Fondé en 2017, le Secours Rouge Genève a pour but de construire une solidarité de classe avec les militant.e.s, prisonnier.e.s et mouvements révolutionnaires qui luttent ici et ailleurs dans le monde.

Du 25 au 27 mai, devait se tenir une exposition des affiches de la résistance palestinienne du militant et artiste Marc Rudin, organisée par le Secours Rouge Genève en collaboration avec Samidoun Genève. Cette exposition était l’occasion de rendre hommage à notre camarade décédé le 7 avril dernier, à son travail artistique et politique. À l’occasion du vernissage, une discussion était prévue autour de la thématique « Comment soutenir la résistance palestinienne » avec notre camarade Mohammed Khatib, coordinateur de Samidoun. Le samedi 27, nous avions prévu de projeter le film Fedayin, le combat de Georges Ibrahim Abdallah, réalisé par le Collectif Vacarmes Films. Cette exposition a été interdite par la Ville de Genève.

Moins de 48 heures avant le vernissage de l’exposition, nous avons en effet été contactés par la personne responsable du lieu de l’exposition – l’Almacén. Il nous a été expliqué que la Ville de Genève, propriétaire du bâtiment, avait interdit la tenue de notre exposition. La Ville de Genève prétextait un manque d’information concernant notre projet, informations qui étaient cependant toutes publiques. Peu après, pour la première fois depuis l’annonce de l’interdiction de notre exposition et à notre demande, nous avons finalement été contactés directement par le collaborateur personnel d’Alfonso Gomez, Conseiller administratif en charge du Départements des finances, de l’environnement et du logement (DFEL) et membre du parti des Vert-e-s. Durant cet appel, le représentant de la Ville nous explique qu’il n’a « a priori pas de problème » avec notre exposition, que la Ville ne donne « normalement jamais » son aval regardant les évènements tenus à l’Almacén, que « jusqu’à maintenant [il] ne se savait pas ce qui s’y passait ». Notre exposition aborderait une thématique « sensible » et rendrait hommage à une personnalité « controversée ». Force est de constater le caractère exceptionnel d’une telle censure.

Ce qui a motivé une telle décision, aussi exceptionnelle que politique, ce sont les « pressions » que la Ville reçoit d’organisations telles que la European Jewish Association et une ONG israélienne qui a contacté le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Au téléphone, on nous explique donc que l’annulation de notre exposition est le fait d’organisation sionistes étrangères, sous le joug desquelles se placent la Ville de Genève. Rien de surprenant venant de la gauche bourgeoise parlementaire, qui révèle toujours l’étendue de ses contradictions, sinon de son hypocrisie.

La Ville nous accuse de surcroît de « prendre en otage » l’Almacén, considérant que la lutte palestinienne « dépasse » l’association qui tient le lieu, et ajoute qu’il aurait fallu demander « l’accord de quelqu’un de bien plus haut qu’une simple personne qui est bénévole du lieu ». Nous pensons et savons que les personnes responsables de l’Almacén sont tout à fait capables de saisir les enjeux d’une telle exposition, n’en déplaise à la Ville. Notre projet a toujours été clair, notre ligne déclarée, et nous avons toujours été transparent-e-s avec nos interlocuteurs. Par ailleurs, il n’existe aucune information concernant la démarche qu’il aurait supposément fallu entreprendre pour demander l’accord de la Ville. En somme, c’est bien le Conseil administratif qui décide, sous les pressions d’organisations sionistes, de forcer la main de l’Almacén pour interdire notre exposition, c’est-à-dire sans même acter sa propre décision. C’est bien la Ville de Genève, complice du chantage politique israélien, qui prend en otage les responsables de l’Almacén, et les menace de leur retirer le lieu qu’ils font vivre.

Finalement, nous soulignons la censure effarante d’œuvres artistiques et militantes. Les affiches de Marc Rudin, à qui nous souhaitions rendre hommage à travers cette exposition, ont en effet déjà été exposée à Genève en 1993 et, plus récemment, en 2015 lors du festival Palestine Filmer C’est Exister, exposition à laquelle Marc Rudin avait assisté en personne. La Ville de Genève censure un artiste suisse, sa liberté d’expression et son œuvre révolutionnaire. C’est notre devoir de les défendre. Nous défendons son travail ainsi que nous défendons toutes les formes de résistances palestiniennes. Nous ne céderons pas au chantage d’Israël, ni à celui de ses pions genevois. Nous n’avons pas dit notre dernier mot.

Tout cela montre bien que les bourgeoisies occidentales défendent avant tout les intérêts de l’impérialisme que représente Israël.

Quand l’expression de notre solidarité dépasse celle d’un humanisme condescendant et qu’elle parle de la résistance sous toutes ses formes, même la Grande Genève Internationale se sent menacée, même le Conseil Administratif de la Ville de Genève, pourtant composée de tant de représentant-es « de gauche », ploie le genou.

Plus que jamais, renforçons notre soutien à toutes les formes de résistance du peuple palestinien, passées, présentes et futures !

Du boycott à la lutte armée, leur droit à la résistance est inaliénable. Par sa nature anti-impérialiste et anti-coloniale, la lutte de nos camarades contre l’Israël est aussi la nôtre !

Marc vit dans nos luttes !

De la mer au Jourdain, liberté pour la Palestine !

Secours Rouge Genève

Samidoun Genève

Voici la déclaration faite par notre camarade G. lors de son procès pour son engagement internationaliste au Rojava:

« Aujourd’hui on m’accuse de service militaire à l’étranger. La grande question semble être de savoir si oui ou non j’ai contribué à la résistance des Unité de Défense du Peuple (YPG) lors de mon séjour. En tant que militant communiste suisse, le but de mon voyage était de voir une révolution de mes propres yeux et d’y participer.
Aujourd’hui, la Confédération suisse me juge par votre biais car j’aurais violé la «fameuse» neutralité helvétique en me rendant au nord de la Syrie et j’aurais porté atteinte à la puissance défensive du pays. A se demander si la Suisse a tant d’intérêt commun avec l’État Islamique ou le fascisme turc ?
Deux rapports de police disent clairement qu’il n’est pas possible de savoir ce que j’aurais fait durant mon séjour. Les preuves manquent à l’évidence. A contrario, les preuves que la neutralité suisse n’est qu’un mythe bien utile à la bourgeoisie sont nombreuses.
Quand la Suisse vend des armes ou des composants d’armes à l’État fasciste turc la neutralité importe peu, seul le profit compte. Ces armes servent à réprimer les mouvements progressistes en Turquie. Certaines se sont aussi retrouvées dans les mains de l’Etat Islamique.
Quand la Suisse extrade des militants et militantes progressistes turques et kurdes à la demande du régime d’Erdogan ou d’autres Etats européens, où est donc la neutralité ?
Quand les plus grandes banques du pays investissent chaque année plusieurs milliards dans l’industrie de l’armement, qui alimente les conflits du monde entier, où est donc la neutralité ?
L’État suisse n’est pas neutre. Il a choisi son camp depuis longtemps, celui de l’impérialisme occidental. Moi aussi j’ai choisi mon camp, celui des opprimés.
Depuis deux siècles s’est développée une tradition de solidarité révolutionnaire internationale. En me rendant au Rojava, j’y ai soutenu le camp des peuples qui luttent pour leur liberté. Il n ‘ y a qu’une solidarité internationale, ses formes sont multiples et toutes sont légitimes. Une révolution ne peut se construire sans projet de société et elle ne peut vivre si elle ne peut pas se défendre.
En suivant l’exemple donné par Norman Bethune ou Barbara Kistler , j’ai continué cette tradition. De même que toutes celles et ceux qui ont participé, d’une manière ou d’une autre, à la lutte de peuples qui n’était pas le leur. De la résistance antifasciste en Espagne à la lutte pour la libération de l’Algérie ou de la Palestine, nombreux et nombreuses sont les camarades qui ont porté leur engagement au niveau international. Cet engagement a pris différentes formes, toutes ayant leur importance.
En me rendant au Rojava, j’ai soutenu la construction d’une société basée sur des principes de justice sociale, de féminisme et d’écologie. Une société qui aujourd’hui lutte toujours contre le fascisme turc et ses soutiens occidentaux.
Mon choix est un choix politique, tout comme celui que l’État Suisse fait en me faisant passer, sur mandat de l’exécutif, devant ce tribunal. Sans preuves concrètes, je suis amené à comparaître devant vous, ceci sur un simple et seul avis des Service de renseignement de le Confédération, qui n’ont visiblement pas daigné fournir les fondements de leurs allégations.
Partout en Europe, la solidarité avec le mouvement kurde est attaquée. Le peuple du Kurdistan nous montre qu’une révolution est possible et bien réelle. C’est pour cette raison que notre solidarité et les liens que nous construisons sont vus comme dangereux.
Quelque que soit l’issue de ce jugement, je n’ai aucun regret. Je continuerai à soutenir la lutte révolutionnaire au Kurdistan car comme le dit un de leur proverbe : « La résistance, c’est la vie ! »
En tant que militant révolutionnaire et internationaliste, je tiens à finir ma déclaration en saluant le camarade Alfredo Cospito et toutes celles et ceux qui luttent contre le régime d’isolement 41bis en Italie.
Je salue aussi Georges Ibrahim Abdallah et les prisonniers et prisonnières de la cause palestinienne.
Je salue Pola Roupa et Nikos Maziotis emprisonnés en Grèce pour leur engagement révolutionnaire.
Je salue aussi les milliers de prisonnières et prisonniers politiques actuellement dans les geôles du régime fasciste turc.
Je salue l’engagement de celles et ceux qui crient tous les jours dans les rues d’Iran, «Jin, Jîyan Azadî» et se font emprisonner ou tuer.
Je salue Serge, militant français dalns le coma qui lutte pour garder la vie. Il y a deux semaines, il a été gravement blessé par la police lors des manifestations contre le projet écocidaire des mégas-bassines dans l’ouest de la France.
Tous ces militants et militantes nous démontrent que même en faisant face à la plus dure des répressions, la lutte pour un monde meilleur continue.
Comme l’a très bien dit le camarade Fred Hampton : «On peut emprisonner un révolutionnaire, mais on ne peut pas emprisonner la révolution.»« 

