Le célèbre sociologue marxiste Boris Kagarlitsky, auteur de plusieurs livres remarqués, est actuellement détenu et risque jusqu’à 7 ans de prison s’il est reconnu coupable de l’accusation de « justification du terrorisme ». Son crime est d’avoir dénoncé l’invasion de l’Ukraine par le président russe Vladimir Poutine. La décision du 26 juillet de le détenir jusqu’à son audience fin septembre a été prise devant un tribunal à huis clos de la ville reculée de Syktyvkar – loin de Moscou où il avait été arrêté la veille – et en l’absence de son avocat. Les agents du Service fédéral de sécurité (FSB) ont également ciblé Rabkor (« Correspondant ouvrier »), la plateforme médiatique en ligne que Kagarlitsky édite. Jusqu’à présent, au moins trois personnes associées à Rabkor ont été perquisitionnées et interrogées.

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Magee a grandi en Louisiane et, en 1955, à l’âge de 16 ans, il est arrêté pour « tentative de viol » pour avoir eu une relation avec une femme blanche dans une région contrôlée par le Ku Klux Klan. Magee sera condamné à huit ans de prison dans le bagne agricole d’Angola puis recevra l’ordre de quitter la Louisiane en 1962. Magee s’est rendu, ensuite, à Los Angeles où il a été arrêté pour un conflit lié à 10 dollars de marijuana. Après son arrestation, il a été battu si violemment qu’il sera hospitalisé pendant trois jours. Il sera condamné à une peine allant « de sept ans à la prison à vie » dans le cadre d’une politique californienne de condamnation systématique des Noirs et des Hispanique à des peines de durée indéterminée pour des délits mineurs.

Comme George Jackson (qui avait été condamné à une peine de durée indéterminée pour un vol de voiture) et tant d’autres Noirs incarcérés, Magee s’est politisé pendant son incarcération, adoptant le deuxième prénom « Cinque » en hommage au leader de la rébellion sur le navire négrier Amistad. Il deviendra le conseiller juridique de ses co-détenus. Il intentera et gagnera un procès permettant de dédommager la famille d’un prisonnier battu à mort par les gardiens de San Quentin en février 1970. Magee devient alors une figure politique connue, ce qui éloigne toute possibilité de libération.

Le 7 août 1970, Jonathan Jackson, le frère de George Jackson, âgé de 17 ans, fait irruption dans une salle d’audience du comté de Marin, armé de fusils, avec l’intention de s’emparer de la salle d’audience pour exiger la libération des « frères de Soledad ». Ceux-ci étaient accusés d’avoir tué un gardien blanc à la prison Soledad, connue pour ses meurtres racistes et ses brutalités à l’encontre des prisonniers noirs et hispaniques. Trois prisonniers, dont Magee, qui se trouvaient par hasard dans la salle d’audience, se sont joints à Jonathan Jackson. Les quatre hommes tentent de s’enfuir en prenant pour otages, le juge, le procureur et trois jurés. Les gardiens tirent sur leur camionnette, tuant tout le monde sauf Magee et le procureur qui seront grièvement blessés. Magee sera condamné en 1975 à la prison à vie pour « kidnapping » et jusqu’à aujourd’hui toutes les demandes de libération conditionnelle étaient refusées. Il sera maintenant libéré à l’âge de 82 ans, après avoir purgé plus de 58 ans de prison.

 

Mutulu Franklin est décédé dans sa cellule, à 72 ans, dans la nuit du jeudi 6 au vendredi 7. Combattant de la Black Liberation Army, beau-père de Tupac Shakur, il a passé 36 ans derrière les barreaux après avoir été condamné à 60 de prison. La liberté conditionnelle lui a été refusée à neuf reprises et on lui a diagnostiqué un cancer de la moelle osseuse en phase terminale, les médecins lui donnant six mois à vivre. Il avait été accusé et reconnu coupable pour son implication dans  une opération de financement de la Black Liberation Army qui avait coûté la vie à deux policiers de New York et d’un garde armé. Mutulu Shakur avait aussi été reconnu coupable d’avoir participé à l’organisation de l’évasion d’Assata Shakur, une dirigeant de la BLA, d’une prison du New Jersey en 1979. Assata Shakur réside aujourd’hui à Cuba.

 

Hier, jeudi 5, le tribunal de Gênes a rendu son jugement en première instance pour le procès « Diamante », contre les compagnons anarchistes Evelin et Gianluca (suite aux arrestations du 16 mars 2022). Evelin a été acquittée de toute accusation et Gianluca a été condamné à 4 ans et 6 mois de prison (en plus de 15 000 euros d’amende), pour « possession illégale d’explosifs » (art. 1 et 2 de la loi n°895/67) et « tentative de délit » (art. 56 du code pénal), alors qu’il a été acquitté de l’accusation de « fabrication ou possession de matériel explosif, dans le but de porter atteinte à la sécurité publique » (art. 435 du code pénal). La circonstance aggravante de la « finalité de terrorisme ou de subversion de l’ordre démocratique » (en relation avec l’art. 270 bis, §1 du code pénal), envisagée pendant l’enquête, n’a pas été retenue. Le parquet avait demandé 5 ans et 6 mois de prison (en plus de 15 000 euros d’amende) pour Evelin et 9 ans et 6 mois (et 30 000 euros) pour Gianluca. Ce dernier est toujours aux arrestations domiciliaires avec toutes les contraintes.

