Tout est parti de l’affaire des colis piégés à Genève, associés à des demandes de rançon ciblant l’entreprise horlogère Patek Philippe. La police fédérale suisse (Fedpol) est en effet en charge de l’investigation, comme le prévoit la loi en cas de présence d’explosifs. Or sa gestion de l’enquête et l’arrestation erronée de deux frères ont fait émerger plusieurs reproches de la part membres de la police judiciaire et de la justice de différents cantons.
Fedpol recruterait des enquêteurs cantonaux qui n’ont pas assez d’expérience dans la police judiciaire et parfois les enquêteurs sont des policiers dont les cantons ne veulent plus. Elle travaillerait à charge et orienterait ses enquêtes en fonction de ce qu’elle veut trouver. Enfin, les cantons proches de Berne sont sur-représentés dans Fedpol, au détriment des cantons excentrées et l’expertise des polices locales serait souvent dénigrée par leurs homologues venus de Berne. Ces reproches émanant du terrain recoupent plusieurs études récentes. L’Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération et des experts externes ont pointé un manque d’enquêteurs qualifiés au sein de Fedpol, un manque de formation et des lacunes dans l’échange d’informations entre les cantons.
