Du 4 au 6 juillet, des milliers de personnes participent à la Turboteuf organisée par les opposants à l’A69, un projet autoroutier écocidaire largement contesté depuis de nombreuses années. Main dans la main avec des milices violentes en soutien au projet, la préfecture du Tarn avait interdit tout rassemblement dans les communes du tracé du projet (voir notre article). Organisée sur un terrain privé situé à 180m des chantiers de l’autoroute, la grande fête réunit des milliers de personnes en dépit des plus de 1500 gendarmes mobilisés et de nombreux contrôles routiers visant à intimider les participants. Les observateurs indépendants de l’Observatoire des Pratiques Policières ont été entravés dans l’exercice de leur mission, les gendarmes leur interdisant le port de matériel individuel de protection. Lors de la manifestation du 5 juillet, les gendarmes ont utilisé massivement des gaz lacrymogènes ou encore des grenades de désencerclement, provoquant quelques feus sur les terrains agricoles, mais cela n’a pas empêché la détermination des présents malgré quelques blessés légers. Parallèlement, une vaste campagne médiatico-politique a été déployée pour diffamer ce grand rassemblement festif. La mobilisation continue ce dimanche 6 juillet et jusqu’à l’abandon du projet.

Le Secours Rouge Toulouse était présent au Village de lutte et a présenté plusieurs de ses campagnes, notamment son guide légal des manifestant·es ou encore celles en solidarité avec l’antifa Maja et la révolutionnaire turque Zehra Kurtay.

Les députés ont voté, mercredi 2 juillet, en faveur de l’allongement de la durée de maintien en centre de rétention administrative de certains étrangers jugés « dangereux ». « Il n’existe aucune définition juridique de la « menace pour l’ordre public », c’est laissé à l’appréciation de l’administration qui l’utilise très largement de façon totalement arbitraire même pour des délits mineurs » souligne Toulouse Anti CRA dans un communiqué (voir ici). Initialement, la durée maximale a d’abord été de 6 jours et passe aujourd’hui à 210 jours. La durée de rétention pourra encore être rallongée, car l’Union européenne prévoit l’enfermement jusqu’à 24 mois.

Gérald Darmanin, ministre de la Justice, a souhaité moderniser en profondeur la stratégie carcérale afin de répondre aux « nouvelles menaces pesant sur ses agents » et « accélérer la construction de places de prison » (voir article ici). Plusieurs chantiers ont été mis en œuvre, notamment la création de prisons modulaires en béton. Ces établissements, livrables en 18 mois contre 7 ans pour des établissements classiques et pour un coût divisé par deux (200 000€ la place contre 400 000€ pour des prisons classiques), garantissent les mêmes standards de solidité (construction en béton armé) et de fonctionnement à l’usage que les constructions classiques. La construction modulaire a été lancée pour 1 500 premières places. Le premier établissement de préfabriqués ouvrira à l’automne 2026 à Troyes – Lavau, 1500 autres places seront livrables d’ici 2027. 16 autres sites ont été retenus pour la construction de prison modulaire : Valence (Drôme), Brest (Finistère), Lille Sequedin (Nord), Mont-de-Marsan (landes), Eysses (Lot et Garonne), Châteaudun (Eure et Loir), Laon (Aisne), St-Quentin-Fallavier (Isère), Fleury-Mérogis (Essonne), Liancourt (Oise), Maubeuge (Nord), Moulins (Allier), Tarascon (Bouches du Rhône), Meaux (Seine et Marne), Lorient (Morbihan), Le Port (La Réunion).

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15 salariés d’EDF-PEI (EDF Production électrique insulaire), grévistes à l’époque du black-out, ont été placés en garde à vue puis relâchés, entre lundi soir et mardi soir. Cela fait suite à une enquête ouverte pour « mise en danger de la vie d’autrui et dégradations de biens d’utilité publique », après la coupure généralisée qui avait touché l’archipel, le 25 octobre 2024. La veille, le 24, les alarmes ont été déclenchées dans la salle de contrôle du système électrique central de Jarry en Guadeloupe, et les moteurs thermiques ont été brutalement arrêtés, de sorte que les deux autres groupes électriques ont été désactivés, privant d’électricité l’ensemble du Département de Guadeloupe pendant plus 24 heures. La gendarmerie avait alors pris le contrôle de la salle des commandes.

