Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Voici le deuxième épisode de la série d’articles tirés de la remarquable brochure « Technologie et prison » (ici le pdf)  réalisée par  Carapatage  que nous livrons en feuillton. Aujourd’hui, la lutte anti-drone.

Ces dernières années de plus en plus de gens utilisent des drones en les faisant voler jusqu’aux cours de promenade voire jusqu’aux fenêtres des cellules. Avec un drone dans les premiers prix, on peut déjà transporter un colis d’environ 500 grammes et le faire voler à plusieurs centaines de mètres de distance. Pour celui ou celle qui le commande, ça limite les risques de se faire arrêter en étant plus loin du mur d’enceinte. Les drones font entrer drogue, téléphone, carte sim. Ils peuvent aussi servir à préparer voire provoquer une évasion. Par exemple en faisant entrer des outils, des armes, ou en filmant la prison depuis les airs. En septembre dernier dans la prison de haute sécurité de Guayaquil en Équateur, un drone a fait exploser un toit et permis une évasion. Le 25 février, un puissant drone a survolé la cour de la prison de Nivelles avec corde et harnais dans le but d’aider à l’évasion d’un détenu.

Dès 2019, les prisons françaises française commence à s’équiper de brouilleurs antidrones. Ces dispositifs brouillent les ondes radio qui relient le drone à sa télécommande. Une fois les ondes interceptées le drone revient là d’où il a décollé. Ce sont les entreprises Cerbair et Keas qui ont équipé les prisons françaises, avec une antenne capable de détecter les drones à 360 degrés dans un rayon de 2 km et d’un brouilleur qui neutralise les drones dans les gammes de radiofréquences 2,4 et 5,58 Ghz et la bande de fréquence L/433. 49 prisons françaises sont équipées de brouilleurs en novembre 2024, 90 devraient être équipées d’ici à 2025. En Belgique, plutôt qu’un brouilleur, c’est un système de détection qui a été installé sur la prison de Haren.

Malgré un rapport de forces incroyablement inégal, la résistance palestinienne se poursuit dans les ruines de Gaza. Vendredi après-midi, un sergent de l’unité des forces spéciales de la police « Yaman »  a été tués lors d’affrontements dans le quartier de Shejaiya de la ville de Gaza. Des renforts iqraéliens ont été dépêchés pour extraire les soldats pris dans l’embuscade mais 15 minutes plus tard, un Humvee de l’armée qui tentait d’atteindre la zone a été touché par un tir de RPG, blessant un soldat. Près d’une heure plus tard, plusieurs chars qui participaient aux opérations de sauvetage, ont été pris pour cible par des tirs de RPG. L’une des roquettes a tué un capitaine de la 401e brigade blindé mécanisée et légèrement blessé un autre soldat. Une heure plus tard, deux réservistes du 7007ᵉ bataillon de la brigade de Jérusalem ont été blessés par des tirs de roquettes RPG et d’armes légères dans la même zone.

L’armée israélienne a commencé à utiliser des outils robotisés il y a plus d’une décennie mais en très petit nombre. Face à la résistance de Gaza et pour éviter les pertes, ils sont désormais déployés à grande échelle, à commencer par le « robdozer » est la version téléopérée du B9 (photo),  un mastodonte blindé que les troupes israéliennes utilisent au quotidien.

Just Stop Oil, un mouvement écologiste, a annoncé, trois ans après sa création, la fin de ses actions chocs de désobéissance civile. Le collectif britannique, s’est fait connaître en jetant de la soupe sur des tableaux ( notre article ici ). Officiellement, le groupe a gagné sa bataille, le gouvernement britannique s’est engagé à ne plus produire de pétrole et de gaz. La sévère répression policière a visé leurs manifestations et rendu presque impossible le fonctionnement du groupe. Un grand nombre d’affaires judiciaires sont en cours, 11 militant.es sont incarcéré.es, d’autres activistes seront jugé.es au cours du mois de mai. Début mars, les peines de prison ferme infligées à 10 militants du collectif qui s’en étaient pris au tableau Les Tournesols de Vinvent Van Gogh à la National Gallery de Londres ont été confirmées en appel par la justice britannique ( notre article ici ). Just Stop Oil arrête ses actions, mais ne dissout pas le mouvement.

Rizgar Begzadeh Babamiri est un prisonnier politique kurde torturé pendant des mois pour avoir donné des médicaments aux blessés lors des manifestations «Jin Jiyan Azadî» (Femme, vie, liberté) déclenchées par la mort de Jina Mahsa Amini après son arrestation pour n’avoir pas porté le voile en septembre 2022 (voir article ici ). Il avait été arrêté par les services de renseignement le 17 avril 2023 à Bokan, dans le Kurdistan oriental (Rojhilat) et transféré à la prison d’Ourmia. Dans une lettre détaillée, il énonce les tortures et les abus qu’il a subis dans une prison iranienne. Maintenu en détention pendant 130 jours et il a été soumis à la torture pendant ses interrogatoires: strangulation, simulacres d’exécution, décharges électriques et privation de sommeil. Rizgar Begzadeh Babamiri est poursuivi par la 10e branche du tribunal révolutionnaire d’Urmia pour « armement, rébellion, rassemblement et complot contre la sécurité nationale, propagande contre l’État et espionnage ».

