Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Tšolo Thakeli, dont les vidéos sont vues par des dizaines de milliers de personnes, milite depuis longtemps, sous différents gouvernements, pour l’emploi des jeunes. Dans une vidéo, il demandait pourquoi le Premier ministre, Sam Matekane, n’avait pas tenu sa promesse de créer des emplois. Le lendemain, des policiers armés sont venus l’arrêter chez lui. Les premières tentatives de l’accuser d’insulte envers Matekane et d’incitation à la violence ont été abandonnées faute de preuves. Il a été libéré, mais de nouveau arrêté le jour même, jeté au cachot et inculpé de sédition. Il a été détenu pendant deux jours puis a été convoqué par le chef de la police du Lesotho qui lui a dit : « Vous pouvez parler comme vous voulez, mais ne mentionnez plus jamais son nom [celui de Matekane], et nous ne pouvons vous garantir aucune protection si vous revenez et mentionnez son nom.”

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Depuis la manifestation massive du 28 juin, qui avait réuni 140 000 personnes contre la corruption et exiger des élections législatives anticipées du président Aleksandar Vucic (voir article ici), étudiants et manifestants organisent des centaines de blocages et de barrages pour la sixième journée consécutive dans tout le pays. Des méthodes pacifiques, un groupe de personnes traverse la rue en boucle, forçant les automobilistes à s’arrêter. À d’autres endroits, des habitants déplacent les conteneurs à ordures, au milieu de grands carrefours, formant une barricade improvisée. Ces blocages sont interrompus par d’importantes forces de police anti-émeute. Les protestataires se retirent aussitôt pour aller bloquer un autre carrefour. La répression policière durcit. Lors des blocages nocturnes, les forces de l’ordre se montrent très violentes. De nombreux manifestants ont été hospitalisés pour des coups ou des fractures, on dénombre plus d’une centaine d’arrestations à Belgrade, 

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Moins de vingt-quatre heures après l’annonce par des députés américains de l’introduction dans le circuit législatif du Congrès d’un projet de loi classant le Polisario comme terroriste, les forces du Front Polisario a mené plusieurs attaques à la roquettes contre les bases marocaines dans la région d’Esmara, au Sahara occidental sous occupation marocaine. Il s’agit de la troisième attaque de ce type dans la région depuis octobre 2023 (voir notre article). Immédiatement après l’attaque, la mission de l’ONU pour le Sahara occidental, la MINURSO a procédé vendredi soir à une inspection des sites où sont tombés les roquettes, pour préparer un rapport à présenter au secrétaire général de l’ONU, Les forces d’occupation prétendent avoir accroché les unités sarhaouei après l’attaque au moyen de drones.

Du 4 au 6 juillet, des milliers de personnes participent à la Turboteuf organisée par les opposants à l’A69, un projet autoroutier écocidaire largement contesté depuis de nombreuses années. Main dans la main avec des milices violentes en soutien au projet, la préfecture du Tarn avait interdit tout rassemblement dans les communes du tracé du projet (voir notre article). Organisée sur un terrain privé situé à 180m des chantiers de l’autoroute, la grande fête réunit des milliers de personnes en dépit des plus de 1500 gendarmes mobilisés et de nombreux contrôles routiers visant à intimider les participants. Les observateurs indépendants de l’Observatoire des Pratiques Policières ont été entravés dans l’exercice de leur mission, les gendarmes leur interdisant le port de matériel individuel de protection. Lors de la manifestation du 5 juillet, les gendarmes ont utilisé massivement des gaz lacrymogènes ou encore des grenades de désencerclement, provoquant quelques feus sur les terrains agricoles, mais cela n’a pas empêché la détermination des présents malgré quelques blessés légers. Parallèlement, une vaste campagne médiatico-politique a été déployée pour diffamer ce grand rassemblement festif. La mobilisation continue ce dimanche 6 juillet et jusqu’à l’abandon du projet.

Le Secours Rouge Toulouse était présent au Village de lutte et a présenté plusieurs de ses campagnes, notamment son guide légal des manifestant·es ou encore celles en solidarité avec l’antifa Maja et la révolutionnaire turque Zehra Kurtay.

Les députés ont voté, mercredi 2 juillet, en faveur de l’allongement de la durée de maintien en centre de rétention administrative de certains étrangers jugés « dangereux ». « Il n’existe aucune définition juridique de la « menace pour l’ordre public », c’est laissé à l’appréciation de l’administration qui l’utilise très largement de façon totalement arbitraire même pour des délits mineurs » souligne Toulouse Anti CRA dans un communiqué (voir ici). Initialement, la durée maximale a d’abord été de 6 jours et passe aujourd’hui à 210 jours. La durée de rétention pourra encore être rallongée, car l’Union européenne prévoit l’enfermement jusqu’à 24 mois.

Samedi 5 juillet à Londres, la police a interpellé des dizaines de manifestants qui brandissaient des affiches en soutien au groupe Palestine Action, une organisation interdite le 4 juillet dernier en vertu des lois antiterroristes (voir notre article). Les autorités avaient prévenu qu’exprimer son soutien à Palestine Action constituerait une infraction pénale après l’entrée en vigueur de l’interdiction à minuit. Cela inclut les chants, le port de vêtements ou l’affichage d’articles tels que drapeaux, panneaux ou logos.

