Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Deux chefs de guérilla et négociateurs de paix de différentes factions dissidentes des FARC ont été arrêtés à des fins d’extradition ce jeudi 13 février. Willinton Henao, alias Mocho Olmedo, négociateur de paix et membre du 33 Front d’un dissident des FARC « a été détenu en vertu d’un mandat d’arrêt en vue de son extradition vers les États-Unis ». Depuis janvier, ce front affronte l’Armée de libération nationale (ELN) dans la région de Catatumbo ( voir article ici )

Cette arrestation a eu lieu au lendemain de celle d’Andrés Rojas, alias Araña, chef de la guérilla et négociateur de paix d’une autre dissidence des FARC. L’interpellation a eu lieu peu après une conférence de presse des négociateurs. Elle est considérée comme un « piège » contre le dialogue de paix engagé avec ce guérillos. L’an passé, le gouvernement colombien avait suspendu tout ordre de capture d’Andrès Rojas, mais il faisait l’objet d’une note rouge d’Interpol. En 2024, l’Équateur avait inclus Araña sur une liste de criminels qui constituent un « objectif militaire ».

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Accusée d’avoir incendié un engin de chantier dans le cadre de la lutte contre l’A69, Louna était placée à l’isolement dans la prison pour hommes de Tarbes depuis octobre 2024 (voir notre article).  Vendredi 14 février 2025, elle a finalement été libérée de prison par une ordonnance du juge d’instruction et placée sous contrôle judiciaire.

Le 12 février, la cour d’appel de Paris a statué sur la demande d’assignation à résidence de Gino, sous prétexte d’un domicile  « inconnu » et d’un lien jugé trop faible avec ses hébergeurs cette demande à été refusée, Gino restera donc en prison. La Hongrie, qui réclame son extradition (voir article ici), a fait parvenir de nouvelles informations sur le déroulement du futur procès, l’envoi a été effectué à la dernière minute, empêchant leur étude avant l’audience. Un délai a été accordé pour examiner l’ensemble des éléments. La prochaine audience est fixée au 12 mars, en attendant, la solidarité pour Gino continue.

Mercredi 12 février, la contestation contre la réforme des retraites a été sévèrement réprimée. Les manifestants contestent un projet de loi examiné par l’Assemblée nationale visant à relever l’âge légal de départ à la retraite de trois ans, à 60 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes. Plus de 450 manifestants ont été arrêtés, tandis que les forces de l’ordre ont violemment dispersé les rassemblements dans la capitale. Le président conservateur José Raul Mulino a qualifié les manifestants de « terroristes », légitimant ainsi une répression brutale. Malgré cette escalade, la mobilisation ne faiblit pas et les syndicats annoncent de nouvelles actions.

Des manifestations ont été organisées au Chili trois mois après la disparition de la leader mapuche et militante environnementale Julia Chuñil Catricura. Agée de 73 ans, elle est bien connue pour sa défense de 900 hectares de forêt indigène dans la commune de Máfil. En tant que militante environnementale, elle avait reçu des menaces. elle a été vue pour la dernière fois le 8 novembre de l’année dernière alors qu’elle quittait son domicile de la communauté mapuche de Putreguel, dans la commune de Máfil. Depuis lors, on ignore où elle se trouve. San Martín Chuñil affirme que sa mère a été kidnappée. La famille a déposé une plainte pour homicide, enlèvement et féminicide contre les responsables. Les Mapuches dénoncent la responsabilité du gouvernement chilien dans la disparition de Julia Chuñil.

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Soixante-cinq policiers ont travaillé sous couverture l’an dernier. Le recours à des agents infiltrés est strictement encadré et n’est possible que pour des délits graves. Les demandes sont examinées par des commissions spéciales et font l’objet d’une surveillance étroite. Le nombre d’opérations d’infiltrations est par ailleurs plus élevé que les années précédentes sans que le phénomène ne soit expliqué. Ce chiffre pourrait être plus élevé en raison de la demande accrue d’enquêteurs étrangers. Une autre explication réside dans les « bons résultats de l’équipe d’infiltration », ce qui entraîne une demande plus élevée.

