Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Jeudi 17 juillet, plusieurs organisations palestiniennes de défense des droits des prisonniers ont annoncé la mort de Samir Al Rifai. Arrêté à son domicile le 10 juillet dernier, il était âgé de 53 ans et souffrait de problèmes cardiaques. C’est le 74e prisonnier palestinien qui meurt en détention depuis octobre 2023, faisant de cette période la plus sanglante de l’histoire du mouvement des prisonniers. Depuis 1967, 311 prisonniers palestiniens ont été assassinés par l’occupation israélienne, en raison des tortures, de la politique de négligence médicale ou encore des conditions d’incarcération particulièrement inhumaines.

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags:

L’avocat Günay Dağ est en grève de la faim illimitée depuis 69 jours pour dénoncer la décision de l’État grec de révoquer son droit d’asile politique (voir notre article). Lors d’une nouvelle audience ce vendredi 18 juillet pour objecter de la décision, il a expliqué le caractère illégal et illégitime de cette décision et a exigé que soit mis fin à cette situation. Par ailleurs, il a souligné lors d’un discours que « cette attaque ne me vise pas seulement ; elle vise tous les révolutionnaires turcs contraints d’exercer leur droit d’asile politique. Des attaques similaires ont lieu non seulement en Grèce, mais dans de nombreux pays d’Europe. De nombreux révolutionnaires turcs sont aujourd’hui la cible d’attaques semblables. Une nouvelle flamme de résistance brûle en France, à Paris. La révolutionnaire turque Zehra Kurtay est en grève de la faim illimitée, car ses droits d’asile et de séjour ont été usurpés pour la même raison, la même justification. »

Dossier(s): Grèce Tags: ,

Le gouvernement Arizona s’accorde sur l’avant-projet de loi sur les visites domiciliaires, mis au placard en 2018 suite à une décision négative du Conseil d’état. La police accompagnée de l’Office des étrangers, avec l’autorisation d’un juge d’instruction, pourra pénétrer dans des logements entre 5 h du matin et 21 h pour traquer et arrêter une personne sous ordre de quitter le territoire (OQT) afin de pouvoir l’expulser de Belgique. En 2024, 25.982 personnes étaient soumises à un OQT. Jusqu’ici, ni les agents de l’Office des étrangers ni la police ne pouvaient procéder à ce type d’interpellations. Une fois de plus, les prétextes de « refus systématique de coopérer et menace pour l’ordre public ou la sécurité nationale » sont mis en avant. Anneleen Van Bossuyt (N­VA) à la Migration et Annelies Verlinden à la Justice (CD&V) détaillent : « des condamnations pénales ou des indices sérieux de comportement criminel ; des troubles répétés à l’ordre public, même sans condamnation ; des fraudes dans les demandes de séjour ou les documents d’identité ; une radicalisation ou une implication dans des réseaux extrémistes permettront ces expulsions ».

Cette semaine en Tunisie, neuf personnes ont été arrêtées à Tunis et cinq à Djerba. Une vague d’arrestations violentes suivies d’incarcération. La Tunisie puni encore par la loi l’homosexualité dans le pays. En mars 2025, un rapport publié par l’association tunisienne « Intersections » révélait que la répression contre les personnes LGBTQIA+ et les associations qui les soutiennent était en augmentation. L’ONG Amnesty International confirme et dénonce la vague d’arrestations dont ont été victimes 84 personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre entre décembre 2024 et janvier 2025.

Peter Hatch, haut responsable des enquêtes sur la sécurité intérieure de l’ICE, a reconnu mercredi devant un tribunal fédéral que les trois quarts des noms des manifestants étudiants sur lesquels l’ICE a été enquêté ont été extraits d’un site web pro-israélien visant à mettre sur liste noire les étudiants et universitaires pro-palestiniens. Ce site vise spécifiquement ceux, dans les universités, soutiennent les initiatives de boycott, de désinvestissement ou de sanctions contre Israël ou les entreprises associées à Israël,

Peter Hatch est intervenu au troisième jour d’un procès à Boston concernant la politique d’expulsion idéologique de l’administration Trump, dénoncée par un groupe de professeurs d’université comme entravant leur liberté d’expression politique. Hatch a déclaré qu’il avait reçu début mars une liste de noms d’étudiants sur laquelle son agence devait enquêter et que la plupart de ces noms provenaient du site web Canary Mission qui contenait plus de 5 000 personnes. Les analystes de Hatch rassembleraient des informations sur ces personnes et, si les informations étaient jugées suffisantes, ils dénonçaient la personne au Département d’État.

