La journée contre les violences policières du 15 mars sera l’occasion de poser la question de la répression et de la résistance à la répression dans le cadre du projet révolutionnaire. Ces thématiques sont parmi celles qui invitent le plus à l’adoption par les révolutionnaires de positions objectivement réformistes. Bien des facteurs nourrissent cette tendance : la volonté légitime de ne pas se substituer aux victimes, la volonté d’avoir des résultats matériels immédiats, etc. Cela débouche sur un horizon d’objectifs tels que la condamnation de policiers violents ou la réforme des polices.
Comment développer une lutte antirep qui nourrisse le processus révolutionnaire ?
Il s’agira de la question centrale d’une journée d’étude que nous proposons le lendemain de la manifestation, autrement dit le samedi 16 mars.
Nous y proposerons aussi des ateliers pratiques : comment analyser les risques, pratiquer une contre-filature ou comment débusquer des tentatives d’infiltration, etc.
Et en séance plénière, nous ferons l’analyse du rapport 2023 de la Sûreté de l’état.
Le 16 mars à partir de 13H, au « 370 Grados », 370 chaussée de Ninove, 1040 Anderlecht (métro Gare de l’Ouest)

La Chambre a approuvé jeudi en séance plénière un projet de loi qui permet l’utilisation de nouvelles techniques ADN dans les enquêtes criminelles. Il sera notamment possible de recourir à la “recherche familiale”. Les banques de données nationales contiennent 12.000 profils ADN et la Belgique a accès aux banques de 23 pays, ce qui représente au total des millions de profils. Actuellement, seule une comparaison directe peut être menée entre une trace ADN et un suspect. Or, il est possible aussi d’identifier une personne par une comparaison avec le profil ADN de membres de la famille. Un “match” partiel permettra d’indiquer un éventuel lien de parenté direct. Le texte approuvé autorisera cette recherche. La concordance trouvée ne pourra toutefois servir d’unique preuve mais aidera les policiers dans leur enquête.

Nul ne pourra être contraint de donner son ADN dans le cadre d’une recherche familiale. La recherche devra se faire en première ligne, c’est-à-dire par le biais des parents, enfants, frères et sœurs. Le projet de loi donne également un cadre à la technique d’investigation fondée sur le chromosome Y, qui n’existe que chez les hommes et se transmet de manière presque identique d’un père à un fils. La durée de conservation des échantillons dans les banques de données sera significativement revue puisqu’elle passera de 6 mois à 30 ans, comme c’est déjà le cas pour les profils ADN.

Dimanche, un groupe d’antifascistes a fait irruption dans une réunion du parti « chez nous » à Monceau-sur-Sambre. Il y a eu des heurts, des fumigènes, et la réunion fasciste n’a pu se tenir. L’arme au poing, les policiers du GSA, le groupe spécial d’appui de la police de Charleroi, sont intervenu, ont intercepté un véhicule et arrêté cinq personnes. Le groupe fasciste a annoncé qu’il porterait plainte

La cour d’appel de Bruxelles a rendu son arrêt dans l’affaire plaidée le 30 novembre 2023, qui opposait l’ancien président de la Ligue des droits humains et actuel vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains Alexis Deswaef au commissaire de police Pierre Vandersmissen. La cour confirme la décision rendue en première instance en juillet 2021. Alexis Deswaef, actuel vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains, était accusé par Pierre Vandersmissen, alors commissaire de police à la zone de Bruxelles Capitale-Ixelles, de faits de harcèlement et d’outrages, entre 2008 et 2016. Les faits visés par l’action en justice étaient des propos tenus par Alexis Deswaef sur la police dans les médias et sur les réseaux sociaux, dans le cadre de sa fonction d’avocat ou de président de la LDH. La cour d’appel a estimé que ces propos relevaient de la liberté d’expression dans le cadre de sa fonction de président de la Ligue des droits humains, comme le tribunal correctionnel de Bruxelles avant elle dans son jugement du 15 juillet 2021. Il aura fallu des années de procédures pour établir que ces poursuites étaient sans fondement, ce que le parquet avait d’ailleurs confirmé en classant sans suite la plainte initiale du commissaire.