Gérald Darmanin, ministre de la Justice, a souhaité moderniser en profondeur la stratégie carcérale afin de répondre aux « nouvelles menaces pesant sur ses agents » et « accélérer la construction de places de prison » (voir article ici). Plusieurs chantiers ont été mis en œuvre, notamment la création de prisons modulaires en béton. Ces établissements, livrables en 18 mois contre 7 ans pour des établissements classiques et pour un coût divisé par deux (200 000€ la place contre 400 000€ pour des prisons classiques), garantissent les mêmes standards de solidité (construction en béton armé) et de fonctionnement à l’usage que les constructions classiques. La construction modulaire a été lancée pour 1 500 premières places. Le premier établissement de préfabriqués ouvrira à l’automne 2026 à Troyes – Lavau, 1500 autres places seront livrables d’ici 2027. 16 autres sites ont été retenus pour la construction de prison modulaire : Valence (Drôme), Brest (Finistère), Lille Sequedin (Nord), Mont-de-Marsan (landes), Eysses (Lot et Garonne), Châteaudun (Eure et Loir), Laon (Aisne), St-Quentin-Fallavier (Isère), Fleury-Mérogis (Essonne), Liancourt (Oise), Maubeuge (Nord), Moulins (Allier), Tarascon (Bouches du Rhône), Meaux (Seine et Marne), Lorient (Morbihan), Le Port (La Réunion).

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15 salariés d’EDF-PEI (EDF Production électrique insulaire), grévistes à l’époque du black-out, ont été placés en garde à vue puis relâchés, entre lundi soir et mardi soir. Cela fait suite à une enquête ouverte pour « mise en danger de la vie d’autrui et dégradations de biens d’utilité publique », après la coupure généralisée qui avait touché l’archipel, le 25 octobre 2024. La veille, le 24, les alarmes ont été déclenchées dans la salle de contrôle du système électrique central de Jarry en Guadeloupe, et les moteurs thermiques ont été brutalement arrêtés, de sorte que les deux autres groupes électriques ont été désactivés, privant d’électricité l’ensemble du Département de Guadeloupe pendant plus 24 heures. La gendarmerie avait alors pris le contrôle de la salle des commandes.

Israël a bloqué en mars et durant plus de deux mois l’entrée de nourriture et d’autres produits essentiels dans la bande de Gaza. Ce n’est qu’à la fin du mois de mai que certaines livraisons ont été autorisées à passer, via des points de distribution gérés par la GHF, sécurisés par des agents armés américains de la société SRS, Safe Reach Solutions, (photo), avec l’appui, des troupes israéliennes. Loin de remédier à la famine, ces distributions, extrêmement limitées et militarisées, sont l’occasion de nouveaux massacres (voir notre article).

Safe Reach Solutions (SRS), est dirigée par Philip Francis Reilly, un ancien responsable des opérations clandestines de la CIA, notamment spécialisé dans le soutien aux guérillas anticommunistes, comme les Contras au Nicaragua. SRS recrute d’anciens membres du renseignement américain et des forces spéciales. La FHG serait financée, sous la pression de proche de Trump, un demi-milliard de dollars de fonds publics US, alors même que les budgets d’aide humanitaire étaient coupés. Le FHG est aussi soutenue financièrement par McNally Capital, qui investit massivement dans le secteur de la défense, qui a contribué à la création de SRS et qui y a des intérêts.

Charles J. Africano, également lié à la GHF, est l’unique directeur américain de la branche israélienne de SRS. Il travaille depuis plusieurs années avec Philip Francis Reilly, qu’il a connu chez Constellis, une société de sécurité issue de l’ancienne armée privée Blackwater, connue pour son implication dans un massacre de civils irakiens à Bagdad en 2007. Charles J. Africano est lié à Quiet Professionals, une société de sécurité basée à Tampa, en Floride, spécialisée dans le soutien aux opérations spéciales et dirigée par un ancien membre des forces spéciales américaines. Cette dernière a été rachetée en mai par McNally Capital…

 

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Le bilan des manifestations meurtrières ont eu lieu à la fin de juin dans 23 comtés à travers le Kenya (voir notre article), estt finalement de 485 personnes arrêtées pour « meurtre, terrorisme, viol, viol en réunion, incendie volontaire, obstruction au travail de policiers en service, destruction et vol (…), incitation à la violence, manipulation de biens volés, détérioration de propriétés avec intention de nuire et possession d’armes à feu illégales »., selon une déclaration de la police le 30 juin. Les manifestations au niveau national devaient initialement être un hommage aux victimes du mouvement citoyen de 2024 contre un projet de hausse des impôts et la corruption. Mais les rassemblements ont changé de caractère le 25 juin, lorsque de jeunes hommes ont affronté la police et dévasté des milliers de commerces dans le centre de Nairobi. La Commission nationale kényane des droits humains a affirmé que 19 personnes avaient été tuées et 531 blessées. Onze policiers ont été grièvement blessés pendant les manifestations.

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