Le Front de Guerre Occidental Ogli Padilla de l’ELN (Armée de libération nationale) avait appelé à une grève armée de 72 heures dans la région du Chocó du 18 au 21 février. Cette grève est une réaction à la collaboration entre le gouvernement, l’armée et les mercenaires dans le Chocó et vise à la rendre visible. Il dénonce la « grave situation humanitaire » dans la région, dont le gouvernement est tout autant responsable que de la prolifération de paramilitaires comme le Clan del Golfo. Au cours de la grève, la guérilla a frappé les forces de sécurité, en faisant exploser quatre voitures piégées devant les commissariats des villes de Villa del Rosario et de Cucuma.

Le conflit entre l’ELN et le Clan del Golfo est présenté dans de nombreux médias comme une « lutte pour le contrôle des routes de la drogue » et des « secteurs économiques illégaux », l’ELN explique que l’avancée des paramilitaires se déroule dans le contexte des projets de l’oligarchie visant à « imposer des mégaprojets et son modèle extractiviste dans la région ». La présence massive de mercenaires sert à sécuriser leurs intérêts. L’ELN serait active dans 97 des 172 municipalités colombiennes où se pratiquent des cultures illégales de drogue. Elle ne participe pas au trafic mais lève un impôts auprès des cartels et protège les intérêts des petits paysans cultivateurs de coca.