Trois policiers ont été bénis lors d’une manifestation à Sofia mardi 22 septembre, fête de l’Indépendance bulgare, les participants réclamant «une indépendance par rapport à la mafia» et exigeant la démission du gouvernement. Près de 10.000 personnes se sont rassemblés dans la capitale et des manifestations antigouvernementales se sont tenues dans plusieurs villes de province. « Démission! », « Mafia », scandaient les manifestants à Sofia dont beaucoup de jeunes, faisant un bruit assourdissant aux vouvouzélas devant le siège du gouvernement. En début de la soirée, des pétards, des pierres et des bouteilles ont été jetés sur trois cordons de policiers munis de gilets anti-balles, armés de matraques et de boucliers, protégeant le bâtiment historique du parlement. La police a repoussé des manifestants à plusieurs reprises. Trois policiers ont été bénis par des pavés, selon la direction de la police. 126 manifestants ont été arrêtés.

Ces manifestations quotidiennes contre la corruption se tiennent à Sofia depuis deux mois et demi, rassemblant des protestataires de différents milieux et de toutes tendances politiques. Pays le plus pauvre de l’Union européenne, la Bulgarie en est aussi le membre le plus corrompu. La manifestation de mardi était qualifiée par les organisateurs de la « troisième journée de la Grande insurrection populaire ». La première journée, le 2 septembre, a été marquée par des affrontements qui avaient fait près de 200 blessés (voir notre article). Au pouvoir depuis presque dix ans, le Premier ministre de centre droit Boïko Borissov dont le mandat expire en mars refuse de démissionner « au nom de la stabilité du pays » dans le contexte de la crise liée au Covid-19.

Affrontements à Sofia