La répression du mouvement populaire de protestation s’intensifie en Algérie et revêt différentes formes. Il y a d’abord les restrictions sur la liberté de circuler qui empêchent les Algériens et Algériennes de rejoindre la capitale pendant les manifestations du vendredi, les dispositifs sécuritaires intra-muros pendant les marches à Alger et les arrestations de manifestants opérées dès les premières heures des manifestations pourtant pacifiques. Il y a aussi la censure par des blocages internet que subissent les médias d’information. Il y a ensuite les poursuites à l’encontre des personnes ayant exprimé leur opposition comme tout récemment l’avocat Ramzi Chekhab poursuivi pour incitation à attroupement par le parquet de Khenchela rien que pour avoir exprimé sur sa page Facebook son opposition au 5e mandat de Bouteflika.
Il y a enfin les poursuites contre des manifestants ayant porté l’emblème Amazigh, alors qu’aucune disposition pénale ne sanctionne le port d’un emblème autre que l’emblème national. Plus de 60 personnes sont emprisonnées pour avoir exhibé cet emblème publiquement. Des peines sont prononcées. Deux jeunes à Chlef sont condamnés à deux mois de prison avec sursis après un séjour carcéral. Hier, à Annaba, le représentant du ministère public a requis 10 ans de prison ferme contre le jeune Nadir Fetissi.