Alexey Rozhkov avait mené la troisième attaque incendiaire connue contre un bureau de recrutement de l’armée, après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Il a réalisé ce geste le 11 mars 2022 : « J’ai juste compris que je ne pouvais pas rester indifférent. (…) Chaque guerre signifie la mort, pour les gens ordinaires et simples. La guerre, au 21e siècle, me semble quelque chose de complètement étranger. Surtout avec des raisons si absurdes [que celles qu’ils ont données. » 

Jusqu’à l’automne 2022, de tels incendies n’étaient pas toujours classés comme du terrorisme. C’est pourquoi, après six mois de détention préventive, Rozhkov a été libéré, avec une interdiction de sortir du pays, car au début il avait été accusé d’un délit de gravité moyenne, une dégradation de la propriété d’autrui. Alexey a réussi à s’échapper au Kirghizistan, espérant aller dans un pays de l’Union européenne. Mais après six mois, le FSB et les autorités kirghizes ont organisé une opération secrète pour enlever Rozhkov, le ramener en Russie, le torturer et le renvoyer en détention préventive. Le chef d’accusation a été re-classifié comme « terrorisme ». Rozhkov a été accusé aussi d’ »apologie de terrorisme » et de diffuser des « fausses informations » sur l’armée russe, en raison d’une interview qu’il a donnée. La sentence : seize ans.

Le 21 mai a été décrété par l’opposition biélorusse Journée des prisonniers politiques. C’est un 21 mai, en 2021, que le premier prisonnier politique est mort en prison en Biélorussie. Il s’appelait Vitold Ashurak. La mort d’un 8ᵉ prisonnier politique en prison en Biélorussie a été confirmée ce 21 mai. Il s’appelait Valiantsin Shtermer (photo) et avait été condamné à 5 ans de prison en 2023 pour l’article 368 du Code pénal (Insulte au président de la République de Biélorussie), l’article 361-1 (Création d’une formation extrémiste ou participation à celle-ci), et l’article 130 (incitation à la haine) ; en fait pour avoir critiqué l’agression de la Russie contre l’Ukraine. 5 ans après l’élection présidentielle frauduleuse et les manifestations réprimées dans la violence, il y a encore 1.200 prisonniers d’opinion dans les prisons de Biélorussie. Ils subissent en détention des tortures psychologiques et physiques.

La Cour suprême iranienne a rejeté la deuxième demande de révision du procès de Hatem Özdemir, prisonnier politique kurde de nationalité turque, et a confirmé sa condamnation à mort. Avec ce dernier rejet, l’exécution de Özdemir est désormais imminente. Özdemir a été condamné à mort en mai 2024 par la troisième chambre du tribunal révolutionnaire islamique d’Orumiyeh (Ourmia) pour « inimitié envers Dieu » (moharebeh). En septembre 2024, la neuvième chambre de la Cour suprême a confirmé la sentence. La deuxième demande de révision du procès avait été rejetée par la Cour suprême le 10 mai.

Hatem  Özdemir avait été capturé le 2 juillet 2019. Ce jour-là, des forces du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) de la base d’Orumiyeh ont tendu une embuscade à des membres du PKK, dont Özdemir, dans la zone frontalière de Chaldoran. Özdemir a été assommé par un obus de mortier lors des bombardements qui ont visé la zone. Après sa capture, il a été emmené au centre de détention de l’Organisation des renseignements du CGRI à Orumiyeh, où il a subi environ 50 jours d’interrogatoires et de tortures, avant d’être transféré à la prison centrale de la ville le 19 août 2019 en l’attente de son procès. Plus de détails ici

Le 1er mai, le prisonnier politique Kevin « Rashid » Johnson membre de la section Prison du New Black African Panther Party (voir nos articles précédents sur Rashid ici et ici) a été transféré à l’établissement correctionnel Perry en Caroline du Sud. Pendant le transport, il a subi une grave blessure à la jambe gauche, probablement une fracture, mais il n’a reçu aucun soin médical. Placé en isolement, il dort sur une dalle de béton nue et n’est autorisé qu’à passer un seul appel téléphonique par semaine. Un soutien s’efforce de le connecter via l’application « GTL Getting Out » afin qu’il puisse communiquer avec le monde extérieur. Dès son arrivée, Rashid a entamé une grève de la faim pour protester contre le traitement inhumain qu’il a subi et subit encore. Ses soutiens et les défenseurs des droits de l’homme attirent l’attention sur son état et exigent des soins médicaux immédiats, ainsi que l’arrêt des traitements inhumains.

Thomas Joseph Moore, de Farren Park, un agent de sécurité de 35 ans est accusé d’avoir dirigé les militants en uniformes lors de la commémoration effectuée par les républicain dissident, proches de la Nouvelle IRA, à Derry le lundi de Pâques (photo). Les chefs d’accusation sont: avoir organisé un défilé en soutien à une organisation interdite, l’IRA, le 21 avril, avoir aidé et encouragé le port de tenues militaires en soutien à une organisation interdite et avoir aidé et encouragé la violation des dispositions de la Commission des défilés. Il devait être remis en liberté sous caution par les magistrats mais suite à un appel du parquet, sa libération a été suspendue, le temps que la police complète l’enquête.

 

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Depuis quelques mois, Alfredo fait face à une limitation progressive des possibilités déjà exiguës de viabilité, dans le régime de détention 41-bis où il a été envoyé en 2022, comme le blocage pratiquement total du courrier de/vers l’extérieur, l’impossibilité d’accès à la bibliothèque interne (même s’il en avait reçu l’autorisation par la Direction), le blocage des livres achetés en librairie par le biais de la prison, conformément au règlement (comme prévu par le régime 41-bis), et d’autres denrées d’usage quotidien, comme la farine ou les vêtements.

