Une enquête menée par le parquet de Potenza, et rendue publique mardi 9 janvier, les mauvais traitements infligésd aux migrants détenus dans le CPR (centre de rétention pour rapatriement) de Palazzo San Gervasio, dans le sud de l’Italie. Ces maltraitances consistaient principalement en l’administration massive et forcée – voire parfois cachée – de drogues tranquillisantes, sans aucune nécessité médicale, dans le seul but de simplifier le maintien de l’ordre. 1 315 paquets de gouttes et de comprimés de Rivotril avaient été prescrits aux étrangers enfermés dans le CPR entre janvier et décembre 2018. Le Ritrovil, utilisé pour traiter l’anxiété, des symptômes dépressifs ou encore l’épilepsie, est consommé par les toxicomanes et peut provoquer une forte dépendances. Lorsque la dépendance était devenue incontrôlable, l’administration du CPR diluait le médicament dans de l’eau, ou l’ajoutait au lait lors du déjeuner. « Nous avons remarqué que ce médicament provoquait un état de stupeur chez les plus jeunes, ce qui nous a poussé à demander aux médecins de réduire les doses et de ne pas continuer à l’administrer. Cependant, il n’a jamais cessé d’être administré, même à fortes doses : jusqu’à 40 gouttes à la fois, parfois trois fois par jour », a expliqué une infirmière à la justice.