L’affaire du gazage au pepper spray de l’Université de Californie Davis a eu lieu le 18 novembre 2011. Au cours d’un mouvement d’occupation à l’UC Davis. La protestation faisait suite à la hausse des frais de scolarité à l’université, et s’inscrivait plus généralement dans le mouvement « occupy ».

Le 9 novembre déjà, la police avait brutalement dispersé les teach-ins et sit-ins sur le campus, matraquant plusieurs étudiants et arrêtant 39 d’entre eux pour avoir refusé d’obtempérer à l’ordre de dispersion. Le 15 novembre, une nouvelle manifestation a lieu, de nouvelles tentes sont plantées, et le 16, la police fait une nouvelle fois usage de matraques et de gaz. Le 17 novembre, des tentes sont encore une fois installée sur le campus et dans la matinée du 18, la doyenne ordonne leur évacuation pour 15h. A 15h30, les membres de la police universitaire, en tenue anti-émeutes, ordonnent aux manifestants de partir. Ceux-ci refusent. A 16h, deux agents ont commencé la pulvérisation d’un spray au poivre à usage militaire, quasiment à bout touchant (alors qu’une distance de sécurité est prescrite), sur les visages des étudiants assis sur le sol. Onze manifestants ont du recevoir des soins, deux ont été hospitalisés. La photo et la vidéo du lieutenant de police John Pike gazant les manifestants deviennent aussitôt virales.

La célèbre photo du lieutenant John Pike à l'oeuvre

La célèbre photo du lieutenant John Pike à l’oeuvre

Après l’incident, de grandes manifestations contre l’utilisation de spray au poivre sur le campus ont eu lieu. La doyenne de l’UC Davis a présenté ses excuses aux étudiants, affirmant que la police avait agi contre ses ordres (aucune arrestation et aucun usage de la force). Un débat public sur la militarisation de la police et de l’utilisation du spray au poivre sur des manifestants pacifiques a lieu dans les médias. Le chef de la police du campus a déclaré que l’usage des gaz se justifiait parce que les manifestants empêchaient les agents de se déplacer librement – ce que les vidéos démentaient. Le chef de la police universitaire et deux agents gazeurs, dont John Pike, furent mis en congé administratif. Un groupe de travail composé d’étudiants, de professeurs, d’employés de l’UC et dirigé par un professeur de l’UC qui avait été juge de la Cour suprême de Californie, a conclu à l’abus d’usage de la force.
Le lieutenant Pike a été licencié, mais en octobre 2013, un juge lui a maintenu ses droits à la retraite et attribué une indemnité de 38.000 $ pour « compenser sa douleur psychologique ». Suite à un appel des Anonymous, Pike avait reçu 17.000 mails, 10.000 sms et des centaines de lettres hostiles. Trois douzaines d’étudiants ont quant à eux obtenu collectivement 1 million $ de l’UC suite à un procès fédéral. Chaque élève gazé ayant reçu 30.000 $ individuellement.
La doyenne allait finalement démissionner après que l’on eu notamment appris qu’elle avait fait payer par l’université 175.000 $ à des sociétés de relations publiques pour enlever de Google les références à l’affaire du pepper spray cop.

L’image de Pike gazant des manifestants pacifiques et assis a fait le tour du monde. Elle est devenue un symbole de l’abus de violence par la police, puis un meme internet avant d’être déclinée de mille manières.

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