Le militant kurde Mehmet Çakas a été arrêté en Italie en décembre 2022 à la demande des autorités allemandes et extradé vers l’Allemagne en mars 2023. En avril 2024, le tribunal régional supérieur de Celle a condamné Çakas à 2 ans et 10 mois de prison pour « appartenance au PKK ». Çakas est actuellement détenu à la prison d’Uelzen en Basse-Saxe et sa libération est prévue pour le 4 octobre 2025. Cependant, la demande d’asile du militant politique Çakas a été rejetée par l’Office fédéral des migrations et des réfugiés (BAMF). Le tribunal administratif de Lunebourg a également rejeté le recours contre son expulsion sans en examiner les motifs. Récemment, le parquet général a abandonné l’exécution de sa peine de prison, ouvrant la voie à son expulsion vers la Turquie. L’avocate de Mehmet Çakas a déposé un recours en urgence auprès de la Cour constitutionnelle allemande contre la décision d’expulsion. La décision est attendue dans les prochains jours.

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Le 2 juillet à Diyarbakır, Çetin Arkaş a été libéré et accueilli par des centaines de personnes sous les slogans « Bijî berxwedana zîndanan » (Vive la résistance en prison) et « Berxwedan jiyan e » (La résistance, c’est la vie). Il était détenu depuis plus de 33 ans et sa libération avait été reportée 8 fois.

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Ne tenant aucun compte du cessez-le-feu déclaré unilatéralement par le PKK, et profitant au contraire de la liberté de mouvement que cela lui offre, l’armée turque intensifie ses attaques contre les bases de la guérilla kurde dans le Kurdistan irakien. Selon les HPG (les forces armées du PKK), ces deux dernières semaines, les forces armées turques ont intensifié leurs attaques dans la zone située entre le district d’Amadiya et le sous-district de Dêrelok, principalement dans le Zap occidental et à Metîna. Une vague d’attaques chimiques très intense a été lancée pour détruire complètement les forces HPG dans les bases situées dans le village de Sêgirê, près du district d’Amadiya, et dans Girê Amediyê, au-dessus du village de Sêgirê. La guérilla a riposté par opérations les 24 et 26 juin.

Voici le détail des dernières attaques menées par l’armée turque : Entre le 21 et le 26 juin, les tunnels dans la Girê Amediye, la zone de résistance de Şehîd Delîl, dans la région de Zap-Ouest, ont été bombardés à neuf reprises au gaz chimique et par des drones chargés d’explosifs. Le 27 juin, les tunnels de la zone de résistance de Girê Amediyê, dans la région de Zap-Ouest de Şehîd Delîl, ont été bombardés des explosifs puis avec des gaz. Entre le 21 et le 26 juin, les tunnels dans les zones de résistance de Bêşîlî et de Dergelê, dans la région de Metîna, ont été bombardés 11 fois par des drones chargés d’explosifs. Entre le 20 et le 26 juin, les tunnels dans la zone de résistance de Girê Amediye, dans la région de Şehîd Delîl, dans le Zap occidental, ont été attaqués 18 fois avec des marteaux-piqueurs, des excavatrices et des équipements de forage. Le 26 juin, les tunnels dans la zone de résistance de Dergelê, dans la région de Metîna, ont été attaqués 15 fois avec les mêmes équipements. Entre le 20 et le 27 juin, les zones de Bêşîlî, Serê Metîna, dans la région de Metîna ; les zones de Girê Sîser, Girê Reşîd, Dêreşê, Girgaşê, Deşta Kafya, Mijê, Girê Kun, Girê Zengil, Zêvkê, Heftebax, Spîndarê dans la région de Garê ; les zones de Girê Amediyê et Girê Bahar dans la région occidentale de Zap de Şehîd Delîl, et la zone de résistance de Berê Zînê dans la région de Xakurkê ont été lourdement bombardées avec des armes lourdes, de l’artillerie et des obusiers.

Alors que, suite aux déclarations d’Ocalan, le PKK s’est auto-dissout, a arrêté la lutte armée, et espère obtenir des fascistes de l’AKP et du CHP l’ouverture d’un espace légal à son programme de « modernité démocratique », l’état turc intensifie la répression, ainsi que ses attaques contre les zones tenues par la guérilla au Kurdistan irakien.

Entre le 29 mai et le 4 juin, des centaines de bombardements terrestres (par obusiers) ou aériens (par avions ou drones) ont frappé les positions des HPG (les forces armées du PKK auto-dissout). Les forces turques ont aussi attaqué les tunnels des HPG au moyens de bulldozers blindés, de foreuses et d’explosifs. A la demande d’Ocalan, les HPG observent un cessez-le-feu, mais elles se défendent en cas d’attaques directes. Elles ont durant la même période, touché un véhicule équipé d’un système radar, frappé trois campements militaires, et abattu un drone (voir le détail).

Des avocats pour la liberté (ÖHD) dénoncent des violations des droits humains, notamment des fouilles à nu imposées aux proches des prisonniers politiques kurdes, lors des visites dans les prisons dans la ville d’Urfa. Les proches des prisonniers sont soumis à des mauvais traitements, à des pratiques discriminatoires et à des fouilles portant atteinte à la dignité humaine lors des visites ouvertes et fermées. Les fouilles sont effectuées sur les prisonniers et les visiteurs du quartier masculin de la prison de type T n° 2 d’Urfa, condamnés ou détenus pour appartenance au PKK. Le coordinateur d’ÖHD déclare : « Des pratiques telles que dépouiller les femmes en visite de leurs sous-vêtements, de toucher leurs parties intimes, de leur retirer de force leur foulard constituent clairement un traitement dégradant et une violation de l’interdiction de la torture et des mauvais traitements. Ce sont autant d’atteintes non consensuelles à la vie privée et au corps d’une personne. Les fouilles observées dans la pratique sont systématiques, arbitraires et disproportionnées. 9 des 12 victimes fouillées étaient des femmes».

