Tôt dans la journée de lundi, trois manifestants ont été tués et plusieurs blessés. Des images diffusées de Myitkyina (centre) sur les réseaux sociaux ont montré des contestataires inanimés et couverts de sang, l’un d’entre eux gisant face contre terre, une partie du crâne arrachée. Fonctionnaires, agriculteurs et salariés du privé étaient descendus en nombre lundi dans les rues, en réponse à l’appel des principaux syndicats à intensifier la grève générale. Des usines de textile, un secteur en plein essor avant le coup d’Etat du 1er février, des magasins et les banques sont restés fermés. La junte a pour sa part mis en garde les fonctionnaires : ceux qui n’auront pas repris le travail à partir de lundi seront licenciés.
Dans la nuit de lundi à mardi, des centaines de contestataires, dont de nombreuses Birmanes sorties célébrer la Journée internationale des droits des femmes. Ces rassemblements épars ont eu lieu dans le pays, écourtés à l’aide de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes. Les manifestantes ont été acculées pendant des heures dans le quartier de Sanchaung à Rangoun. Les forces de sécurité ont fouillé les appartements à la recherche de manifestants et des détonations ont été régulièrement entendues. Quiconque sera surpris en train de cacher des protestataires sera puni, avaient averti les médias d’Etat. 60 civils ont péri depuis le putsch. Plus de 1800 personnes auraient en outre été arrêtées ces dernières semaines.