La déclaration en anglais

Le 14 avril, se tiendra à Sion le procès, devant la justice militaire suisse, d’un militant du Secours Rouge de Genève. Il est accusé « d’atteinte à la puissance défensive du pays » et de « service militaire à l’étranger ». L’État suisse lui reproche d’avoir pris les armes au Rojava entre 2015 et 2016 contre Daesh. Une mobilisation solidaire aura lieu ce jour à Sion. Lire la déclaration du Secours Rouge de Genève

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Dans la perspective internationaliste du travail révolutionnaire, un de nos camarades s’est rendu au Rojava entre 2015 et 2016. Il ne s’agissait pas d’un voyage de « visite » ou d’« observation », mais bien d’apprendre et de participer à la révolution qui se construit encore aujourd’hui dans le territoire autonome du nord-est de la Syrie, le Rojava.

Le 14 avril 2023, se tiendra son procès à Sion. Il est accusé « d’atteinte à la puissance défensive du pays » et de « service militaire à l’étranger ». L’État suisse reproche à notre camarade d’avoir pris les armes contre Daesh, sans pour autant en avoir quelconque preuve. Il nous semble important de noter qu’il ne s’agit en réalité pas seulement de réprimer ce type d’engagement, mais encore de criminaliser l’internationalisme et le soutien à la révolution du Rojava.

Que cela soit bien clair, de savoir si notre camarade a pris les armes ou non, n’est pas important. La répression bourgeoise fait en effet une différence entre la participation armée à la révolution et les autres formes de solidarité, différence que nous ne faisons pas. Que les militantes et militants participent à des projets médiatiques, écologiques, artistiques ou militaires nous importe peu. La révolution au Rojava se base sur des valeurs socialistes, féministes et écologistes ; elles se retrouvent dans le projet de société nouvelle qui se met en place et qui doit être défendu par la lutte armée. Sans projet et travail « civil » : pas de révolution. Et sans forces armées pour les défendre : pas de révolution non plus. Au Rojava, comme dans toute autre expérience révolutionnaire, la nouvelle société ne peut vivre que si elle peut se défendre.

La démarche répressive qui concerne notre camarade s’inscrit plus largement dans une dynamique au niveau européen, qui s’est déjà vue entre autres en Italie, en Allemagne, en France et au Royaume-Uni. Cette répression peut prendre des formes variées, mais son but est toujours le même : empêcher les militantes et militants de continuer leur travail politique en Europe et les empêcher de renforcer les liens avec les expériences révolutionnaires à travers le monde. En Angleterre, des camarades se sont vu retirer leur passeport et ont reçu des interdictions d’entrer dans l’espace Schengen. En France, un camarade a passé plus d’une année en prison sous prétexte qu’il a été au Rojava et qu’il est un militant révolutionnaire. En Italie, plusieurs militant.e.s sont passés.e.s par de longues procédures judiciaires à cause de leur voyage dans la région. De nombreux autres exemples existent et démontrent que, quelles que soient les activités menées par les militant.e.s au Kurdistan, la justice bourgeoise s’acharne à attaquer toutes celles et ceux qui ont eu le courage de quitter leur pays pour apprendre et participer au processus révolutionnaire en cours au Rojava. Ainsi le procès qui vise notre camarade n’est pas celui d’une supposée « atteinte à la puissance défensive du pays » : il s’agit bel et bien du procès de l’internationalisme dans toutes ses formes. À ceci nous répondons fermement : « L’internationalisme est un devoir ».

L’État suisse attaque notre camarade, car ses actions pourraient porter atteinte à la sacro-sainte « neutralité » helvétique et ainsi nuire à « la puissance défensive du pays ». Il nous semble important de rappeler ici que la Suisse a été un fournisseur d’armes au régime fasciste turc jusque très récemment, et que ce même régime a soutenu Daesh en Syrie et en Irak. Aujourd’hui encore, il soutient les milices islamistes actives dans la région et a même envahi une partie du territoire syrien pour les appuyer. Si les ventes d’armes ont été suspendues, la collaboration économique continue. Nombre de grandes entreprises suisses investissent en Turquie, profitant des avantages donnés par le régime fasciste en place. La « neutralité » Suisse n’est donc bien qu’une façade pour cacher son rôle dans l’impérialisme occidental. Nous refusons, quant à nous, toute neutralité, car nous croyons à l’internationalisme et nous nous tenons coude à coude avec nos camarades qui luttent contre l’impérialisme à travers le monde. L’État suisse a toujours eu une politique répressive avec les militantes et militants qui s’inscrivaient dans une démarche internationaliste, que ce soit lors de la guerre d’Espagne ou de la Résistance française pour ne citer que ces exemples.

Le procès contre notre camarade n’est pas dès lors anodin. Ce n’est pas simplement la nature de son engagement au Rojava qui lui est reproché, ce sont surtout les raisons idéologiques qui l’ont poussé à partir. Les autorités suisses tentent avant tout de le condamner en raison de son engagement politique, en utilisant pour cela la justice militaire. À plusieurs reprises dans son dossier, les services de renseignement de la confédération mentionnent son appartenance à l’extrême gauche ainsi que son engagement politique. La bourgeoisie souhaite ainsi intimider et contraindre au silence les militant.e.s révolutionnaires. Il nous faut donc reconnaître ce procès comme une forme de répression contre le mouvement révolutionnaire dans son ensemble, et non comme une attaque contre un individu. La réponse se doit donc de ne pas être individuelle et isolée, mais collective et révolutionnaire.

Pour soutenir la révolution au Rojava et notre camarade en procès, nous appelons à une semaine de mobilisation et d’action contre les soutiens et alliés occidentaux du régime fasciste turc du 7 au 13 avril prochains.

Le 14 avril, jour du procès nous appelons à un rassemblement devant le tribunal cantonal de Sion à 8h30.

Que vive la solidarité internationale !

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Dans le cadre de la semaine d’action du 7 au 13 avril, nous avons réalisé trois affiches qui peuvent être utilisées librement. Pour télécharger la version A3 des affiches →trio affiches proces

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German

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Mit der internationalistischen Perspektive der revolutionären Arbeit reiste einer unserer Genossen zwischen 2015 und 2016 nach Rojava. Dabei handelte es sich nicht um eine Vergnügungsreise. Vielmehr ging es darum, an einer Revolution teilzunehmen und von ihr zu lernen. Diese wird bis heute im autonomen Gebiet Rojava im Nordosten Syriens vorangetrieben.

Am 14. April 2023 findet sein Prozess in Sion statt. Ihm wird « Beeinträchtigung der Verteidigungskraft des Landes » sowie « Militärdienst im Ausland » vorgeworfen. Der Schweizer Staat wirft unserem Genossen vor, gegen Daesh zu den Waffen gegriffen zu haben, ohne dafür irgendwelche Beweise zu haben. Wir halten es für wichtig, darauf hinzuweisen, dass es in Wirklichkeit nicht nur um diesen Vorwurf an sich geht, sondern auch darum, den Internationalismus und die Unterstützung der Revolution in Rojava zu delegitimieren und entpolitisieren.

Um es klar zu sagen: Es ist nicht wichtig, ob unser Genosse Waffen in der Hand hatte oder nicht. Die bürgerliche Repression unterscheidet tatsächlich zwischen der bewaffneten Teilnahme an der Revolution und anderen Formen der Solidarität. Den Unterschied machen wir nicht. Ob sich Aktivistinnen und Aktivisten an Medien-, Umwelt-, Kunst- oder Militärprojekten beteiligen ist nebensächlich: Es sind alles Facetten desselben Kampfes. Die Revolution in Rojava basiert auf sozialistischen, feministischen und ökologischen Werten; sie finden sich in dem Projekt einer neuen Gesellschaft wieder, das sich entwickelt und das durch den bewaffneten Kampf verteidigt werden muss. Ohne zivile Projekte und zivile Arbeit, keine Revolution. Ohne bewaffnete Kräfte zu ihrer Verteidigung, ebenfalls keine Revolution. In Rojava, wie in jeder anderen revolutionären Erfahrung, kann die neue Gesellschaft nur leben, wenn sie sich verteidigen kann.