Quelques prisonniers en 41-bis ont le droit de passer du temps ensemble ; la composition de chaque groupe est décidée par l’Administration pénitentiaire. Les discussions d’Alfredo avec d’autres détenus, condamnés pour mafia, étaient enregistrées par l’AP. Début 2023, pendant la grève de la faim d’Alfredo, Giovanni Donzelli, député de Fratelli d’Italia, avait fait écouter au Parlement des extraits des enregistrements, obtenus illégalement grâce à son camarade de parti Andrea Delmastro, secrétaire d’État à la Justice. Le durcissement des conditions de détention d’Alfredo surviennent, comme par hasard, au même moment que la condamnation en première instance de Delmastro, pour violation du secret professionnel pour les écoutes d’Alfredo. Signalons aussi le retour au commandement de la section 41-bis de Bancali de l’officier des GOM (unités de gardiens anti-émeutes) qui avait été transféré à cause de son implication dans la divulgation des écoutes.

Dossier(s): Italie Tags: , ,

Le 25 mars 2025, la Cour suprême de Pennsylvanie, a définitivement écarté tout recours contre la condamnation de Mumia Abu Jamal. En septembre 2024, cette juridiction, qui l’avait déjà condamné à mort en 1982, avait déjà rejeté sa requête sans examiner les nouvelles preuves d’innocence. Ces dernières corroboraient le caractère raciste dont ont fait preuve, tout au long des procédures judiciaires, les magistrats et les juges. Sous la pression de la police corrompue de Philadelphie et des dirigeants politiques de Pennsylvanie, ils ont refusé d’examiner la requête au motif qu’elle était hors délai, alors que de nouvelles preuves n’ont été découvertes que tout récemment.

Mumia a été incarcéré pendant 29 ans dans le couloir de la mort. Deux fois sur le point d’être exécuté, il ne doit la vie sauve qu’à une forte mobilisation dans le monde entier. En 2011, sa peine de mort a été commuée en prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle. Bien qu’affaibli par la maladie, Mumia, 71 ans, poursuit inlassablement à écrire, à étudier et à conseiller les prisonniers pour leur défense. Les mobilisations se poursuivent: San Francisco, Oakland et San Jose ont tenu avec son fils aîné Jamal de grandes protestations. D’autres initiatives auront lieu à Philadelphie, à Houston et dans le monde (Mexico et Berlin). Comme chaque premier mercredi du mois, un rassemblement sera organisé le 7 mai (18 heures) place de la Concorde, à proximité de l’ambassade des États-Unis.

Notre dossier sur Mumia

Nouvelles inquiétantes de la colonie pénitentiaire IK-10 de Krasnokamensk, où est incarcéré Alexandr Snezhkov, l’un des accusé.es dans l’affaire des « anarchistes de Tchita », condamné à  des peines de prison en avril 2024 avec Lyubov Lysunova pour des tags anti régime et avoir administré des canaux anarchistes sur Telegram ( notre article ici ). Depuis plus de 58 jours, il est détenu en isolement en SHIZO, un quartier d’isolement punitif. Durant les premières semaines, Alexandr a été maintenu en isolement complet, ensuite, un autre détenu l’a rejoint. De faux rapports sur des « violations » présumées du règlement maintiendrait l’anarchiste en isolement, l’administration pénitentiaire souhaite faire transférer Alexander au SUS, sous conditions de détention strictes, c’est le régime le plus sévère d’une colonie à régime général.

Pour lui écrire ( en russe obligatoirement ):
Snezhkov Aleksandr Evgenevich (né en 2003) [Снежков Александр Евгеньевич (2003 г.р.)]
FCU IK-10 UFSIN [Service pénitentiaire fédéral] de Russie [ФКУ ИК-10 УФСИН России]
674673, Krasnokamensk, kraï de Transbaïkalie [г. Краснокаменск, Забайкальский край] (Russie)

Prison de Lleida, un ordre a été donné pour forcer Pablo Hasel à partager une cellule, depuis qu’il est entré en prison en 2021 ( notre article ici ), grâce à la campagne de solidarité, ce droit a été respecté durant 4 années. Quoi qu’il en coûte, Pablo restera ferme jusqu’à la fin de son incarcération. Maintenant que le PSC ( Parti des socialistes de Catalogne) a pris les commandes, il veut apparemment être encore plus féroce en violant ainsi les droits les plus élémentaires de Pablo en tant que prisonnier. L’enfermement dans une cellule individuelle est un droit reconnu par la législation pénitentiaire. Pablo a été clair : s’ils veulent le priver de ce droit, ils devront l’isoler.

Hamid Hossein Nejad Heydaranlu, prisonnier politique kurde a été exécutée en secret ce dimanche 20 avril à l’aube, à la prison centrale d’Urmia. Durant son incarcération, il avait été soumis à la torture, privé d’avocat et de visites, le régime avait fabriqué de fausses preuves, accusants Hamid Hossein d’avoir participé à des affrontements armés contre les gardes-frontières iraniens et d’avoir tué au moins huit d’entre eux. Il a été transféré en isolement le mercredi 16 avril, peu avant, Hamid Hossein avait pu avoir un bref appel téléphonique avec sa famille. Elle s’était alors rassemblée et avait effectué un sit-in.Dimanche, il a été exécuté secrètement, sans que sa famille n’en soit informée. Quelques jours avant, il avait pu remettre des documents prouvant son innocence et prévoyait de leur envoyer des enregistrements audio mais il a été rapidement placé en isolement et cette possibilité lui a été ôtée.