Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un soldats israélien a été tué et cinq autre ont été blessés lors d’une embuscade tendue par un sniper palestinien à l’ouest de Ramallah, en Cisjordanie occupée. L’échange de tirs, qui a duré près de cinq heures, a commencé aux premières heures de vendredi après qu’un résistant ait ouvert le feu sur un bus transportant près du village de Deir Ibzi et des colonies de Dolev et de Talmon. L’armée d’occupation est intervenue, déployant notamment des hélicoptères et un drone, et est parvenue à tuer le combattant palestinien avec une frappe aérienne.

Depuis le début de l’agression israélienne contre la bande de Gaza, la Cisjordanie a connu une augmentation de la violence israélienne de la part des troupes et des colons, qui a coûté la vie à 447 Palestiniens et en a blessé environ 4 700. Israël y a également intensifié ses campagnes de détention (voir notre article). Par ailleurs, le gouvernement israélien a annoncé la saisie de 800 hectares de terres dans la vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée (la plus importante depuis 1993).

Plus de 20 000 personnes font actuellement l’objet, en France, d’une surveillance de la part des services de renseignement. Les méthodes utilisées ne sont pas nouvelles mais, elles se sont démultipliées depuis la loi Renseignement de 2015. Le nombre de personnes géolocalisées en temps réel par les services de renseignement a ainsi été multiplié par dix en sept ans, passant de 1140 cas en 2015 à 10 901 en 2022. Les captations de paroles et d’images dans un lieu privé (de la pose de micros ou de caméras dans un domicile à la captation de l’environnement sonore via un smartphone espionné, par exemple) ont connu une hausse de 36 % entre 2016 et 2022, passant de 2427 à 3314 cas. Depuis 1991, le nombre de lignes téléphoniques pouvant être écoutées simultanément a triplé, passant de 1180 alors à 3800 aujourd’hui.

En 2017, la moitié des demandes de mise en œuvre d’une technique de renseignement l’était au titre de la prévention du terrorisme. Ce taux est tombé à 38 % en 2022. Dans le même temps, la part des demandes motivées par la « prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions, des actions tendant au maintien ou à la reconstitution de groupements dissous et des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique » (principal motif visant les militant·es), est passée de 6 % à 12 %, après un pic à 14,2 % en 2020 et au même niveau en 2021. Plus d’infos dans cet article.

Nombre de personnes surveillées en France (Source : Basta)

L’état allemand poursuit sa poussée répressive envers les mouvements pro-palestiniens. La députée Kerstin Köditz (Die Linke) a ainsi demandé récemment l’interdiction de l’association « Handala Leipzig ». Cette association anticoloniale, composée de membres de la diaspora palestinienne et de personnes solidaires, a, en effet, organisé de nombreuses actions depuis la contre-offensive de la résistance palestinienne du 7 octobre. En janvier, la militante suédoise pour le climat Greta Thunberg s’était notamment jointe à une action du groupe. Pour en savoir plus sur « Handala Leipzig« .

Manifestation Pro-Palestinienne le 11 novembre à Leipzig

Manifestation Pro-Palestinienne le 11 novembre à Leipzig

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Une manifestation d’étudiant·es pro-palestiniens·nes se tenait ce mercredi 21 mars à Bologne à l’occasion de la rentrée académique. Des affrontements ont éclaté avec la police sur la Via Indipendenza lorsque le cortège a tenté de se rapprocher du Théâtre Manzoni où se déroulait la cérémonie d’ouverture. Un manifestant a été arrêté.

Affrontements lors d'une manifestation pour la Palestine à Bologne (21/03/2024)

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Lundi 18 mars, des affrontements ont éclaté dans la localité de Fiénkolén (sous-préfecture de Kintinian). Les manifestants essayaient de bloquer les activités de la société minière de Siguiri (SAG) qui entrepose du cyanure sur un terrain communautaire. Celle-ci avait promis d’engager plusieurs personnes de la région en contrepartie, une promesse qu’elle n’a pas tenu.  La police est intervenue pour réprimer la manifestation faisant usage de gaz lacrymogène et blessant par balle un manifestant. D’autres heurts ont éclaté dans la capitale suite au manque d’électricité dans plusieurs quartiers (Kountia, Km36 et Sanoyah). Ceux-ci ne sont plus approvisionnés depuis le 19 mars à 1h du matin. Les émeutes ont éclaté dès le matin suivant. Après une accalmie dans la journée, elles ont repris dans la nuit du mardi à mercredi 20 mars 2024. Des émeutes avaient déjà éclaté pour les même raisons le mois dernier (voir notre article).