Das repressive Vorgehen, das unseren Genossen betrifft, ist im weiteren Sinne Teil einer Dynamik auf europäischer Ebene, die sich unter anderem bereits in Italien, Deutschland, Frankreich und Großbritannien gezeigt hat. Die Repression kann unterschiedliche Formen annehmen, aber ihr Ziel ist immer das gleiche: Aktivistinnen und Aktivisten daran zu hindern, ihre politische Arbeit in Europa fortzusetzen, und sie daran zu hindern, die Verbindungen weltweiter revolutionären Erfahrungen zu stärken. In England wurde Genossinnen und Genossen der Reisepass entzogen und die Einreise in den Schengen-Raum untersagt. In Frankreich verbrachte ein Genosse über ein Jahr im Gefängnis unter dem Vorwand, er sei in Rojava gewesen und ein revolutionärer Aktivist. In Italien durchliefen mehrere Aktivist:innen lange Gerichtsverfahren, weil sie in die Region gereist waren. Es gibt viele weitere Beispiele dafür, dass die bürgerliche Justiz unabhängig von der Art der Beteiligung in Kurdistan hartnäckig gegen alle vorgeht, die den Mut hatten, ihr Land zu verlassen, um vom revolutionären Prozess in Rojava zu lernen und daran teilzunehmen. Der Prozess gegen unseren Genossen ist also kein Prozess wegen einer angeblichen « Verletzung der Verteidigungskraft des Landes », sondern ein Prozess gegen den Internationalismus in all seinen Formen. Darauf antworten wir entschieden, dass Internationalismus unsere Pflicht als Revolutionäre ist.

Der Schweizer Staat greift unseren Genossen an, weil seine Aktionen die heilige « Neutralität » der Schweiz untergraben und damit die « Verteidigungsfähigkeit des Landes » beeinträchtigen könnten. Wir möchten an dieser Stelle daran erinnern, dass die Schweiz bis vor kurzem dem faschistischen türkischen Regime Waffen lieferte. Ein Regime, welches Daesh in Syrien und im Irak unterstützt hat. Auch heute noch unterstützt die Türkei die in der Region aktiven islamistischen Milizen und ist dazu sogar in einem Teil des syrischen Territoriums einmarschiert. Die Waffenverkäufe wurden eingestellt, die wirtschaftliche Zusammenarbeit geht aber weiter. Viele große Schweizer Unternehmen investieren in der Türkei und nutzen die Vorteile, die das faschistische Regime dort bietet. Die Schweizer « Neutralität » ist also nur eine Fassade, um ihre Rolle im westlichen Imperialismus zu verbergen. Wir lehnen jegliche Neutralität ab, denn wir glauben an den Internationalismus und stehen Schulter an Schulter mit all unseren Genossinnen und Genossen, die weltweit gegen den Imperialismus kämpfen. Der Schweizer Staat hat schon immer eine repressive Politik gegenüber internationalistischen Aktivistinnen und Aktivisten verfolgt, sei es im Spanischen Bürgerkrieg oder in der französischen Résistance, um nur einige Beispiele zu nennen.

Das Verfahren gegen unsere Genossen ist von daher nicht unbedeutend. Ihm wird nicht nur die Art seines Engagements in Rojava vorgeworfen, sondern vor allem die ideologischen Gründe, die ihn dazu bewegt haben. Die Schweizer Behörden versuchen in erster Linie, ihn wegen seines politischen Engagements zu verurteilen, und bedienen sich dabei der Militärjustiz. Der Nachrichtendienst der Eidgenossenschaft erwähnt in seinen Akten mehrmals seine Zugehörigkeit zur radikalen Linken und sein politisches Engagement. Die Bourgeoisie will damit revolutionäre Aktivisten einschüchtern und zum Schweigen zwingen. Wir müssen diesen Prozess als eine Form der Repression gegen die revolutionäre Bewegung als Ganzes und nicht nur als Angriff auf eine Einzelperson erkennen. Aus diesem Grund darf die Antwort darauf nicht lediglich eine individuelle sein, sondern muss zwingend eine kollektive und revolutionäre Antwort sein.

Um die Revolution in Rojava und unseren Genossen in diesem Verfahren zu unterstützen, rufen wir zu einer Aktionswoche gegen die westlichen Unterstützer und Verbündeten des faschistischen türkischen Regimes auf, vom 7. bis zum 13. April 2023.

Am 14. April, dem Tag des Prozesses, rufen wir zu einer Kundgebung vor dem Kantonsgericht in Sion um 8.30 Uhr auf.

Es lebe die internationale Solidarität!

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Italian

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Nella prospettiva internazionalista del lavoro rivoluzionario, uno dei nostri compagni ha visitato il Rojava tra il 2015 e il 2016. Non si è trattato di un viaggio di « visita » o « osservazione », ma per imparare e partecipare alla rivoluzione che si sta costruendo ancora oggi nel territorio autonomo del nord-est della Siria, il Rojava.

Il 14 aprile 2023 si terrà a Sion il suo processo. È accusato di aver « minato la difesa del Paese » e di « servizio militare all’estero ». Lo Stato svizzero accusa il nostro compagno di aver imbracciato le armi contro Daesh, senza avere alcuna prova di ciò. Ci sembra importante notare che non si tratta in realtà soltanto di reprimere questo tipo di impegno, ma anche di criminalizzare l’internazionalismo e il sostegno alla rivoluzione del Rojava.

Che sia ben chiaro, sapere se il nostro compagno ha imbracciato le armi o meno, non è importante. La repressione borghese fa in effetti differenza tra la partecipazione armata alla rivoluzione e altre forme di solidarietà, differenza che noi non facciamo. Che le militanti e i militanti partecipino a progetti mediatici, ecologisti, artistici o militari ci interessa poco. La rivoluzione in Rojava si basa su valori socialisti, femministi ed ecologisti, che si ritrovano nel progetto di una nuova società che si sta realizzando e che deve essere difeso con la lotta armata. Senza un progetto e un lavoro « civile »: niente rivoluzione. E senza forze armate per difenderli: niente rivoluzione comunque. In Rojava, come in ogni altra esperienza rivoluzionaria, la nuova società può vivere solo se è in grado di difendersi.

L’approccio repressivo che riguarda il nostro compagno si inserisce in una dinamica più ampia a livello europeo, che si è già vista in Italia, Germania, Francia e nel Regno Unito. Questa repressione può assumere diverse forme, ma il suo scopo è sempre lo stesso: impedire alle militanti e ai militanti di continuare il loro lavoro politico in Europa e di impedire loro di rafforzare i legami con le esperienze rivoluzionarie di tutto il mondo. In Inghilterra, alcune compagne e compagni hanno subito il ritiro del passaporto e il divieto di entrare nell’area Schengen. In Francia, un compagno ha trascorso più di un anno in prigione con il pretesto che era stato in Rojava e di essere un militante rivoluzionario. In Italia, diverse attiviste e attivisti hanno dovuto affrontare lunghi procedimenti giudiziari a causa del loro viaggio nella regione. Esistono molti altri esempi che dimostrano che, a prescindere dalle attività delle attiviste e degli attivisti in Kurdistan, la giustizia borghese è determinata ad attaccare tutt* coloro che hanno avuto il coraggio di lasciare il proprio Paese per imparare e partecipare al processo rivoluzionario in corso in Rojava. Quindi, il processo che prende di mira il nostro compagno non è quello di un presunto « attacco al potere difensivo del Paese »: è invece il processo all’internazionalismo in tutte le sue forme. A questo rispondiamo con fermezza: « L’internazionalismo è un dovere ».

Lo Stato svizzero attacca il nostro compagno, perché le su azioni potrebbero minare la sacrosanta « neutralità » svizzera e quindi danneggiare la « potenza difensiva del Paese ». È importante ricordare che la Svizzera è stata fornitrice di armi al regime fascista turco fino a poco tempo fa, e che questo stesso regime ha sostenuto Daesh in Siria e in Iraq. Ancora oggi, sostiene milizie islamiste attive nella regione e ha persino invaso parte del territorio siriano per sostenerle. Mentre la vendita di armi è stata sospesa, la collaborazione economica continua. Molte grandi aziende svizzere investono in Turchia, approfittando dei vantaggi offerti dal regime fascista in vigore. La « neutralità » della Svizzera è quindi solo una facciata per nascondere il suo ruolo nell’imperialismo occidentale. Noi, da parte nostra, rifiutiamo qualsiasi neutralità, perché crediamo nell’internazionalismo e ci schieriamo spalla a spalla con le nostre compagne e i nostri compagni che lottano contro l’imperialismo in tutto il mondo. Lo Stato svizzero ha sempre avuto una politica repressiva nei confronti degli attivisti che facevano parte del movimento internazionalista, sia durante la guerra di Spagna che durante la Resistenza francese, solo per citarne alcuni esempi.

l processo contro il nostro compagno non è quindi senza significato. Non è soltanto la natura del suo impegno per il Rojava, ma sono soprattutto le ragioni ideologiche che lo hanno spinto a partire. Le autorità svizzere stanno cercando di condannarlo soprattutto per il suo coinvolgimento politico, utilizzando la giustizia militare. In diverse occasioni nel suo dossier, i servizi segreti della confederazione menzionano la sua appartenenza all’estrema sinistra e il suo impegno politico. La borghesia vuole intimidire e mettere a tacere le militanti e i militanti rivoluzionari. Dobbiamo quindi riconoscere questo processo come una forma di repressione contro il movimento rivoluzionario nel suo complesso, e non come un attacco a un singolo individuo. La risposta non deve quindi essere individuale e isolata, ma collettiva e rivoluzionaria.

Per sostenere la rivoluzione in Rojava e il nostro compagno a processo, chiamiamo una settimana di mobilitazione e azione contro i sostenitori e gli alleati occidentali del regime fascista turco dal 7 al 13 aprile 2023.