Un blogueur vietnamien pro démocratie, Huynh Trong Hieu, est détenu depuis plus d’une semaine. Interpellé sous le prétexte de voyager avec un faux passeport par la police chargée des questions d’immigration à l’aéroport international de Phnom Penh, alors qu’il tentait de se rendre aux États-Unis puis au Canada. Sa sœur affirme que son passeport a été confisqué et que la police réclame 4.000 dollars (3.830 euros) pour sa libération. Huynh Trong Hieu et sa sœur sont connus pour leurs critiques politiques et sociales sur des sujets tels que: les droits des minorités ethniques, les questions environnementales, la liberté d’expression au Vietnam. La sécurité des militants pro démocratie est en danger en Asie du Sud-Est, plusieurs gouvernements coopèrent pour réprimer les dissidents au-delà de leurs frontières nationales.

Une commandante de haut rang de la Nouvelle armée populaire (NPA) a été tuée par les troupes gouvernementales à Agusan del Norte. Il s’agit de Myrna Sularte, qui a été secrétaire du Comité régional du nord-est de Mindanao, membre du bureau politique du Comité central du Parti communiste des Philippines et membre du Comité exécutif de Komisyong Mindanao. Elle a été tuée par les militaires du 30e bataillon d’infanterie hier mercredi à Sitio Tagulahi, Barangay Pianing, dans la province d’Agusan del Sur. Sularte, originaire de la ville de Bayugan (Agusan del Sur), était l’un des dirigeants de la NPA les plus recherchés du pays.

Lors d’une première grande manifestation organisée le 13 janvier et rassemblant plus de 30.000 personnes, les syndicats avaient annoncés le début d’une série d’actions pour le 13 de chaque mois. Ce jeudi 13 février, une manifestation nationale était organisée à Bruxelles soutenue par une grève dans tous les secteurs du pays. Près de  100.000 personnes auraient participé à la manifestation selon les syndicats, 60.000 selon la police. Cette manifestation se tient alors que le nouveau gouvernement est en place depuis 10 jours seulement, mise en place après 239 jours de négociations.

Lors de la manifestation, un cortège s’est rendu devant le siège du parti « Les engagés », qui participe à la coalition du nouveau gouvernement. Les manifestants ne pourront atteindre le bâtiment, protégé par un cordon de police. Ils seront dispersés à coup de matraque et de spray au poivre. Dans la suite du trajet, un grand nombre de manifestants se sont arrêtés devant le siège du parti « Mouvement Réformateur », qui participe également à la coalisation gouvernementale. Des manifestants syndicalistes et des manifestants antifascistes tiendront leur position un long moment malgré la présence de la police, l’arrivé de deux canons à eau et l’utilisation de gaz lacrymogène. Des arrestations ont également eu lieu en fin de manifestation.

Edit: La police annonce un total de 17 arrestations

L’intelligence artificielle développée en Chine soulève des interrogations sur la neutralité et l’objectivité des intelligences artificielles. DeepSeek opère une censure systématique de la situation des Ouïghours, un groupe ethnique turcophone musulman, qui vit principalement dans la région autonome du Turkestan oriental (Xinjiang), dans l’ouest de la Chine. Cette minorité est violemment réprimée par le gouvernement chinois, cette répression  inclut des emprisonnements massifs dans des camps de rééducation, des sévices physiques et psychologiques, ainsi que des tentatives de destruction culturelle et religieuse. Ces actes sont  passées sous silence ou minimisées dans les médias contrôlés par Pékin.

DeepSeek, alimentée par d’énormes bases de données et des algorithmes sophistiqués capables d’analyser, de filtrer et de manipuler l’information, est accusée de participer activement à cette censure, cette IA semble systématiquement filtrer et bloquer les informations sur la situation des Ouïghours. Les utilisateurs ont pu remarquer que lorsque l’IA est interrogée sur le sujet, elle s’autocensure. Il y a plusieurs mois, c’est l’application TikTok qui avait été épinglée pour la censure du génocide culturel de cette minorité. Ces IA sont donc capables de détecter des termes, images ou vidéos jugés sensibles par le Parti communiste chinois, et de les bloquer, de les altérer avant la diffusion au public.