Le JITEM, Service de Renseignement et d’Antiterrorisme de la Gendarmerie, est une formation clandestine crée par l’Etat Profond turc et soutenu par les réseaux anticommunistes de l’Otan pour lutter contre les rebelles kurdes du PKK et les révolutionnaires en Turquie. Le JITEM s’est rendu responsable de plus de 1500 disparitions en garde à vue et plus de 5000 assassinats dans les années 90. Organisé en cellules dans toutes les villes, le réseau du JITEM rassemblait des militaires, des gendarmes, des politiques, et des militants fascistes. Etre enlevé par le JITEM signifiait torture et disparition.
En 1993-95, un groupe du JITEM avait été formé par le Commandant de la Gendarmerie de la Ville de Cizre qui s’est rendu responsable de torture et de l’assassinat plus de 20 personnes, soupçonné d’aider le PKK. 22 ans après les faits, 48 déclarations et de nombreux témoignages ont nourri un procès contre le commandant de la Gendarmerie de Cizre de l’époque et 7 autres membres du JITEM (tous laissés en liberté). Le 18 juin 2015, le Procureur Général en charge de l’affaire avait demandé la relaxe pour tous les accusés, poursuivis pour « création d’une formation dans le but de commettre des crimes et d’être membres de cette formation, complicité de meurtre et meurtre ». Le jugement du 2e Tribunal des Peines Lourdes d’Eskişehir sur l’affaire des 21 personnes disparues en garde à vue et victimes de meurtres non résolus dans la ville de Cizre entre 1993 et 1995 vient d’être rendu: acquittement général.
Victimes du JITEM