Il 14 aprile, giorno del processo, chiamiamo un assembramento davanti al tribunale cantonale di Sion alle h 8.30

Viva la solidarietà internazionale!

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English

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As part of the internationalist perspective of revolutionary work, one of our comrades went to Rojava between 2015 and 2016. This was not a « visit » or « observation » trip, but to learn about and participate in the revolution that is still being built today in the autonomous territory of northeast Syria, Rojava.

On April 14, 2023, his trial will be held in Sion. He is accused of « undermining the defensive power of the country » and « military service abroad ». The Swiss state accuses our comrade of having taken up arms against Daesh, without having any proof of this. It seems important to us to note that it is not only a question of repressing this type of commitment, but also of criminalizing internationalism and support for the revolution in Rojava.

Let’s be clear, whether our comrade has taken up arms is not important. The bourgeois repression does indeed make a difference between armed participation in the revolution and other forms of solidarity, a difference that we do not make. Whether activists participate in media, ecological, artistic or military projects is not important to us. The revolution in Rojava is based on socialist, feminist and ecological values; they are reflected in the project of a new society that is being put in place and that must be defended by the armed struggle. Without a « civil » project and work: no revolution. And without armed forces to defend them: no revolution either. In Rojava, as in any other revolutionary experience, the new society can only live if it can defend itself.

The repressive approach that concerns our comrade is part of a wider dynamic at the European level, which has already been seen in Italy, Germany, France and the United Kingdom, among others. This repression can take various forms, but its aim is always the same: to prevent activists from continuing their political work in Europe and to prevent them from strengthening links with revolutionary experiences around the world. In England, comrades have had their passports taken away and have been banned from entering the Schengen area. In France, a comrade has spent more than a year in prison under the pretext that he has been in Rojava and is a revolutionary activist. In Italy, several activists have gone through long legal proceedings because of their trip to the region. Many other examples exist and show that, whatever the activities carried out by the activists in Kurdistan, the bourgeois justice is determined to attack all those who had the courage to leave their country to learn and participate in the revolutionary process underway in Rojava. Thus, the trial that targets our comrade is not that of a supposed « attack on the defensive power of the country »: it is indeed the trial of internationalism in all its forms. To this we answer firmly: « Internationalism is a duty ».

The Swiss state is attacking our comrade because his actions could undermine the sacrosanct Swiss « neutrality » and thus harm the « defensive power of the country ». It seems important to us to recall here that Switzerland was a supplier of arms to the Turkish fascist regime until very recently, and that this same regime supported Daesh in Syria and Iraq. Even today, it supports the Islamist militias active in the region and has even invaded part of the Syrian territory to support them. While arms sales have been suspended, economic collaboration continues. Many large Swiss companies are investing in Turkey, taking advantage of the benefits given by the fascist regime in place. Swiss « neutrality » is therefore only a façade to hide its role in Western imperialism. We refuse any neutrality, because we believe in internationalism and we stand shoulder to shoulder with all our comrades who fight against imperialism throughout the world. The Swiss state has always had a repressive policy towards activists who were involved in an internationalist approach, whether it was during the Spanish war or the French Resistance, to name but two examples.

The trial against our comrade is therefore not insignificant. It is not simply the nature of his commitment in Rojava that he is accused of, it is above all, the ideological reasons that pushed him to leave. The Swiss authorities are trying to condemn him because of his political commitment, using military justice for this. On several occasions in his file, the intelligence services of the confederation mention that he is part of the revolutionary left as well as his political commitment. The bourgeoisie wants to intimidate and silence revolutionary activists. We must therefore recognize this trial as a form of repression against the revolutionary movement as a whole, and not as an attack on an individual. The response must therefore not be individual and isolated, but collective and revolutionary.

To support the revolution in Rojava and our comrade on trial, we call for a week of mobilization and action against the Western supporters and allies of the Turkish fascist regime from April 7 to 13.

On April 14, the day of the trial, we call for a rally in front of the cantonal court of Sion at 8:30 am.

Long live international solidarity!

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Spanish

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En la perspectiva internacionalista del trabajo revolucionario, uno de nuestros compañeros fue a Rojava entre 2015 y 2016. No fue un viaje de « visita » u « observación », sino para conocer y participar en la revolución que se sigue construyendo hoy en el territorio autónomo del noreste de Siria, Rojava.

El 14 de abril de 2023 se celebrará su juicio en Sion, Suiza. Se le acusa de « socavar el poder defensivo del país » y de « servicio militar en el extranjero ». El Estado suizo acusa a nuestro compañero de haber tomado las armas contra Estado Islámico, sin tener ninguna prueba de ello. Nos parece importante señalar que no se trata sólo de reprimir este tipo de compromiso, sino también de criminalizar el internacionalismo y el apoyo a la revolución en Rojava.

Seamos claras, si nuestro compañero tomó las armas o no, no es importante. La represión burguesa sí hace una diferencia entre la participación armada en la revolución y otras formas de solidaridad, una diferencia que nosotras no hacemos. No nos importa si las activistas participan en proyectos mediáticos, ecológicos, artísticos o militares. La revolución en Rojava se basa en valores socialistas, feministas y ecológicos; se reflejan en el proyecto de una nueva sociedad que se está poniendo en marcha y que debe ser defendida por la lucha armada. Sin proyecto y trabajo « civil »: no hay revolución. Y sin fuerzas armadas que los defiendan: tampoco hay revolución. En Rojava, como en cualquier otra experiencia revolucionaria, la nueva sociedad sólo puede vivir si puede defenderse.

El enfoque represivo que concierne a nuestro compañero forma parte de una dinámica más amplia a nivel europeo, que ya se ha visto en Italia, Alemania, Francia y el Reino Unido, entre otros. Esta represión puede adoptar diversas formas, pero su objetivo es siempre el mismo: impedir que las activistas continúen su trabajo político en Europa y que estrechen lazos con experiencias revolucionarias de todo el mundo. En Inglaterra, a algunos compañeras les han retirado el pasaporte y les han prohibido entrar en el espacio Schengen. En Francia, un compañero pasó más de un año en prisión por haber estado en Rojava y ser activista revolucionario. En Italia, varias activistas han pasado por largos procesos judiciales a causa de su viaje a la región. Hay muchos otros ejemplos que demuestran que, sean cuales sean las actividades de los activistas en el Kurdistán, el sistema de justicia burgués está decidido a atacar a todos aquellos que han tenido el valor de salir de su país para aprender y participar en el proceso revolucionario en Rojava. Así, el juicio que tiene como objetivo a nuestro compañero no es el de un supuesto « ataque al poder defensivo del país »: es, de hecho, el juicio al internacionalismo en todas sus formas. A esto respondemos con firmeza: « El internacionalismo es un deber ».

El Estado suizo ataca a nuestro compañero porque sus acciones podrían socavar la sacrosanta « neutralidad » suiza y perjudicar así el « poder defensivo del país ». Nos parece importante recordar aquí que Suiza fue proveedor de armas del régimen fascista turco hasta hace muy poco, y que este mismo régimen apoyó a Estado Islámico en Siria e Irak. Incluso hoy apoya a las milicias islamistas activas en la región y ha llegado a invadir parte del territorio sirio para apoyarlas. Aunque se ha suspendido la venta de armas, la colaboración económica continúa. Muchas grandes empresas suizas invierten en Turquía, aprovechando las ventajas que les otorga el régimen fascista vigente. La « neutralidad » suiza no es, pues, más que una fachada para ocultar su papel en el imperialismo occidental. Nosotras, en cambio, rechazamos cualquier neutralidad, porque creemos en el internacionalismo y estamos hombro con hombro con nuestros compañeras que luchan contra el imperialismo en todo el mundo. El Estado suizo siempre ha tenido una política represiva contra los activistas que formaban parte de un planteamiento internacionalista, ya fuera durante la guerra española o la Resistencia francesa, por citar sólo dos ejemplos.

Por tanto, el proceso contra nuestro compañero no es insignificante. No se le acusa simplemente de la naturaleza de su compromiso con Rojava, sino sobre todo de las razones ideológicas que le empujaron a marcharse. Las autoridades suizas intentan sobre todo condenarle por su compromiso político, utilizando para ello la justicia militar. En su expediente, los servicios de inteligencia de la Confederación mencionan en varias ocasiones su pertenencia a la extrema izquierda y su compromiso político. La burguesía desea intimidar y silenciar a los militantes revolucionarios. Por lo tanto, debemos reconocer este juicio como una forma de represión contra el movimiento revolucionario en su conjunto, y no como un ataque contra un individuo. Por lo tanto, la respuesta no debe ser individual y aislada, sino colectiva y revolucionaria.

Para apoyar la revolución en Rojava y a nuestro compañero juzgado, llamamos a una semana de movilización y acción contra los partidarios y aliados occidentales del régimen fascista turco del 7 al 13 de abril.

El 14 de abril, día del juicio, llamamos a una concentración frente al tribunal cantonal de Sion a las 8:30 horas.

¡Viva la solidaridad internacional!

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Turkish

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Devrimci enternasyonalizmin isiginda , yoldaşlarımızdan biri 2015-2016 yılları arasında Rojava devrimine katildi. Bu bir « ziyaret » ya da « gözlem » gezisi değil, Suriye’nin kuzeydoğusundaki özerk bölgede -Rojava’da- bugün hala inşa edilmekte olan devrim hakkında bilgi edinmek ve devrime katkida bulunmak içindi.