Ce jeudi, le tribunal de Sivaganga a condamné Roopesh, alias Praveen, 64 ans, un dirigeant maoïste du Kerala, à la prison à perpétuité et à une amende de 31 000 roupies. Sous haute surveillance d’une équipe spéciale de policiers du Kerala, le dirigeant maoïste a comparu devant le tribunal. Selon l’accusation, la section Q de la police avait arrêtée Roopesh à Coimbatore en 2015. À l’époque, la police lui aurait confisqué un grand nombre de cartes SIM. Une enquête discrète a révélé que Roopesh aurait acheté une carte SIM dans un point de vente de Kanniyakumari sous une fausse identité, et l’aurait utilisé à des fins illégales. Il avait été placé en détention à la prison centrale de Viyyur, à Thrissur, au Kerala, selon la police. Après sa condamnation, Roopesh  a été conduit du Kerala et, après le prononcé du jugement, la police armée l’a ramené dans un véhicule qui l’attendait (photo).

Dossier(s): Inde-Népal Tags: ,

Le gouvernement français a attribué à Talkwalker, une entreprise canadienne détenue par le groupe Hootsuite et des fonds américains, un contrat de surveillance des réseaux sociaux pour le compte du gouvernement. Ce marché de « social listening » vise à analyser les échanges en ligne sur des plateformes comme TikTok, X, Facebook, Instagram ou LinkedIn, afin d’anticiper des signes de crises en ligne, qu’elles soient locales ou étrangères.

Plusieurs services sensibles comme le ministère des Armées, l’ANSSI (Agence nationale de sécurité des systèmes d’information) et Viginum (chargé de la lutte contre les manipulations en ligne) ont exprimé leur inquiétude face à cette décision. Ce choix soulève selon eux des questions sur la confidentialité des données et le risque d’accès à des informations sensibles par des puissances étrangères.

Jeudi 10 juillet, dans le tribunal de Loukareos, certain·es des dix accusé·es du procès de l’affaire « Conspiration de la vengeance » ont attaqué les policiers de leur garde, parvenant à arracher l’arme de l’un d’eux et à en immobiliser un deuxième. Cependant, lors de leur tentative de libérer les inculpé·es restant·es, les policiers se sont regroupés et la tentative d’évasion a échoué.

A l’audience, le procureur Pappas Spyridon a collé à cinq des accusé·es l’application de l’article 187A, c’est-à-dire l’accusation d’organisation terroriste. L’accusation porte sur l’attaque au moyen bombes artisanales ou de grenades contre une banque à Athènes, le siège de l’entreprise Ergomar, à Kephissia, le 13 novembre 2023, la voiture d’un surveillant de la prison de Chaïdári, et un immeuble à Larissa (voir notre article).

Dossier(s): Grèce Tags: , ,

Des rassemblements de joie spontanés ont eu lieu à l’annonce de la libération de Georges Abdallah (voir notre article), place de la République à Paris, Marseille, Toulouse, Strasbourg, Bordeaux mais aussi à Zürich et à Bruxelles où plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées au « carré Moscou » de Saint-Gilles, y ont allumé des feux de joie et scandés des slogans comme « Georges Abdallah, tes camarades sont là » et « From the river to the sea Palestine will be free ». Des feux d’artifices ont également été tirés (photo).

Le conseil des ministres restreint (Kern) a approuvé aujourd’hui vendredi l’avant-projet de loi donné par le ministre de l’Intérieur, Bernard Quintin (MR), pour la fusion des zones de police de Bruxelles. Les six zones de police doivent donc s’attendre à une fusion pour n’avoir plus qu’une seule unité de commandement et un seul collège de police. Avec cette nouvelle loi, le gouvernement entend appliquer une nouvelle organisation pour « mobiliser davantage d’agents plus rapidement et plus efficacement, quel que soit le quartier ». « Elle permettra aussi un échange d’informations direct entre l’ensemble des forces de l’ordre bruxelloises », ajoute le cabinet du ministre.

Cette réforme sera accompagnée d’un soutien financier conséquent : 55 millions d’euros seront alloués sur cinq ans pour accompagner la mise en place de la zone unique. Des incitants sont également prévus pour les autres zones de police du pays qui souhaiteraient s’engager dans une fusion avant décembre 2029. Avec cet ajout, il compte aussi sur une économie de 2 millions d’euros par an avec la réforme prévoit la suppression des conseils de police dans l’ensemble du pays. L’avant-projet de loi se heurte à l’opposition des bourgmestres.