La majorité des États fédérés d’Inde ont décidé de suspendre le code du travail pour trois ans, en espérant que cela attire les investissements d’entreprises quittant la Chine. Le gouvernement de l’État d’Uttar Pradesh, fut le premier à prendre cette décision. Il a adopté un décret qui suspend 32 des 34 lois relatives au code du travail. Toutes les régulations encadrant les droits des syndicats, le salaire minimum ou les inspections du travail sont abrogées pour trois ans. Seules demeurent les règles interdisant l’esclavage, obligeant l’employeur à payer l’employé régulièrement et à respecter les règles de sécurité dans le secteur du bâtiment.
Après l’Uttar Pradesh, une dizaine d’autres grands États ont annoncé des réformes similaires: du Rajasthan au Goujarat, le poumon industriel du pays, jusqu’au Madhya Pradesh, qui compte environ 80 millions d’habitants. La plupart des États ont fait passer la journée de travail de 8 à 12 heures, pour un salaire mensuel moyen de 10 000 roupies par ouvrier (120 euros). Certaines réformes doivent encore être approuvées par le gouvernement fédéral. Les syndicats estiment qu’il s’agit d’un retour au XIXe siècle. Cependant, il sera difficile de préparer la riposte. Les travailleurs et travailleuses (dont une bonne partie travaillent sur une base journalière) sont, en effet, affaiblis par deux mois de chômage non payé. Ils risquent donc d’avoir des difficultés à organiser une grève, voire même à protester.