Après Les Conquérants (1928) et La Voie royale (1930), La Condition humaine (prix Goncourt 1933) est le dernier volet d’un cycle romanesque inspiré à Malraux par ses séjours en Indochine dans les années 1920. Malraux n’a jamais été communiste – et il deviendra un politicien anticommuniste – mais lors de ce séjour en Asie, il collaborera comme journaliste avec les communistes qui sont à la pointe de la lutte anti-coloniale et anti-impérialiste, tout comme il collaborera avec eux contre le nazisme et l’intervention fasciste en Espagne.
André Malraux
L’édition originale de La Condition humaine
L’action du roman, concentrée en à peine quelques jours, se situe à Shanghai en 1927, dans une Chine politiquement décomposée, dominée économiquement par les nations étrangères. Les troupes nationalistes du Kuomintang, dirigé par Tchiang Kaï-chek, avancent sur Shanghai contrôlé par un seigneur de la guerre lié aux impérialistes. Le Parti communiste chinois, qui a fait alliance avec le Kuomintang, organise et réussi une insurrection ouvrière.
Shanghai en 1928
Insurgés communistes de Shanghai
Mais un changement d’alliance s’opère et Tchiang Kaï-chek, exige que les communistes lui rendent leurs armes. Ils s’y refusent, puis cèdent sur ordre de l’Internationale qui tente de préserver l’alliance avec le Kuomintang (en essayant de dresser sa gauche contre Tchiang Kaï-chek). La répression des insurgés tourne au massacre.
Décapitation d’un communiste lors du massacre de Shanghai en 1927
Les scènes de la répression de la Commune de Shanghaï sont saisissante et ont beaucoup fait pour le succès du roman. Une des personnage qui a refusé de collaborer et rejoint sous le préau, ses camarades qui attendent d’être brûlés vifs dans les chaudières des locomotives.