14 Nisan 2023 tarihinde Sion’de duruşması gerçekleşecek. « Ülkenin savunma gücünü zayıflatmak » ve « yurtdışında askeri hizmet » ile suçlanıyor. İsviçre devleti, herhangi bir kanıta sahip olmaksızın yoldaşımızı IŞİD’e karşı silahlanmakla suçluyor. Burada söz konusu olanın sadece bu suçlamanin kinanmasi degil, aynı zamanda enternasyonal devrimciligin ve Rojava’daki devrime verilen desteğin kriminalize edilmesinin kinanmasi yani burjuva adaletin teshir edilmesi gunun asli gorevidir.

Bir devrime silahli katilip katilmaktan çok bu devrimin siyasi ve toplumsal sonuçlari tüm dünyayi etkisi altina almis durumda.Bu durum, su an yargilandigimiz ulke sinirlari icinde gecerli bir durum.

Rojava’daki devrim sosyalist, feminist ve ekolojik değerlere dayanıyor; bu değerler, hayata geçirilmekte olan ve silahlı mücadele tarafından savunulması gereken yeni bir toplum projesinde yansıtılıyor. Toplumsal insaa ve çalışma olmadan: devrim olmaz. Ve bunları savunacak silahlı güçler olmadan: devrim de olmaz. Rojava’da, diğer tüm devrimci deneyimlerde olduğu gibi, yeni toplum ancak kendini savunabilirse yaşayabilir.

Yoldaşımızı ilgilendiren baskıcı yaklaşım, diğerlerinin yanı sıra İtalya, Almanya, Fransa ve Birleşik Krallık’ta da görülen Avrupa düzeyindeki daha geniş bir dinamiğin parçasıdır. Devrimcilere dönük bu baskı çeşitli biçimler alabilir, ancak amacı her zaman aynıdır: devrimcilerin Avrupa’daki siyasi çalışmalarını sürdürmelerini ve dünyanın dört bir yanındaki devrimci deneyimlerle bağlarını güçlendirmelerini engellemek !

İngiltere’de yoldaşların pasaportları ellerinden alındı ve Schengen bölgesine girişleri yasaklandı. Fransa’da bir yoldaş Rojava’da bulunduğu ve devrimci bir aktivist olduğu gerekçesiyle bir yıldan fazla bir süre cezaevindekaldı. İtalya’da birkaç devrimci bölgeye yaptıkları seyahatler nedeniyle uzun süren yasal süreçlerden geçti. Kürdistan’daki devrimcilerin faaliyetleri ne olursa olsun, burjuva adalet sisteminin Rojava’daki devrimci sürece katılmak ve öğrenmek için ülkelerini terk etme cesaretini gösteren herkese saldırmaya kararlı olduğunu gösteren başka birçok örnek var.

Dolayısıyla, yoldaşımızı hedef alan dava sözde « ülkenin savunma gücüne saldırı » davası değildir: bu aslında her biçimiyle enternasyonalizmin yargılanmasıdır. Buna kesin bir şekilde yanıt veriyoruz: « Enternasyonalizm bir görevdir, suç değil »

Kölelige karsi onurlu yasami savunmaya devam edecegiz !

İsviçre devleti yoldaşımıza saldırıyor çünkü onun eylemleri İsviçre’nin kutsal « tarafsızlığını » zayıflatabilir ve onlarin bu savasta ezici isgalci guclere acik desteklerini teshir edebilir !

Burada İsviçre’nin yakın zamana kadar Türk faşist rejiminin silah tedarikçisi olduğunu ve aynı rejimin Suriye ve Irak’ta IŞİD’i desteklediğini hatırlatmak bizim için önemli görünüyor. Bugün bile bölgede faaliyet gösteren İslamcı milisleri desteklemekte ve hatta onları desteklemek için Suriye topraklarının bir bölümünü işgal etmiş bulunmaktadır. Silah satışları askıya alınmış olsa da ekonomik işbirliği devam etmektedir. Birçok büyük İsviçre şirketi, yürürlükteki faşist rejimin sağladığı avantajlardan yararlanarak Türkiye’de yatırım yapmaktadır. Dolayısıyla İsviçre’nin « tarafsızlığı », Batı emperyalizmindeki rolünü gizlemek için kullandığı bir paravandan ibarettir.

Biz tarafsız olmayı reddediyoruz, çünkü enternasyonalizme inanıyoruz ve dünyanın dört bir yanında emperyalizme karşı mücadele eden tüm yoldaşlarımızla omuz omuza duruyoruz.İsviçre devleti, hem İspanya savaşı sırasında hem de Fransız Direnişi sırasında , enternasyonalist bir yaklaşım içinde olan devrimcilere karşı her zaman baskıcı bir politika izlemiştir.Bu nedenle yoldaşımıza karşı açılan dava önemsiz değildir. Suçlandığı şey sadece Rojava’ya olan bağlılığı değil, her şeyden önce onu ayrılmaya iten ideolojik ve tarihi nedenlerdir. Ezilenlerin hakli tarihi, Isvicreli Barbara yoldasin yaydigi enternasyonalist hakli davada bugunun devrimcilerine yoldas olmustur.

İsviçreli yetkililer her şeyden önce onu devrimci kimligi nedeniyle mahkum etmeye çalışıyor ve bunu yapmak için askeri adaleti kullanıyor. Konfederasyonun istihbarat servisleri, dosyasında birçok kez onun aşırı sol üyeliğinden ve siyasi kimliginden bahsetmektedir.

Burjuvazi, devrimcileri sindirmek ve susturmak istemektedir. Dolayısıyla bu davayı bir bireye yönelik bir saldırı olarak değil, bir bütün olarak devrimci harekete yönelik bir baskı biçimi olarak görmeliyiz. Dolayısıyla verilecek yanıt bireysel ve yalıtılmış değil, kolektif ve devrimci olmalıdır.

Rojava’daki devrimi ve yargılanan yoldaşımızı desteklemek için, 7-13 Nisan tarihleri arasında Türk faşist rejiminin Batılı destekçileri ve müttefiklerine karşı bir haftalık seferberlik ve eylem çağrısında bulunuyoruz.

Duruşma günü olan 14 Nisan’da, saat 8:30’da Sion Kanton Mahkemesi önünde bir miting çağrısında bulunuyoruz.

Yaşasın Enternasyonal Dayanisma !

Yasasin Rojava Devrimimiz ! 

CONFERENCE : LES LUTTES REVOLUTIONNAIRES EN ITALIE, DE 1969 A NOS JOURS. 

Alfredo Davanzo est un ouvrier turinois qui a commencé son engagement révolutionnaire dans l’autonomie des années ’70. Emprisonné dans les années 1980, il continue ensuite à militer dans des structures clandestines. En 2007, il est arrêté en temps que militant du projet Parti Communiste Politico-Militaire, ce qui lui vaudra de purger sept années de prison. Il nous parlera de l’histoire et de l’évolution des mouvements révolutionnaires italiens de 1969 à nos jours.

Une table d’écriture de lettres pour des militant.e.s révolutionnaires emprisonné.e.s en Italie sera à disposition avant et après la conférence.

Dimanche 27 mars – 14h30

Salle René Dumont

Maison Internationale des Associations

Rue des Savoises 15, 1205 Genève

Dossier(s): Secours Rouge Genève

 

 

English Below

Depuis 2015, le Secours Rouge International organise une campagne de récolte de fonds pour financer des pansements hémostatiques dit Celox qui sont envoyés au Kurdistan. Cette initiative a permis d’en acheminer plusieurs centaines. Ils ont été distribués à plusieurs composantes du mouvement révolutionnaire au Rojava (Kurdistan syrien) : le mouvement de défense de la jeunesse, le mouvement de défense des femmes, les unités de protection, ainsi qu’à différents groupes internationalistes sur place. Lors des combats contre l’Etat Islamique ces bandages ont été d’une aide précieuse et ont permis de sauver des vies.

Aujourd’hui, l’ennemi n’est plus le même mais les combats continuent. En effet, l’armée turque et ses alliés islamistes ont envahi plusieurs parties du Kurdistan syrien et iraquien. L’objectif du fascisme turc est d’éradiquer le projet révolutionnaire qui grandit proche de ses frontières. Les forces révolutionnaires résistent héroïquement comme nous avons pu le voir lors de la bataille de Serê Kaniyê ou plus récemment dans les montagnes de Garé. L’achat et l’envoi des pansements Celox est l’un des moyens le plus effectifs pour soutenir les combattantes et combattants sur place.

Pour promouvoir la campagne nous avons fait appel à l’artiste genevois Thomas Perrodin, afin qu’il réalise une affiche. Elle représente la solidarité qui s’est construite ,et se construit encore, avec le mouvement révolutionnaire kurde. Son tirage sérigraphié est limité à 100 exemplaires numérotés. Le prix de soutien de 30frs est entièrement utilisé pour l’achat des pansements Celox.

Les affiches sont disponibles lors de nos événements, tables de presse ou en nous contactant par email ou sur les réseaux sociaux.

Renforçons la solidarité avec le mouvement révolutionnaire au Kurdistan !

Berxwedan Jiyane ! La résistance c’est la vie !

Secours Rouge Genève

Contact email : sr-ge@immerda.ch

Liste des lieux de distribution de l’affiche :

– Atelier Crache Papier, rue de la coulouvrenière 11 – 2e étage – Genève

Plus de lieux bientôt !

