Un nouveau projet de loi du gouvernement fédéral prévoit d’obliger les fournisseurs de services de télécommunication de permettre aux forces de l’ordre (police, justice, sécurité de l’Etat…) de déchiffrer ce qui est échangé dans les applications de messageries cryptées de type Whatsapp ou Signal par certains utilisateurs spécifiques. Autrement dit, les fournisseurs de services seront obligés de « désactiver » le cryptage pour des utilisateurs visés par des enquêtes policières et judiciaires.

Le problème généralement soulevé, c’est qu’il n’existe aucun moyen de simplement « désactiver » le cryptage pour certains utilisateurs. Par conséquent, c’est l’ensemble des communications cryptées qui deviendra accessible, et non plus exclusivement celles de personnes qui intéressent la police et la justice. Certains dénoncent que l’affaiblissement du cryptage rendra les Belges beaucoup plus vulnérables aux attaques malveillantes. La protection de la vie privée est aussi évoquée. Cinquante ONG, universités et entreprises impliquées dans la protection de la vie privée et le cryptage ont publié une lettre ouverte contre le projet de loi. L’autorité belge de protection des données a déjà fait part de ses vives préoccupations dans un avis antérieur sur le projet de loi.

Mais surtout et plus fondamentalement, comme de nombreuses propositions de lois du même genre, celle-ci ne semble pas comprendre les techniques et technologies impliquées ni proposer de solution réaliste à son application.