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La Cour d’appel de Turin condamné Anna Beniamino  à 16 ans et 9 mois (au lieu de 17 ans en première instance) et Alfredo Cospito à 23 ans (au lieu de perpétuité). Le parquet avait demandé la perpétuité pour Alfredo et 27 ans pour Anna. En première instance, Anna et Alfredo avaient été condamné pour association subversive avec finalité de terrorisme et de subversion de l’ordre démocratique, attentat avec finalités de terrorisme, provocation aux crimes et délits avec la circonstance aggravante de la finalité de terrorisme, etc., mais aussi et surtout pour « attentat-massacre » (« strago »), alors même qu’il n’y avait pas eu de blessé. La qualification d’attentat-massacre avait impliqué la condamnation obligatoire d’Alfredo à la perpétuité sans possibilité de libération anticipée, et qu’il soit détenu au 41bis. Ce caractère obligatoire de la peine de perpétuité avait été modifiée par la Cour constitutionnelle le 18 avril dernier, alors qu’Alfredo menait sa grève de la faim. C’est cette décision qui a amené Alfredo a suspendre sa grève (voir notre article) et de fait, cette décision a donc permis de faire tomber la perpétuité.

Alfredo Cospito

Alfredo Cospito

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Le 14 juin, le Conseil judiciaire d’Amfissa a décidé le militant anarchiste Giannis Michailidis devait être mis en liberté conditionnelle. La libération a eu lieu deux jours plus tard. Giannis, après une lutte acharnée au cours de laquelle il a fait une grève de la faim de 33 jours et une grève de la soif de 4 jours, a donc réussi à obtenir ce à quoi il avait droit et qu’il réclamait depuis l’année dernière.

La solidarité allait croissante avec Giannis. Parmi les dernières initiatives nous pouvons mentionner l’incendie d’un véhicule de la chaîne de supermarché AB Vassilopoulos (photo), le ΚΕΠ (le bureau étatique de conseils aux citoyens) et l’ELΤΑ (la Poste) du secteur de Kaisariani (banlieue d’Athènes) avient été attaqués.

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Ivan avait été arrêté par les services anti-terroristes samedi 11 juin 2022. Il est inculpé de six incendies de véhicules qui ont eu lieu à Paris et Montreuil entre janvier et juin, souvent revendiqués en solidarité avec des prisonnier.e.s anarchistes (la dernière, la voiture d’une ambassade, a été incendiée le soir de son interpellation, dans le 17e). Il a été arrêté après des mois d’enquête, de filatures, d’écoutes téléphoniques, d’espionnage via une caméra installée dans l’entrée de son immeuble, etc. Il est en liberté provisoire depuis le 12 juin. La juge d’instruction a émis une ordonnance le plaçant sous contrôle judiciaire (interdiction de se rendre en Île-de-France ; interdiction de sortir de France métropolitaine ; pointage chez les gendarmes une fois par semaine ; remise au greffe du tribunal de son passeport et de sa pièce d’identité). Au moment de la sortie, le greffe de la prison de Villepinte lui a remis un gros paquet de courrier qui « trainait ». Il y avait aussi un colis le 22 juillet 2022 (avec des periodiques anarchistes et des livres en italien) et que la prison avait décidé de ne pas lui donner.

La prison de Villepinte

Georges Abdallah est incarcéré depuis maintenant 39 ans, qu’il est libérable depuis 1999. Son avocat a introduit jeudi 8 juin, une demande de libération conditionnelle devant le juge d’Application des Peines. Demain dimanche 18 aura lieu à Paris, comme chaque mois de juin, une manifestation pour exiger la libération de Georges Abdallah. Rendez-vous au Métro Ménilmontant à Paris, demain dimanche 18 juin, à 14h. Cette manifestation clôture une semaine internationale d’action.

 

Le verdict est tombé dans le procès de trois anarchistes accusé.e.s d’être membres de l’Organisation d’Action Anarchiste à Thessalonique. Le tribunal a finalement décidé de ne pas utiliser les lois anti-terroristes, ce qui a débouché sur des condamnations plus légère que ce que l’on pouvait craindre si elles avaient été appliquées. Panos a été déclaré innocent. Georgia a été condamnée à 16 mois mais comme elle a déjà suffisamment purgé en détention préventive, elle a été libérée sans condition. Thanos, qui avait assumé la responsabilité politique de l’action de l’Organisation, a été condamné à six ans et 9 mois. Considérant ce qu’il a déjà purgé en préventive et le calcul de réduction des peines, il pourrait être libéré dans un an.

(action de l’Organiosation d’action anarchiste contre le groupe de média Real)

 

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