Site de la campagne Celox : https://shengal.xyz/

 


 

Support poster for the Celox campaign

Since 2015, the International Red Help has organized a fundraising campaign for Celox hemostatic bandages sent to Kurdistan. Hundreds were forwarded thanks to this initiative. They were distributed to composants of the revolutionary movement in Rojava (syrian Kurdistan): the youth defense movement, the women defense movement, the protection unities, and other internationalist groups there. During the battles against the Islamic State these bandages were a great help and saved lives.

Today the enemy is no longer the same but the struggle continues. The turkish army and its islamist allies have invaded parts of the syrian and iraqi Kurdistan. The turkish fascism’s goal is to eradicate the revolutionary project growing at its borders. The revolutionary forces are resisting heroically as they have during the battles in Serekanye or more recently in the mountains of Garé. Buying and sending the Celox bandages is one of the most effective ways to support the fighters in Rojava.

In order to help us promote this campaign, Thomas Perrodin, Geneva based artist, accepted to create this poster. It represents the solidarity that was built and is still being built with the kurdish revolutionary movement. The prints are limited to a 100 numbered copies. They each cost 30 swiss francs and the money collected is entirely destined to buying Celox bandages. Posters will be available at our events, or by contacting us via our social medias or email.

May we strengthen the solidarity with the revolutionary movement in Kurdistan !

Berxwedan Jiyane ! Resistance is life !

Red Help Geneva

Contact email : sr-ge@immerda.ch

Copies can be found at :

– Atelier Crache Papier, rue de la coulouvrenière 11, 2e étage, Genève

More distribution points soon !

Celox campaign website : https://shengal.xyz/

Depuis quelques années le combat écologiste revient sur le devant de la scène et toute une nouvelle génération est entrain de porter ce mouvement. Grève pour le climat, Fridays for future, Extinction Rebellion, Make Rojava Green Again ou encore la multiplication des ZAD, partout des initiatives fleurissent et des résistances se créent.

En Suisse, nous avons vu le succès des grèves étudiantes pour le climat dans tout le pays. Des milliers de personnes sont descendues dans la rue et participent à un nouveau réveil sur la question écologiste. Depuis quelques mois une ZAD, la première du pays, a fait son apparition sur la colline du Mormont. Une colline tant reconnue pour son importance pour la biodiversité que pour son intérêt archéologique (l’un des plus grands lieux de culte celte d’Europe). Ce lieu est menacé par la plus grande entreprise de production de matériaux de construction du monde, LafargeHolcim. Elle y développe une carrière qui petit à petit détruit la colline. La ZAD est aujourd’hui sur le point d’être attaquée et les recours légaux tentés par certaines associations n’aboutissent pas. Malgré tout, un soutien s’organise et plus de 1500 personnes ont pris la rue à Lausanne pour défendre la ZAD.

Pour nous il est clair que nous arrivons à un moment clef pour ces luttes. Certaines limites se profilent et des questions stratégiques se posent. La lutte écologiste ne peut pas être vue séparément de la lutte contre le capitalisme. C’est bien la globalisation et la recherche éternelle de profit qui aujourd’hui sont les plus grands ennemis de la nature.

Afin de pouvoir réfléchir à la suite de ces luttes, il nous semble impératif de faire le lien avec certaines expériences passées. Entre les années 1970 et 1980, des mouvements contre l’expansion de l’énergie nucléaire ont vu le jour un peu partout en Europe. Alors que des mouvements de masses s’opposaient au développement du nucléaire des actions plus radicales étaient aussi menées. Ces actions avaient pour but de contrer l’institutionnalisation et la perte de radicalité du mouvement.

En Suisse, Marco Camenisch est un exemple de cette lutte sans compromis. Aujourd’hui plus que jamais il nous semble important de se replonger dans ses textes et de faire connaitre son combat qui est peut-être inconnu de la nouvelle génération. Pour cela, nous avons choisi son texte «Guerre à la guerre d’exploitation contre l’homme et la nature » qui aborde clairement la nécessité d’une résistance globale et totale.

Secours Rouge Genève

Mars 2021

 

 

GUERRE A LA GUERRE D’EXPLOITATION CONTRE l’HOMME ET LA NATURE

 

 

Chaque rapport de domestication (c’est-à-dire civilisateur et d’exploitation) de l’homme sur la nature et de l’homme sur l’homme ne peut s’exercer que par la violence organisée, autrement dit avec la guerre, car il n’existe pas de soumission volontaire à la civilisation et à l’exploitation. Il s’agit d’intérêts contradictoires et inconciliables entre le haut et le bas, sans équilibre naturel et social possible. Par conséquent on se retrouve dans une situation de conflit permanent et total, autrement dit de guerre permanente et totale de l’homme contre chaque vie non-humaine (la nature) et de guerre sociale permanente et totale entre les êtres humains. De fait, seuls changent l’intensité et le choix des moyens mis en œuvre pour l’imposition, la conservation et l’expansion de l’unité pouvoir/domination/exploitation.

Dans ce cadre, l’invention et l’institutionnalisation la plus importante de la domination est le concept de monopole de la violence morale et physique. C’est l’invention de l’État et la constitution de la polis (cité, politique, massification) en constante expansion.

La vie ou la mort de ce monopole de la violence dépend de sa prétendue légitimation idéologique et morale et de sa prétendue inviolabilité physique [sans lesquelles les exploités] deviendraient des adversaires tellement supérieurs qu’ils balaieraient tout de suite la petite minorité des exploiteurs au pouvoir. […]

Par conséquent, l’État/l’exploitation doit rétablir l’apparence de sa propre nécessité (avec la fable de l’intérêt général, etc.), de la légitimité et de l’inviolabilité de son monopole de la violence morale et militaire. Il est contraint de nier, dénigrer et supprimer chaque expression de divergence, de résistance et chaque attaque contre l’unité pouvoir/domination/exploitation. […]

La colonisation, la domestication et l’exploitation de la nature et de la vie, des territoires, des individus et des sociétés sont, par essence, des actes de guerre si nous définissons la guerre selon les termes de Clausewitz : « la guerre est un acte de violence pour imposer à l’adversaire d’accepter notre volonté ». Totale est la guerre qui mobilise toutes les ressources pour la guerre et qui ne se dirige pas seulement contre les forces armées de l’adversaire, mais aussi contre toutes les ressources naturelles et humaines, pour aboutir à l’objectif politique d’anéantissement complet et définitif de ces ressources. Cette réalité monstrueuse est et a toujours été présente dans l’exploitation intérieure (les guerres paysannes, guerres de classe et guerres civiles), dans le colonialisme et dans l’impérialisme, dans le cadre desquels l’abattage des peuples et de pans entiers d’organisations populaires, accompagné par la désertification de territoires entiers (génocide, ethnocide et écocide) a toujours été monnaie courante. Tout cela s’est horriblement développé quantitativement et qualitativement avec la naissance de l’État national, le nationalisme et le chauvinisme, et les progrès de la technique dans le carnage réciproque des peuples dans le premier et le second carnage mondial.

Le renversement de la célèbre équation de Clausewitz « la guerre n’est que la continuation de la politique avec d’autres moyens » – la politique n’est que la continuation de la guerre avec d’autres moyens – trouve son juste achèvement dans la guerre sociale de l’exploitation. Elle trouve sa continuation et sa perfection – avec le but d’optimiser et de rendre durable l’exploitation – en disciplinant, organisant, contrôlant et exploitant la société civile, l’ordre politique, social et économique dans leur totalité, selon des modèles et des principes militaires et sous menace militaire constante : usine, école, prison, psychiatrie et hôpitaux, registre civil, hiérarchie, programmation, masse disciplinée utile et obéissante, police, justice, armée garante de la « sécurité intérieure », etc.[…]

La guerre révolutionnaire de libération sociale est également permanente et totale, au moins dans la mesure où elle exige le total anéantissement militaire, politique, social, etc., de l’adversaire avec l’emploi de toutes ses propres ressources. […]

Sauf en cas de choc direct des forces armées, cela ne signifie pas l’anéantissement physique des individus, mais nécessairement l’anéantissement total des fonctions, des moyens, des structures, des idéologies, etc., utiles à la formation et à la conservation du pouvoir, de la domination et de l’exploitation. Il est illusoire de croire que cet anéantissement doit se résumer à résoudre uniquement l’exploitation de l’homme sur l’homme. En effet, sans remise en question radicale et complète de l’exploitation de la nature par l’homme, c’est-à-dire par la civilisation en général, la lutte contre l’exploitation de l’homme et contre sa propre destruction – indissociable de la destruction de la planète – est destinée à avorter. […]

La nécessité de cette guerre sociale révolutionnaire implique l’engagement de beaucoup de moyens et de méthodes propres à l’adversaire, mais ils doivent correspondre aux fins de la guerre et aux objectifs de liberté, d’égalité, de justice sociale, économique, etc. Cela doit exclure totalement certains moyens de l’adversaire comme la torture, l’enfermement, le massacre de masse, les opérations militaires contre la population civile et leurs ressources, la politique de la « terre brûlée », les armes de destruction massive, la propagande par le mensonge, la manipulation et le chantage matériel et psychologique, etc. D’autres moyens sont en contradiction avec les objectifs de la guerre de libération, mais malgré tout nécessaires pour atteindre l’anéantissement de l’adversaire : l’usage de la technologie, le contrôle de populations dans les phases de la guerre civile, la militarisation, tuer dans les chocs armés, etc. Ces contradictions peuvent être résolues peu à peu et doivent se réduire au strict nécessaire pour aboutir à la dissolution militaire, politique et sociale de l’adversaire. Et surtout, ces moyens doivent de toute leur force viser à l’abolition de leur propre nécessité. C’est l’un des grands enseignements de nos sœurs et frères de l’EZLN du Chiapas. Sans parler de tous les autres enseignements […] de tous les peuples indigènes, nos frères et nos sœurs qui survivent et luttent encore contre les horreurs de la civilisation. […]

Le champ du symbolisme est tellement décisif pour le pouvoir et tellement instable qu’il l’occupe entièrement, avec des moyens et des forces proportionnelles à son importance et à son instabilité. Il est parmi les armes les plus dangereuses, nécessaires et efficaces de l’exploitation. […] Dans la scolarité obligatoire et la néfaste création, il y a environ 150 ans, de l’État national […] on trouve deux excellents exemples de ces systèmes de manipulation, d’aliénation symbolique et de contrôle symbolique de la réalité.

