Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Vendredi 4 juillet à Toulouse, près d’une centaine de personnes se sont rassemblées à l’occasion de la tenue de l’audience aux Prud’hommes de Nadia, syndicaliste licenciée par le sous-traitant en ingénierie Magellium-Artal en raison de son engagement militant. À l’appel de plus de 40 organisations, la mobilisation a été l’occasion de dénoncer la répression anti-syndicale de toutes celles et tous ceux qui s’opposent aux politiques patronales, mais aussi qui dénoncent la participation de leurs entreprises au militarisme et au génocide en Palestine. La décision finale sera rendue par le tribunal le 25 juillet prochain.

Membre de la Plateforme Charleroi Palestine et animateur socio-culturel au PAC Charleroi, Mohammed M fait l’objet d’une campagne de harcèlement et de menaces dans la presse et sur les réseaux sociaux. En particulier, le député MR Denis Ducarme  appelle à son licenciement. Ce qui est en cause, c’est son engagement pro-palestinien en général et son intervention lors du conseil communal du 23 juin dernier où il dénonçait la coopération de la ville belge avec Beer Sheva.

Le 17 juillet en Allemagne, Baki Devrimkaya comparaîtra devant le tribunal de district de Tiergarten. Militant·e de RIO (Organisation révolutionnaire internationaliste) et de la cause palestinienne, iel est faussement accusé·e d’antisémitisme pour s’être opposé aux militants sionistes qui l’ont agressé lors de l’occupation d’un amphithéâtre à l’Université libre de Berlin le 14 décembre 2023. Suite à cette mobilisation, plus de 400 étudiants ont depuis été inculpés. La plupart de ces procès sont toujours en cours aujourd’hui.

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La police kenyane a dispersé aujourd’hui lundi des manifestants commémorant le 35e anniversaire des rassemblements pro-démocratie dans la capitale Nairobi. Les militants se rassemblent chaque année le 7 juillet pour commémorer la date de 1990, lorsque les opposants au président de l’époque, Daniel Arap Moi, ont lancé une campagne pour transformer le pays en une démocratie multipartite. La manifestation est appelée « Saba Saba » – « sept sept » en kiswahili – en raison de cette date.

Les autorités avaient renforcé le déploiement policier à Nairobi depuis les manifestations menées par des jeunes du mois dernier. La police avait auparavant bloqué les principaux axes routiers menant à Nairobi et fortement restreint la circulation automobile dans la ville, laissant les rues désertes, à l’exception des manifestants venus à pied. Lorsque la manifestation a commencé, la police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau lundi pour disperser la foule le long d’une artère clé de Nairobi.

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A l’occasion de la fête nationale des États-Unis, des manifestations ont eu lieu dans de nom breuses villes (sur la photo: dans le centre-ville de Los Angeles) pour protester contre les récentes opérations de ratissage des services fédéraux d’immigration. Une des manifestations a eu lieu dans le Michigan pour dénoncer l’ouverture, à Baldwin, du North Lake Correctional Facility, un centre de détention pour immigrants situé. Avec une capacité de 1 800 places, il s’agit du plus grand centre de détention du Midwest.Les manifestantsd dénonçaient le groupe GEO, l’entreprise privée sous contrat fédéral qui gère le centre pénitentiaire de North Lake, et qui est le principal opérateur pénitentiaire du pays

GEO est dénoncé pour son influence sur les politiques d’immigration et de justice pénale, favorisant ainsi l’incarcération à des fins lucratives. Pendant le cycle électoral de 2024, GEO et ses filiales ont fait don de près d’un million de dollars à des candidats politiques, dont environ 90 % à des candidats républicains. GEO s’est étroitement associé au président Trump. Au cours de son premier mandat, 237 nouveaux contrats ont été signés entre GEO et le gouvernement fédéral. De plus, près de 71 % du financement du groupe GEO provient de l’ICE. L’accent mis par l’administration Trump sur la détention de masse ne profite qu’au groupe GEO. Le projet de loi budgétaire de l’administration Trump a alloué 170 milliards de dollars à la lutte contre l’immigration et à la détention, dont 45 milliards destinés aux centres de détention.

Le 2 juillet à Diyarbakır, Çetin Arkaş a été libéré et accueilli par des centaines de personnes sous les slogans « Bijî berxwedana zîndanan » (Vive la résistance en prison) et « Berxwedan jiyan e » (La résistance, c’est la vie). Il était détenu depuis plus de 33 ans et sa libération avait été reportée 8 fois.

