Les services de renseignement (National Intelligence Service, NIS) étendent leurs ramifications dans tous les milieux, politique, économique et médiatique pour peser sur la politique coréenne.
Le NIS est le premier soutien de la présidente conservatrice Park Geun-hye, élue en décembre 2012. L’entourage de la présidente en dit long: le secrétaire général de la présidence y avait déjà travaillé du temps de la dictature (1961-1979) de Park Chung-hee, père de l’actuelle dirigeante, et il dirigeait la lutte contre le communisme au sein de la KCIA, ancêtre du NIS. De 1980 à 1982, il était chargé de la sécurité publique au parquet de Séoul. L’actuel patron du NIS, Nam Jae-joon, n’est autre que l’ancien chef d’état-major des armées.
A l’approche de la présidentielle, des milliers de tweets auraient été postés par les agents du NIS pour discréditer son adversaire Moon Jae-in. Mal vu par la Présidence pour son zèle à enquêter sur le scandale de l’élection, le procureur général Chae Dong-wook a été la cible de révélations sur sa vie privée, dont on soupçonne la NIS, qui l’ont contraint à la démission. Un parti d’extrême gauche, le Parti progressiste unifié (PPU) est menacé de dissolution car un de ses élus est accusé d’un projet de rébellion au profit de la Corée du Nord, sur base d’un dossier trafiqué par les enquêteurs du NIS. Enfin, bien qu’innocenté en première instance, les animateurs d’un podcast populaire, risquent, en appel, la prison pour diffamation envers le frère de la présidente.
Le siège du NIS