Mardi 1er juillet, le journaliste indépendant Enzo Rabouy a été arrêté et menotté à sa sortie du train par une dizaine de policiers en civils. Placé en garde à vue durant plus de 23H, il a été relâché sans poursuite. Le motif invoqué était sa couverture d’une action militante dénonçant la participation d’entreprises israéliennes au salon du Bourget. Le journaliste a annoncé déposer plainte pour dénoncer cette entrave à la liberté de la presse.

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Le collectif Solidarité Kanaky a mis en place plusieurs caisses de solidarité pour soutenir les militant·es Kanak de la CCAT récemment libéré·es pour assurer des frais du quotidien (hébergement, recherche d’un travail, etc.) durant leur assignation à résidence, mais également en soutien à l’ensemble des détenus Kanak du Camp Est qui ont été déportés en France.

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José-Luis Moraguès, militant d’Urgence Palestine et de BDS, était attaqué pour « diffamation et injure publique » par plusieurs responsables politiques, dont la présidence socialiste Carole Delga de la région Occitanie. Le prétexte utilisé était la publication sur les réseaux sociaux dénonçant la complicité d’institutions locales avec le génocide en cours en Palestine (voir notre article). Ce jeudi 3 juillet, la justice a rendu son délibéré et l’activiste a finalement été complètement relaxé.

Zehra Kurtay est une journaliste et révolutionnaire turque qui vit en France depuis 2007. Placée récemment en Centre de Rétention Administrative puis libérée, elle est aujourd’hui sous le coup d’une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) et risque une expulsion à tout moment même si la menace d’une extradition vers la Turquie a été écartée grâce à la mobilisation (voir notre article). Jeudi 3 juillet, elle a décidé de faire une grève de la faim illimitée pour défendre son droit à l’asile politique en France.

Afin de la soutenir, ses soutiens appellent à se mobiliser largement en organisant une tente solidaire 24H/24 Porte de Saint-Denis à Paris (boulevard Saint-Denis, 75010 Paris) qui sera inaugurée lors d’une conférence de presse ce jeudi 3 juillet à 18H. Parallèlement, une quinzaine d’organisations de France ont publié un communiqué de soutien appelant à sa régularisation (voir ici).

Syndicaliste à la CGT et employée de Magellium-Artal, Nadia a été licenciée pour avoir osé parler, s’organiser et dénoncer des conditions de travail dégradées. La direction a utilisé des mesures particulièrement brutales pour imposer son éviction rapidement. Avec le soutien de l’UL CGT Toulouse Sud, Nadia a saisi les prudhommes en référé pour exiger sa réintégration. Après une première mobilisation unitaire devant le site de l’entreprise (voir notre article), un rassemblement de soutien est organisé ce 4 juillet à 8H30 devant le Conseil des Prud’hommes (6, rue Antoine Deville à Toulouse) à l’appel de 44 organisations politiques, syndicales et associatives.

Le 4 juillet 1982, l’ancien membre du Black Panther Party et journaliste Mumia Abu Jamal était condamné à mort (voir notre dossier). Récemment, la plus haute juridiction de Pennsylvanie a refusé d’examiner les ultimes recours de sa défense prouvant la partialité et l’inconduite des magistrats lors de son procès grâce à la découverte d’archives ces dernières années (voir notre article). Cette décision condamne Mumia Abu Jamal à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle.

Pour commémorer l’anniversaire de sa condamnation injuste en 1982 et exiger sa libération immédiate, plusieurs initiatives sont organisées ce samedi 5 juillet, parmi lesquelles une marche à Philadelphie ainsi qu’un rassemblement place de la Concorde à Paris dès 18H.