En 1995, les proches des disparus de forces ont créé l’Initiative des « Mères du Samedi » car ses membres étaient essentiellement les mères des disparus. Ces mères, dont certaines sont âgées de plus de 80 ans aujourd’hui, se réunissaient chaque samedi sur la place Galatasaray, à Istanbul. Elles demandaient qu’on leur rende leurs enfants, maris, parents disparus de forces après le coup d’État militaire de 1980 et l’état d’urgence des années 1990 dans les régions kurdes du pays. Leurs rassemblements pacifiques ont été interdits par le gouvernement dès le 25 août 2018, alors que les Mères du samedi célébraient leur 700e rassemblement hebdomadaire. La police a attaqué la foule, blessé et arrêtés de nombreuses personnes dont une mère de plus de 80 ans.
Il en a suivi un procès contre 46 personnes, dont les proches des disparus, devant la 27e Haute Cour Pénale d’Istanbul, qui en est à sa 5e audience. Les « Mères du samedi » devaient faire une déclaration à la presse avant l’audience devant le palais de justice, en compagnie de représentants d’organisations de défense des droits de l’homme, de partis politiques et d’organisations non gouvernementales. Le groupe a été bloqué par la police qui a invoqué une décision d’interdiction d’un jour émise par le bureau du gouverneur du district de Kağıthane. Les participants aux rassemblement ont été encerclés, brutalisés et, pour 14 d’entre eux, arrêtés par la police, dont les avocats chargés de l’affaire, Efkan Bolaç et Meriç Eyüboğlu, Gülseren Yoleri, directeur de la branche d’Istanbul de l’Association des droits de l’homme (IHD), Leman Yurtsever, directeur de la branche d’Istanbul de l’IHD, et Alper Taş, membre du Parti de gauche.
Les « mères du samedi » (archive)