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Le gouvernement de l’État de Victoria prévoit d’étendre les lois sur les discours de haine à la communauté LGBTQIA+. Au nom de la « liberté d’expression », l’organisation transphobe Women’s Voices Australia a organisé un rassemblement de protestation sur les marches du Parlement. Des centaines de contre-manifestants se sont alors rassemblés dans le quartier des affaires pour soutenir les droits des personnes transgenres, Cette contre-manifestation a été bloquée par la police. Quatre policiers ont été soignés pour des blessures légères suite à des jets de projectiles. Après le rassemblement, une quarantaine de manifestants masqués se sont dispersés dans le quartier des affaires, déplaçant des panneaux de signalisation ou posant des palettes en bois pour bloquer la circulation aux intersections. Un affrontement a eu lieu avec la police qui a usé de gaz lacrymogène et arrêté deux personnes – depuis libérées sous caution.

La police israélienne a interpelé six manifestants israéliens lors d’une petite manifestation contre la guerre à Haïfa, mardi soir. La protestation pacifique (photo), a été dispersée par la force par la police quelques minutes après avoir débuté. La police avait clairement dit de ne pas agiter de panneaux avec les mots « génocide », « massacre » ou « nettoyage ethnique ». En début de semaine, les forces de l’ordre ont tenté d’interdire aux manifestants de brandir des affiches d’otages, des photos d’enfants de Gaza et certains slogans faisant référence au « génocide » et au « nettoyage ethnique », en faisant les conditions de l’autorisation d’une manifestation contre la guerre prévue à Tel-Aviv.

D’importantes opérations anti-maoïstes ont lieu depuis plusieurs jours dans les jungles du district de Bijapur,  près de la frontière entre le Chhattisgarh et le Telangana (photo). À ce jour, six maoïstes auraient été tués lors de divers accrochages (voir notre article). Les forces de sécurité ont retrouvé les corps de trois femmes maoïstes ainsi qu’une cache d’armes sur place. Lancée lundi, cette opération conjointe est l’une des plus importantes de ces dernières années. Plus de 10 000 hommes sont mobilisés autour des bastions maoïstes. Un soldat a été blessé aujourd’hui par l’explosion d’un engin explosif improvisé (IED) dans la région des collines de Karregutta. Il a rapidement été évacué de la zone dangereuse et transporté vers un camp voisin de la Force centrale de réserve de la police (CRPF) pour des soins médicaux immédiats.

Les forces de sécurité effectuent des ratissages dans le but de neutraliser ou de capturer  d’importants dirigeants maoïstes tels que Madvi Hidma – dont la prime s’élève à 1 crore de roupies –, Damodar, Bandi Prakash, Azad, Chandranaje, Sujata, Kattaram Chandra Reddy, Vikalp, Vijjo, Urmila, Ganga, Mangdoo, Abhay et Paparao, tous membres clés des comités maoïstes central.

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Entamée début avril à Ivry (photo) pour atteintre Kenitra, soit 3000 km, la marche pour dénoncer l’occupation du Sahara occidental par le Maroc et exiger la libération des prisonniers politiques sahraouis, se poursuit à travers la France (voir notre article). Chaque étape est l’occasion de rencontres avec des élus, des collectifs associatifs, des défenseurs des droits humains et des citoyens engagés. À Lyon, à Toulouse (voir notre article), à Clermont-Ferrand, à Nevers ou encore à Bourges, des débats, colloques et lectures publiques ont ponctué le trajet. C’est à Béziers, lors d’une halte symbolique devant la mairie, que la marche a connu son seul incident notable jusqu’à présent. Alors que Claude Mangin s’apprêtait à lire un message en soutien aux prisonniers sahraouis, un groupe de manifestants pro-marocains a tenté de perturber le rassemblement. Des slogans hostiles à la cause sahraouie ont été scandés, des journalistes de l’Equipe Médias attaqués. Une brève bousculade s’en est suivie avant l’intervention des forces de l’ordre. L’arrivée de la marche est prévue à Paris le 25 mai, avec un grand rassemblement place de la République.

La mobilisation intervient dans un contexte juridique et politique particulier : en octobre 2024, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a de nouveau annulé des accords commerciaux entre l’Union et le Maroc, estimant qu’ils violaient le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Une décision saluée par les partisans de la cause sahraouie mais ignorée par plusieurs chancelleries européennes, dont Paris.

Plusieurs organisations révolutionnaires, antiracistes, anti-impérialistes et antifascistes appellent à former un cortège « Face au militarisme, l’impérialisme et le racisme : riposte internationaliste » lors de la manifestation du 1er mai à Toulouse. Le rendez-vous est donné à 10H devant Darty (métro Esquirol)

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Nommé « Confidentialité avancée des discussions », le paramètre protégera les échanges nécessitant un niveau supérieur de confidentialité. Une fois activée, la fonction empêchera les participants à une conversation privée ou de groupe d’exporter les échanges, de télécharger automatiquement les médias partagés ou d’utiliser les messages pour alimenter des systèmes d’intelligence artificielle. Une façon de sécuriser d’avantage une conversation, « personne ne pourra divulguer ce qui a été dit dans celle-ci ». Cet outil sera déployé au cours des prochains mois et des protections supplémentaires seront ajoutées. La fonctionnalité sera disponible pour tous les utilisateurs disposant de la version la plus récente de l’application. Les mesures de confidentialité actuelles comprennent le chiffrement de tous les messages et conversations, garantissant que seuls les destinataires peuvent accéder aux messages échangés.

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