Ce cancer, avec ses métastases, a corrompu en profondeur les esprits. Mais en même temps, les couches superficielles de mensonge, de confusion, de peur, d’obscurantisme, de chantage, de falsification (par exemple les concepts de liberté ou de développement durable) avec lesquelles il couvre les consciences en les aliénant entre elles et au monde réel, sont de par leur nature pleines de fissures, instables et minces sous l’usure permanente de forces opposées : la force de l’intérieur, l’intelligence et l’expérience individuelle et commune, naturelle, issue des émotions et du bon sens ; la force extérieure de l’évidence et de la réalité.

Tout a commencé avec l’abstraction et la séparation du monde extérieur et d’avec soi-même, mais aussi avec l’utilisation de la parole et des images comme moyens permettant l’objectivation, la communication aliénée et le contrôle. Notre société et culture du spectacle est l’apothéose de l’égarement humain dans l’aliénation du symbole. […]

Pour la lutte de libération sociale, l’omniprésent champ symbolique représente un immense défi plein de perfidies, de parcours obligés et de séductions évitables. La plus grande séduction est de confondre la dépendance avec une supposée utilité […].

Mais, comme pour la technologie en général et la plupart des « conquêtes » de la civilisation et de la modernité, il s’agit de succédanés toxiques pour les droits, les moyens, les aptitudes, les facultés, les souverainetés et les conditions naturelles des individus et des communautés. […]

Après nous avoir expropriés de ce champ symbolique, ils ont pu nous le revendre [sous sa forme artificielle] afin de nous rendre totalement dépendants de la survie des « conquêtes » de la civilisation et de la modernité : la monnaie, l’État, l’électricité, etc. La réponse [à cette expropriation] : une utilisation [de ces « conquêtes »] réduite au strict nécessaire, avec comme objectif ultime l’abolition de la dépendance, le rétablissement des conditions, des aptitudes, des facultés et des moyens naturels personnels et communautaires […], l’extension de la souveraineté à notre vie et à notre territoire en en bannissant les succédanés et enfin la lutte, uniquement pour anéantir la nécessité et l’existence du pouvoir, de la domination et de l’exploitation. […]

Prison de Regensdorf, septembre 2006

Ce texte de Marco ainsi que d’autres ont été publiés dans « Résignation est complicité » aux éditions Entremonde (www.entremonde.net).

 

BIOGRAPHIE POLITIQUE DE MARCO

Marco Camenisch naît le 21 janvier 1952 en Suisse, à Schiers, un village dans les Alpes Rhétiques du canton Grison. Il commence par son travail politique en soutenant les prisonniers en lutte et en 1978, il participe à la résistance antinucléaire. Au début du 1980, Marco est arrêté pour deux dynamitages: celui d’un pylône de la ligne à haute tension de la société électrique NOK (une des grandes sociétés qui exploitaient les centrales nucléaires disséminées sur tout le territoire Suisse) et celui du transformateur et pylône de la centrale de transformation électrique Sarelli.

La condamnation relativement lourde à dix ans était d’une part sûrement due à l’importance de l’enjeu: l’écocide mise en œuvre par l’industrie énergétique comme part de la destructivité du système, qui était aussi un des objectifs de sa lutte. Le „tarif habituel“ à ce moment-là en Suisse aurait été de 4-6 ans et même la presse réactionnaire s’étonnait de la peine draconienne, qui à cette époque ne se donnait que pour homicide. Mais cette rigueur est due surtout à l’uniformisation répressive au contexte européen et international en général avec ses forts mouvements de guérilla révolutionnaire (Italie, Allemagne, etc.) et les conséquents tours de vis de la répression.

La politique énergétique nucléaire en Suisse adoptait la forme du « projet Manhattan » aux USA. Peu après Nagasaki et Hiroshima, les autorités suisses lançait la propagande pour le dual use (militaire et civile) du nucléaire et on annonçait une «ère de l’or, une ère glorieuse du progrès et du bien-être humain dans le signe du nucléaire». Premier objectif, «la création d’une bombe atomique Suisse», à laquelle la confédération donnait un crédit cadre de hauteur inédite pour un projet de recherche, c’est à dire 18 millions de francs, avec l’entrelacs habituel entre industrie privée et institutions publiques (universités), au bénéfice des intérêts économiques privées. En 1946, BBC, Sulzer et Escher-Wyss (industries mécaniques) fondent la Commission d’Études Energie Nucléaire et le Consortium de Travail Réacteur Nucléaire, ou plus tard participent aussi Motorcolumbus et Elektrowatt. En 1963, la NOK (Nordostschweizerische Kraftwerke, maintenant partie d’Axpo), BBC et Westinghouse, construisaient la centrale nucléaire de Beznau, avec un réacteur américain. Ensuite furent construites les centrales de Beznau II, Mühleberg, Gösgen, Däniken et Leibstadt. Avec la participation de toutes les grandes entreprises mécaniques suisses, en 1960 on projetait la construction d’une centrale de conception suisse à Lucens, subventionnée par l’Etat, mais le projet avorta avec l’explosion d’une barre combustible dans la centrale souterraine, dans un accident similaire à celui de Harrisburg.

Comme aussi en Allemagne, depuis la moitié des années `60 au sein de la population surgit une vaste résistance contre les centrales nucléaires avec beaucoup de mouvements citoyens et actions militantes de sabotage, comme les incendies des automobiles et des villas des lobbyistes du nucléaire. En 1973 à Olten aura lieu la plus grande manifestation contre le nucléaire et 16.000 personnes signeront une pétition. Il y aura ensuite l’attaque contre le bureau de planification de la centrale de Verbois, contre les transformateurs à Verbier, l’occupation du chantier à Kaiseraugst, etc. Le 25 juin 1977 une intervention brutale de la police étouffe la première tentative d’occupation du chantier de la centrale de Gösgen. Après cela, il y a beaucoup d’attentats antinucléaires de la branche anticapitaliste (liées aussi à la révolte des jeunes et du mouvement étudiant des années ’60), mais aussi l’institutionnalisation d’une partie mouvement anti-nucléaire. Pourtant, les actions militantes ont toujours encouragé, accompagné et anticipé les actions de masse (contre les CFF, contre le transformateur de Leibstadt, contre les pavillons d’information de Kaiseraugst et Gösgen, contre des pylônes). Voilà le cadre des actions pour lesquelles fut condamnée Marco.

Le 17 décembre 1981, Marco Camenisch et quelques prisonniers italiens s’évadèrent de la prison de Regensdorf. Un gardien est tué et un autre blessé. Pendant dix ans Marco Camenisch vit en cavale, continue son activité antinucléaire et écrit des articles pour la presse anarchiste. Décembre 1989: un garde-frontière à la frontière italo-suisse est tué et la presse et les autorités désignent immédiatement Marco Camenisch comme auteur. Marco Camenisch a toujours rejeté cette accusation. La longue cavale de dix ans termine le 5 novembre 1991 à cause d’un simple contrôle de papiers dans la province de Massa. Dans la fusillade, un carabinier et Marco sont blessés, tous le deux aux jambes.

Il rejette toute collaboration avec la justice et en mai 1992, il est condamné à 12 ans pour la fusillade avec les carabiniers et le dynamitage d’un pylône de la ligne à haute tension La Spezia-Accaiolo qui transporte le courant des centrales nucléaires françaises. Selon le «tarif terrorisme» italien, il s’agissait d’une peine relativement modérée. La raison de cette prudence relative des autorités locales est due à l’enracinement profond, historique et du moment, de la résistance radicale militante dans une zone pleine de bases OTAN et d’industries de guerre. Par exemple, juste après l’arrestation et tout près du lieu de celle-ci, un hôtel de luxe sera dynamité (vide pour cause de morte-saison) comme mise en garde aux autorités contre tout mauvais traitement envers Marco Camenisch.

Cette région a toujours connu un fort mouvement ouvrier (industrie du marbre), une forte résistance des partisans anti-fascistes, et aussi la présence d’une forte colonne des Brigades Rouges, dont la répression ne réussit à découvrir et arrêter que peu de militant.e.s. Dans la période de l’arrestation, l’écologisme et le prétendu «éco-terrorisme» furent part de la résistance populaire. Comme les grandes mobilisations contre l’usine chimique Montedison à Marina di Carrara, qui au début des années `90 avaient massivement empoisonné la région avec la dioxine. Ou la résistance contre les différents incinérateurs construits et prévus sur le territoire, ou encore contre la pollution électromagnétique de la ligne à haute tension déjà mentionnée. Celle-ci part de La Spezia, passe par Massa-Carrara et Versilia jusqu’à Pise, en passant très près des maisons, villages et fermes. Le TAR décidait sa mise à l’arrêt mais avec les prévisibles «exceptions» permettant quand même sa pleine activité. En conséquence, la ligne a connue de nombreuses interruptions pour cause de pylônes dynamités.

