Depuis plusieurs années, les Massaï de Loliondo s’opposent aux autorités tanzaniennes, qu’ils accusent de vouloir les expulser d’une partie de leur zone d’habitat historique pour en faire une zone réservée aux animaux sauvages… donc aux safaris et aux chasses privées. Le gouvernement veut limiter les activités humaines à 1 500 km² sur les 4 000 km² de cette région située non loin du parc du Serengeti, laissant 2 500 km² aux bergers masaï. En 2009 déjà, des milliers de familles avaient été expulsées de Loliondo pour permettre à une société émiratie, Ortelo Business Corporation (OBC), d’organiser des séjours de chasse. Le gouvernement a finalement mis fin à cet accord en 2017 après des accusations de corruption.
Le 8 juin, des dizaines de véhicules de police de l’Unité des forces de terrain (FFU) et environ 700 agents sont arrivés à Loliondo pour délimiter une zone de 1 500 km² comme réserve. Le 10 juin, ils ont tiré sur des Massaï qui protestaient : au moins 18 hommes et 13 femmes ont été la cible de coups de feu, tandis que 13 autres ont été blessés à coups de machette. Les Massaï ont résisté: un policier a été tué d’une flèche. Des vidéos montrent une attaque brutale contre les manifestants.
Un masaï blessé par la police