Le Conseil des ministres vient de marquer son accord sur la construction d’un nouveau centre d’appui logistique de la police fédérale sur le même site que l’actuel, à Uccle. Plusieurs bâtiments du site «Baron van Hamme» (I, J, K, F, E, O), situés rue éponyme à Uccle, ne peuvent plus être utilisés en raison de leur mauvais état général. En dépit de plusieurs chantiers et travaux, l’infrastructure actuelle n’est plus opérationnelle. Celle-ci compte notamment des bureaux, des espaces d’activités productives, un garage couvert pour quelque 200 véhicules, un énorme magasin de stockage-distribution d’équipements individuels et un atelier d’imprimerie. L’objectif est donc de lancer un projet pour la démolition-reconstruction d’un nouveau centre logistique sur le même site. Le marché sera cadré par une procédure concurrentielle avec négociation.

L’action « Code rouge » cette année visait l’aviation avec deux cibles principales: l’aéroport d’Anvers (n°1 des jets privés) et l’aéroport de Liège (en particulier le hub d’Alibaba). Malgré des centaines d’arrestations (750 au dernier décompte, dont 320 militants ont été interpellés avant l’action à Anvers), des groupes de manifestants ont pu pénétrer dans les deux sites.

Un centre d’entraînement pour la police fédérale a été inauguré ce matin à Jumet au sein d’un complexe appartenant déjà à la police. Ce centre d’entraînement de 3000m² permet à toutes les unités de la police fédérale et locale de s’entraîner et de se former dans deux bâtiments. Le grand bâtiment permettra un entraînement classique : salle de sport, dojo, fitness, salles de cours. Le second bâtiment permettra de perfectionner la tactique et les techniques d’intervention sur le terrain. Y sont aménagé un appartement et une maison, avec des pièces de vie, un café factice, un magasin et un commissariat factice.

En vertu de la circulaire relative à la formation et à l’entrainement en maitrise de la violence, les policiers fédéraux comme locaux doivent au minimum s’entrainer quatre fois par an en tir et en tactique et technique. Pour effectuer ces entrainements, ils pourront se rendre dans le nouveau centre. Le centre servira également aux unités spéciales de la police qui pourront y effectuer leurs entrainements hebdomadaires. La Régie des Bâtiments a investi plus de 7 millions d’euros pour la construction de ce nouveau complexe.

Des manifestant.e.s ont bloqué dès 7 heures du matin l’accès à l’entreprise OPI Sensor Systems à Audenarde. Cette entreprise appartient au groupe d’armement israélien Elbit Systems, qui fournit entre autres des drones et des équipements militaires terrestres de l’armée israélienne ainsi que du matériel de surveillance pour le mur en Cisjordanie. La police locale est arrivée sur place et a exigé le départ des manifestant.e.s dans l’heure mais elle a été confronté à un refus. Vers midi, des renforts de la police fédérale (dont l’équipe anti-lock-on, une auto-pompe et le bus cellulaire) sont intervenus pour mettre fin à l’action. Une vingtaine de manifestant.e.s, soit la moitié des participant.e.s  ont été embarqué.e.s . Des procès-verbaux ont également été dressés. Les manifestant.e.s commencent sont maintenant (16H30) relâché.e.s au compte-goutte.
EDIT (17H20): Tout le monde est libéré

La loi introduisant la peine subsidiaire d’interdiction de manifester fait débat depuis plusieurs mois. Elle avait remise en cause après un premier accord (voir ici) et un avis du Conseil d’Etat (voir ici), les syndicats ayant fait fortement pression sur le PS. Un accord a finalement été trouvé. La peine subsidiaire d’interdiction de manifester est finalement retirée. La clause relative aux droits et libertés en matière de restrictions de la circulation (dite “loi Bodson”) est aussi supprimée. La notion d’”entrave méchante” est ainsi retirée. Cependant la notion d’entrave méchante à la circulation continue d’exister dans le code pénal. Elle pourra toujours être invoquée par un tribunal s’il s’avère que des faits commis lors d’une grève ou d’une manifestation entrent dans ce cadre.

D’autres articles de la loi sont maintenus. La comparution immédiate sera réformée avec l’instauration d’une procédure courte en cinq jours ouvrables. En première lecture, le gouvernement avait déjà donné son feu vert à une procédure d’un minimum de 10 jours et d’un maximum de 70 jours. Celle-ci sera désormais accélérée à un minimum de 5 jours et un maximum de 40 jours. Cette procédure accélérée sera mise en place uniquement en cas d’accord du suspect. Les poursuites et sanctions visant les agressions contre les personnes exerçant des fonctions sociales d’autorité (y compris la violence contre la police) seront aussi renforcées.