La zone de police des communes de Bruxelles-Ville, Ixelles et Laeken, ainsi que de Neder-over-Heembeek et Haren voulait acquérir des caméras à installer sur la voie publique avec un contrat d’entretien portant sur trois ans. Un  marché avait été estimé au départ à 5 millions d’euros hors TVA. Trois candidats avaient déposé offre à la fin de l’année 2018: Engie Fabricom, le duo Jacops-Securitas, et Nextel, la filiale du câblo-opérateur Telenet. Initialement, la zone de police avait donné sa préférence à Nextel, mais elle avait dû revoir sa copie sur injonction de son autorité de tutelle: celle-ci avait découvert que Nextel avait omis de proposer un système de transmission des images caméra qui ne soit utilisable que par la zone de police (support à usage exclusif), alors que le cahier des charges spécial avait cité cette exigence comme étant un des « critères minimaux« .Le collège de police a revu sa copie sous ce nouvel éclairage, puis a octroyé le marché, le 11 avril dernier, à Jacops-Securitas. Entre-temps, il s’est rendu compte qu’Engie Fabricom avait, comme Nextel, omis de garantir un système de transmission d’images et données sur support exclusif. Il a donc conclu à l’irrégularité de ces deux offres. Ne restait plus que Jacops-Securitas, qui avait pourtant remis le prix le plus élevé: plus de 7 millions d’euros, et près de 2 millions de plus que les deux candidats concurrents. Mais cet écart de prix pouvait précisément être justifié par la prise en compte, par Jacops-Securitas, du critère lié à l’exclusivité du support de transmission. Engie Fabricom a demandé au Conseil d’Etat de suspendre la double décision de la zone de police, de déclarer son offre irrégulière et d’octroyer le marché au duo concurrent.