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Maria José Baños Andujar est une combattante des GRAPO (Groupes de résistance antifasciste du premier octobre) qui est emprisonnée dans le cadre de ses activités militantes depuis le 18 juillet 2002 en Espagne. Auparavant, elle a été en détention de nombreuses années où elle s’est politisée en côtoyant des militantes communistes incarcérées. Au total, elle a été en détention durant plus de 35 ans. Elle est séropositive et souffre de différentes maladies depuis longtemps (voir notre article). Dans une lettre publiée en juin 2025, son camarade Marcos Martín Ponce alerte sur la politique de négligence médicale qu’elle subit et qui l’a amené à avoir un état de santé physique et psychologique très préoccupant (voir ici).

Zehra Kurtay est une journaliste et révolutionnaire turque qui est sous la menace d’une expulsion. Pour s’y opposer, elle a entamé une grève de la faim illimitée depuis le 3 juillet dernier (voir notre article). Nous reproduisons ci-dessous la traduction en français de la déclaration qu’elle a faite ce même jour lors de l’inauguration de la tente de la résistance qui est ouverte 24H/24 à Porte de Saint Denis (Boulevard Saint Denis, Paris) pour organiser la solidarité avec la militante (écouter le discours en turc ici).

[…] Aujourd’hui, avec notre acte de résistance, nous déclarons la guerre à cette politique de l’impérialisme français. Aujourd’hui, avec ma grève de la faim je me dresse face à l’impérialisme français. S’il y a injustice et oppression, il y aura résistance. Nous, nous choisissons de résister parce que nous sommes des révolutionnaires de Turquie, nous sommes les camarades de Pir Sultan¹, de Huseyin², les élèves et les camarades de Mahir³. Avec la force que nous puisons de notre histoire, aujourd’hui’nous débutons une nouvelle résistance. Aujourd’hui, je débute une grève de la faim pour regagner mon droit de séjour que m’a été usurpé par l’impérialisme français. Je vais poursuivre cette grève de la faim illimitée ici à Strasbourg-Saint-Denis avec une tente de résistance.
Mes revendications sont les suivantes : regagner mon droit de séjour en tant que réfugiée politique et stopper la volonté de l’impérialisme français de m’envoyer dans un pays tiers. Je vais continuer ma grève de la faim illimitée jusqu’à ce que j’obtienne mes droits.
Nous savons que nous allons gagner, que nous allons récupérer nos droits usurpés et que nous allons détruire la politique d’usurpation de droits de l’impérialisme parce que nous sommes des révolutionnaires de Turquie, nous venons d’une tradition de résistance.
Ici, nous avons avec nous des camarades français, des ami·es qui viennent de la gauche française. La voix de Georges Ibrahim Abdallah est également avec nous ici, la voix des communard·es français·es aussi. Aujourd’hui, nous sommes là également pour les représenter. Avec la conviction que nous allons gagner, nous transmettons nos salutations et notre amour à tout notre peuple en Turquie, à nos camarades et aux familles de martyr·es.

¹ figure de l’alévisme
² petit-fils du Prophète et figure de l’alévisme et du chiisme
³ Mahir Cayan, dirigeant et fondateur du THKP-C

Une carte d’identité contenant des données biométriques devrait être introduite en Suisse pour fin 2026. Tout comme le passeport biométrique suisse actuel, elle sera munie d’une puce contenant deux empreintes digitales et une image faciale. Les données biométriques bénéficient d’une protection renforcée. Leur lecture n’est possible que si la carte d’identité est physiquement présentée. Toute lecture à distance est impossible. De plus, la Suisse n’autorise l’accès aux empreintes digitales qu’aux pays appliquant des règles de protection des données équivalentes aux siennes.

L’introduction de la carte d’identité biométrique garantit notamment que les Suisses puissent continuer à voyager librement dans l’UE. En 2019, le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne ont adopté un règlement prévoyant que les États membres délivrent exclusivement des cartes d’identité biométriques à partir de 2021. Ce point faisait également partie du paquet de négociations Suisse-UE. Il sera néanmoins toujours possible d’obtenir une carte d’identité sans données biométriques pour une utilisation en Suisse. Le passeport biométrique suisse restera également une alternative valable pour l’identification lors de voyages internationaux.