Au début de l’année 2022, Chen Guojiang a été libéré. Cet ancien restaurateur est devenu livreur à moto en 2019 avait fondé un groupe WeChat appelé « Alliance pour les livreurs à moto au pays de l’anarchie » qui avait pour but de mettre en relation, d’organiser et de défendre les droits des livreurs. Chen s’exprimait fréquemment sur Weibo au sujet des conditions de travail précaires des livreurs et son groupe WeChat, qui avait 10.000 membres l’avait rendu de facto porte parole pour les quelque 7 à 10 millions de livreurs chinois, qui ont joué un rôle essentiel pendant les lockdowns du COVID-19.
Mais sa libération n’a en aucun cas signifié le relâchement du contrôle exercé sur les opposants de gauche ou du mouvement ouvrier en Chine. Six jeunes maoïstes du Fujian, arrêtés au printemps dernier par la police à Pingdingshan, dans le Henan, le 3 mai 2021, parce qu’ils étaient soupçonnés d’avoir « provoqué des querelles et des troubles », ont finalement été condamnés le 20 décembre à des peines allant jusqu’à deux ans de prison. Ils animaient plus de 20 comptes et 10 groupes de discussion WeChat, tout en exploitant un site Web. Selon les procureurs, les accusés avaient au total plus de 30 000 amis WeChat et « publiaient des articles qui salissaient l’histoire du parti ».
L’écrivain maoïste Yu Yixun a également été arrêté, et on est toujours sans nouvelle de Qiu Zhanxuan, président de la Société marxiste de l’Université de Pékin, qui a été détenu par la police à titre d' »avertissement » en 2018 alors qu’il allait célébrer l’anniversaire de Mao, puis à nouveau détenu en février 2019, après quoi il a enregistré une vidéo affirmant avoir été torturé pendant sa détention. Enfin, en avril 2019, il a disparu une troisième fois alors qu’il visitait un quartier d’usine « pour faire l’expérience de la vie des travailleurs ». On n’a plus entendu parler de lui depuis.
Policiers chinois