation à Lomé le 19/08/2017

Un manifestant a été tué et plusieurs ont été blessés par balle mardi 28 février à Lomé, où des chauffeurs de taxis et taxi-motos protestaient contre la hausse des prix du carburant. On compte aussi plusieurs blessés dans les rangs des forces de sécurité. Dans la journée, la police a dispersé des chauffeurs de taxis et motos-taxis qui bloquaient plusieurs carrefours de la capitale togolaise pour protester contre la hausse d’environ 10% des prix à la pompe. Certains manifestants ont dressé des barricades de pneus et de pierres, et un bus de transport en commun appartenant à l’Etat a été incendié. Les funérailles du chauffeur tué se sont déroulées le 1er mars sous haute surveillance policière. L’état d’un des jeunes blessés par balle a empiré hier, il se trouve dans un état critique.

Le jeune Aminou, blessé par balle, dont l’état s’est empiré

Le jeune Aminou, blessé par balle, dont l'état s'est empiré

Les populations de Zéglé, non loin de Kpomé, dans la préfecture de Zio, ont été déplacées de leur ancien lieu d’habitation pour être réinstallées un peu plus loin, afin de faire place à la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) pour l’exploitation du phosphate. Ces populations lassées des promesses non tenues, (elles restent sans école, sans transport et même sans eau alors que l’exploitation du phosphate engendre d’énormes profits), avaient projeté de manifester lundi, mais des forces de l’ordre et de sécurité avaient été déployées sur les lieux et autour du site d’exploitation.

Ainsi, leur manifestation pour réclamer de meilleures conditions de vie sur le nouveau site où elles ont été déplacées a tourné à un affrontement très violent. Les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes, pour disperser ces manifestants, décidés à perturber les activités au niveau de la carrière des phosphates. Les affrontements ont fait de nombreux blessés et peut-être un mort.

Une mine de phosphate au Togo

Une mine de phosphate au Togo

Depuis le début de l’année, le MEET, Mouvement pour l’épanouissement de l’étudiant togolais convoque des Assemblées générales pour soumettre une série de doléances à la présidence de l’Université (allocations et bourses non payés, manque de transport, frais de logement dans les cités sur le campus excessifs, etc.). Une première Assemblée générale tenue le 13 janvier 2016 avait déjà tourné à l’affrontement. L’association estudiantine aurait adressé un courrier aux autorités en charge de l’enseignement supérieur exprimant leurs revendications. Courrier qui serait resté lettre morte, d’où l’appel à manifester durant 48 heures lancé par le MEET jeudi passé.

Ce jour là, le campus universitaire de Lomé a été le théâtre d’affrontements entre étudiants et forces de l’ordre – la manifestation d’étudiants ayant été interdite par les autorités. Bilan provisoire de la journée : au moins cinq blessés du côté des étudiants, dont deux grièvement à la tête. Du coté des forces de l’ordre, trois policiers seraient blessés, et une voiture de gendarmerie a été incendiée.

Le véhicule de gendarmerie incendié sur le campus

Le véhicule de gendarmerie incendié sur le campus

Vendredi 21 novembre, Lomé, capitale du Togo, une manifestation qui réclamait une série de réformes au gouvernement, notamment une limitation du nombre de mandats présidentiels a été violemment dispersée par la police, on compte au moins deux blessés graves. L’autre rassemblement, en soutien au président Faure Gnassingbé, n’a bien sûr subit aucun assaut. Faure Gnassingbé a remplacé à la présidence du Togo son père, Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé le pays pendant 38 ans au service des intérêts français dans la sous région, et exécuté des centaines d’opposants.

Faure Gnassingbé, avec l’appui de l’armée, prendra le pouvoir au lendemain du décès de son père, mais la pression de la communauté internationale le forcera à se présenter comme candidat à l’élection présidentielle de 2005. L’armée, dévouée au clan Gnassingbé, fera irruption dans les bureaux de vote et des urnes disparaitront, mais la France se déclarera satisfaite du déroulement de l’élection, tandis que l’opposition sera massacrée. En 2010, c’est le système de transmission des résultats qui sera changé au dernier moment, suite à des « pannes », et le président sera « réélu ». Faure Gnassingbé a pour le moment la possibilité de se présenter de façon illimitée à des élections présidentielles qui, par fraude, lui donneront toujours la victoire. Fidèle soutien de la politique impérialiste de la France, il a envoyé, il y a peu, son armée combattre les civils révoltés au Burkina Fasso.

Togo: Manifestation anti-présidentielle réprimée

Les ouvriers du chantier de la nouvelle aérogare de Lomé réclament des arriérés de salaire, des indemnités de travail de nuit, des congés de travail payés. Ils ont observé pour cela des mouvements de cessation de travail les 20 et 21 octobre dernier. Ce qui leur a valu des persécutions de tout genre de la part des autorités togolaises. Quant à l’employeur a carrément décidé de renvoyer les grévistes, qui se retrouvent actuellement dans la rue sans indemnités.

Togo: Grévistes licenciés

La direction de l’Office Togolais des Recettes (OTR) menace de mettre « immédiatement » fin aux contrats des travailleurs contractuels et d’enclencher les procédures disciplinaires contre les travailleurs statutaires qui répondraient à l’appel à une grève du zèle lancé par le Syndicat National des Agents des Douanes et l’Union des Syndicats des Agents du Fisc de mardi prochain à samedi. Les syndicats protestent contre la manière dont est faite la réforme de l’OTR, qui fusionnera les services des douanes et des impôts.

Abalo Akéta est un dirigeant de la combattive Union des syndicats de l’éducation du Togo (USET), à l’origine des grèves qui ont perturbé l’enseignement lors de l’année académique 2013-2014, et qui lui avait valu une arrestation (voir notre article). Le ministre de l’Enseignement vient de régler son cas en demandant sa mise à disposition de la Fonction publique. Une punition des plus insolites alors qu’il y a un manque criard d’enseignants au Togo. Le ministre de la Fonction publique a bien sûr accédé à la demande de son collègue, en casant l’enseignant-syndicaliste contre sa volonté : « Je n’ai jamais formulé cette demande puisse que je ne suis pas administratif, déclare M. Aketa. Je suis un enseignant, professeur d’économie recruté comme tel. Au moment où le gouvernement organise des concours pour recruter des enseignants afin de combler le besoin sur le terrain, des ministres déclarent certains enseignants forfait pour des raisons syndicales ». Dans son rapport général rendu publique ce mercredi, l’USET dénonce une entrave à la liberté syndicale.

L’affaire intervient à un moment où le Gouvernement mène des discussions difficiles avec les syndicats sur l’adoption du statut général de la Fonction publique, la grille salariale et la valeur indiciaire, et leur application à partir de janvier 2015. D’après la Synergie des Travailleurs du Togo (STT), les propositions du gouvernement sont inacceptables. On s’attend donc à une rentrée difficile en septembre prochain.

Togo: Syndicaliste écarté de l’enseignement

Le Rapporteur général de l’Union des Syndicats des Enseignants du Togo (USET), Akéta Abalo, devait se rendre à une réunion de sa base puis se rendre à une conférence de presse de la Synergie des travailleurs du Togo (STT) lorsqu’il fut interpellé par des agents en civile de la Direction générale de la police judiciaire.

Akéta Abalo

Akéta Abalo