Dix anciens militaires aujourd’hui à la retraite ont reconnu mardi 26 avril leur participation dans les enlèvements et meurtres de sang-froid de 120 jeunes en 2007 et 2008 en Colombie pour les présenter ensuite comme des membres des guérillas communiste opérant dans la zone. Ces aveux se sont déroulés lors d’une audience par la Juridiction spéciale pour la paix (JEP). Un général, quatre colonels, cinq militaires, tous retraités, et un civil ont reconnu leur participation dans les enlèvements et meurtres de sang-froid de 120 jeunes de la ville d’Ocaña, pour les présenter ensuite comme des membres des guérillas.

Pour la plupart âgés de 25 à 35 ans, les victimes étaient des paysans séquestrés ou des jeunes trompés par des promesses de travail. Ils étaient ensuite assassinés dans une ferme voisine de la caserne d’Ocaña ou alentour. Une pratique motivée par la politique de l’armée consistant à comptabiliser les corps pour gonfler ses résultats dans la lutte contre les guérillas. En échange, les soldats recevaient primes, permissions, promotions et médailles. Selon la JEP, quelque 6 400 civils ont été exécutés entre 2002 et 2008 en échange d’avantages pour les militaires. À ce jour, une vingtaine d’entre eux ont reconnu leur responsabilité dans ces crimes. Le haut commandement militaire et l’ex-président de droite Alvaro Uribe (2002-2008), alors à la tête du pays, ont toujours parlé de « cas isolés ».