Les Forces de Défense du Peuple (HPG), la branche militaire du PKK, viennent d’annoncer la mort de l’internationaliste Tîjda Zagros (Kelly Freygang). Originaire de Hambourg en Allemagne, elle a été tuée le 29 avril 2025 lors d’une attaque de drone de l’armée turque au Kurdistan du Sud (nord de l’Irak). Elle avait rejoint la lutte kurde en 2017 et a participé à la formation de nombreux combattants. Guerrillera expérimentée, elle était active au sein de l’Unité des Femmes Libres (YJA-Star).

Ancien co-président du KCDK-E (Congrès des sociétés démocratiques kurdes en Europe), Yüksel Koç a été arrêté le 20 mai à son domicile par la police allemande. La justice a émis un mandat d’arrêt en vertu de l’article 129b du Code pénal allemand, relatif à « l’appartenance à une organisation terroriste », en raison de son appartenance présumée au PKK. Ce dispositif législatif permet de poursuivre les individus qui sont membres d’une organisation considérée comme illégale à l’étranger et non en Allemagne, en l’occurrence en Turquie. Après avoir vu un juge le mercredi 21 mai, Koç a été envoyé à la prison de Brême.

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Le journaliste suédois Joakim Medin a été libéré après 51 jours de prison. Il avait été arrêté le 28 mars pour « terrorisme » après avoir écrit un article « pro-kurde » dans le passé, s’ajoutait à cela « insulte au président » et « appartenance à une organisation terroriste » (notre article ici). Arrêté alors qu’il entrait en Turquie, Medin a été condamné à 11 mois et 20 jours de prison lors de la première audience de l’affaire « insulte au président» ouverte contre lui le 30 avril, il a été libéré pour ce crime. Cependant, sa détention avait été prolongée en raison d’accusations d’« appartenance à une organisation terroriste » (notre article ici). Joakim Medin a atterri sur le sol suédois il y a quelques heures, il a été libéré sur objection de l’unité juridique de l’Association des médias et des études juridiques (MLSA). L’acte d’accusation contre le journaliste pour appartenance à une organisation terroriste a été envoyé à Istanbul par la 17e Haute Cour pénale d’Ankara, cette dernière s’est déclarée incompétente, de ce fait, la demande de libération du MLSA a été acceptée par la 13e Haute Cour pénale d’Istanbul. Suite à cette décision, Medin a été libéré de la prison de Silivri où il était détenu. Une première audience pour « appartenance à une organisation terroriste » se tiendra à Istanbul le 25 septembre.

La Cour suprême iranienne a rejeté la deuxième demande de révision du procès de Hatem Özdemir, prisonnier politique kurde de nationalité turque, et a confirmé sa condamnation à mort. Avec ce dernier rejet, l’exécution de Özdemir est désormais imminente. Özdemir a été condamné à mort en mai 2024 par la troisième chambre du tribunal révolutionnaire islamique d’Orumiyeh (Ourmia) pour « inimitié envers Dieu » (moharebeh). En septembre 2024, la neuvième chambre de la Cour suprême a confirmé la sentence. La deuxième demande de révision du procès avait été rejetée par la Cour suprême le 10 mai.

Hatem  Özdemir avait été capturé le 2 juillet 2019. Ce jour-là, des forces du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) de la base d’Orumiyeh ont tendu une embuscade à des membres du PKK, dont Özdemir, dans la zone frontalière de Chaldoran. Özdemir a été assommé par un obus de mortier lors des bombardements qui ont visé la zone. Après sa capture, il a été emmené au centre de détention de l’Organisation des renseignements du CGRI à Orumiyeh, où il a subi environ 50 jours d’interrogatoires et de tortures, avant d’être transféré à la prison centrale de la ville le 19 août 2019 en l’attente de son procès. Plus de détails ici

Le PKK a tenu son 12e congrès extraordinaire à la demande d’Abdullah Ocalan. Conformément aux demandes de ce dernier (voir notre article), il a annoncé sa dissolution et l’arrêt de la lutte armée. Ocalan multiplie depuis plusieurs mois les ouvertures pour un « processus pacifique et démocratique ». Aucune de ses ouvertures n’a pour l’instant reçu une réponse concrète du gouvernement turc. Au contraire : l’armée turque profite de la liberté de mouvement que lui assure le cessez-le-feu unilatéral du PKK au Kurdistan Irakien pour redoubler ses bombardements et attaques contre les bases du PKK dans la région. En avril, les bombardements et attaques des forces armées turques ont même augmenté de 78 % par rapport au mois précédent ! Depuis le 1er avril, au moins 210 bombardements ont été recensés au Kurdistan irakien, dont 42 frappes aériennes, 153 tirs d’artillerie et 14 attaques d’hélicoptères. Et alors que la direction du PKK espère la libération de 50 000 prisonniers au Kurdistan turc, la répression s’y est au contraire intensifiée, arrestations et condamnations se multipliant.

Dans un premier temps, le comité central du PKK avait annoncé que la présence d’Ocalan était nécessaire pour des discussions avec un enjeu aussi important, mais les autorités turques n’ont pas envisagé une telle libération et le 12e congrès de dissolution s’est donc tenu sous les bombardements et alors qu’Ocalan est toujours détenu. On ne sait où s’arrêtera la surenchère de concessions de la part d’Ocalan et de ses partisans, en l’absence de tout signe positif concret du régime fasciste turc.

La déclaration du congrès du PKK

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