À l’issue d’une procédure ouverte en 2019, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) avait conclu qu’Amazon France Logistique (AFL) avait mis en place “un système de surveillance de l’activité et des performances des salariés excessivement intrusif” au regard du règlement général sur la protection des données. L’amende de 32 millions d’euros infligée à AFL équivaut à près de 3% du chiffre d’affaires de l’entreprise. Le Cnil pointait notamment un recueil des données de productivité de manière massive via les scanners utilisés par les employés des entrepôts et des indicateurs. Le “stow machine gun” note lorsqu’un article est scanné “trop rapidement”, en moins de 1,25 seconde tandis que l’”idle time” signale une période d’inactivité de plus de dix minutes. Pour la Cnil, ce système conduit potentiellement les salariés à devoir justifier toute interruption de l’activité de leur scanner, faisant “peser sur eux une pression continue”.
Amazon a annoncé ce vendredi faire appel de sa condamnation et assure que le premier indicateur – qu’il va désactiver – vise à vérifier que chaque salarié inspecte correctement chaque article, et n’adopte pas des postures propres à compromettre sa sécurité et sa santé (!). Quant au second – dont le seuil de déclenchement va passer à 30 minutes -, il sert, selon l’entreprise, à identifier une défaillance anormale. En 2021, le chiffre d’affaires d’AFL s’élevait à 1,135 milliard d’euros, pour un résultat net de 58,9 millions d’euros.