Autres exemple de résistance de cette région : la lutte contre l’expulsion (pour spéculation immobilière) du siège anarchiste historique de Carrara, faites avec l’appui de deux blindés, qui conduisit aux dynamitages de l’entreprise de surveillance qui gardait le siège, de voitures parquées à la préfecture de Carrara. On peut aussi mentionner une série de dynamitages contre les villas de luxe en bord de mer, comme part de la lutte populaire contre la restructuration urbaine touristique et spéculative, qui impliquait pour la classe ouvrière la perte de la maison et la menace permanente d’une expulsion.

A la fin de sa peine, en avril 2002, Marco Camenisch est extradé en Suisse pour purger les huit années restantes de sa première condamnation, et pour le procès pour l’évasion et la fusillade à la frontière. La procédure dura de 2002 à 2004 et le procès – qui fut l’occasion d’une vaste campagne de solidarité – se termina par un acquittement pour la mort du gardien mais une condamnation à 17 ans (s’ajoutant à la peine italienne) pour la mort du garde-frontière. Cette condamnation est attribuable au manque de «repentir» et à sa revendication résolue de la nécessité toujours plus urgente d’une subversion révolutionnaire de l’ordre mondial capitaliste et impérialiste. Ces 17 ans ont été infligés en ouverte violation (dans ce cas spécifique) du code pénal suisse. En mars 2007, la peine a été réduite à 8 ans de prison. En Suisse, les prisonniers ont droit à une sortie conditionnelle au deux tiers de la peine en cas de bonne conduite. Cette sortie lui a été refusée non pas pour «mauvaise conduite» mais pour «mauvaises pensées». Son identité éco-anarchiste n’a jamais été brisée. Le fait qu’il ne renie rien est ouvertement utilisé comme motivation par les instances de la justice zurichoise pour toute libération anticipée. Marco s’est toujours dit anarchiste et « serait de l’avis que la société se trouve en guerre ». Il est finalement libéré totalement le 10 mars 2017.

Mais malgré la prison, Marco a participé aux luttes des prisonnières et prisonniers politiques et sociaux et par ailleurs confirme la nécessité de la résistance solidaire contre ce système de domination. Il a eu un rôle actif dans l’union de différentes initiatives de luttes (anarchistes, écologistes et groupes qui construisent le Secours Rouge International) et dans la construction de relations fortes, de solidarité et de proximité. C’est aussi pour cette raison, que dans les initiatives de solidarité avec Marco; nombre de forces, non pas seulement en Italie mais aussi au niveau international se sont rapprochées, non seulement ses camarades politiques mais aussi ses proches. Durant toutes ces années Marco a toujours été de notre côté, sa présence dans les luttes a été constante. Sa voix, sa pensée, son travail de traduction incessant et important, ses nombreuses de contributions et grèves de la faim solidaires ont transmis une solidarité, qui, avec un réseau presque mondial de solidarité pratique avec les prisonnières et prisonniers révolutionnaires, est libre de sectarisme et dogmatisme. Ses nombreux textes contribuaient et contribuent toujours à la croissance et au renforcement d’un parcours de lutte contre toute forme d’oppression et d’exploitation. Son identité éco-anarchiste n’a jamais été brisée.

Marco peu après sa libération.

 

Texte et biographie disponible sous forme de brochure : PDF

« Don’t talk to the police ». Cette phrase qui se traduit par : « Ne parles pas à la police » nous a semblé être une bonne base pour lancer une campagne de sensibilisation dans les milieux militants mais aussi pour un large public.

La crise sanitaire étant un prélude à une crise sociale, le contexte nous a semblé opportun à la production de matériel appelant à la construction d’une culture du silence. Partout la contestation gronde et la répression s’abat sur les masses. De plus, même dans les groupes le plus « militants », lors d’arrestations, trop de personnes décident de parler avec la police. Il est donc impératif de nous armer des outils nécessaires à notre défense collective.
Nous avons donc produit une brochure rappelant pourquoi il est nécessaire de se taire face à la police. Nous la distribuerons lors de manifestations et autres événements politiques ainsi que sur le web. Nous vous encourageons à la partager massivement. Trop peu de personnes connaissent leur droit à garder le silence.
Se taire face à la police c’est protéger tes camarades. C’est sauvegarder tes projets politiques. C’est te protéger. C’est saboter l’appareil répressif bourgeois. C’est te permettre une défense politique par la suite.

#donttalktothepolice

Secours Rouge Genève

Brochure version PDF

Dans le cadre de la semaine d’action Rise Up 4 Rojava nous tenons à rendre hommage à notre camarade Ceren Güneş. Communiste turc tombée martyr le 3 novembre 2019 dans des combats proche de Serekaniye. Nous publions un texte écrit par l’une de ses camarades.

“La révolution au Rojava est l’espoir grandissant des peuples ».

Le 3 novembre 2019, notre camarde Ceren Güneş est tombée martyr lors des attaques de l’Etat fasciste Turc contre le Rojava.  Elle, tout comme ses camarades de Turquie, du Kurdistan et du monde entier, étaient en première ligne de Serekaniye à Til Temir.

Elle est née dans l’ouest de la Turquie, à Muğla, au sein d’une famille religieuse sunnite fortement imprégnée par la tradition turque. Sa vision du monde a énormément évolué lorsqu’elle est entrée à l’université. C’est pendant cette période qu’elle a construit son identité politique marxiste-léniniste et anti-patriarcale. Elle faisait déjà preuve d’un grand courage et d’un fort leadership.

Grâce à son dévouement à la révolution, elle a pu terminer ses études de médecine dans l’une des meilleures universités de Turquie. Elle est devenue médecin et a exercé la médecine pendant une courte période. Elle a ensuite dû faire face à la nouvelle dynamique révolutionnaire de la région.

Au Kurdistan deux mondes s’affrontaient, les peuples opprimés et leurs oppresseurs. Au cours de cette révolution, les femmes se sont levées afin de faire cesser l’exploitation dont elles étaient victimes. Elles ont lutté avec acharnement afin de mettre un terme définitif aux atrocités commises par Daech et leurs marchés d’esclaves.  A cette période, les djihadistes wahhabites s’organisaient partout et essayaient de transformer la Rojava en leur « paradis ».  Ces gangs ne travaillaient jamais seuls. En effet, l’État fasciste turc et d’autres forces impérialistes les ont soutenus logistiquement, financièrement et leurs ont ouvert les frontières.

A cette époque, la camarade Ceren était active dans la guérilla urbaine en Turquie. Elle participa à une action de sabotage d’un centre organisationnel de Daech à Istanbul. C’était un message très clair pour les fascistes turcs menés par Erdogan et pour les gangs de Daech qui essayaient de s’organiser en Turquie. C’est au cours de cette action qu’elle rejoint définitivement le DKP-BOG*. Cette attaque était la première menée par cette organisation crée à Kobané.

L’action avait aussi une grande importance symbolique car elle a permis d’envoyer un message à toutes les femmes de Turquie et du Kurdistan. Elle avait pour but de leur faire comprendre qu’elles étaient capables de lutter contre l’obscurantisme et toutes les formes d’oppression.

Suite à cette action, il était temps pour Ceren de rejoindre les terres de Mésopotamie. Tout comme Ernesto Che Guevarra à son époque, lorsqu’elle est partie rejoindre les forces révolutionnaires au Rojava elle emporta deux sacs avec elle. L’un était pour la médecine, l’autre était un sac rempli de munitions afin de combattre les fascistes turques et les islamistes de Daech en Syrie. Pendant 4 ans, elle a été combattante puis commandante et a pris part aux conflits les plus durs sur de nombreux fronts. De Menbiç à Rakka , de Serekaniye  jusqu’à la ligne de front de Til Temir. Lorsqu’elle était en première ligne à Rakka, elle commandait le Bataillon International de Libération**. Grace à son courage et sa sagesse, elle mena à trois reprises et avec succès des opérations spéciales contre Daesh.

En parallèle de son activité combattante, elle menait une lutte pratique et théorique contre les vielles lignes au sein du mouvement révolutionnaire. Son but était de construire une nouvelle révolution en Turquie avec toute l’expérience acquise au Rojava. Elle se dédiait totalement au combat contre le fascisme et le patriarcat turc. Lorsqu’elle est tombée martyr, elle faisait partie du comité central du DKP-Birlik.

Ceren Günes n’est jamais morte. Elle a donné un sens à l’existence physique de l’humanité et laisse derrière elle un héritage révolutionnaire conséquent qui éclaire nos vies. Camarades du monde entier, c’est à nous de réaliser les idéaux pour lesquelles cette jeune révolutionnaire s’est battue !

« CHAQUE COEUR EST UNE CELLULE RÉVOLUTIONNAIRE ! »

*Devrimci Komünarlar Partisi ( Le Parti communard révolutionnaire )

**Organisation internationaliste combattante participant à la défense de la révolution au Rojava. Elle regroupe différentes organisations ou combattantEs communistes et anarchistes.

#RiseUp4Rojava