Déploiement de forces répressives en Guinée (archive)

Déploiement de forces répressives en Guinée (archive)

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Des membres du Parti socialiste des opprimés (ESP) ont été placés en détention lors de descentes de police dans différentes provinces de Turquie, dont celle d’Izmir, mardi matin. Hıdır Ali Kılıç et Sinem Çelebi ont été placés en détention lors de descentes à Izmir, Birkan Polat à Istanbul, et Ebru Yiğit à Eskişehir. Le motif de la détention n’a pas été révélé. D’autre part, Sevinç Bozan, ancienne co-maire de la municipalité d’Artuklu à Mardin (Mêrdî), a été placée en garde à vue au palais de justice de Mardin où elle s’était rendue pour faire une déposition dans le cadre d’une enquête ouverte contre elle pour les activités organisées par le Mouvement des femmes libres – Tevgera Jinên Azad (TJA) auxquelles elle avait participé. Bozan a été arrêtée au palais de justice et emmenée au commandement de la gendarmerie provinciale de Mardin.

A İstanbul, l’exécutif de l’organisation du district de Gaziosmanpaşa du Parti des Peuples pour l’Égalité et la Démocratie (DEM), Doğu Yılmaz, et un membre du parti, Süleyman Turgut, ont été arrêtés et emmenés à la direction provinciale de la sécurité. A Diyarbakır), de nombreux jeunes, y compris des membres de l’assemblée des jeunes du parti DEM, ont été placés en détention. Les raisons de ces détentions n’ont pas été révélées. Une enquête menée par le bureau du procureur général de Diyarbakır a été citée comme raison des perquisitions. Alors que la police turque a pillé les biens dans les maisons, il est rapporté que le nombre de détentions pourrait augmenter. Les détenus ont été soumis à des restrictions arbitraires et systématiques concernant les avocats et l’accès aux dossiers.

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags:

Un commandant d’unité dans la 401e brigade de l’armée israélienne a été tué lors de combats dans le nord de la bande de Gaza dans le périmètre de l’hôpital al-Shifa. L’armée israélienne a lancé lundi un raid contre l’hôpital al-Shifa (photo), malgré la présence de milliers de patients, de blessés et de personnes déplacées à l’intérieur de l’établissement de santé, ainsi que 70 000 Palestiniens qui résident dans les environs immédiats du plus grand complexe hospitalier de Gaza. Les forces israéliennes avaient déjà mené un raid contre l’hôpital al-Shifa pour la première fois le 16 novembre dernier après l’avoir assiégé pendant une semaine, avant de se retirer au bout de huit jours, détruisant certains bâtiments du complexe médical, son générateur électrique et ses équipements médicaux. Selon les données de l’armée israélienne, 595 soldats ont été tués depuis le début du conflit le 7 octobre 2023, dont 252 ont péri depuis le déclenchement des combats au sol dans l’enclave palestinienne le 27 du même mois. Au total 3 082 officiers et soldats israéliens ont été blessés depuis le début de la guerre, dont 1 482 lors de combats au sol dans la bande de Gaza.

Dossier(s): Monde arabe et Iran

Plusieurs dizaines de personnes ont pris pour cible le commissariat de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) dimanche soir, procédant à d’importants tirs de mortiers d’artifice et de projectiles. Des renforts ont dû être déployés pour sécuriser le bâtiment. Cette révolte a éclaté suite à la mort d’un jeune, tué quatre jours plus tôt dans une collision avec un véhicule de police, alors qu’il circulait sur un scooter à Aubervilliers. Neuf personnes ont été arrêtées suite à ces affrontements.

L’Unión Trabajadores de la Economía Popular (UTEP) et les organisations de gauche se mobilisaient ce lundi dans différentes régions d’Argentine, pour protester contre le manque de nourriture dans les cantines et les soupes populaires. Dans la capitale, Buenos Aires, plus de 500 piquets et manifestations bloquaient les accès et rues. La ministre de la sécurité publique avait cependant mis en place un protocole spécial visant à limiter l’impact de ces actions à l’aide d’importants moyens de la police fédérale. Ce protocole a parfois donné lieu à des affrontements entre les manifestants et la police.

Les heurts ont eu lieu principalement à Puente Saavedra et Puente Pueyrredón (CABA), deux des principaux points de concentration de la journée. À Avellaneda, sur l’Avenida Mitre, un cordon policier a été mis en place pour stopper l’avancée des manifestants qui marchaient en direction du pont avec l’intention d’obstruer la circulation. Alors qu’ils tentaient de franchir le cordon policier, un groupe de manifestants a commencé à jeter des pierres sur la police, qui a répondu par des gaz lacrymogènes. La confrontation s’est terminée par des bousculades. À Puente Saavedra, la police a avancé sur les manifestants qui bloquaient l’avenue Maipú du côté de Vicente López et les a expulsés à l’aide d’autopompes et en utilisant du pepper spray. Les manifestants ont répondu en lançant des pierres sur les forces de l’ordre.

Samedi matin, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Cologne dans le cadre de la campagne internationale “Liberté pour Abdullah Öcalan, une solution politique à la question kurde”. A l’appel des institutions et organisations kurdes démocratiques en Europe, les manifestants se sont rassemblés devant le DGB-Haus, avant la marche organisée pour marquer le 25ème anniversaire de l’arrestation du leader kurde Abdullah Öcalan, le 15 février 1999.

Dossier(s): Allemagne